Hillary CLINTON
« Si quiconque doutait que la démocratie pouvait prospérer en Afrique, qu'il vienne au Sénégal, a-t-elle déclaré. Les Américains admirent le Sénégal comme l'un des seuls pays d'Afrique de l'Ouest qui n'a jamais connu de coup d'Etat militaire ». « Merci au
Sénégal d'être un modèle pour la région ».
Coup d’Etat institutionnel :
Sénégal, un « modèle » du désert !
Rappelons qu’en 1963, le Président SENGHOR a brillamment conclu sa reprise en main. En effet en 1962 le Parlement, sous la conduite de Maître Lamine GUEYE, mettra courageusement un terme aux manœuvres du Président du Conseil Mamadou DIA ; puis s’effaça fort curieusement. A la faveur des pleins pouvoirs, SENGHOR instituera un régime hyper-présidentialisé taillé sur mesure : Ce passage du régime parlementaire au régime présidentiel est en fait le premier coup d’Etat institutionnel du Sénégal indépendant. Suivra l’année 2001 qui verra le Président WADE déposer le Parlement (encore lui) au détour d’une réforme constitutionnelle conçue à cet effet. Quant au Président DIOUF (1981-2000) il se sera contenté de débarquer deux (2) Présidents de l’Assemblée nationale et un (1) Président de la Cour suprême. Bravo ! Nous pouvons bien excuser la Secrétaire d’Etat américain Madame Hillary CLINTON. « Yes We Can » ! Vous ignorez les subtilités de la jeune démocratie sénégalaise et votre cher modèle sénégalais devra se surpasser. Maintenant notre cours d’histoire politique peut reprendre ses droits à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, enseigné par nos Professeurs émérites. Repartie loin des Ethiopiques avec son discours rêveur, Mme CLINTON devrait certainement savoir qu’il est facile de briller devant l’anti-modèle Sékou Touré, crieur de gloire nègre dans les oreilles macabres du camp BOIRO.
Hillary CLINTON
"L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes", avait déclaré le président américain. Selon Hillary Clinton, "le Sénégal a prouvé que cela est vrai".
1e Fragilisation de l’Institution judiciaire :
La déclaration de patrimoine a révélé que SMS est devenu multimilliardaire pendant le régime de l’alternance. L’enrichissement sans cause (sur les fonds politiques) brandi par ses anciens frères du sopi, n’a pas reçu le démenti attendu. Considérer que l’enregistrement de la déclaration de patrimoine est un quitus de bonne conduite, délivré par le Conseil constitutionnel n’est rien de moins qu’un outrage. La première juridiction n’est-elle pas à l’opposé d’une « vulgaire » officine de blanchissement d’argent ? Espérons que le Conseil constitutionnel dont la réforme est envisagée pourra enfin se prononcer sur la validité des actes (déclaration de patrimoine), leur sincérité et conformité avec les lois de la république (notamment la loi sur l’enrichissement illicite). La république veut qu’on donne du sens aux actes posés. Servir et non se servir. L’institution d’un pouvoir judiciaire fort et indépendant est une exigence de bonne gouvernance et de gestion éthique des biens publics. Sénégalais debout, un autre Sénégal est possible !
2e Disqualification de l’Institution parlementaire :
Les quatre (4) conseils des ministres décentralisés dans les régions Saint-Louis, Kaolack, Ziguinchor et Diourbel ont enregistré la multiplication de promesses d’investissement. Soit un total cumulé de près de mille (1000) milliards sur trois années budgétaires, le tout sans l’adoption de la moindre loi de finance par le Parlement dépositaire de la souveraineté populaire ? Stipulation explicite de la Constitution sénégalaise dont le respect est au cœur de la prestation solennelle de serment du Président élu. Une fois installé, c’est trop facile de dire que son Gouvernement nommé avant n’est responsable que devant une Assemblée nationale élu bien après. Et qu’entre-temps l’Exécutif s’approprie le Pouvoir législatif. Un parfum de coup d’Etat institutionnel, troisième du genre : Dissolution avortée, Boycott suivi et Pleins pouvoirs de fait ! D’ailleurs le communiqué du Conseils des ministres du 02 Août 2012 est venu consacrer ce putsch, car le Président SALL a demandé au Premier ministre que compte lui soit rendu dès le mois de septembre de l’état d’exécution des mesures illégales adoptées par les Conseils décentralisés. Son forfait accompli, le Gouvernement peut savourer les vacances et renvoyer la 12e législature à ses charmantes études de rupture !
