LES BULLES DU « TEMOIN »


LES BULLES DU « TEMOIN »

 
 

DIFFUSION

Pour délit ou crime d’enrichissement illicite, l’ancien ministre d’Etat Karim Wade sera jugé devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Il y sera en compagnie de ses co-complices présumés à savoir  Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi, Pape Mamadou Pouye, Pierre Agboba, Mbaye Ndiaye et Alioune Samba Diassé. Une semaine après le renvoi de leus clients devant la Crei pour y être jugés, les avocats de la défense retroussent leurs manches et affûtent les armes en vue d’un procès inédit. Un inédit dans l’histoire politico-judiciaire de notre pays puisque c’est la première fois qu’un ancien ministre de la République sera traduit devant une telle juridiction.  Mais ce qu’il  faut retenir, c’est que les avocats de Karim Wade sont très sûrs d’eux. Ils sont en effet convaincus que leur client Karim Wade n’est autre qu’une bête politique que le régime de l’Apr veut conduire à l’abattoir. Pour prendre l’opinion nationale et internationale à témoin, ils vont donc déposer une requête à la Crei et à la Cnra pour que le procès tant attendu soit retransmis en direct à la télévision. Pour la défense, tous les procès d’Etat de ce genre sont toujours diffusés en direct dans le monde. Et le jugement de Karim Wade en serait un ! Sûrs de leur compétence et de leur expertise, ils promettent de réduire à néant les arguments de l’accusation. Et ce, aux yeux du monde entier. D’ailleurs, « Le Témoin » vous révèle que Karim Wade a déjà donné son aval pour que son procès soit diffusé en direct à la télévision. Et si toutefois la justice  accepte cette demande, la défense fera un appel à couverture à l’endroit de toutes les chaînes de télévision.  La justice acceptera-t-elle une telle demande visant à faire diffuser  en direct le procès de Karim Wade ?  Qui vivra verra !  

 

KARIM WADE / CHEIKH DIALLO
 

Puisque nous aimons bien le fils de l’ancien président, restons avec lui. Pour dire qu’avant que Karim Wade et consorts soient renvoyés en procès, la commission d’instruction de la Crei avait organisé l’ultime confrontation générale. D’une part, Karim Wade, Pape Mamadou Pouye, Bibo Bourgi etc., d’autre part  Me Mamadou Diop, Cheikh Diallo, Me Patricia Lake Diop, Elimanel Diop etc. C’était dans une ambiance très douloureuse que tout ce beau monde s’était retrouvé dans les locaux de la Crei. Des salutations s’échangeaient entre prévenus et témoins à charge  bien qu’à peine audibles, nous rapporte-t-on. Il y avait aussi des poignées de main qui se faisaient du bout des doigts… A travers ces confrontations, l’ancien ministre d’Etat Karim Wade s’était distingué de par son silence méprisant. Et ce contrairement aux co-accusés et autres témoins  qui avaient tous répondu aux questions des juges. Certainement, Cheikh Diallo était trop gêné d’affronter son ex-ami et mentor Karim Wade pour une confrontation à charge. Et comme l’exercice semblait trop difficile puisque les acteurs devaient se regarder les yeux dans les yeux, Cheikh Diallo avait préféré remettre aux juges une lettre à charge faisant office de procès-verbal…
 

KARIM / CHEIKH DIALLO (BIS)

« Le Témoin » vous donne la suite en exclusivité. Tenez ! Dès réception de la déposition écrite de Cheikh Diallo, le juge avait appelé Karim Wade et ses avocats pour leur révéler le contenu de la lettre. Après lecture de cette déposition aux allures de sentence venue d’un très cher ami, Karim Wade s’est tourné vers l’un de ses avocats, Me Amadou Sall, pour lâcher ces mots avec amertume : « Maitre, je mérite vraiment la prison ». Regards surpris de ses avocats qui n’en croyaient pas leurs oreilles. Et le prisonnier le plus célèbre de Rebeu de continuer tranquillement : « … pour avoir aidé Cheikh Diallo… ». Des propos qui ont plongé les locaux de la Crei dans une atmosphère de deuil. Bien qu’essayant de garder sa  sérénité, un des avocats de Karim Wade aurait écrasé une « larme » discrète. Attention ! nous dit-on, ce n’est pas le contenu de cette lettre qui a provoqué cette « larme », mais plutôt la place de choix qu’occupait Cheikh Diallo dans le cabinet de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade : un frère plus qu’un ami ou collaborateur. Souhaitons que le Bon Dieu donne la foi et la force mentale à Karim Wade pour qu’il s’en remette. Ndeysssan !
 

CLE DES CHAMPS 

Dans notre avant-dernière édition, nous avions parlé  du ministre de l’Agriculture Pape Abdoulaye Seck dont la « température » pousse  les cadres du département  à prendre la "clé des champs" ? Comme quoi, le brillant ministre de l’Agriculture  a sa façon de régler ses comptes « politiques » avec ses meilleurs cadres en les poussant  à migrer vers d’autres champs ministériels. Nous avions même cité la bataille souterraine que Pape Abdoulaye Seck a déjà engagée contre Macoumba Diouf, actuel directeur de l’Horticulture. Eh bien ! Dès la parution du « Témoin », l’information a vivement secoué le ministère de l’Agriculture à l’image d’un criquet ravageur ! A en croire une source du ministère, des nervis à col blanc se disant proches du ministre ont fait répliquer tout en manifestant leur volonté de combattre Macoumba Diouf. « Loukofidiar » !
 

CLE DES CHAMPS (Bis)

Et pourtant, tous les deux, c’est–à-dire Pape Abdoulaye Seck et Macoumba Diouf, sont des proches du président de la République Macky Sall. Mieux, ils sont, tous les deux, militants de l’Apr  et politiquement engagés aux cotés du Président. Surtout Macoumba Diouf, considéré comme un cadre dynamique et compétent pour avoir sauvé l’Isra que Me Abdoulaye Wade voulait dissoudre pour insuffisance de résultats. Mieux, Macoumba Diouf est chargé de conduire la liste de l’Apr dans la communauté rurale de Latmingué  pour les prochaines élections locales de juin. Donc, l’heure n’est-elle pas au travail agricole et politique pour le pouvoir ? Et surtout du fait que l’Agriculture occupe une place stratégique dans le Plan Sénégal Emergent (Pse). Au rythme où vont les relations froides entre le ministre de l’Agriculture et le directeur de l’Horticulture, il y a de quoi trembler ! Evidemment puisque tous les deux camps (les pro-Abdoulaye et les pro-Macoumba)  ont eu à gérer l’Isra. Pire, tous les deux clans ont menacé de faire des déballages. Des déballages incendiaires vont sans doute provoquer des feux de brousse du fait que chacun est muni d’un document-allumettes.  Et dans un feu de brousse, aucune case ne pourrait être à l’abri. Meme les oiseaux survolant les lieux du sinistre vont y laisser des plumes. « Le Témoin » sait  de quoi il parle !
 

(LE TEMOIN EN PAGE 2)

Article paru dans « Le Témoin » N° 1162 –Hebdomadaire Sénégalais (AVRIL 2014)

 
Vendredi 25 Avril 2014




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