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REFERENDUM 2016 : Pourquoi je voterai OUI (Par Seydou Sy Sall)

Mercredi 9 Mars 2016 - 10:27


Dans une démocratie, même si le vote est secret, chaque citoyen peut expliquer les raisons et les choix de son vote. Moi je vote Oui pour la Grande Ambition du Président Macky SALL : l’Emergence. L’émergence commence par le règne de la loi et le respect de l’Etat de Droit. Et la décision du Président de suivre l’avis du Conseil Constitutionnel confirme que le Sénégal est un  Etat de Droit où nul n’est au-dessus de la loi. 

En respectant la décision du Conseil Constitutionnel, le Président prêche par l’exemple. Le Président de la République ne pouvait guère passer outre  la décision du Conseil Constitutionnel, sous peine de créer un précédent dangereux dans notre démocratie. Or, le Président est allé au bout de sa logique en respectant la procédure. Il a réitéré à plusieurs reprises sa volonté de réduire son mandat, mais il s’est finalement heurté à la décision du conseil constitutionnel.

Ma position et celle de notre organisation citoyenne, le Code Citoyen, est de voter OUI parce que nous sommes convaincus que nous sommes sur les rails de l’Emergence.  Et de lancer un appel à tous les militants et sympathisants d’exprimer un OUI MASSIF. Mon OUI au référendum repose sur ma conviction qu’il prend en charge une bonne partie des conclusions des Assises Nationales et de la CNRI, qui posent un pari optimiste sur le renouveau démocratique de notre pays. Le projet de révision proposé est un jalon important dans la construction d’un avenir d’épanouissement et de progrès pour chaque citoyen.

Cette réforme  proposée est un levier de développement des libertés, surtout des libertés locales, de la citoyenneté et de la promotion économique et sociale. Le projet de révision favorise l’implication plus active de la société civile dans les élections générales. Or, l’implication plus active de la société civile permettra de réduire l’intensité du face à face permanent entre la majorité politique et l’opposition politique et ce sera aussi un rempart contre les politiciens professionnels et la professionnalisation de la politique. Les choix politiques ne devraient plus être laissés dans les mains des hommes politiques seulement. La citoyenneté ne doit pas être passive.  Elle doit être une citoyenneté agissante. La gouvernance des collectivités locales a besoin de l’expertise de certaines personnalités de la société civile.

Sur les droits et les libertés, le projet de révision constitutionnelle offre aux candidats indépendants, longtemps marginalisés dans les consultations électorales, la possibilité de se présenter à toutes les élections. Le Haut Conseil des Collectivités Locales sera une instance de débat et de concertation sur tout ce qui touche les collectivités locales. Donc un instrument de dialogue pour promouvoir les territoires, les pôles territoires, l’équité territoriale, le statut de l’élu, le renforcement des pouvoirs des collectivités locales à travers notamment l’augmentation de leurs ressources. Dire OUI le 20 mars revient à favoriser la mise en place de cette instance.

Ensuite, le droit d’accès à la terre, aux ressources naturelles, à un environnement sain, qui occupent une place centrale dans le projet de révision constitutionnelle seront des leviers efficaces de promotion économique et sociale, surtout au profit des populations les plus exposées à la précarité, à la vulnérabilité. Il s’y ajoute que le OUI au soir du 20 Mars confortera le leadership du Président de la République et de sa politique économique exprimée dans le PSE dont les premiers résultats dans les domaines aussi importants que l’autosuffisance en riz, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, les infrastructures rurales, l’industrialisation et l’habitat social sont tangibles et devront donc être consolidés.

Le Sénégal est entrain de reprendre possession de son destin économique à travers le PSE. Il faudrait donner au Président Macky SALL les moyens de rester dans cette épure et de  tenir le cap et surtout le maintenir malgré les alternances. C’est la philosophie de cette réforme. Les régimes passent mais l’ambition d’émerger doit demeurer.

D’autres arguments plaident aussi en faveur du OUI, car pas moins de 3 millions de Sénégalais résident à l’extérieur. On le sait, ils contribuent de toutes leurs forces au développement du pays. Le Gouvernement a certes mis en place de nombreuses entités qui prennent en charge leurs préoccupations mais qui autres que leurs représentants au sein du parlement pourra mieux exprimer leurs préoccupations à travers des propositions de lois. Le projet de révision interpelle les sénégalais de l’extérieur car un des 15 points  porte sur l’élection de députés qui leur sont dédiés.

L’élargissement des compétences du Conseil constitutionnel  pour donner des avis et connaitre des exceptions d’inconstitutionnalités devant la Cour d’appel constitue une avancée non négligeable pour la consolidation des libertés et de notre démocratie. La restauration du quinquennat est une réclamation des Assises Nationales, le projet de révision outre qu’il permet la réduction du mandat de 7  à 5   ans du Président de la République, limite aussi le nombre de mandat à 2 seulement.

Le Projet de Révision est un grand bond en avant pour notre démocratie

En fait les grands problèmes constitutionnels auxquels les démocraties peuvent être confrontées, la nôtre y comprise c’est de régler d’une part les conflits de pouvoir entre l’Exécutif et le Parlement, et d’autre part, d’assurer le contrôle de l’Exécutif par le Parlement.

