
Comme si la vie politique sénégalaise, sous le Président Macky Sall, ne se limitait qu’au leader de Fékké Ma Ci Boolé, nous assistons depuis plusieurs jours à la renaissance du syndrome de la star. Avec ses avantages et ses inconvénients. Si nous prenons ses avantages comme un stimulant qui nous encourage sur la pertinence de notre compagnonnage avec le néo politique, le revers de la médaille nous parait relever d’une cabale organisée à laquelle le silence ne peut plus être opposé. Youssou Ndour artiste comme ministre ne laisse personne indifférent. Et les attaques fielleuses, contenues à la veille de la présidentielle, ont à nouveau repris de plus belle.
Si ce n’est la quatrième licence que des «journalistes» lui attribuent sur un plateau d’argent, c’est son manque de diplôme qu’on nous ressort tous les jours. Ou encore la légitimité ou non de sa participation à ce gouvernement porteur de tous les espoirs, pour la naissance duquel il a tout sacrifié: sa santé, son temps et son argent. Cet acharnement qui risque de ne pas s’estomper me rappelle subitement ce conseil qu’un sage Mossi, rencontré au bord du fleuve Comoé-Léraba, m’avait, un jour, dit: «on reconnait le génie à cette qualité; dès qu’il apparait au monde, tous les intrigants se liguent contre lui». Youssou Ndour est un génie, qu’on le veuille ou non. Et il le restera !
De toutes les cabales montées ces dernières semaines pour discréditer Monsieur le ministre de la Culture et du Tourisme, c’est l’ânerie qui a constitué à faire courir le bruit qu’une quatrième licence de téléphonie aurait été octroyée à Youssou Ndour qui m’a le plus fait sourire. Elle démontre à suffisance l’inculture de son auteur qui est pourtant censé informer le peuple. Pour peu que l’on connaisse le fonctionnement d’un Etat, il est de notoriété publique que le président élu ne peut rien décider dans le fonctionnement de l’administration; aussi longtemps qu’il n’aura pas prêté serment. Il ne peut rien octroyer, comme il ne peut, non plus, nommer personne à aucune fonction. Or, c’est avant même que le Président de la République ne prête serment qu’une certaine presse a écrit cette faribole, reprise par la presque totalité de la presse en ligne.
Dans la République des Citoyens que nous voulons, et pour laquelle nous nous sommes battus corps et âmes, au prix de lourds sacrifices, les marchés publics sont soumis à des codes de transparence. L’octroi d’une licence de téléphonie est soumis à un appel d’offres que seules l’ARTP et les agences de contrôle de l’Etat sont habilitées à sanctionner. Le Président de la République comme ses conseillers n’interviennent jamais dans les dépouillements des appels d’offres. Le favoritisme et les marchés de gré à gré sont des pratiques mafieuses que nous laissons aux autres: à ce régime honni qui, désormais, appartient au passé. Et dont les responsables attendent, anxieux, leur passage devant les juges.
Comme avec cette rumeur -transformée malgré elle en information-, le débat est de plus en plus vicié par cette histoire inopportune du manque de diplôme de l’un des plus grands managers du Sénégal. Youssou, c’est vrai n’a pas de diplôme, mais il a créé plus d’emplois qu’aucun diplômé sénégalais n’a pu le faire. Les conditions de travail et de vie de ses employés n’ont rien à envier à ceux des fonctionnaires, et cela depuis longtemps. Sa maitrise des questions culturelles n’est plus à démonter; puisqu’à lui seul, il a représenté les cultures sénégalaises partout dans le monde.
De Zanzibar à Mexico, en passant par Kuala Lumpur ceux qui connaissent tant soi peu le Sénégal l’ont connu à travers la voix de Youssou Ndour. A lui seul, il a nous été plus utile que tous les ambassadeurs que le Sénégal, depuis l’indépendance, a envoyés aux quatre coins du monde. Son nom est plus vendeur que tous les tours opérateurs réunis. Au niveau national, l’artiste a été celui qui a, aussi, offert sa chance à la presque totalité des acteurs culturels qui font aujourd’hui notre fierté.
Faut-il qu’on se le rappelle, le diplôme est juste un document qui sanctionne un parcours académique; il ne certifie ni des bonnes mœurs de la personne, ni de son amour pour ses compatriotes ni de sa compétence, encore moins de sa culture générale. Il ne suffit pas de savoir user de la langue de Molière pour mériter un poste ministériel. Croire que le ministre Youssou Ndour ne réussira pas sa mission, parce qu’il n’a simplement pas fait d’étude, est le début de l’étroitesse d’esprit qui frappe nombre de nos «intellectuels» et qui nous a toujours poussés à confier les affaires de notre pays à des hommes surdiplômés qui ont usé de leurs prétendues connaissances pour nous spolier.
