Pour l’histoire, pour la postérité, pour le sacrifice des martyrs de la place de l’Obélisque


Pour l’histoire, pour la postérité, pour le sacrifice des martyrs de la place de l’Obélisque
La victoire fut éclatante, elle fut héroïque, elle fut majestueuse et populaire. J’ai rarement, sinon jamais, vu un opposant remporter un scrutin avec un score aussi large. Mais il était dit qu’en 2012, le printemps démocratique continuerait à caresser de sa douceur le corps immaculé du Sénégal.

Il était dit que 2012 serait le symbole de la maturité démocratique pour ce pays qui s’est encore élevé au firmament des nations en phase ave l’histoire. Que ce fut certes douloureux. Cette « parturition » du 25 mars (selon le mot de Senghor à propos de son condisciple Césaire, suite à la publication du Cahier d’un retour au pays natal) fut douloureuse, mais elle a charrié un enfant déjà debout sur ses deux pieds pour affronter les défis du 21ème siècle.



Du sang d’une jeunesse éduquée et engagée a coulé. Des intellectuels ont été brimés. Des hommes politiques humiliés. Des mères ont, dans un silence bruissant de dignité, vu leurs enfants rallonger la liste glorieuse de ceux qui ont rendu l’âme en défendant des causes justes. Dakar fut transformé en une arène de lutte entre deux Sénégal, celui de l’immobilisme et celui du sursaut réclamant un changement radical de logiciel d’exercice du pouvoir. Mais cet affrontement, qui nous a exposés pour un temps au foirail des démocraties bananières, a accouché d’une République encore plus solide car revenue de l’enfer de la division. Le Sénégal me rappelle, cette année, la France de 1945, grande et fière dans le pansement des blessures de la barbarie de l’Occupation.



A l’instar des « grands hommes » dont parla Napoléon, les grandes nations aussi sont « des météores destinés à bruler pour éclairer leur siècle. » Nous avons illuminé d’une symphonie juste le concert des nations. Nous avons encore montré que la transmission démocratique du pouvoir est un langage qui se maniait très bien sur les bords du fleuve Sénégal.



Le président est mort, vive le président. Le dauphin est mort, vive la République. L’auberge espagnole disparaît, arrive le gouvernement. La normalité républicaine semble prendre le dessus sur 12 années de spectacle d’un ridicule affligeant.

Le peuple s’est réconcilié avec lui-même, en ayant la claire conscience d’avoir « accompli quelque chose de grand », comme me le dit, avec son éloquence chatoyante, le ministre Alioune Badara Cissé quand je fus reçu au concours d’entrée d’une Grande école. A moi de lui rendre, ce jour, la monnaie de sa pièce généreuse. Maitre, avec le peuple sénégalais, vous avez accompli quelque chose d’immense.



Le Sénégal continue donc de voguer continuellement dans les eaux rafraichissantes de la démocratie et de l’Etat de droit. La laïcité y est une réalité. Les institutions fonctionnent et les membres du nouveau gouvernement semblent marcher doctement dans une sobriété qui diffère de ceux qui se pavanaient hier en bolides, toisant le peuple qui est pourtant le seul souverain dans une démocratie.



L’on peut aujourd’hui se poser certaines questions sur quelques actions du nouveau régime, quelques nominations maladroites. C’est de bonne guerre.

Il est heureux d’ailleurs que des citoyens se portent héroïquement volontaires comme défenseur de la victoire du 25 mars. Cela ne fait que me rassurer sur la maturité démocratique de notre pays où les rôles sont clairs entre le corps politique et la société civile qui a joué, ces dernières années, un rôle immense de contre-pouvoir, au même titre que la presse.



Nous sommes aujourd’hui à l’orée d’élections législatives qui doivent transformer l’essai de la présidentielle. Le peuple, dans sa sagesse, ne doit pas manquer ce rendez-vous qui va consacrer la coloration et la structuration de notre Chambre basse. Avons-nous besoin d’une assemblée nationale qui se mêle de tout sauf du vrai rôle qui est le sien, celui de légiférer dans la vertu et de contrôler l’action de l’exécutif ? Evidemment non. La rupture recommande de se départir de parlementaires qui se muent durant cinq ans en hagiographes du Chef de l’Etat et de ses ministres.

Avons-nous également besoin d’un parlement, dans un régime présidentiel, qui se pose en rempart contre toutes les propositions du gouvernement ? Sûrement pas. Le nouveau chef de l’Etat a besoin d’une majorité pour mettre en œuvre le projet pour lequel il vient d’être élu.



Néanmoins, le débat passionné et quelque peu gênant sur la présidence d’une assemblée qui n’existe pas encore me semble prématuré et en déphasage avec ce que nous venons de réaliser. La compétition, certes légitime dans la pratique politique, - et dont certains arguments me semblent justes- ne doit point se muer en un pugilat par médias interposés ou en une vulgaire querelle de borne fontaine. Le peuple qui vient de montrer à la face du monde sa responsabilité et sa conscience citoyenne mérite un plus grand respect.



Le président de la République ne saurait être l’otage d’un clan, d’un parti, d’une coalition ou de quelque autre regroupement ou groupe de pression. Une élection présidentielle est la rencontre entre un homme et le peuple, disait Charles De Gaulle. Donc, il convient de ne point oublier que ce 25 mars, les voix du peuple sénégalais se sont agrégées sur Macky Sall et sur personne d’autre. De toute façon, la victoire, la sienne, celle du peuple, était inéluctable. Après l’alternance de 2000, qui fut un simple changement d’équipe, le scrutin de 2012 a arbitré entre un projet porteur d’espoir, qui met le Sénégal au centre de ses priorités et un autre qui l’a mis à terre une décennie durant.



L’alternative est dorénavant réelle, à nous d’en faire un bon usage pour l’histoire, pour la postérité, pour le sacrifice des martyrs de la place de l’Obélisque…





Hamidou ANNE

Diplômé de l’ENA

hamidou_anne@yahoo.fr







Dimanche 13 Mai 2012
Hamidou ANNE




1.Posté par ba le 13/05/2012 14:18
bavo tres pertinent et tres riche commentaire

2.Posté par Nouveau au Senegal le 14/05/2012 00:25
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