Dans une série de trois contributions que les journaux du pays ont eu l'amabilité de publier, j'ai tenté très modestement de montrer que le chemin pris par le Président Macky Sall n'était pour le moment pas le bon et qu'il était encore temps d'apporter les correctifs nécessaires pour sortir de l'ornière.
Car, en définitive, ce qui compte pour nous, c'est le Sénégal. Son présent et son avenir sont entre nos mains. Personne ne viendra développer cette terre à notre place.
Hors donc, depuis la consécration du Président Macky Sall, le Sénégal est dans la tourmente. Le Chef de l’État s'est retrouvé rapidement dans une situation d'une extrême fragilité, née d'abord d'un casting mené à l'aveuglette sous la contrainte du poids des promesses électorales. Les membres de sa coalition ont cru légitime et normal de lui imposer un ordre de traitement des priorités qui, au fond, ne rime pas avec les attentes énormes des populations. Les 65% des moins de trois millions de Sénégalais qui ont accompli leur devoir civique au second tour du scrutin présidentiel (et non 65% des Sénégalais comme on le laisse croire à dessein) ne s'attendaient pas à assister à une recrudescence des scandales ou déclarés comme tels, révélés par la presse au fil des heures:marchés de gré à gré devenus la règle, omniprésence de la famille Faye-Sall (certains y ont ajouté les Gassama, par le passé, tuteurs des Sall), «ethnicisation» galopante des postes politiques et administratifs,arrogance des membres de l'entourage direct du Président ainsi que du personnel dirigeant de son parti et de la plupart des ministres injoignables au téléphone, exhibitionnisme feutré des jeunes loups des partis de la majorité, querelles de clochers, interventions intempestives dans les médias, impudeur, inculture...et la liste est loin d'être exhaustive!
A tout cela, il faut ajouter aujourd'hui, toutes les maladresses commises dans le cadre de cette chasse aux sorcières organisée et pudiquement appelée «traque des biens mal acquis» (certains ont tardivement rectifié en utilisant l'expression «bien supposés mal acquis»).Le Sénégal recouvrera difficilement ses positions d'antan dans la sphère des finances et des investissements, à cause de cette vendetta qui ne dit pas son nom et qui vaut au pays les quolibets de toutes sortes. «Vous ne me ferez pas croire que vous êtes tous des corrompus au Sénégal!» me lançait l'autre jour un ami camerounais, jusque là fier de l'existence d'un pays qui s'appelle SENEGAL et qui s'est toujours illustré par la bienveillante particularité de ses Chefs d’État et dans la défense des Valeurs de l'Africain. Senghor a charmé le monde par son académisme, Diouf par sa hauteur (au sens figuré comme propre du terme),Wade par son audace et son érudition.
Aujourd'hui, Macky Sall est en train de réussir ce que personne ne pouvait ou n'espérait attendre de lui: diviser (peut-être sans en être conscient) le pays en bons et mauvais, en voleurs et spoliés, en «normalement enrichis» et «anormalement enrichis», en Toucouleurs et Ouolofs, Sérères et Diolas, en «poursuivables» (Cheikh Béthio) et intouchables (Barthelemy)...
Les observateurs avertis, dont regorge le Sénégal, ont pourtant jusqu'ici tiré sur la sonnette d'alarme pour, un peu comme nous, exposer au Président Sall (par d'autres canaux, pas forcément en ayant recours aux pages des journaux) une piste qui pourrait le remettre sur les rails de ses intentions premières:remplir sa noble mission de Président de la République en utilisant les meilleures ressources possibles et en instaurant la paix entre tous les enfants de la Nation. Deux de ses prédécesseurs sont encore en vie et leurs conseils diligents et concertés devraient constituer pour lui un puits inépuisable duquel il pourrait tirer un irremplaçable «mémento du Chef» qui lui servirait de bréviaire devant l'immensité de la tâche.
Malheureusement pour le moment, son équipe reste dominée par des destructeurs. Ces personnes (qui sont de la grande famille sénégalaise) ont pour vocation de faire trembler des régimes, voire de les faire tomber. Mais elles n'ont pas pour vocation de s'impliquer dans l'action gouvernementale, de participer à la gestion des affaires publiques et de siéger au Conseil des Ministres, par exemple...L'envie de détruire qui les caractérise, comme une seconde nature, finit toujours par les rattraper. Il faut mettre fin au temps des destructeurs! Le Chef de l’État devrait résolument se séparer de cette catégorie de personnes pour retrouver son souffle naturel et son assurance légendaire qui lui a permis de vaincre le «Baobab» Wade, même si nous avons tous appris, par l'inégalable Cheikh Hamidou Kane, qu'on peut «vaincre sans avoir raison».C'est ce qui nous est arrivé avec les Colons. Nous en souffrons encore...