La France qui est notre modèle en tout, celle-là qui nous a inculqués cet ignoble complexe du diplôme a été l’un des premiers Etats à dépasser ce débat, en confiant le poste de Premier ministre à un homme qui n’avait eu aucun diplôme: Pierre Bérégovoy, qui fut Premier ministre sous François Mitterrand, a été l’un des meilleurs artisans du système social français tant envié dans le monde. Il a institué de grandes réformes et combattu la corruption et la concussion qui gangrénaient l’Etat français.
Malgré ses millions de diplômés, sortis de toutes les universités du monde, c’est un homme sans parchemin qui permit à la Pologne de s’affranchir du joug communiste: Lech Walesa était un ouvrier et cela ne l’a pas empêché de conduire son pays vers le développement.
Plus proche de nous, si le Brésil, premier pays catholique au monde, première nation macho aussi, a pu élire une femme à la tête de son Exécutif, il le doit à un homme exceptionnel qui n’avait aucun diplôme: Lula Ignacio Da Sylva qui déclara «mon diplôme c’est d’avoir été Président de la République» a quitté le pouvoir avec une cote de popularité qu’aucun homme politique, en ce 21eme siècle, ne pourra jamais atteindre. Ce sont ces 80% de votants potentiels à qui il a assuré une sécurité sociale, une école gratuite et la nourriture à leur faim qui ont permis aux Brésiliens d’oser élire Dilma Rousseff.
Youssou Ndour est de la race de ces génies décomplexés que toutes les nations connaissent à un moment de leur existence. Il est de ces bâtisseurs qui, écoutés, peuvent conduire leur peuple vers des lendemains extraordinaires. Leur générosité, nait de leur ancrage dans les réalités de leurs sociétés, leur interdit toute médiocrité. Youssou est un pionnier. Et l’histoire nous a enseignés que le sort du pionnier est, parfois, décevant: soit ses congénères le comprennent et donnent vie à ses idées ; soit ils le combattent et laissent le soin aux générations futures le soin de le juger et de l’idolâtrer. Le Sénégal ne pouvant se permettre un tel gâchis, ne ratons pas l’occasion de profiter de ce génie!
Babacar Touré
Coordinateur du Mouvement Fekke Ma Ci Boolé
France
Si ce n’est la quatrième licence que des «journalistes» lui attribuent sur un plateau d’argent, c’est son manque de diplôme qu’on nous ressort tous les jours. Ou encore la légitimité ou non de sa participation à ce gouvernement porteur de tous les espoirs, pour la naissance duquel il a tout sacrifié: sa santé, son temps et son argent. Cet acharnement qui risque de ne pas s’estomper me rappelle subitement ce conseil qu’un sage Mossi, rencontré au bord du fleuve Comoé-Léraba, m’avait, un jour, dit: «on reconnait le génie à cette qualité; dès qu’il apparait au monde, tous les intrigants se liguent contre lui». Youssou Ndour est un génie, qu’on le veuille ou non. Et il le restera !
De toutes les cabales montées ces dernières semaines pour discréditer Monsieur le ministre de la Culture et du Tourisme, c’est l’ânerie qui a constitué à faire courir le bruit qu’une quatrième licence de téléphonie aurait été octroyée à Youssou Ndour qui m’a le plus fait sourire. Elle démontre à suffisance l’inculture de son auteur qui est pourtant censé informer le peuple. Pour peu que l’on connaisse le fonctionnement d’un Etat, il est de notoriété publique que le président élu ne peut rien décider dans le fonctionnement de l’administration; aussi longtemps qu’il n’aura pas prêté serment. Il ne peut rien octroyer, comme il ne peut, non plus, nommer personne à aucune fonction. Or, c’est avant même que le Président de la République ne prête serment qu’une certaine presse a écrit cette faribole, reprise par la presque totalité de la presse en ligne.
