Sen P’tit Galle ou l'exploitation financière des enfants: Trois points qui font de l'émission de la vente aux enchères (Dr Hadja Maïmouna Niang Ndiaye)


Sen P’tit Galle ou l'exploitation financière des enfants: Trois points qui font de l'émission de la vente aux enchères (Dr Hadja Maïmouna Niang Ndiaye)
La télévision est populaire est tout ce qu’on en dit doit être destiné au peuple dans la place publique. Cette règle de la communication et de la pédagogie de l’image nous a poussée à adresser récemment une « Lettre Ouverte à Monsieur Youssou NDOUR, PDG de la Télévision Futurs Médias : « Veuillez » faire censurer l’émission SEN P’.TIT GALLE » (voir Leral.net ; dakaractu.com ; seneweb.com ; assirou.net ; du 05 octobre 2011, etc .).

Notre démarche est dirigée par une conscience pédagogique qui nous interdit, en tant que pédagogue de l’image, de nous taire devant un écran de télévision qui nous livre un programme anti-pédagogique et déroutant comme « Sen P.’tit Gallé » qui passe « en ce moment » sur la TFM (Télévision Futurs Médias). Cette lettre aurait été dans les normes destinée au directeur du programme de la télévision, mais nous souhaitons que le PDG suive de près notre souci pédagogique qui nous a poussée à écrire ces mots.

Nous avons dans la lettre pré-citée décrypter le « dit », la parole et le « vu », l’image.

Cependant, nous jugeons important de livrer au public le « sous vu », autrement dit ce qui sous-tend les images de cette émission. Une télévision se nourrit entre autres d’annonces et de publicités. Avec « Sen P’tit Gallé », TFM recourt à une autre forme de recherche de ressources financières qui commencent à prendre forme dans sa démarche : le vote au téléphone. Ce type de marketing télévisuel est connu en Europe, particulièrement en France, mais pour un plateau public, comme la télévision il est dangereux de copier machinalement un concept sans évaluer l’état d’esprit, les conditions de vie du public ciblé et les réalités sociales. Pour rentabiliser son émission, TFM a choisi le public le plus vulnérable du lot des téléspectateurs et susceptible de susciter de l’affection et des émotions que sont les enfants.

En guise d’appât, parmi les stimulateurs que TFM livre aux téléspectateurs pour inciter le public à voter au téléphone, nous retenons trois:
Le Suspense sadique

En cinéma, le suspense est l’art de tenir le spectateur en haleine en suscitant une attente ; ce dernier s’identifie fortement au personnage et à son vécu en éprouvant des émotions comme le plaisir et la peur. Dans Sen p’.tit Gallé, Télé-réalité musicale, comme dans Star académy, la défunte émission de TF1 que TFM copie, le suspense est au centre des coeurs pour inciter au vote. Pour comprendre le marketing mercantile de TFM écoutait la lourdeur de la musique de fond qui accompagne le moment des résultats du vote et suivez l’œil de la caméra qui nous livre l’image des enfants effondrés, pitoyables et abattus ; quel est le parent, le frère, la sœur ou l’ami, téléspectateurs, inconscients du complot que TFM ourdi sur son dos, qui s’abstiendrait de voter pour le proche ? Pour mieux comprendre le mécanisme du suspense écoutez la voix d’une candidate, du nom de « Bou Ndao », l’enfant qui dit tristement dans la dernière émission: « Sur scène, quand je chante, j’ai la chaire de poule car, je pense à mes parents qui vont assister à mon élimination de l’émission. C’est trop dur, c’est dur à vivre ». Le téléspectateur risque d’être affecté d’homéostasie : en image audiovisuelle, la relation entre les émotions et la réflexion qui, dans ce cas, peut déclencher la pitié. Un tel mécanisme psychique est gouverné par le suspense sadique qui met les téléspectateurs aux âmes sensibles hors d’eux, au point de leur faire faire des actes qui dépassent l’entendement.
LA FORCE DU MIMETISME (IMITATION) CHEZ L’ENFANT

