En quittant le pouvoir en 2000 Abdou Diouf avait laissé dans les comptes de l’Etat la rondelette somme de 200 milliards de francs CFA. Dans le camp de l’alternance une étincelle de joie illuminait les yeux des uns et des autres à l’annonce de cette très bonne nouvelle. On chantait et dansait d’avoir trouvé les caisses de l’Etat pleines à craquer. Pour des gens qui, jusqu'à ce temps-là, n’avaient jamais vu l’ombre d’un billet de mille francs, c’était l’occasion ou jamais de se remplir les poches. Tout le monde connait la suite.
Pendant 12 ans, les libéraux et leurs alliés de circonstance ont dilapidé sans vergogne les maigres économies de plusieurs années de labeur, ressources qui ont été obtenues sous le couteau tranchant des Programmes d’Ajustement Structurel imposés au gouvernement du Sénégal par le FMI et la Banque Mondiale. Mais, aujourd’hui, par la faute des seuls « alternoceurs », on est dans la dèche !
L’heure est donc grave, si grave que Macky Sall et son équipe sont obligés de jouer au sapeur pompier pour sauver ce qui peut encore l’être. Mbaye Ndiaye, nouveau ministre des Finances, pardon de… l’Intérieur, vient de reconnaitre publiquement que le régime sortant s’est fait la malle avec notre pognon ! Ces prédateurs n’ont même pas eu la décence d’épargner le palais présidentiel qui a été complètement dévalisé.
Dans la presse, on accuse nommément les Wade d’avoir fait main basse sur du matériel audiovisuel, des objets d’art, des meubles, de vieux traversins et de poussiéreux coussins. Ils auraient même emporté des serpillières trempées dans leurs bagages.
Face à ce pillage en règle du Palais, le gouvernement s’est fendu d’un communiqué officiel (après le conseil des ministres du 12 avril 2012) dans lequel il demande aux Sénégalais de veiller davantage sur le bien commun. D’après cette note, des mesures allant dans le sens de discipliner les dépenses publiques vont être rapidement prises ; il s’agira plus précisément de lutter contre le gaspillage.
On nous apprend, par exemple, que les hauts d’en haut n’auront plus le privilège de voyager en première classe. Ils occuperont désormais des places « guett beuy » dans des avions « Ndiaga Ndiaye » comme tout le monde. Epargne oblige ! Fini aussi les innombrables missions à l’étranger.
Sur un autre chapitre, Niangal va faire, avec l’appui des corps de contrôle, l’état des lieux. Ça craint ! Avec les audits, il est à peu près sûr que des têtes vont être coupées à la tronçonneuse. Macky ne badine pas dit-on ! D’ailleurs, le Président de la République, pour montrer toute sa détermination à lutter contre le banditisme d’Etat, a annoncé que personne ne trouvera protection sous son aile. En d’autres termes, tous les voleurs de la République seront pourchassés et leur butin repris. D’ailleurs, un deuxième communiqué lu sur la RTS demande la restitution illico presto de tous les véhicules officiels « disparus » dans la nature dans un délai de 72 heures ! Bref, le successeur de Laye « Bamboula » Wade va taper du poing sur la table.
Macky, sans doute écœuré par l’ampleur des dégâts, veut visiblement sonner le glas d’une gabegie érigée en système. Nous lui conseillons, à cet effet, de ne pas y aller avec le dos de la cuillère : tous ceux qui ont fauté devront payer rubis sur ongle. Car, une bonne gouvernance économique passe nécessairement par la préservation du bien public.
Autre chose, l’état actuel des finances que d’aucuns qualifient « d’extrêmement grave », recommande, tout de suite et maintenant, une réduction drastique des dépenses publiques. Pour se faire, l’administration pourrait, par exemple, remplacer ses 8×8 et autres voitures de luxe (si jamais on les retrouve) par des « Iran Khodro diesel » ou « Tata ». Ces véhicules sont peu chers et n’ont pas peur de rouler sur les nombreux nids de poule de nos routes de l’intérieur que l’alternance a tout simplement oubliées de rénover. Pour le mobilier de bureau volé dans les ministères, pas de problème ! L’Etat peut confier ce marché à nos braves artisans menuisiers de la Corniche Ouest ou du Canal IV. Cela fera bouillir beaucoup de marmites. En outre, nous pensons que des meubles « made in Gueule tapée » n’attireront pas le regard envieux des spécialistes en… déménagement.
