REHABILITATION DU BUILDING ADMINISTRATIF : LES FAITS ET LES OPINIONS

Nous avons reçu du Secrétaire général du gouvernement, président du Comité de pilotage de la réhabilitation du Building administratif, ce document expliquant les procédures de la réhabilitation de l’édifice. Selon M. Coulibaly, « l’Etat a bel et bien procédé à un appel d’offres, certes restreint, mais légal et justifié ». Nous publions in-extenso le texte.


REHABILITATION DU BUILDING ADMINISTRATIF : LES FAITS ET LES OPINIONS
La réhabilitation du Building administratif suscite beaucoup de passion à travers le débat engagé sur l’attribution du marché à un homme d’affaires Sénégalais.
 
Beaucoup d’opinions émises, peu de faits avancés pour étayer les arguments qui s’emploient à asseoir une accusation fondée contre l’Etat.
 
Il suffit à certains de dire que la réhabilitation du Building ne peut pas valoir 17 milliards de FCfa pour établir, à leur sens, la culpabilité des autorités.
 
En ma qualité de président du Comité de pilotage constitué pour superviser les travaux de réhabilitation du Building qui est logé à la Primature, il me semble indispensable d’apporter des éclairages sur la question soulevée.
 
Un appel d’offres restreint parfaitement légal et justifié
 
Il est dit quelque part que l’Etat n’a pas fait d’appels d’offres. Ceci ne correspond pas à la réalité des faits. On peut cependant, valablement soutenir que l’Etat a fait un appel d’offres restreint. Il est probable qu’un gouvernement, quel qu’il soit, fasse procéder à un appel d’offres totalement ouvert à tous, pour faire édifier un immeuble aussi stratégique que peut l’être le Building administratif.
 
Un immeuble essentiel dans le dispositif national de sécurisation de l’Etat et des autorités. En tout état de cause, le Gouvernement a fait un appel d’offres restreint parfaitement légal et justifié.
 
Ce n’est pas parce qu’une opinion est émise qu’elle est nécessairement fondée. Dans ce dossier, trop de raccourcis infligés aux faits organisent et entretiennent le doute, quant à la transparence des opérations effectuées pour engager la réhabilitation.
 
Faisons d’abord parler les faits qui doivent fonder les opinions.
 
Depuis sa construction en 1953, le Building administratif n’a jamais fait l’objet de réhabilitation, les seuls travaux effectués portent sur l’entretien et la maintenance. C’est ainsi qu’il a été recensé des dégradations et anomalies portant sur tous les corps d’état du bâtiment.
 
Il a été constaté que les installations électriques ne sont plus conformes et présentent beaucoup de risques pour les personnes et les biens. Ainsi, les dispositions constructives avec lesquelles les installations ont été réalisées ne sont plus actuelles, et à cet effet des écarts importants ont été notés quant au respect des normes en vigueur.
 
De plus, les installations se trouvent dans un état de vétusté déplorable et méritent des actions urgentes en vue de prévenir les risques d’incendie et d’électrocution qui sont présents.
 
Les installations de plomberie sont dans un état de délabrement avancé nécessitant par conséquent des travaux de réhabilitation, en te- nant compte des règles (normes et Documents techniques unifiés (Dtu).
 
Toutes les menuiseries métalliques sont fortement corrodées et empêchent l’étanchéité des ouvertures et pendant l’hivernage la presque totalité des bureaux est inondée. Ainsi, les autorités ont pris la décision de procéder à la réhabilitation du bâtiment.

 
Avis de non objection de la Dcmp
 
Dans le cadre de cette réhabilitation et de l’extension du Building administratif, la Primature a sollicité et obtenu de la Direction centrale des marchés publics (Dcmp), suivant lettre n°2741/MEF/DCMP/34 du 24 mai 2013, un avis de non objection pour passer par appel d’offres restreint et en procédure d’urgence, ces travaux. Ainsi celui-ci a été lancé sous le n° 08/2013/PM/SGG/DAGE.
 
A l’issue de cet appel d’offres, trois entreprises sénégalaises ont soumissionné. Suite à plusieurs correspondances entre la Direction centrale des marchés publics (Dcmp) et la Primature, un avis de non objection à l’attribution provisoire du marché a été délivré à l’entreprise Bamba Ndiaye S.A par lettre n° 003746/MEF/DCMP/31 du 11 juillet 2013.
 
La procédure a connu les étapes suivantes : - Lettres d’invitation en date du 03 juin 2013 envoyées aux trois (03) entreprises candidates - Ouverture des offres le 14 juin 2013, - Evaluation technique des offres et établissement d’un rapport technique le 19 juin 2013 - Réunion d’attribution provisoire le 20 juin 2013 -    Notification d’attribution provisoire en date du 12 juillet 2013 faite à l’entreprise Bamba Ndiaye S.A par lettre n°000631/PM/SGG/DAGE /CPM.
 
Après l’accomplissement des formalités liées à l’approbation, le marché a été immatriculé et les travaux de réhabilitation du Building administratif sont en cours d’exécution. Ils portent sur tous les corps d’état de l’immeuble pour un coût de dix sept milliards (17.000.000.000) de FCfa.
 