Au cinéma, au théâtre et à la télévision, l’adulte joue un rôle alors que l’enfant vit un rôle qu’il prolonge à petit ou grand format dans la vie réelle. L’acte de faire porter à l’enfant ce que nous appelons les cinq P de la star: paillettes- projecteurs-podium-public-people dont nous avons dénoncé la cruauté, influe sur le psychisme de l’enfant-téléspectateur qui développe l’esprit de fan. Dans le mécanisme du fan chez l’enfant, il y a une forte dose d’influence allant de l’envie à l’hystérie. L’enfant-téléspectateur s’identifie plus que d’autres niveaux d’âge à l’enfant-acteur, pour le cas de SEN P’.TIT GALLE, l’enfant-chanteur. L’enfant-téléspectateur, imite plus que d’autres niveaux d’âge, ce qu’il voit à la télé, la mémoire photographique, la rétention psychologique de ce qu’on a vu, étant plus développée chez l’enfant. L’enfant-téléspectateur fait, par mimétisme, de l’enfant-chanteur son alter ego (moi, un autre) et ne pourrait le laisser être éliminé.


LES APPELS TELEPHONIQUES

Les points 1 et 2, successivement le suspense sadique et la force du mimétisme chez l’enfant développent le point 3, des appels téléphoniques pléthoriques dont TFM et l’opérateur se partagent les gains. Nous vous invitons à lire le « sous dit » (entre les images) de Sen P.’TIT GALLE sur ‘la bande annonce’ qui borde l’image-cadre et vous verrez le nom d’opérateur favori et complice ; vous ne verrez pas ceux des autres, parce qu’ils portent la mention « autres opérateurs ».

Les dégâts mentaux et comportementaux que SEN P’.TIT GALLE provoque chez l’enfant cache un marketing mercantile que nous invitons « ceux qui ne savent pas » à découvrir : les parents, les proches, les amis des enfants et les téléspectateurs sympathisants et compatissants sont victimes du vote sur les serveurs au coût de 350 CFA par vote. S’il y a 100 0000 votes, le compte est 35.000.000FCA (Trente cinq millions Francs CFA) et s’il y a Un million de vote, ce qui est fort possible, pour les raisons que nous avons pré-citées ; cela fait 350. 000 000 FCFA (Trois cent cinquante millions Francs CFA). Toute cette somme sera récoltée suite à la vente aux enchères des votes selon le candidat ou la candidate. A ce prix, ne soyez pas étonnés de voir le candidat le plus méritant être nominé : ça fait monter les enchères.

Sur le cadre de la création de concept, c’est bien triste que TFM ravale les restes d’une émission française que la France en 2008 a vomi pour ses limites, l’exploitation financière des Français et pour le mécanisme artistique, des chanteurs fabriqués, qu’elle créée chez les candidats.

Pour un souci pédagogique et éthique, nous vous informons.

Le marketing mercantile de Sen P’.TIT GALLE cache un problème juridique qui s’appelle l’exploitation passive des enfants qui est plus dangereuse dans les Etats de droit que l’exploitation active, alors que le Sénégal a ratifié les droits de l’enfant. Au Sénégal, un talibé qu’on fait tendre la main pour mendier relève, à raison, de l’exploitation active de l’enfant. Au Sénégal, « un enfant de la télévision » qui quémande les votes des téléspectateurs pour être maintenu dans une émission de télé-réalité au prix d’argent à la solde d’une télévision, relève de quoi ???



Dr Hadja Maïmouna NIANG NDIAYE

Ecrivain-dramaturge

Professeur de Techniques de Communication

à l’Université de Thiès
Vendredi 7 Octobre 2011




1.Posté par Kama le 07/10/2011 01:07
L'emission doit etre censurée

2.Posté par Bouna KOITA le 07/10/2011 01:30
bonjour DR,

Je suis expert en politiques publiques . Dés 1986, je suis devenu animateur d'enfants, puis directeur d'équipemnt socio educatif. et j'ai lu Bruno Bethelem: enfants sujet ou enfants objet.

Ces émissions, font -elles de nos enfants des sujets ou des objets ? les médias , dont TFM avec son patron Y NDOUR visent quoi au juste? l'argent, les audiences ou quoi?

Connaissant YNDOUR, je suis étonné que la TFM ne soit pas orientée vers les enfants en errance ( mendiants, travilleurs, dans la rue, maltraités...) pour justement ré-eduquer les parents, interpeller les pouvoirs publics et pouvoirs maraboutiques et proposer des pistes pour réinsérer "ces bouts de choux" "ces adultes en devenir".