Hillary CLINTON
Stratégie de la diplomatie américaine au Sénégal et en Afrique : "Renforcer les institutions démocratiques, stimuler la croissance, faire avancer la paix et la sécurité, promouvoir les possibilités et le développement".
Territorialisation des Politiques publiques :
Evoquée par le Président SALL à Ziguinchor, la « Territorialisation » ne devrait être rien de moins qu’un parachèvement de la décentralisation mettant toutes les énergies à contribution. Changer de paradigme et s’inscrire résolument dans la gestion territoriale de proximité sont des impératifs de développement. L’Exécutif central a la seule et entière responsabilité de pourvoir aux besoins de ses propres démembrements que sont les divisions administratives. En consacrant un tiers (1/3) du budget public d’investissement au développement territorial, le nouveau gouvernement donnerait plus de sens à l’orientation budgétaire. L’essentiel n’est pas seulement dans le ratio, mais surtout dans la recherche d’un mécanisme opérationnel de financement du développement national équilibré territorialisé. Attention, la territorialisation est une exigence de la nouvelle citoyenneté. Au Sud l’enclavement et le conflit casamançais trentenaire, à l’Est les émeutes de Kédougou sur fond d’exploitation minière et au Nord la révolte de Fanaye contre la boulimie foncière, sans compter les premières frustrations issues des phosphates de Matam : Le Sénégal (j’allais dire) joue réellement son avenir. La province (faut-il le dire) a parfois le sentiment d’être victime de l’exclusion au profit d’un « Sénégal-utile », autour de l’axe Dakar-St Louis. C’est à la territorialisation qu’il revient de briser l’hyper-concentration côtière. Au-delà des aspects politiques et économiques, il y aura de sérieuses implications, tant sur la sécurité intérieure, que sur la défense nationale. Il est impérieux de prendre l’avis du Conseil de sécurité intérieure. D’autant plus que la Casamance (choisie pour le lancement) est une région naturelle sénégalaise coincée entre deux (2) pays étrangers dont le soutien fait souvent l’objet d’un chantage diplomatique. Cette sorte de discontinuité territoriale entre le nord et le sud du pays est défi hautement stratégique. C’est ce qui valut à la Casamance une administration particulière par l’autorité coloniale française. L’abbé Diamacoune SENGHOR se sera vite engouffré dans la brèche pour revendiquer une indépendance, consacrée d’après lui par le fait colonial. La domination politico-religieuse mandingue, l’impérialisme français et les abus en tout genre ont eu raison du pacifisme diola. La paix est une spécificité culturelle diola. Toute réorganisation du commandement territorial doit être articulée avec les impératifs sécuritaires et de défense nationale. Aussi le Chef suprême des armées doit-il prendre toute la mesure du haut commandement, notamment dans ses aspects politiques, diplomatiques et stratégiques : l’indivisibilité du territoire national est en jeu. Le triomphe de la paix en Casamance devra passer des négociations non-stop embrassant tous les aspects de la crise, tant avec les ailes intérieures qu’extérieures, tant avec les factions militantes que combattantes du Mfdc. Il n’y aura, ni statu quo, ni retour à la situation antérieure. Aux négociations sans préalables, ayons le courage-politique d’inscrire toutes les questions. Le Gouvernement, tout comme le Mfdc, a droit à sa position-de-départ. Seules des concessions réciproques consacreront la paix définitive. « Autonomie » de gestion ou « indépendance », l’Etat sénégalais réaliste devra accepter que le Mfdc s’unifie autour d’un slogan mobilisateur enthousiaste.
Au total Madame la Secrétaire d’Etat américaine Hillary CLINTON votre visite éclair est intervenue dans une sous-région en pleine crise. La succession d'alertes réelles ou virtuelles méritait beaucoup plus d’attention. La fonction de veille, d’investigation et d’anticipation est plus que nécessaire dans cette atmosphère de folles rumeurs putschistes dans la sous-région. La géopolitique ouest africaine marquée par les conflits bissau-guinéen, casamançais et malien est lourde de danger. Seule une réponse globale pourra venir à bout du terrorisme dans le nord malien et plus fondamentalement dans le sanctuaire saharien. Que Dieu bénisse l'Amérique et nul pays au monde ! Ce n'est pas moi.
M. Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP/Thiès
« Si quiconque doutait que la démocratie pouvait prospérer en Afrique, qu'il vienne au Sénégal, a-t-elle déclaré. Les Américains admirent le Sénégal comme l'un des seuls pays d'Afrique de l'Ouest qui n'a jamais connu de coup d'Etat militaire ». « Merci au
Sénégal d'être un modèle pour la région ».
Coup d’Etat institutionnel :
Sénégal, un « modèle » du désert !
Rappelons qu’en 1963, le Président SENGHOR a brillamment conclu sa reprise en main. En effet en 1962 le Parlement, sous la conduite de Maître Lamine GUEYE, mettra courageusement un terme aux manœuvres du Président du Conseil Mamadou DIA ; puis s’effaça fort curieusement. A la faveur des pleins pouvoirs, SENGHOR instituera un régime hyper-présidentialisé taillé sur mesure : Ce passage du régime parlementaire au régime présidentiel est en fait le premier coup d’Etat institutionnel du Sénégal indépendant. Suivra l’année 2001 qui verra le Président WADE déposer le Parlement (encore lui) au détour d’une réforme constitutionnelle conçue à cet effet. Quant au Président DIOUF (1981-2000) il se sera contenté de débarquer deux (2) Présidents de l’Assemblée nationale et un (1) Président de la Cour suprême. Bravo ! Nous pouvons bien excuser la Secrétaire d’Etat américain Madame Hillary CLINTON. « Yes We Can » ! Vous ignorez les subtilités de la jeune démocratie sénégalaise et votre cher modèle sénégalais devra se surpasser. Maintenant notre cours d’histoire politique peut reprendre ses droits à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, enseigné par nos Professeurs émérites. Repartie loin des Ethiopiques avec son discours rêveur, Mme CLINTON devrait certainement savoir qu’il est facile de briller devant l’anti-modèle Sékou Touré, crieur de gloire nègre dans les oreilles macabres du camp BOIRO.
Hillary CLINTON
"L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes", avait déclaré le président américain. Selon Hillary Clinton, "le Sénégal a prouvé que cela est vrai".
1e Fragilisation de l’Institution judiciaire :
La déclaration de patrimoine a révélé que SMS est devenu multimilliardaire pendant le régime de l’alternance. L’enrichissement sans cause (sur les fonds politiques) brandi par ses anciens frères du sopi, n’a pas reçu le démenti attendu. Considérer que l’enregistrement de la déclaration de patrimoine est un quitus de bonne conduite, délivré par le Conseil constitutionnel n’est rien de moins qu’un outrage. La première juridiction n’est-elle pas à l’opposé d’une « vulgaire » officine de blanchissement d’argent ? Espérons que le Conseil constitutionnel dont la réforme est envisagée pourra enfin se prononcer sur la validité des actes (déclaration de patrimoine), leur sincérité et conformité avec les lois de la république (notamment la loi sur l’enrichissement illicite). La république veut qu’on donne du sens aux actes posés. Servir et non se servir. L’institution d’un pouvoir judiciaire fort et indépendant est une exigence de bonne gouvernance et de gestion éthique des biens publics. Sénégalais debout, un autre Sénégal est possible !
2e Disqualification de l’Institution parlementaire :
Les quatre (4) conseils des ministres décentralisés dans les régions Saint-Louis, Kaolack, Ziguinchor et Diourbel ont enregistré la multiplication de promesses d’investissement. Soit un total cumulé de près de mille (1000) milliards sur trois années budgétaires, le tout sans l’adoption de la moindre loi de finance par le Parlement dépositaire de la souveraineté populaire ? Stipulation explicite de la Constitution sénégalaise dont le respect est au cœur de la prestation solennelle de serment du Président élu. Une fois installé, c’est trop facile de dire que son Gouvernement nommé avant n’est responsable que devant une Assemblée nationale élu bien après. Et qu’entre-temps l’Exécutif s’approprie le Pouvoir législatif. Un parfum de coup d’Etat institutionnel, troisième du genre : Dissolution avortée, Boycott suivi et Pleins pouvoirs de fait ! D’ailleurs le communiqué du Conseils des ministres du 02 Août 2012 est venu consacrer ce putsch, car le Président SALL a demandé au Premier ministre que compte lui soit rendu dès le mois de septembre de l’état d’exécution des mesures illégales adoptées par les Conseils décentralisés. Son forfait accompli, le Gouvernement peut savourer les vacances et renvoyer la 12e législature à ses charmantes études de rupture !