A la  première question qui reste cruciale, le projet de révision proposé apporte une réponse claire : les dispositions sur la motion de censure contre le Gouvernement par l’Assemblée Nationale et sur le pouvoir de dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République demeurent inchangés. Le projet de révision proposé règle aussi de manière précise la question du contrôle de l’Exécutif par l’Assemblée. Il y est bien inscrit que l’Assemblée Nationale vote les lois, contrôle le pouvoir exécutif et évalue les politiques publiques. Donc les questions essentielles de politiques économiques et sociales touchant la vie des citoyens n’échapperont plus à la vigilance des députes. Ainsi l’exécutif sera constamment mis en demeure d’être en phase avec les exigences de rigueur, de transparence et de justice sociale.

Le député jouissant du pouvoir d’évaluation des politiques publiques, la fonction de député deviendra plus attractive pour des personnalités d’envergure intéressées par les questions vitales de la Nation.

L’intangibilité  de certaines dispositions comme le caractère Républicain de l’Etat

Notre  République est fondée sur la libre adhésion des Sénégalaises et des Sénégalais  de tous bords à un idéal commun. Elle valorise ce qu’il y’a de meilleur chez nous et que nous devons à tout prix préserver : la liberté, la tolérance,  le progrès et l’acceptation de l’autre. Parce que nous avons foi en cette  République, en ses valeurs, en son message de paix  et en sa force intégratrice, je crois que la disposition constitutionnelle la concernant comme proposé dans le projet de révision  ne devra faire l’objet d’aucune  révision.

Sur le statut de l’opposition

Le bloc des partis politiques n’appartenant pas à la majorité parlementaire constitue un contre -pouvoir. L’opposition aujourd’hui est la majorité de demain et vice versa. C’est pourquoi la démocratie doit être une affaire de gentlemen. Notre opposition est composée de fortes personnalités politiques, d’anciens Premiers Ministres et de Ministres de l’Etat, et la disposition inscrite dans le projet  de révision qui va conférer un statut à l’opposition et à son chef donnera à notre démocratie un visage plus éclatant.

Mieux, l’opposition représente la possibilité d’une alternance politique. C’est un recours pour les citoyens qui permet de renouveler le personnel politique lorsque survient la perte du pouvoir par la majorité. Il faudrait donc lui aménager  un véritable statut au travers de la loi fondamentale pour lui permettre de bénéficier de droits spécifiques.

Voilà une autre raison de dire OUI le jour du référendum pour les citoyens soucieux de la consolidation de notre démocratie.

Je vote oui car les faiblesses des partis politiques sont connues et touchent à leur nombre jugé excessif, à leurs objectifs, à leur fonctionnement et à leur mode de financement notamment. Il n’est plus possible de distinguer leur projet de société. Il n’est non plus pas exagéré de dire qu’ils accusent un déficit de démocratie interne. Leur modernisation devient donc une nécessité que le Président Macky SALL a bien comprise, et il  l’a proposé dans le projet de révision.

Enfin, la modernisation des partis politiques pour une meilleure clarification du jeu politique constitue une autre raison valable de voter le OUI au référendum du 20 Mars.

Ma réplique aux partisans du NON

Le NON est une vaine attitude de contestation et de protestation. Cette attitude renvoie au statu quo, elle exclut la société civile de ce que la souveraineté nationale qui appartient au peuple confère à chaque citoyen, le droit d’élire et d’être élu. Un NON mettrait un coup d’arrêt vigoureux à la marche en avant de notre démocratie, qui depuis le Président Abdou Diouf n’a jamais cessé  de progresser. Le non constitue un frein au processus d’approfondissement des libertés locales, de la décentralisation, de l’acte3 de la décentralisation. Or, même si elle est encore imparfaite, l’acte 3 est un instrument important dont nous disposons pour développer le pays à partir des territoires, pour rendre ceux-ci plus compétitifs et viables, pour mobiliser les ressources humaines du pays profond.

La société civile ne devrait guère s’associer à un NON d’une opposition qui ne découle que d’une évidente et compréhensible envie de dire NON au Président Macky SALL et à la majorité.

Aujourd’hui une bonne partie du peuple des Assises, en l’occurrence les partis politiques qui les avaient initiées, vient de dire OUI. Celle qui hésite encore doit pouvoir se rendre aux arguments du OUI, car je crois que ce qui est proposé constitue un pas de géant dans la consolidation de notre démocratie et une étape importante dans la concrétisation de la plupart des propositions de la CNRI. Le Non est absurde. En droit on dit qu’on ne peut pas se prévaloir de ses propres turpitudes. C’est ce que l’opposition est en train  de faire en s’opposant aux réformes qu’elle a toujours réclamées. Je crois que sur le rendez-vous du 20 mars, elle s’oppose non pas pour des raisons objectives mais pour des raisons crypto-personnelles. Dire Non  le 20 mars 2016, c’est dire oui au maintien du septennat.

Seydou Sy SALL

Délégué Général à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose

Ancien Ministre

Conseiller départemental à Koungheul

Président Code Citoyen


 



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