Je suis profondément meurtri par cette problématque des enfants de la rue au Sénégal, d'autant plus que la plupart d'entre eux sont originaires de kolda, guinée ou gambie.

Monsieur Youssou Ndour,

Je suis prêt à vous proposer des concepts d ' émissions tendant à faire changer de comportement chez les adultes ( sopi djoko yi) pour permettre aux enfants, sans exclusive, de s'épanouir et de grandir dans la dignité conformément aux OMD.

Bouna KOITA
dembakoita@hotmail.fr

3.Posté par diallo le 07/10/2011 09:17
ohoooooooooo!! vraiment vous nous faites chier avec vos réflexions à la neopseudo réveilleur de conscience,je fais ce néologisme car tout porte à croire que vous faites une fixation terrible sur la TFM.Les enfants ont choisi librement de venir dans l'émission peut être ils sentent prématurément un talent inné chez eux.toi le soit disant prof de je ne sais quoi, je peux parier que certains de ces enfants ont beaucoup plus de courage et de culot en faisant face aux cameras et aux publics que vous, donc stp! arrêtez ces réflexions qui n'ont de portées que dans la tête de celui ou celle qui les fait.

4.Posté par cmonka le 07/10/2011 16:50
cé ca meme! ils font une fixation sur tfm non pas pour generer du positif mais juste jouer au SNIPER contre tfm!
on a comme l'impression que la tfm est la 1ère et unique tv kils ont connu aprés leurs etudes ou ke la tfm ne produit que Sen Pti Galle!
neanmoins faut se rejouir de leur interet pour la tfm! Cependant fo kils sachent kils feraient mieux dans la critique objective,constructive because tfm est deja sur les rails!
ils peuvent rien contre la tfm! TAAL BOU YALLAH TAAL, ATTIZE KO MO GUEUN DIEM KO FAY!
G PITIE DES MECHANTS!

5.Posté par xavier le 07/10/2011 17:18
il ne s'agit pas d'un acharnement mais plutôt d'une critique objective basée sur des connaissances sures et scientifiques . je m'en rejouis de son attitude purement pédagogique qui ne fait que tirer sur la sonnette d'alarme et attirer l'attention des parents que nous sommes. Donc revoyer le concept de vos programmes et soyez plus humbles et professionnels car la télévision est trés complexe. Il faut recueillir l'expertise des professionnels pour ne pas faire regresser TFM car vous avez tout juste une année d'existence et il bien de créer mais il est mieux de péréniser ce qu'on a fait naitre.

6.Posté par daoudasymilan le 07/10/2011 17:36
Les gars, Dr Niang a parfaitement raison. En plus, cet article est dense et construtif comme celui qu'ell a écrit il y a quelques jours sur Sen Ptit gallé. Je trouve que mêm si les parents des enfants sont insconcients, TFM doit avoir de l'étique en préservant l'exposition des enfants comme des bêtes de cirque sur lesquelles on mise. J'ai suivi Star académy et les français ont reconnu que c'était nul. Ce qu'ils font c'est creer artificielment des chanteurs au profit de leur poche, l'argent des votes et marketing médiatique. Le Sénégal doit refuser. Cette dame est une prof d'université et spécialiste en la matière; soyez modestes en écoutant des professionnels. TFM est très superciel, il nous amène que du FOLKLORE, ENCORE DU FOLKRORE ET RIEN QUE DU FLOKLORE

7.Posté par ape ndiaye le 09/10/2011 08:00
les gars la dame a parfaitement raison
et ce qui me derange dans ces emissions c'est toujours la banlieu et les regions qui les alimentent jamais vous ne verrez participer les enfants venant des almadies ,mermoz ,plateau sicap mais plutot pikine ,parcelle,rufisque,diourbel,kaolack ect... pourquoi?
soyons consient nous les banlieusards nous sommes trop bete ,nous sommes les gens qui affluent chaque soir vers les almadies et le plateau pour peupler les boites de nuit
sen petit gualé tous les enfants de la maison ne sont pas de la banlieu tandis que les enfants candidats sont d'ou
soyons consients mes freres time is up



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