Wade K.O, Macky O.K !

L’opposant historique, galvanisé par ses quelques réalisations tape-à-l’œil, croyait pouvoir forcer le barrage envers et contre tous. On lui a, à maintes reprises, conseillé de ne pas solliciter ce mandat de trop. « Nguur ken du ko niadd » (On ne racle pas l’écuelle du pouvoir). Mais c’était sans compter avec la suffisance légendaire de Wade. Il a toujours bravé ce sage interdit émanant des constitutionnalistes, des manifestants, de l’écrasante majorité des Sénégalais et même de la communauté internationale. « Tere mou teu, bayyil mou giss », comme on dit en wolof.

Usant de reniements (Wax waxeet) et de défiance, le candidat sortant est prêt à tout pour se maintenir en violation de nos valeurs traditionnelles, religieuses et modernes. Aujourd’hui, pour s’accorder illégalement et illégitimement une nouvelle aventure avec notre république, le camp du pouvoir va consentir tous les efforts mêmes les plus inhumains. Tout y passera. De l’achat des consciences (foire des consciences, devrais-je dire) aux promesses les plus mirifiques.

Cependant, une chose est sûre. Cela ne servira à rien, si ce n’est de grever davantage le trou déjà béant dans nos finances publiques durement éprouvées depuis une douzaine d’années. On peut tromper une partie du peuple, une partie du temps, mais non tout le peuple, tout le temps !

Les déclarations des candidats malheureux (pour le moment les plus significatifs) appelant à soutenir le mieux placé pour battre Wade au second tour sont rassurantes et apaisantes et s’inscrivent dans cette dynamique de soif de changement. Contrairement aux appels contre-productifs de gourous à la moralité douteuse. Plus fondamentalement, le peuple veille au grain pour sécuriser son choix qui s’imposera dans les urnes le 25 mars prochain. Wade a donc le choix entre partir dans le calme comme son prédécesseur Abdou Diouf et être délogé du Palais comme son ennemi intime Laurent Gbagbo qui voulait s’appuyer sur un Conseil constitutionnel fantoche pour s’accrocher au pouvoir laissant sur le carreau plus de trois mille morts. A lui de choisir.

Quant à Macky Sall, il lui faudra être un président de type nouveau dont la victoire sonnera le glas du népotisme, de la corruption et de toutes les tares de la mal gouvernance préjudiciable à notre économie. Une façon pour lui de mettre en œuvre son programme « Yoonu yokute » (voie du développement) encadré par l’esprit de refondation des Assises nationales. A bon entendeur, salut !