Sur la Place de l’Indépendance, devant la bordée de banques qui peuplent les lieux, toujours le même traintrain quotidien : vendeurs ambulants, klaxons intempestifs, marchandages tous azimuts, usagers de banque ultra pressés, guichets automatiques souvent occupés. Rien qui tranche avec le tableau des autres jours. Pourtant, plusieurs heures avant, l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) avait décrété une journée banque morte pour la date du mercredi 17 décembre 2014. Sur la page Facebook qui explicite cette volonté, on peut lire que c’est une journée «durant laquelle, personne ne se rendra ni à la banque ni à la microfinance pour une quelconque transaction». Les motivations suivent, renseignant que c’est «une manière parmi tant d’autres d’obliger les banques à respecter les mesures de gratuité de certains services bancaires publiées par la Bceao depuis le mois de mai et qui devaient être opérationnelles le 1er octobre 2014.»
Hier, mercredi, jour décrété du boycott, les banques de la place ont sacrifié au même rituel : recevoir les clients, exécuter des opérations bancaires. Au rez-de-chaussée d’un des immeubles qui surplombent la Place de l’Indépendance, la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (Cbao) y a un de ses locaux. Devant la porte, des vigiles immobiles veillent.
Dans le hall d’accueil, une foultitude de clients attend sagement. Ils ont pris leur ticket à l’entrée, délivré en fonction de leur heure d’arrivée. Les ordinateurs appellent les numéros et les clients s’exécutent. Interrogé sur la journée banque morte, l’un d’eux sourit : «J’en ai entendu vaguement parler, mais comme vous voyez, je fais mes opérations comme tous les jours.» Un vigile posté devant les locaux de Ecobank confie : «Je croyais que c’était une blague quand j’ai entendu parler de cela. Quelques minutes après, j’ai oublié cela parce que les clients viennent comme tous les jours.» Là encore, le hall qui accueille les clients ne désemplit presque pas. Les préposés aux guichets affichent une haute concentration pour gérer la clientèle.
Ass Ndao, lui, sort d’une banque. Il s’étonne gentiment : «Je n’étais pas au courant de cette journée. Sinon je l’aurais partagée. Les banques exagèrent sur certains de leurs tarifs. J’aurais bien aimé mener une grève ne serait-ce qu’une journée pour le leur faire comprendre.» L’Acsif, elle, rappelait et espérait : «Le respect du mot d’ordre entraînera des pertes énormes de profits des institutions financières qui les pousseront sans aucun doute à respecter les mesures pour notre bien à tous.» Sur l’Avenue Lamine Guèye, d’autres banques ont élu leurs quartiers. Ici, toutes ont leurs portes fermées. Un vigile posté à l’entrée de l’une d’elles confie : «C’est l’heure de la pause. Le service reprend sous peu.» Ici encore, pas de journée banque morte. Les usagers ont pris d’assaut les banques comme si de rien n’était. Pourtant, la veille même, l’Acsif prévoyait dans son agenda : «En attendant de passer au prochain plan d’action, la réussite du premier est fondamentale.» Le premier plan jalon du plan d’action, lui, a tout l’air d’un fiasco total.
Le Quotidien
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