Doudou Faye Massar
Poitiers,France
Car, en définitive, ce qui compte pour nous, c'est le Sénégal. Son présent et son avenir sont entre nos mains. Personne ne viendra développer cette terre à notre place.
Hors donc, depuis la consécration du Président Macky Sall, le Sénégal est dans la tourmente. Le Chef de l’État s'est retrouvé rapidement dans une situation d'une extrême fragilité, née d'abord d'un casting mené à l'aveuglette sous la contrainte du poids des promesses électorales. Les membres de sa coalition ont cru légitime et normal de lui imposer un ordre de traitement des priorités qui, au fond, ne rime pas avec les attentes énormes des populations. Les 65% des moins de trois millions de Sénégalais qui ont accompli leur devoir civique au second tour du scrutin présidentiel (et non 65% des Sénégalais comme on le laisse croire à dessein) ne s'attendaient pas à assister à une recrudescence des scandales ou déclarés comme tels, révélés par la presse au fil des heures:marchés de gré à gré devenus la règle, omniprésence de la famille Faye-Sall (certains y ont ajouté les Gassama, par le passé, tuteurs des Sall), «ethnicisation» galopante des postes politiques et administratifs,arrogance des membres de l'entourage direct du Président ainsi que du personnel dirigeant de son parti et de la plupart des ministres injoignables au téléphone, exhibitionnisme feutré des jeunes loups des partis de la majorité, querelles de clochers, interventions intempestives dans les médias, impudeur, inculture...et la liste est loin d'être exhaustive!
A tout cela, il faut ajouter aujourd'hui, toutes les maladresses commises dans le cadre de cette chasse aux sorcières organisée et pudiquement appelée «traque des biens mal acquis» (certains ont tardivement rectifié en utilisant l'expression «bien supposés mal acquis»).Le Sénégal recouvrera difficilement ses positions d'antan dans la sphère des finances et des investissements, à cause de cette vendetta qui ne dit pas son nom et qui vaut au pays les quolibets de toutes sortes. «Vous ne me ferez pas croire que vous êtes tous des corrompus au Sénégal!» me lançait l'autre jour un ami camerounais, jusque là fier de l'existence d'un pays qui s'appelle SENEGAL et qui s'est toujours illustré par la bienveillante particularité de ses Chefs d’État et dans la défense des Valeurs de l'Africain. Senghor a charmé le monde par son académisme, Diouf par sa hauteur (au sens figuré comme propre du terme),Wade par son audace et son érudition.
Aujourd'hui, Macky Sall est en train de réussir ce que personne ne pouvait ou n'espérait attendre de lui: diviser (peut-être sans en être conscient) le pays en bons et mauvais, en voleurs et spoliés, en «normalement enrichis» et «anormalement enrichis», en Toucouleurs et Ouolofs, Sérères et Diolas, en «poursuivables» (Cheikh Béthio) et intouchables (Barthelemy)...
Les observateurs avertis, dont regorge le Sénégal, ont pourtant jusqu'ici tiré sur la sonnette d'alarme pour, un peu comme nous, exposer au Président Sall (par d'autres canaux, pas forcément en ayant recours aux pages des journaux) une piste qui pourrait le remettre sur les rails de ses intentions premières:remplir sa noble mission de Président de la République en utilisant les meilleures ressources possibles et en instaurant la paix entre tous les enfants de la Nation. Deux de ses prédécesseurs sont encore en vie et leurs conseils diligents et concertés devraient constituer pour lui un puits inépuisable duquel il pourrait tirer un irremplaçable «mémento du Chef» qui lui servirait de bréviaire devant l'immensité de la tâche.
Malheureusement pour le moment, son équipe reste dominée par des destructeurs. Ces personnes (qui sont de la grande famille sénégalaise) ont pour vocation de faire trembler des régimes, voire de les faire tomber. Mais elles n'ont pas pour vocation de s'impliquer dans l'action gouvernementale, de participer à la gestion des affaires publiques et de siéger au Conseil des Ministres, par exemple...L'envie de détruire qui les caractérise, comme une seconde nature, finit toujours par les rattraper. Il faut mettre fin au temps des destructeurs! Le Chef de l’État devrait résolument se séparer de cette catégorie de personnes pour retrouver son souffle naturel et son assurance légendaire qui lui a permis de vaincre le «Baobab» Wade, même si nous avons tous appris, par l'inégalable Cheikh Hamidou Kane, qu'on peut «vaincre sans avoir raison».C'est ce qui nous est arrivé avec les Colons. Nous en souffrons encore...
Doudou Faye Massar
Poitiers,France
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