Ainsi, Maputo 2011,c’est fini !Dans la mémoire, de tristes souvenirs :récriminations, boycott, galère, odyssée du retour, réclamation de perdiem et de primes ,irrespect, mésestime et manque de confiance en la parole de l’autorité publique de la part d’une jeunesse sportive qui ,jusqu’ici, avait au contraire, montré de remarquables qualités d’ordre et de discipline, le tout assis sur de grandes et anciennes traditions de vertus morales forgées tout au long de notre Histoire. Avertissement annonciateur d’une rupture d’un équilibre tensionnel précaire ou nécessité d’une mutation à la mesure de l’ampleur de la déliquescence qui affecte le secteur ? Le débat est posé. Il mérite attention et sérieux.
Maputo, c’est aussi 33 médailles pour notre Pays et une 7éme place au classement général, avec 8 médailles d’or, 8 d’argent et 17 de bronze. Bon résultat rapporté au contexte général dans lequel, il a été réalisé même si, c’est vrai que c’est un peu moins reluisant que pour les Jeux d’Alger. Pour rappel, les trois premières places sont occupées respectivement par : l’Afrique du Sud avec 156 médailles, l’Egypte avec 66 médailles et le Nigéria avec 98 médailles. Ainsi, ces trois pays que pour ma part je considère comme ‘’ hors catégories’’ par la densité de leur population, leur poids économique et financier, trustent, comme d’habitude, les premières places. Suivent immédiatement après : la Tunisie avec 68 médailles, l’Algérie avec 84 médailles, le Kenya avec 50 médailles et le Sénégal avec 33 médailles.
Ce résultat peut passer de façon brute et anonyme et pourtant, il me semble indispensable de bien l’étudier afin d’en tirer d’utiles enseignements pour le présent et l’avenir de notre sport national.
Dans cette perspective, j’ai été frappé par l’effet levier de certaines disciplines dans la construction et la consolidation de ce palmarès qui a fini d’installer le Sénégal dans le peloton de tête des grandes nations sportives d’Afrique. Aussi, me semble-t-il important et juste de bien cerner leur place, leur rôle et leur rang sur l’échiquier sportif sénégalais. Il faut que tout le monde sache que notre bonne 7éme place à Maputo, nous la devons au talent, à l’engagement et au dévouement de l’ensemble de nos sportifs et de leurs encadreurs et singulièrement parmi eux, d’abord à ceux d’un sport d’ordre, de discipline et de vertu : le KARATE.
Car, il est bon de savoir que sans les 4 médailles d’or, une d’argent et 4 de bronze du KARATE, le Sénégal serait classé à la 12 éme place derrière le Zimbabwe. De même, sans les médailles du karaté et les 2 médailles d’or, 2 d’argent et 1 de bronze du taekwondo, le Sénégal serait à la 15 éme place, entre l’Ouganda et le Bostwana.De même pour finir, sans les médailles du karaté, du taekwondo et du judo(1argent et 3 bronze),le Sénégal serait à la 17 éme place, coincé entre la Côte d’IVOIRE et le Gabon. Sans doute, un caractère taquin pourrait –il céder à la tentation de continuer le même raisonnement relativement aux autres sports présents à Maputo, à l’effet d’altérer le caractère démonstratif de ce raisonnement, mais, ma préoccupation a été et demeure de partager avec tous et chacun, la nécessité d’apprécier et de rendre hommage à des disciplines sportives qui ont été et sont encore des modèles au service de notre Pays. C’est en l’ayant compris très tôt que, au tout début de l’Alternance de 2000,en qualité de tout nouveau DIRECTEUR DE LA HAUTE COMPETITION au MINISTERE DES Sports, j’ai voulu jouer à fond la carte d’un karaté en formation complète pour déployer ses nombreuses potentialités .Le résultat ne se fit pas attendre, dés octobre 2000 à Munich, notre pays remporte ses premières médailles d’or sénior de karaté avec Mamadou Aly Ndiaye et d’argent avec FodéNdao et la progression de continuer à ce jour, avec ces nombreux garçons et filles qui ont glané des trophées partout, en Afrique et dans le monde pour l’honneur du Sénégal , pour faire de cette discipline, la plus titrée de notre Pays en cumulant les performances africaines et mondiales et dans ce palmarès, on peut rappeler la médaille d’or junior de Yaye Amy SECK en 1996 et la promotion récente de Ndoumbé FALL ,au grade d’arbitre mondiale. C’est vrai que dans notre Pays, quand on parle de discipline titrée on pense immédiatement à notre valeureux basket qui, pendant des lustres, alors que le football enfilait désillusions, déceptions, contre performances et faits divers, nous restituait assez régulièrement, la fierté d’une très digne présence sur l’échiquier africain. Dans cette prouesse, les filles ont eu la part belle en tressant sur divers théâtres d’opérations, « des lauriers à la couronne de la République »selon la belle formule du Premier Ministre Habib THIAM .Elles l’ont fait en particulier face à la grande armada zaïroise des Longanza, Linguinga,Kamenda et autres..