Dans la République des Citoyens que nous voulons, et pour laquelle nous nous sommes battus corps et âmes, au prix de lourds sacrifices, les marchés publics sont soumis à des codes de transparence. L’octroi d’une licence de téléphonie est soumis à un appel d’offres que seules l’ARTP et les agences de contrôle de l’Etat sont habilitées à sanctionner. Le Président de la République comme ses conseillers n’interviennent jamais dans les dépouillements des appels d’offres. Le favoritisme et les marchés de gré à gré sont des pratiques mafieuses que nous laissons aux autres: à ce régime honni qui, désormais, appartient au passé. Et dont les responsables attendent, anxieux, leur passage devant les juges.
Comme avec cette rumeur -transformée malgré elle en information-, le débat est de plus en plus vicié par cette histoire inopportune du manque de diplôme de l’un des plus grands managers du Sénégal. Youssou, c’est vrai n’a pas de diplôme, mais il a créé plus d’emplois qu’aucun diplômé sénégalais n’a pu le faire. Les conditions de travail et de vie de ses employés n’ont rien à envier à ceux des fonctionnaires, et cela depuis longtemps. Sa maitrise des questions culturelles n’est plus à démonter; puisqu’à lui seul, il a représenté les cultures sénégalaises partout dans le monde.
De Zanzibar à Mexico, en passant par Kuala Lumpur ceux qui connaissent tant soi peu le Sénégal l’ont connu à travers la voix de Youssou Ndour. A lui seul, il a nous été plus utile que tous les ambassadeurs que le Sénégal, depuis l’indépendance, a envoyés aux quatre coins du monde. Son nom est plus vendeur que tous les tours opérateurs réunis. Au niveau national, l’artiste a été celui qui a, aussi, offert sa chance à la presque totalité des acteurs culturels qui font aujourd’hui notre fierté.
Faut-il qu’on se le rappelle, le diplôme est juste un document qui sanctionne un parcours académique; il ne certifie ni des bonnes mœurs de la personne, ni de son amour pour ses compatriotes ni de sa compétence, encore moins de sa culture générale. Il ne suffit pas de savoir user de la langue de Molière pour mériter un poste ministériel. Croire que le ministre Youssou Ndour ne réussira pas sa mission, parce qu’il n’a simplement pas fait d’étude, est le début de l’étroitesse d’esprit qui frappe nombre de nos «intellectuels» et qui nous a toujours poussés à confier les affaires de notre pays à des hommes surdiplômés qui ont usé de leurs prétendues connaissances pour nous spolier.
La France qui est notre modèle en tout, celle-là qui nous a inculqués cet ignoble complexe du diplôme a été l’un des premiers Etats à dépasser ce débat, en confiant le poste de Premier ministre à un homme qui n’avait eu aucun diplôme: Pierre Bérégovoy, qui fut Premier ministre sous François Mitterrand, a été l’un des meilleurs artisans du système social français tant envié dans le monde. Il a institué de grandes réformes et combattu la corruption et la concussion qui gangrénaient l’Etat français.
Malgré ses millions de diplômés, sortis de toutes les universités du monde, c’est un homme sans parchemin qui permit à la Pologne de s’affranchir du joug communiste: Lech Walesa était un ouvrier et cela ne l’a pas empêché de conduire son pays vers le développement.
Plus proche de nous, si le Brésil, premier pays catholique au monde, première nation macho aussi, a pu élire une femme à la tête de son Exécutif, il le doit à un homme exceptionnel qui n’avait aucun diplôme: Lula Ignacio Da Sylva qui déclara «mon diplôme c’est d’avoir été Président de la République» a quitté le pouvoir avec une cote de popularité qu’aucun homme politique, en ce 21eme siècle, ne pourra jamais atteindre. Ce sont ces 80% de votants potentiels à qui il a assuré une sécurité sociale, une école gratuite et la nourriture à leur faim qui ont permis aux Brésiliens d’oser élire Dilma Rousseff.
Youssou Ndour est de la race de ces génies décomplexés que toutes les nations connaissent à un moment de leur existence. Il est de ces bâtisseurs qui, écoutés, peuvent conduire leur peuple vers des lendemains extraordinaires. Leur générosité, nait de leur ancrage dans les réalités de leurs sociétés, leur interdit toute médiocrité. Youssou est un pionnier. Et l’histoire nous a enseignés que le sort du pionnier est, parfois, décevant: soit ses congénères le comprennent et donnent vie à ses idées ; soit ils le combattent et laissent le soin aux générations futures le soin de le juger et de l’idolâtrer. Le Sénégal ne pouvant se permettre un tel gâchis, ne ratons pas l’occasion de profiter de ce génie!
Babacar Touré
Coordinateur du Mouvement Fekke Ma Ci Boolé
France
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