Colonel Daouda Diop, DG de l'Administration pénitentiaire : "un groupe d’à peu près 600 à 700 détenus, a foncé vers la porte principale pour vouloir s’évader (...) Il y a eu un mort que nous déplorons"


Face à la presse, Daouda Diop le directeur général de l'Administration pénitentiaire s'est exprimé sur les mutineries qui sévissent dans la maison d'arrêt et de correction de Rebeuss depuis ce matin après plusieurs jours de grève de la faim des détenus. 
Il a été introduit par l'Inspecteur Mbaye Thiam, chargé de communication de la D.A.P qui a déclaré que : "vous n'êtes pas sans savoir que depuis un certain temps l'actualité est dominée par la situation à la maison d'arrêt et de correction de Rebeuss. Ce matin, cette situation s'est empirée et tous les corps de l'administration pénitentiaire sont intervenus que cela soit directement ou indirectement. Nous vous convoquons aujourd'hui pour alors apporter des précisions afin de s'entretenir avec l'opinion nationale et internationale".
Prenant la parole, le Colonel Daouda Diop, Dg de l'Administration pénitentiaire indique que : "Je vous remercie d'être venus répondre à notre invitation. Comme vous le savez tous, depuis mardi passé, il y a des mouvements d'humeur à la prison de Rebeuss. Ces mouvements d'humeur des détenus concernaient trois revendications principales. La première était la question des longues détentions. La seconde concernait la permanence qu'ils demandaient par rapport aux chambres criminelles. Et la troisième doléance était la promiscuité qu'ils vivaient à l'intérieur de la prison de Rebeuss du fait du surpeuplement. Donc, quand on a été saisi de ce mouvement d'humeur, on a tenu une réunion le vendredi présidée par l'Inspecteur régional de Dakar et la directrice de la maison d'arrêt de Rebeuss. A l'issue de cette réunion, des mesures ont été prises. La première mesure a été de procéder dès le samedi à un transfèrement à l'intérieur du Sénégal. Ce qui nous a permis de ramener la population carcérale de 2377 à 1997. La seconde mesure consistait à réaménager les secteurs. On a ouvert un nouveau secteur où on a transféré des détenus pour pouvoir désengorger les grandes chambres. Cela nous a permis de faire souffler ceux qui étaient dans les grandes chambres. La troisième mesure a été de démarrer dès le samedi matin, de grands travaux d'aménagement de toilettes et de lavoirs. Surtout au niveau du secteur 4 où le problème était le plus crucial. Toutes les questions relatives aux chambres criminelles, relatives aux longues détentions ont été portées à l’attention des autorités compétentes. La situation était redevenue à la normale. Hier, il y a eu encore une autre réunion qui s’est tenue avec l’ensemble des chefs de chambre à Rebeuss sous la présence de l’inspecteur Agnès Doucouré. Il a été porté à la connaissance des détenus, suite à leurs doléances, que le procureur de la République de Dakar allait les rencontrer aujourd’hui à midi. Après les premières doléances qui avaient été satisfaites le samedi, la principale doléance était de rencontrer le procureur et ce dernier avait décidé aujourd’hui à midi de rencontrer les détenus. Mais aujourd’hui à 11 heures, c’est à dire une heure avant cette rencontre, profitant des visites et de la promenade qui étaient effectuées, un groupe d’à peu près 600 à 700 détenus, a foncé vers la porte principale pour vouloir s’évader utilisant des pierres et beaucoup d’objets blessant des agents. Les agents qui étaient en service à Rebeuss ont utilisé les moyens qui étaient à leur disposition conformément à la réglementation. Et, la situation a pu être maîtrisée aux alentours de 14 heures. Tous les détenus avaient réintégré leurs chambres. A l’issue de ces échauffourées, il y a eu un bilan. Malheureusement on déplore une victime du côté des détenus des suites de ses blessures à l’hôpital Principal. Il y’a eu 14 agents blessés et 27 du côté des détenus. Tous ces blessés ont été pris en compte dans les structures sanitaires et certains au moment où je venais ici avaient déjà quitté ces structures pour revenir au niveau de Rebeuss. La situation telle qu’elle se présente est sous contrôle parce que l’ensemble des détenus a pu regagner les cellules et on va gérer la situation cette nuit. Maintenant les autorités sont saisies par rapport aux principales doléances des détenus qui ont été portées à l’attention des détenus. Je profite de cette occasion pour appeler au calme mes parents détenus. Les problèmes sont connus de tous. Ils ne datent pas d’aujourd’hui mais des efforts ont été faits et des efforts continueront à être faits. Le gouvernement est parfaitement conscient de la situation dans les prisons du Sénégal. Des mesures sont prises et seront prises dans l’immédiat et dans l’avenir pour faire face à cette situation là. Mais, il va de soi que pour certaines mesures il va falloir du temps c’est pourquoi j’en appelle au calme et au sens de la responsabilité à tout le monde aussi bien à l’intérieur des prisons qu’à l’extérieur des prisons. "      
 
Mardi 20 Septembre 2016




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