On peut aussi rappeler très précisément la reconquête de la coupe d’Afrique des garçons ,ici, à Dakar, le 4 Août 1997,dans des conditions épiques que j’eus l’honneur de superviser avec Feu Ibou DIAGNE, alors Président de la FSBB ,sous l’autorité du Ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque qui en avait fait un challenge dans lequel il s’était personnellement et totalement investi. Depuis lors, cette coupe a déserté nos rivages. Pour moi donc, il n’y a pas d’opposition sur ce plan entre le Basket et le Karaté au regard de leur inestimable contribution au rayonnement du sport sénégalais, sans doute, y a-t-il plus de résonnance, plus d’appropriation populaire, plus de visibilité politique et institutionnelle au profit du Basket.
C’est pourquoi, alors que se jouait le psychodrame ubuesque de l’Afro-basket de Bamako, j’ai suivi dans une télé de la place,Maguette SECK ,capitaine de notre équipe nationale féminine de karaté, entourée de ses co-équipières auréolées d’or pour la gloire de notre pays, dire avec sérieux , gravité et patriotisme, des choses qui méritent d’être méditées et de connaître une bonne suite. Globalement, tous ces arts martiaux doivent bénéficier du rang et de l’attention qu’ils méritent à la mesure de leur remarquable apport à la défense et à l’illustration du sport sénégalais, en le disant, je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes avec qui, nous avons partagé, dans des conditions souvent difficiles, la conduite opérationnelle des programmes du sport de haut niveau du SENEGAL ,dans cette période charnière de l’après Alternance, de Mai 2000 à Novembre2003 et qui a donné les meilleurs résultats sportifs de notre histoire :les médailles d’or et d’argent de karaté sénior à Munich ,la médaille d’or de Amy Mbacké THIAM à EDMONTON, le championnat d’Afrique de basket féminin reconquis déjà à Nairobi en 1997 et victorieusement défendu à Tunis en 2001,les deux coupes du monde de pêche sportive face aux grands pays d’Europe et d’Amérique, les 35 médailles des Jeux d’Abuja.De nombreux autres titres glanés dans diverses disciplines comme la lutte masculine et féminine,la natation ,le taekwondo et autres…..Mais surtout, la remarquable saga des LIONS DU FOOTBALL avec une historique finale de coupe d’Afrique au Mali et une inédite participation à une coupe du monde de football ,marquée par notre inoubliable victoire du 31mai 2002 au World Cup Stadium de Séoul, face à la France ,championne du monde, devant plus de 62000 spectateurs et des milliards de téléspectateurs. Cette sublime victoire qui commençait l’écriture d’une page d’histoire qui allait combler d’aise nos compatriotes, restaurer la confiance et la fierté d’être une Nation qui compte et qui gagne et dont la réputation et la gloire étaient portées aux confins du monde. Et la saga de se poursuivre à Daegu face au Danemark, à Suwon face à l’URUGUAY, et puis l’étincelant coup de tonnerre face à la Suède à Oita avant le brutal ressac à OSAKA face à la Türkiye.
Ces moments, sans doute, sans équivalent dans notre histoire, ont permis de faire comprendre la magie du football et surtout sa capacité de réactivation du sentiment d’identité nationale et son rôle moteur dans le renforcement et la consolidation de la cohésion sociale .
J’indiquai ci-dessus quelques éléments phares d’un bilan sportif que je partage, dans une séquence temporelle précise, avec des hommes et des femmes de grande qualité :dirigeants comme pratiquants et techniciens de tous ordres, il suffit d’y ajouter la qualification de notre Pays à la CAN de 1986, après 17 ans d’absence et l’héroïque médaille olympique d’ Amadou Dia BA, profilée dans la durée mais surtout de mire entre l’Olympiade LOS-ANGELES et SEOUL avec l’incomparable FEU ABDOUL WAHAB BA, alors DIRECTEUR DES SPORTS . Cette remarquable médaille de Dia BA et celle de Amy Mbacké qui resteront sans doute un baume au cœur de notre aîné Lamine DIACK, pour l’engagement de toute une vie et son investissement personnel au service de l’athlétisme de notre pays, de l’Afrique et du Monde
Si, j’y ajoutais la médaille d’or des Jeux de l’Amitié d’El Hadj Malick SY Souris, inoubliable joueur de talent et dirigeant émérite et de ses amis, le tour serait presque complet.