Pour réduire la facture téléphonique qui s’élèverait à 500 millions par mois (rien que pour les services de la présidence), rien de plus simple. Il suffira juste de mettre au crédit de chaque ministre, conseiller ou fonctionnaire un montant limite qu’il ne pourra pas dépasser. Le service « rappelle-moi » de la SONATEL (#120#) pourra faire le reste en cas d’urgence !
Plus sérieusement, il urge que le nouveau pouvoir prenne des mesures fortes et efficaces qui ne soient pas en trompe-l’œil. La réduction du train de vie de l’Etat, l’assainissement des finances publiques, la suppression de certaines agences, entres autres, pourraient alléger significativement le budget national. Car, seule une économie d’argent permettrait de booster d’autres secteurs d’activités qui ne demandent que des moyens pour prendre leur envol.
Enfin, nous pensons que l’Etat pourra faire des économies substantielles sur les finances des institutions budgétivores telles que l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Economique et Social en supprimant tout bonnement les émoluments des députés, sénateurs et autres conseillers payés presque à ne rien faire si ce n’est d’être au service exclusif du seul parti au pouvoir. Le remplacement, par exemple, du salaire des parlementaires par des indemnités de session mettra fin, à coup sûr, à la léthargie constatée depuis toujours dans la représentation nationale et rendra le travail qui s’y fait plus productif. Car, en redoutables prébendiers du système, la plupart des élus, on peut le déplorer, ne remplissent pas tous correctement leur rôle parce que assimilant souvent l’hémicycle à un gigantesque dortoir.
Le Sénégal est aujourd’hui un pays en pleine effervescence. Les attentes sont grandes, les urgences pressantes comme le rappelait le Président Macky Sall dans son adresse à la nation du 3 Avril dernier. En conséquence, l’heure ne doit plus être à la fête mais au travail. Tous les pays qui se sont développés l’ont été au prix d’énormes sacrifices. Il appartient donc à chaque Sénégalais de se faire sa propre opinion sur les difficultés de l’heure du pays et d’agir en son âme. La République mérite qu’on se sacrifie pour elle. « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. », disait John Fitzgerald Kennedy aux jeunes Américains.
Amadou SARR, saramadou2008@gmail.com
Pendant 12 ans, les libéraux et leurs alliés de circonstance ont dilapidé sans vergogne les maigres économies de plusieurs années de labeur, ressources qui ont été obtenues sous le couteau tranchant des Programmes d’Ajustement Structurel imposés au gouvernement du Sénégal par le FMI et la Banque Mondiale. Mais, aujourd’hui, par la faute des seuls « alternoceurs », on est dans la dèche !
L’heure est donc grave, si grave que Macky Sall et son équipe sont obligés de jouer au sapeur pompier pour sauver ce qui peut encore l’être. Mbaye Ndiaye, nouveau ministre des Finances, pardon de… l’Intérieur, vient de reconnaitre publiquement que le régime sortant s’est fait la malle avec notre pognon ! Ces prédateurs n’ont même pas eu la décence d’épargner le palais présidentiel qui a été complètement dévalisé.
Dans la presse, on accuse nommément les Wade d’avoir fait main basse sur du matériel audiovisuel, des objets d’art, des meubles, de vieux traversins et de poussiéreux coussins. Ils auraient même emporté des serpillières trempées dans leurs bagages.
Face à ce pillage en règle du Palais, le gouvernement s’est fendu d’un communiqué officiel (après le conseil des ministres du 12 avril 2012) dans lequel il demande aux Sénégalais de veiller davantage sur le bien commun. D’après cette note, des mesures allant dans le sens de discipliner les dépenses publiques vont être rapidement prises ; il s’agira plus précisément de lutter contre le gaspillage.
On nous apprend, par exemple, que les hauts d’en haut n’auront plus le privilège de voyager en première classe. Ils occuperont désormais des places « guett beuy » dans des avions « Ndiaga Ndiaye » comme tout le monde. Epargne oblige ! Fini aussi les innombrables missions à l’étranger.