Hillary CLINTON
Stratégie de la diplomatie américaine au Sénégal et en Afrique : "Renforcer les institutions démocratiques, stimuler la croissance, faire avancer la paix et la sécurité, promouvoir les possibilités et le développement".
Territorialisation des Politiques publiques :
Evoquée par le Président SALL à Ziguinchor, la « Territorialisation » ne devrait être rien de moins qu’un parachèvement de la décentralisation mettant toutes les énergies à contribution. Changer de paradigme et s’inscrire résolument dans la gestion territoriale de proximité sont des impératifs de développement. L’Exécutif central a la seule et entière responsabilité de pourvoir aux besoins de ses propres démembrements que sont les divisions administratives. En consacrant un tiers (1/3) du budget public d’investissement au développement territorial, le nouveau gouvernement donnerait plus de sens à l’orientation budgétaire. L’essentiel n’est pas seulement dans le ratio, mais surtout dans la recherche d’un mécanisme opérationnel de financement du développement national équilibré territorialisé. Attention, la territorialisation est une exigence de la nouvelle citoyenneté. Au Sud l’enclavement et le conflit casamançais trentenaire, à l’Est les émeutes de Kédougou sur fond d’exploitation minière et au Nord la révolte de Fanaye contre la boulimie foncière, sans compter les premières frustrations issues des phosphates de Matam : Le Sénégal (j’allais dire) joue réellement son avenir. La province (faut-il le dire) a parfois le sentiment d’être victime de l’exclusion au profit d’un « Sénégal-utile », autour de l’axe Dakar-St Louis. C’est à la territorialisation qu’il revient de briser l’hyper-concentration côtière. Au-delà des aspects politiques et économiques, il y aura de sérieuses implications, tant sur la sécurité intérieure, que sur la défense nationale. Il est impérieux de prendre l’avis du Conseil de sécurité intérieure. D’autant plus que la Casamance (choisie pour le lancement) est une région naturelle sénégalaise coincée entre deux (2) pays étrangers dont le soutien fait souvent l’objet d’un chantage diplomatique. Cette sorte de discontinuité territoriale entre le nord et le sud du pays est défi hautement stratégique. C’est ce qui valut à la Casamance une administration particulière par l’autorité coloniale française. L’abbé Diamacoune SENGHOR se sera vite engouffré dans la brèche pour revendiquer une indépendance, consacrée d’après lui par le fait colonial. La domination politico-religieuse mandingue, l’impérialisme français et les abus en tout genre ont eu raison du pacifisme diola. La paix est une spécificité culturelle diola. Toute réorganisation du commandement territorial doit être articulée avec les impératifs sécuritaires et de défense nationale. Aussi le Chef suprême des armées doit-il prendre toute la mesure du haut commandement, notamment dans ses aspects politiques, diplomatiques et stratégiques : l’indivisibilité du territoire national est en jeu. Le triomphe de la paix en Casamance devra passer des négociations non-stop embrassant tous les aspects de la crise, tant avec les ailes intérieures qu’extérieures, tant avec les factions militantes que combattantes du Mfdc. Il n’y aura, ni statu quo, ni retour à la situation antérieure. Aux négociations sans préalables, ayons le courage-politique d’inscrire toutes les questions. Le Gouvernement, tout comme le Mfdc, a droit à sa position-de-départ. Seules des concessions réciproques consacreront la paix définitive. « Autonomie » de gestion ou « indépendance », l’Etat sénégalais réaliste devra accepter que le Mfdc s’unifie autour d’un slogan mobilisateur enthousiaste.
Au total Madame la Secrétaire d’Etat américaine Hillary CLINTON votre visite éclair est intervenue dans une sous-région en pleine crise. La succession d'alertes réelles ou virtuelles méritait beaucoup plus d’attention. La fonction de veille, d’investigation et d’anticipation est plus que nécessaire dans cette atmosphère de folles rumeurs putschistes dans la sous-région. La géopolitique ouest africaine marquée par les conflits bissau-guinéen, casamançais et malien est lourde de danger. Seule une réponse globale pourra venir à bout du terrorisme dans le nord malien et plus fondamentalement dans le sanctuaire saharien. Que Dieu bénisse l'Amérique et nul pays au monde ! Ce n'est pas moi.
M. Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP/Thiès
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