Au regard de ce palmarès somme toute remarquable déjà réalisé, les objectifs sportifs pour le dépasser seraient donc : remporter enfin la CAN DE football, atteindre les demi-finales de coupe du monde de football, gagner une médaille d’or olympique, confirmer en athlétisme et renforcer la percée mondiale des arts martiaux et de la pêche sportive tout en favorisant la progression des autres disciplines . En parlant d’ailleurs d’atteindre les demi-finales de coupe du monde de football, comment ne pas s’émouvoir à nouveau de cette main de Suarez qui a privé le Ghana d’une historique place à ce niveau mais aussi comment ne pas repenser à ce penalty de Gyan ASAMOAH qui ne fut pas à la hauteur de l’enjeu quand son adversaire Sébastian Abreu,El Loco, lui, le transcenda en trouvant les ressources pour marquer : avec une Panenka !Comment aussi ne pas convoquer l’inoubliable compatriote de Gyan,Osei KOFI qui, placé dans un moment aussi crucial, dira plus tard « quand je tirai, c’est tout le Ghana qui tira avec moi »
L’opportunité ratée en 2010 ne se répétera pas aisément si l’on note que sur les 30 premières nations de football au monde, ne figure qu’une seule nation africaine. Mais justement comme le souligne BROMBERGER, le football est un jeu démocratique où l’aléa et l’incertitude du résultat opèrent pour conférer au spectacle, émotion, intensité, drame et beauté, où heureusement, les petits peuvent encore battre les grands. BROMBERGER QUI RAPPELLE également et surtout combien, le football(je dirais pour ma part le sport) est une’’ bagatelle sérieuse’’.
Maputo 2011,la place du karaté dans le sport sénégalais,le Basket, le palmarès 2002-2003 et notamment la saga des LIONS DU FOOTBALL et la place de cette discipline comme sport de référence dans notre Pays et à l’échelle internationale, suis –je en train de digresser? A peine !Car, le plaidoyer est unique et transversal et vise fondamentalement à appeler l’attention sur la vraie place qui doit être celle du sport, dans la vie nationale, au delà de ses fonctions sociétales, comme activité économique en devenir et remarquable outil de promotion de notre Pays et instrument de rayonnement et de prestige. Pour toutes ces raisons, il convient dorénavant de donner au secteur les moyens et ressources de sa croissance et de son développement continus .sans doute, pouvons-nous tous attester de l’intérêt et du soutien de nos gouvernants au sport, dans les traditions de continuité de notre Etat, mais il importe maintenant plus que jamais d’inscrire notre politique publique en la matiére,dans la durée et d’adopter un principe conséquent d’allocation de ressources qui transcende les fluctuations des contingences politique, financières et sociales. Cela d’autant plus que des secteurs à valeur ajoutée largement inferieure, sont pourvus de moyens et de ressources très nettement au dessus de ceux du sport .Un de nos distingués compatriote parlait de match de Chef d’Etat à ne pas perdre. Mais ce match là, il commence très tôt, quand rien n’est en vue et qu’il faut se préparer face aux futures échéances. Ce match là, commence quand il faut construire des stades et des infrastructures de qualité et de ce point de vue, il faut saluer le programme chinois de construction d’infrastructures conduit par le Gouvernement et souhaiter que cela se prolonge dans les départements. Ce match là commence quand il faut mener une politique hardie de formation de cadres en qualité et en quantité à la mesure des besoins de la communauté sportive et des exigences du sport moderne. Ce match là commence quand il faut soutenir activement l’émergence d’un football professionnel qui depuis trois ans, montre positivement que c’est possible malgré les difficultés ;il s’agit juste de l’appuyer financièrement et matériellement. Et dans ce sens, trois mesures peuvent être prises :1)allocation d’une subvention d’équilibre pour assurer le fonctionnement régulier du championnat professionnel pendant 3 ou 5 saisons avant de se désengager, dans la même veine que çà se fait dans beaucoup d’autres secteurs de la vie nationale sans forcément d’intérêt évident pour le plus grand nombre.2)Régler la question de la logistique du transport qui est un poste important de dépenses dans le cadre des déplacements d’un championnat, là aussi, il convient de saluer la promesse qui est faite de doter chaque club de moyens de transport.3)Un football professionnel, c’est aussi et surtout la disponibilité d’un patrimoine de qualité et de performance qui enserre et encadre une pratique de haut niveau. Sous ce rapport, comme toujours, certains parmi nous, entreprenants et imaginatifs, généreux et audacieux, ont montré la voie et notamment avec le Centre Diambars de Saly et Dakar-Sacré-Cœur .Quand des privés peuvent porter de tels projets et les amener à réalisation, on peut raisonnablement penser que l’Etat le ferait plus aisément en réplique modèle dans certaines régions pilotes et surtout à Dakar avec des clubs regroupés et en nombre réduit, présentant plus de garanties techniques, financières et morales à l’effet de porter des projets du genre que l’Etat pourrait soutenir financièrement ,y compris sur un mode aménagé de partenariat public/privé de construction-propriété-exploitation ou de construction-exploitation-transfert ou toutes formules adaptées permettant une injection efficace de capitaux pour dynamiser le secteur avec le triple objectif : humain, sportif et économique. Ces mesures de soutien auraient l’avantage de consolider les emplois créés et de les augmenter, d’améliorer