Sur un autre chapitre, Niangal va faire, avec l’appui des corps de contrôle, l’état des lieux. Ça craint ! Avec les audits, il est à peu près sûr que des têtes vont être coupées à la tronçonneuse. Macky ne badine pas dit-on ! D’ailleurs, le Président de la République, pour montrer toute sa détermination à lutter contre le banditisme d’Etat, a annoncé que personne ne trouvera protection sous son aile. En d’autres termes, tous les voleurs de la République seront pourchassés et leur butin repris. D’ailleurs, un deuxième communiqué lu sur la RTS demande la restitution illico presto de tous les véhicules officiels « disparus » dans la nature dans un délai de 72 heures ! Bref, le successeur de Laye « Bamboula » Wade va taper du poing sur la table.
Macky, sans doute écœuré par l’ampleur des dégâts, veut visiblement sonner le glas d’une gabegie érigée en système. Nous lui conseillons, à cet effet, de ne pas y aller avec le dos de la cuillère : tous ceux qui ont fauté devront payer rubis sur ongle. Car, une bonne gouvernance économique passe nécessairement par la préservation du bien public.
Autre chose, l’état actuel des finances que d’aucuns qualifient « d’extrêmement grave », recommande, tout de suite et maintenant, une réduction drastique des dépenses publiques. Pour se faire, l’administration pourrait, par exemple, remplacer ses 8×8 et autres voitures de luxe (si jamais on les retrouve) par des « Iran Khodro diesel » ou « Tata ». Ces véhicules sont peu chers et n’ont pas peur de rouler sur les nombreux nids de poule de nos routes de l’intérieur que l’alternance a tout simplement oubliées de rénover. Pour le mobilier de bureau volé dans les ministères, pas de problème ! L’Etat peut confier ce marché à nos braves artisans menuisiers de la Corniche Ouest ou du Canal IV. Cela fera bouillir beaucoup de marmites. En outre, nous pensons que des meubles « made in Gueule tapée » n’attireront pas le regard envieux des spécialistes en… déménagement.
Pour réduire la facture téléphonique qui s’élèverait à 500 millions par mois (rien que pour les services de la présidence), rien de plus simple. Il suffira juste de mettre au crédit de chaque ministre, conseiller ou fonctionnaire un montant limite qu’il ne pourra pas dépasser. Le service « rappelle-moi » de la SONATEL (#120#) pourra faire le reste en cas d’urgence !
Plus sérieusement, il urge que le nouveau pouvoir prenne des mesures fortes et efficaces qui ne soient pas en trompe-l’œil. La réduction du train de vie de l’Etat, l’assainissement des finances publiques, la suppression de certaines agences, entres autres, pourraient alléger significativement le budget national. Car, seule une économie d’argent permettrait de booster d’autres secteurs d’activités qui ne demandent que des moyens pour prendre leur envol.
Enfin, nous pensons que l’Etat pourra faire des économies substantielles sur les finances des institutions budgétivores telles que l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Conseil Economique et Social en supprimant tout bonnement les émoluments des députés, sénateurs et autres conseillers payés presque à ne rien faire si ce n’est d’être au service exclusif du seul parti au pouvoir. Le remplacement, par exemple, du salaire des parlementaires par des indemnités de session mettra fin, à coup sûr, à la léthargie constatée depuis toujours dans la représentation nationale et rendra le travail qui s’y fait plus productif. Car, en redoutables prébendiers du système, la plupart des élus, on peut le déplorer, ne remplissent pas tous correctement leur rôle parce que assimilant souvent l’hémicycle à un gigantesque dortoir.
Le Sénégal est aujourd’hui un pays en pleine effervescence. Les attentes sont grandes, les urgences pressantes comme le rappelait le Président Macky Sall dans son adresse à la nation du 3 Avril dernier. En conséquence, l’heure ne doit plus être à la fête mais au travail. Tous les pays qui se sont développés l’ont été au prix d’énormes sacrifices. Il appartient donc à chaque Sénégalais de se faire sa propre opinion sur les difficultés de l’heure du pays et d’agir en son âme. La République mérite qu’on se sacrifie pour elle. « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. », disait John Fitzgerald Kennedy aux jeunes Américains.
Amadou SARR, saramadou2008@gmail.com
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