Il n’est pas inutile de préciser que le marché n’a pas été attribué à un simple vendeur de carreaux, mais plutôt à un homme d’affaires sénégalais respectable qui a lutté pour devenir ce qu’il est, et qui apporte beaucoup à la Nation.
 
On peut, par contre, soutenir qu’à l’origine son entreprise n’a pas une expérience en matière de restauration de bâtiment, mais son intelligence et son savoir-faire lui ont permis de s’associer avec de grandes sociétés italiennes et européennes spécialisées dans la restauration de bâtiments et monuments historiques.
 
Et c’est heureux qu’il ait choisi une firme italienne, car je rappelle que c’est un architecte italien Mauro CHERRUTI qui a construit le building. Ce dernier a été d’ailleurs lauréat du Prix d’Architecture de Rome 1957. Le concept de restauration de bâtisses englobe à la fois l’idée de construction, de réhabilitation et de préservation de monument.
 
La restauration est un moyen de préservation et de glorification de l’histoire. Elle peut cependant apparaître comme un luxe. Ce qu’elle est loin d’être. Elle ne saurait en aucune façon être assimilée à un simple travail de réhabilitation de murs.
 
Elle n’a pas de prix, mais un coût. Un coût que la grandeur de notre pays et l’idée que nous nous faisons de notre patrimoine culturel nous obligent à honorer.
 
La passion suscitée aujourd’hui se transformera vite en fierté, dès que le bijou attendu sera livré à l’autorité. Alors toutes les polémiques s’estomperont ! J’ai vu en images de synthèse et en 3 D ce que le building sera dans quelques mois.
 
Un bâtiment classé
 
Le Building étant un immeuble classé, il faut une certaine technicité pour intervenir dans des conditions rigoureusement établies et des normes à respecter. L’idée qui est derrière la réhabilitation de cet immeuble est de préserver son identité de 1954, le livrer dans les années 2014 – 2015 avec des conditions de sécurité, de fonctionnalités et de respect du système environnemental sans faille.
 
Des images existent à cet effet pour démontrer que les relevés du sous structures du bâtiment, sol, fondement ont été faits selon des technologies modernes, satellites, laser. Ces relevés ont été faits de la même manière pour préserver l’immeuble et l’adapter aux conditions actuelles. Le concept retenu est d’en faire un immeuble vert, c’est-à-dire écologique. Cela suppose quoi ?
 
- Une centrale solaire d’une capacité variant entre 1 et 5 méga installé sur la terrasse de 2.700 m2. Cette centrale prendra en charge l’alimentation en courant dans une proportion de 80 % des besoins énergétiques de l’immeuble. Un peu moins de 20 % des besoins seront fournis par la Senelec.
 
- Le système électrique prévu sera totalement écologique. C’est un immeuble intelligent qui sera livré à l’Etat. Un exemple pour illustrer le propos : tous les appareils qui seront installés et qui servent aux besoins de la présence humaine seront immédiatement hors circuit, dès que cette présence n’est plus notée dans les lieux.
 
Dans les sous-sols de l’immeuble, sera installé un système de traitement et de recyclage des eaux usées. Ces eaux usées permettront d’arroser les jardins et de nettoyer les 37.000 m2 de surface bâtie. C’est un ensemble et un tout qui justifient les 17 milliards de FCfa.
 
Un investissement très rentable
 
Considérons les économies qui seront réalisées avec le système énergétique et la consommation d’eau, si on les projette sur les 20 ans qui permettront d’amortir les coûts des travaux, on notera que les 17 milliards de FCfa constituent un investissement très rentable et également justifié, sans compter le confort, la sécurité et tous les avantages que présentent les travaux de restauration.
 
Livraison clés en mains
 
Il faut par ailleurs retenir que le Building sera livré, clés en mains avec tous les équipements nécessaires, selon les engagements confirmés par l’entrepreneur. Il s’y ajoute que la réhabilitation de ce bâtiment participe d’une politique de sauvegarde et de protection du patrimoine national qui est un bien public dont, la préservation constitue un impératif catégorique.
 
C’est aussi une option politique majeure découlant de la vision du Chef de l’Etat, Son Excellence, le président Macky Sall.
PAR ABDOU LATIF COULIBALY
 
Vendredi 3 Octobre 2014




1.Posté par Sawadji le 03/10/2014 12:37
Dites moi, c'est devenu une nouvelle mode d'avoir la tête rasée au Sénégal ?