le niveau des joueurs et la qualité du jeu et incidemment du spectacle à offrir .De même, cela permettrait de renforcer le niveau de notre football national et de resserrer un peu plus les lignes avec un football représentatif exclusivement assis sur des joueurs hors du pays .Dans un monde qui bouge où tout est possible, autant il est nécessaire d’avoir des stocks de sécurité alimentaire, énergétique et autres, autant, ne me semble t-il pas indiqué de compter exclusivement sur l’extérieur. En résumé, le match pour une grande part se joue à ces moments là, c’est là que tout est utile et nécessaire.Car,quand vient le match, le vrai, la compétition, quand l’enjeu majeur est là, tout aussi palpable que fuyant, aussi capricieux qu’aléatoire, quand l’espérance valse d’un bord à l’autre ,quand, face face, ‘’eux’’, et’’nous’’, leur Chef d’Etat, notre Chef d’Etat, leurs vieillards, leurs femmes et leurs enfants, nos vieillards, nos femmes et nos enfants :à ce moment exceptionnel là, il s’agit de gagner pour être heureux et fiers ou de perdre pour pour avoir la tête basse et le cœur lourd. A ce moment précis : la victoire n’a pas de prix. Pour bien le comprendre, il faut s’imaginer quand Monsieur le Premier Ministre, Souleymane Ndéné NDIAYE et Monsieur Ousmane Tanor DIENG, Secrétaire Général du parti socialiste, tous deux membres authentiques de la communauté sportive, se rencontrent au stade et se saluent chaleureusement et font face à nos adversaires en supportant notre EQUIPE nationale, ils éprouvent ensemble et en même temps, avec le blocage, les difficultés, les limites ou le déploiement fringant et efficace de nos joueurs :inquiétudes, doutes, tension, plaisir, joie et quand arrive le bonheur de gagner, ils partagent avec les dizaines de milliers de spectateurs présents au stade et les millions de compatriotes téléspectateurs et autres, d’ici et d’ailleurs, le vif sentiment d’appartenir tous, à quelque chose de supérieur aux clivages, aux contingences et au quotidien :la même communauté nationale. Il y a donc dans le spectacle sportif et singulièrement dans notre pays pour le football, de puissants ressorts identitaires qui sécrètent au delà du nationalisme sportif , un adjuvant au nationalisme tout court. Le spectacle sportif est un cadre d’expression des traditions et coutumes et dans un stade ultime, théâtralise l’adhésion aux mêmes valeurs et la commune appartenance à la même aire géographique,à la même Nation, au même destin. Il s’agit donc de mettre le prix de façon méthodique et organisée et face à l’avenir, de s’armer de détermination, de patience, d’une grande et irrépressible ambition contenue dans l’humilité respectueuse de soi et de l’autre .Je n’ai pas été surpris de constater cet état d’esprit chez AMARA TRAORE et ABLAYE SARR. Car, quand il le fut pour la première fois, dans la nuit noire et hostile de kampala,c’est tous ensemble que nous fîmes face victorieusement à l’adversité, avec détermination et responsabilité, pour signer le début de ce qui sera la grande saga des LIONS du football.
La cause reste donc la même : bonifier, valoriser et illustrer notre sport national en mettant en évidence ses principes et vertus essentiels à la formation de notre jeunesse et de nos populations, au rayonnement et au prestige de notre pays et en même temps, exiger toujours plus de place, plus d’attention, plus de considération, plus de ressources et de moyens pour être à la hauteur des défis qui nous sont lancés. Ici, on peut saluer l’arrivée du nouveau Ministre des Sports, pour sa connaissance du milieu et son autorité naturelle qui peuvent l’aider à faire la différence et porter la bataille d’une crédibilisation accrue.
Mais c’est surtout le Comité Olympique du Président Diagna NDIAYE qui, plus que par le passé, doit engager le combat de la modernisation et de l’innovation, en fédérant les ambitions, les volontés, les programmes, les ressources et les moyens , en vue d’animer, de façon dynamique, à côté de l’Etat, la nécessaire mutation institutionnelle qui va mettre définitivement notre sport national sur l’orbite d’un développement harmonieux et continu . De ce point de vue, le Conseil Présidentiel du 1er Décembre 2010 fut un jalon important même si, les résultats ne semblent pas encore au rendez-vous. Le cap est bon. Il faut tenir la barre. Cela est d’autant plus urgent et impérieux qu’il y a deux ans, à l’occasion du Gala de la Fondation Abdou DIOUF Sport-Vertu,en Décembre 2009,le Secrétaire Général de la Fédération Angolaise de Basket venu à Dakar recevoir le prix que cet organisme décernait à sa fédération, a eu à nous donner, ici sur nos terres, une publique et brutale mais franche et fraternelle leçon de réalisme. En effet, en entendant notre championne d’Afrique de judo, Fary SEYE, se lamenter presque de n’avoir pas de bourse de stage et de bénéficier d’une bonne préparation, notre frère Angolais qui en était touché nous dit en substance ceci, à haute et intelligible voix, dans une salle de Sorano pleine : « vous êtes un grand pays, vous devriez dépasser les problèmes que vient d’évoquer cette grande championne. Nous, dans notre pays nous préparons et soumettons nos programmes à l’autorité qui nous donne les moyens requis, c’est aussi simple que cela »Avertissement prémonitoire car, deux ans plus tard, sur les rives humides du Djoliba,à l’occasion de l’Afro basket 2011,lui et ses ‘’Antilopes Noires’’,ravirent à nos vaillantes et belles ‘’Linguères’’aux mains lestes, le précieux trophée qui, souventes fois, orna le tarmac de Yoff.
ADAMA THIAM
CONSULTANT-sport
INSPECTEUR DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS(ALR)
ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU MINISTRE DES SPORTS
ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU MINISTRE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
ANCIEN DIRECTEUR DE LA HAUTE COMPETITION AU MINISTERE
DES SPORTS
stambabil@yahoo.fr
Maputo, c’est aussi 33 médailles pour notre Pays et une 7éme place au classement général, avec 8 médailles d’or, 8 d’argent et 17 de bronze. Bon résultat rapporté au contexte général dans lequel, il a été réalisé même si, c’est vrai que c’est un peu moins reluisant que pour les Jeux d’Alger. Pour rappel, les trois premières places sont occupées respectivement par : l’Afrique du Sud avec 156 médailles, l’Egypte avec 66 médailles et le Nigéria avec 98 médailles. Ainsi, ces trois pays que pour ma part je considère comme ‘’ hors catégories’’ par la densité de leur population, leur poids économique et financier, trustent, comme d’habitude, les premières places. Suivent immédiatement après : la Tunisie avec 68 médailles, l’Algérie avec 84 médailles, le Kenya avec 50 médailles et le Sénégal avec 33 médailles.
Ce résultat peut passer de façon brute et anonyme et pourtant, il me semble indispensable de bien l’étudier afin d’en tirer d’utiles enseignements pour le présent et l’avenir de notre sport national.
Dans cette perspective, j’ai été frappé par l’effet levier de certaines disciplines dans la construction et la consolidation de ce palmarès qui a fini d’installer le Sénégal dans le peloton de tête des grandes nations sportives d’Afrique. Aussi, me semble-t-il important et juste de bien cerner leur place, leur rôle et leur rang sur l’échiquier sportif sénégalais. Il faut que tout le monde sache que notre bonne 7éme place à Maputo, nous la devons au talent, à l’engagement et au dévouement de l’ensemble de nos sportifs et de leurs encadreurs et singulièrement parmi eux, d’abord à ceux d’un sport d’ordre, de discipline et de vertu : le KARATE.
Car, il est bon de savoir que sans les 4 médailles d’or, une d’argent et 4 de bronze du KARATE, le Sénégal serait classé à la 12 éme place derrière le Zimbabwe. De même, sans les médailles du karaté et les 2 médailles d’or, 2 d’argent et 1 de bronze du taekwondo, le Sénégal serait à la 15 éme place, entre l’Ouganda et le Bostwana.De même pour finir, sans les médailles du karaté, du taekwondo et du judo(1argent et 3 bronze),le Sénégal serait à la 17 éme place, coincé entre la Côte d’IVOIRE et le Gabon. Sans doute, un caractère taquin pourrait –il céder à la tentation de continuer le même raisonnement relativement aux autres sports présents à Maputo, à l’effet d’altérer le caractère démonstratif de ce raisonnement, mais, ma préoccupation a été et demeure de partager avec tous et chacun, la nécessité d’apprécier et de rendre hommage à des disciplines sportives qui ont été et sont encore des modèles au service de notre Pays. C’est en l’ayant compris très tôt que, au tout début de l’Alternance de 2000,en qualité de tout nouveau DIRECTEUR DE LA HAUTE COMPETITION au MINISTERE DES Sports, j’ai voulu jouer à fond la carte d’un karaté en formation complète pour déployer ses nombreuses potentialités .Le résultat ne se fit pas attendre, dés octobre 2000 à Munich, notre pays remporte ses premières médailles d’or sénior de karaté avec Mamadou Aly Ndiaye et d’argent avec FodéNdao et la progression de continuer à ce jour, avec ces nombreux garçons et filles qui ont glané des trophées partout, en Afrique et dans le monde pour l’honneur du Sénégal , pour faire de cette discipline, la plus titrée de notre Pays en cumulant les performances africaines et mondiales et dans ce palmarès, on peut rappeler la médaille d’or junior de Yaye Amy SECK en 1996 et la promotion récente de Ndoumbé FALL ,au grade d’arbitre mondiale. C’est vrai que dans notre Pays, quand on parle de discipline titrée on pense immédiatement à notre valeureux basket qui, pendant des lustres, alors que le football enfilait désillusions, déceptions, contre performances et faits divers, nous restituait assez régulièrement, la fierté d’une très digne présence sur l’échiquier africain. Dans cette prouesse, les filles ont eu la part belle en tressant sur divers théâtres d’opérations, « des lauriers à la couronne de la République »selon la belle formule du Premier Ministre Habib THIAM .Elles l’ont fait en particulier face à la grande armada zaïroise des Longanza, Linguinga,Kamenda et autres..
On peut aussi rappeler très précisément la reconquête de la coupe d’Afrique des garçons ,ici, à Dakar, le 4 Août 1997,dans des conditions épiques que j’eus l’honneur de superviser avec Feu Ibou DIAGNE, alors Président de la FSBB ,sous l’autorité du Ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque qui en avait fait un challenge dans lequel il s’était personnellement et totalement investi. Depuis lors, cette coupe a déserté nos rivages. Pour moi donc, il n’y a pas d’opposition sur ce plan entre le Basket et le Karaté au regard de leur inestimable contribution au rayonnement du sport sénégalais, sans doute, y a-t-il plus de résonnance, plus d’appropriation populaire, plus de visibilité politique et institutionnelle au profit du Basket.