2.Posté par Xeme le 03/10/2014 13:19
Vous avez ici l'occasion de voir une technique pour noyer un poisson. Le texte de Latif commence par dire qu'il suffit à certains de dire que la réfection ne peut pas valoir 17 milliards pour établir, à leur sens, la culpabilité des autorités. Ces "certains" ont retenu la leçon de Latif. Latif avait appris aux sénégalais qu'il suffit de comparer le prix d'un km de route au prix d'un km de la corniche, et d'établir, par la différence, la culpabilité des autorités d'alors.
Mais Latif saute cette culpabilisation des autorités pour parler d'autre chose sur tout sont long texte.
Il y a les reproches suivants:
1/17 milliards pour la réhabilitation d'un, 21 milliards pour la construction de 17.
2/ Appel d'offre ou pas
3/ Compétence de l'entreprise.
Moi, j'ai pas souvenance des deux dernières accusations. Même Latif écrit: "Il est dit quelque part..." Il n'est pas précis comme il l'est pour la suite du texte quand il s'agit de prouver qu'il y a appel d'offre. Là, il étale tous les documents.
La principale accusation porte sur la différence entre le prix d'une réhabilitation d'un immeuble et la construction de 17 nouveaux immeubles. Sur cette principale accusation, Latif ne dit rien. Il parle d'autres choses. C'est ce que j'appelle utiliser toutes ses compétences pour noyer un poisson.

3.Posté par mangeoir le 03/10/2014 13:36
Ce mec est devenu l'avocat du diable. Si c'etait du temps de Wade il aurait deja pondu un livre sur ce scandal financier du siecle. Mais comme il est au gouvement il justifie tous les mic mac puisqu'il est le President de ce projet de renovation. Pauvre senegal, on avancera jamais, toujours les memes pratiques

4.Posté par YAKH le 03/10/2014 15:33
LATIF C'EST COMPLICADO. APPAREMMENT CET APPEL D'OFFRE RESTREINT A ETE TAILLE SUR MESURE POUR BAMBA NDIAYE. LE MANQUE DE SERIEUX COMMENCE A CE NIVEAU. SACHANT PERTINEMMENT QUE LE MONSIEUR N' PAS D'EXPERIENCE EN LA MATIERE, ON LE CHOISIT QUAND MEME, POUR LUI PERMETTRE D'ALLER CHERCHER D'AUTRES PARTENAIRES, QUI EUX FONT FAIRE LE BOULOT. POURQUOI NE PAS CHOISIR UNE SOCIETE DONT LE METIER EST LA REFECTION DE BATIMENTS? ON FAIT SEMBLANT DE FAIRE BOSSER LE PRIVE NATIONAL, MAIS EN REALITE C'EST UNE HISTOIRE DE COMMISSIONS ET DE RETROCOMMISSIONS A REDISTRIBUER A MARIEME FAYE NOTAMMENT, ELLE A PESE DE TOUT SON POIDS POUR LE CHOIX DE BAMBA NDIAYE QUI EST UN AMI DE LA FAMILLE SALL. C'EST PAREIL AVEC NECOTRANS AU PORT DE DAKAR. OR, COMME MACKY SALL A REUSSI A LIGOTER VOS LANGUES VENIMEUSES, TOI ET JACQUES HABIB SY, VOUS ETES PRETS A DEFENDRE L'INDEFENDABLE. EN 2017, INCHALLAH, ON VERRA CLAIR DANS CES DOSSIERS.

5.Posté par Ousmane senghor le 03/10/2014 21:40
Monsieur le Ministre
La loi dispose que.tout projet public de 500 millions ou plus fait "obligatoirement" l'objet d'un concours d'architecture.,ce n'est pas le cas ici.
Le bâtiment est classe donc devait faire l'objet d'études architecturales soumises à approbation et mises en œuvre par un architecte inscrit a l'ordre des architectes, ce n'est pas le cas ici
Ces études devaient être suivies d'études techniques pour une réhabilitation lourde afin de renforcer éventuellement les structures compte tenu de la durée de vie de l'ouvrage .Des études pour les lots techniques( Electricite ,plomberie, informatique été..) et les équipements (ascenseurs,groupes électrogènes ,antennes etc..) devaient suivre avec une description détaillée et un coût permettant à l'état de 'engager ,et ces études devaient être approuvées au préalable par un bureau de contrôle ( veritaS, scatophile,Apave,alpages) et constituer un cahier de charges pour permettre une offre conséquente ,contrôlable et vérifiable a tout moment des entreprises,ce n'est pas le cas ici.,alors comment voulez vous que les travaux de l'entreprise soient contrôles et leur conformité aux montants avances vérifiée? Quelle est la légalité de cette procédure si les intérêts de l'état ne peuvent être préservés si celui qui offre à fait les études ,établi le cahier de charges sur lequel il est contrôlé étant de fait juge et partie et en plein conflit d'intérêt?

6.Posté par kedire le 04/10/2014 13:42
Si ce marché coûte 17 milliards, pourquoi avoir contracté avec la BOAD un prêt de 25 milliards pour le financement partiel des travaux ? (cf article de Adama Mbodj dans "Le Soleil" du 19 décembre 2013). Pourquoi tant d'opacité sur une dépense publique ? Pourquoi tenter de faire croire à l'opinion que ce marché coûte 17 milliards alors qu'en réalité il est estimé à plus du double ? Pourquoi nier qu'il a été attribué avant l'obtention du financement ? Birahim Seck est un patriote mais il ne faut pas qu'il morde au hameçon de Latif dont l'article n'a d'autre but que d'orienter le débat sur une fausse piste.



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