C’est pourquoi, alors que se jouait le psychodrame ubuesque de l’Afro-basket de Bamako, j’ai suivi dans une télé de la place,Maguette SECK ,capitaine de notre équipe nationale féminine de karaté, entourée de ses co-équipières auréolées d’or pour la gloire de notre pays, dire avec sérieux , gravité et patriotisme, des choses qui méritent d’être méditées et de connaître une bonne suite. Globalement, tous ces arts martiaux doivent bénéficier du rang et de l’attention qu’ils méritent à la mesure de leur remarquable apport à la défense et à l’illustration du sport sénégalais, en le disant, je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes avec qui, nous avons partagé, dans des conditions souvent difficiles, la conduite opérationnelle des programmes du sport de haut niveau du SENEGAL ,dans cette période charnière de l’après Alternance, de Mai 2000 à Novembre2003 et qui a donné les meilleurs résultats sportifs de notre histoire :les médailles d’or et d’argent de karaté sénior à Munich ,la médaille d’or de Amy Mbacké THIAM à EDMONTON, le championnat d’Afrique de basket féminin reconquis déjà à Nairobi en 1997 et victorieusement défendu à Tunis en 2001,les deux coupes du monde de pêche sportive face aux grands pays d’Europe et d’Amérique, les 35 médailles des Jeux d’Abuja.De nombreux autres titres glanés dans diverses disciplines comme la lutte masculine et féminine,la natation ,le taekwondo et autres…..Mais surtout, la remarquable saga des LIONS DU FOOTBALL avec une historique finale de coupe d’Afrique au Mali et une inédite participation à une coupe du monde de football ,marquée par notre inoubliable victoire du 31mai 2002 au World Cup Stadium de Séoul, face à la France ,championne du monde, devant plus de 62000 spectateurs et des milliards de téléspectateurs. Cette sublime victoire qui commençait l’écriture d’une page d’histoire qui allait combler d’aise nos compatriotes, restaurer la confiance et la fierté d’être une Nation qui compte et qui gagne et dont la réputation et la gloire étaient portées aux confins du monde. Et la saga de se poursuivre à Daegu face au Danemark, à Suwon face à l’URUGUAY, et puis l’étincelant coup de tonnerre face à la Suède à Oita avant le brutal ressac à OSAKA face à la Türkiye.
Ces moments, sans doute, sans équivalent dans notre histoire, ont permis de faire comprendre la magie du football et surtout sa capacité de réactivation du sentiment d’identité nationale et son rôle moteur dans le renforcement et la consolidation de la cohésion sociale .
J’indiquai ci-dessus quelques éléments phares d’un bilan sportif que je partage, dans une séquence temporelle précise, avec des hommes et des femmes de grande qualité :dirigeants comme pratiquants et techniciens de tous ordres, il suffit d’y ajouter la qualification de notre Pays à la CAN de 1986, après 17 ans d’absence et l’héroïque médaille olympique d’ Amadou Dia BA, profilée dans la durée mais surtout de mire entre l’Olympiade LOS-ANGELES et SEOUL avec l’incomparable FEU ABDOUL WAHAB BA, alors DIRECTEUR DES SPORTS . Cette remarquable médaille de Dia BA et celle de Amy Mbacké qui resteront sans doute un baume au cœur de notre aîné Lamine DIACK, pour l’engagement de toute une vie et son investissement personnel au service de l’athlétisme de notre pays, de l’Afrique et du Monde
Si, j’y ajoutais la médaille d’or des Jeux de l’Amitié d’El Hadj Malick SY Souris, inoubliable joueur de talent et dirigeant émérite et de ses amis, le tour serait presque complet.
Au regard de ce palmarès somme toute remarquable déjà réalisé, les objectifs sportifs pour le dépasser seraient donc : remporter enfin la CAN DE football, atteindre les demi-finales de coupe du monde de football, gagner une médaille d’or olympique, confirmer en athlétisme et renforcer la percée mondiale des arts martiaux et de la pêche sportive tout en favorisant la progression des autres disciplines . En parlant d’ailleurs d’atteindre les demi-finales de coupe du monde de football, comment ne pas s’émouvoir à nouveau de cette main de Suarez qui a privé le Ghana d’une historique place à ce niveau mais aussi comment ne pas repenser à ce penalty de Gyan ASAMOAH qui ne fut pas à la hauteur de l’enjeu quand son adversaire Sébastian Abreu,El Loco, lui, le transcenda en trouvant les ressources pour marquer : avec une Panenka !Comment aussi ne pas convoquer l’inoubliable compatriote de Gyan,Osei KOFI qui, placé dans un moment aussi crucial, dira plus tard « quand je tirai, c’est tout le Ghana qui tira avec moi »
L’opportunité ratée en 2010 ne se répétera pas aisément si l’on note que sur les 30 premières nations de football au monde, ne figure qu’une seule nation africaine. Mais justement comme le souligne BROMBERGER, le football est un jeu démocratique où l’aléa et l’incertitude du résultat opèrent pour conférer au spectacle, émotion, intensité, drame et beauté, où heureusement, les petits peuvent encore battre les grands. BROMBERGER QUI RAPPELLE également et surtout combien, le football(je dirais pour ma part le sport) est une’’ bagatelle sérieuse’’.
Maputo 2011,la place du karaté dans le sport sénégalais,le Basket, le palmarès 2002-2003 et notamment la saga des LIONS DU FOOTBALL et la place de cette discipline comme sport de référence dans notre Pays et à l’échelle internationale, suis –je en train de digresser? A peine !Car, le plaidoyer est unique et transversal et vise fondamentalement à appeler l’attention sur la vraie place qui doit être celle du sport, dans la vie nationale, au delà de ses fonctions sociétales, comme activité économique en devenir et remarquable outil de promotion de notre Pays et instrument de rayonnement et de prestige. Pour toutes ces raisons, il convient dorénavant de donner au secteur les moyens et ressources de sa croissance et de son développement continus .sans doute, pouvons-nous tous attester de l’intérêt et du soutien de nos gouvernants au sport, dans les traditions de continuité de notre Etat, mais il importe maintenant plus que jamais d’inscrire notre politique publique en la matiére,dans la durée et d’adopter un principe conséquent d’allocation de ressources qui transcende les fluctuations des contingences politique, financières et sociales. Cela d’autant plus que des secteurs à valeur ajoutée largement inferieure, sont pourvus de moyens et de ressources très nettement au dessus de ceux du sport .Un de nos distingués compatriote parlait de match de Chef d’Etat à ne pas perdre. Mais ce match là, il commence très tôt, quand rien n’est en vue et qu’il faut se préparer face aux futures échéances. Ce match là, commence quand il faut construire des stades et des infrastructures de qualité et de ce point de vue, il faut saluer le programme chinois de construction d’infrastructures conduit par le Gouvernement et souhaiter que cela se prolonge dans les départements. Ce match là commence quand il faut mener une politique hardie de formation de cadres en qualité et en quantité à la mesure des besoins de la communauté sportive et des exigences du sport moderne. Ce match là commence quand il faut soutenir activement l’émergence d’un football professionnel qui depuis trois ans, montre positivement que c’est possible malgré les difficultés ;il s’agit juste de l’appuyer financièrement et matériellement. Et dans ce sens, trois mesures peuvent être prises :1)allocation d’une subvention d’équilibre pour assurer le fonctionnement régulier du championnat professionnel pendant 3 ou 5 saisons avant de se désengager, dans la même veine que çà se fait dans beaucoup d’autres secteurs de la vie nationale sans forcément d’intérêt évident pour le plus grand nombre.2)Régler la question de la logistique du transport qui est un poste important de dépenses dans le cadre des déplacements d’un championnat, là aussi, il convient de saluer la promesse qui est faite de doter chaque club de moyens de transport.3)Un football professionnel, c’est aussi et surtout la disponibilité d’un patrimoine de qualité et de performance qui enserre et encadre une pratique de haut niveau. Sous ce rapport, comme toujours, certains parmi nous, entreprenants et imaginatifs, généreux et audacieux, ont montré la voie et notamment avec le Centre Diambars de Saly et Dakar-Sacré-Cœur .Quand des privés peuvent porter de tels projets et les amener à réalisation, on peut raisonnablement penser que l’Etat le ferait plus aisément en réplique modèle dans certaines régions pilotes et surtout à Dakar avec des clubs regroupés et en nombre réduit, présentant plus de garanties techniques, financières et morales à l’effet de porter des projets du genre que l’Etat pourrait soutenir financièrement ,y compris sur un mode aménagé de partenariat public/privé de construction-propriété-exploitation ou de construction-exploitation-transfert ou toutes formules adaptées permettant une injection efficace de capitaux pour dynamiser le secteur avec le triple objectif : humain, sportif et économique. Ces mesures de soutien auraient l’avantage de consolider les emplois créés et de les augmenter, d’améliorer le niveau des joueurs et la qualité du jeu et incidemment du spectacle à offrir .De même, cela permettrait de renforcer le niveau de notre football national et de resserrer un peu plus les lignes avec un football représentatif exclusivement assis sur des joueurs hors du pays .Dans un monde qui bouge où tout est possible, autant il est nécessaire d’avoir des stocks de sécurité alimentaire, énergétique et autres, autant, ne me semble t-il pas indiqué de compter exclusivement sur l’extérieur. En résumé, le match pour une grande part se joue à ces moments là, c’est là que tout est utile et nécessaire.Car,quand vient le match, le vrai, la compétition, quand l’enjeu majeur est là, tout aussi palpable que fuyant, aussi capricieux qu’aléatoire, quand l’espérance valse d’un bord à l’autre ,quand, face face, ‘’eux’’, et’’nous’’, leur Chef d’Etat, notre Chef d’Etat, leurs vieillards, leurs femmes et leurs enfants, nos vieillards, nos femmes et nos enfants :à ce moment exceptionnel là, il s’agit de gagner pour être heureux et fiers ou de perdre pour pour avoir la tête basse et le cœur lourd. A ce moment précis : la victoire n’a pas de prix. Pour bien le comprendre, il faut s’imaginer quand Monsieur le Premier Ministre, Souleymane Ndéné NDIAYE et Monsieur Ousmane Tanor DIENG, Secrétaire Général du parti socialiste, tous deux membres authentiques de la communauté sportive, se rencontrent au stade et se saluent chaleureusement et font face à nos adversaires en supportant notre EQUIPE nationale, ils éprouvent ensemble et en même temps, avec le blocage, les difficultés, les limites ou le déploiement fringant et efficace de nos joueurs :inquiétudes, doutes, tension, plaisir, joie et quand arrive le bonheur de gagner, ils partagent avec les dizaines de milliers de spectateurs présents au stade et les millions de compatriotes téléspectateurs et autres, d’ici et d’ailleurs, le vif sentiment d’appartenir tous, à quelque chose de supérieur aux clivages, aux contingences et au quotidien :la même communauté nationale. Il y a donc dans le spectacle sportif et singulièrement dans notre pays pour le football, de puissants ressorts identitaires qui sécrètent au delà du nationalisme sportif , un adjuvant au nationalisme tout court. Le spectacle sportif est un cadre d’expression des traditions et coutumes et dans un stade ultime, théâtralise l’adhésion aux mêmes valeurs et la commune appartenance à la même aire géographique,à la même Nation, au même destin. Il s’agit donc de mettre le prix de façon méthodique et organisée et face à l’avenir, de s’armer de détermination, de patience, d’une grande et irrépressible ambition contenue dans l’humilité respectueuse de soi et de l’autre .Je n’ai pas été surpris de constater cet état d’esprit chez AMARA TRAORE et ABLAYE SARR. Car, quand il le fut pour la première fois, dans la nuit noire et hostile de kampala,c’est tous ensemble que nous fîmes face victorieusement à l’adversité, avec détermination et responsabilité, pour signer le début de ce qui sera la grande saga des LIONS du football.
La cause reste donc la même : bonifier, valoriser et illustrer notre sport national en mettant en évidence ses principes et vertus essentiels à la formation de notre jeunesse et de nos populations, au rayonnement et au prestige de notre pays et en même temps, exiger toujours plus de place, plus d’attention, plus de considération, plus de ressources et de moyens pour être à la hauteur des défis qui nous sont lancés. Ici, on peut saluer l’arrivée du nouveau Ministre des Sports, pour sa connaissance du milieu et son autorité naturelle qui peuvent l’aider à faire la différence et porter la bataille d’une crédibilisation accrue.
Mais c’est surtout le Comité Olympique du Président Diagna NDIAYE qui, plus que par le passé, doit engager le combat de la modernisation et de l’innovation, en fédérant les ambitions, les volontés, les programmes, les ressources et les moyens , en vue d’animer, de façon dynamique, à côté de l’Etat, la nécessaire mutation institutionnelle qui va mettre définitivement notre sport national sur l’orbite d’un développement harmonieux et continu . De ce point de vue, le Conseil Présidentiel du 1er Décembre 2010 fut un jalon important même si, les résultats ne semblent pas encore au rendez-vous. Le cap est bon. Il faut tenir la barre. Cela est d’autant plus urgent et impérieux qu’il y a deux ans, à l’occasion du Gala de la Fondation Abdou DIOUF Sport-Vertu,en Décembre 2009,le Secrétaire Général de la Fédération Angolaise de Basket venu à Dakar recevoir le prix que cet organisme décernait à sa fédération, a eu à nous donner, ici sur nos terres, une publique et brutale mais franche et fraternelle leçon de réalisme. En effet, en entendant notre championne d’Afrique de judo, Fary SEYE, se lamenter presque de n’avoir pas de bourse de stage et de bénéficier d’une bonne préparation, notre frère Angolais qui en était touché nous dit en substance ceci, à haute et intelligible voix, dans une salle de Sorano pleine : « vous êtes un grand pays, vous devriez dépasser les problèmes que vient d’évoquer cette grande championne. Nous, dans notre pays nous préparons et soumettons nos programmes à l’autorité qui nous donne les moyens requis, c’est aussi simple que cela »Avertissement prémonitoire car, deux ans plus tard, sur les rives humides du Djoliba,à l’occasion de l’Afro basket 2011,lui et ses ‘’Antilopes Noires’’,ravirent à nos vaillantes et belles ‘’Linguères’’aux mains lestes, le précieux trophée qui, souventes fois, orna le tarmac de Yoff.
ADAMA THIAM
CONSULTANT-sport
INSPECTEUR DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS(ALR)
ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU MINISTRE DES SPORTS
ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU MINISTRE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
ANCIEN DIRECTEUR DE LA HAUTE COMPETITION AU MINISTERE
DES SPORTS
stambabil@yahoo.fr
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