Pan Africanisme : mythe ou réalité ?


Pan Africanisme : mythe ou réalité ?
Demain, 25 Mai 2013, L’Union Africaine (UA) commémore les 50 ans de la création de l’Organisation de  l’Unité Africaine (OUA), sous la bannière du «  Pan Africanisme » et de la « Renaissance Africaine ».
C’est cet évènement historique qui nous  autorise  à nous interroger sur le «  Pan Africanisme », pour interpeller nos chefs d’Etat, et exhorter nos peuples à se réapproprier cet idéal dans les conditions de nouvelles opportunités que nous offre ce début du XXIème siècle.
Le terme « Pan africanisme » évoque à la fois un mythe historique et une aspiration réelle des noirs  d’Amérique et d’Afrique pour leur émancipation.
C’est pour cela, comme toutes les grandes idées qui ont pu rassembler des peuples aspirant à plus de liberté et de dignité, le contenu du « Pan africanisme » a subi l’influence des bouleversements économiques, politiques et sociaux qui ont marqué le monde du XIXe  et du XXe  siècle, et les péripéties des luttes de libération politique, économique et sociale des peuples et  classes sociales dominées et exploitées par le mode de production capitaliste, à tous ses stades de développement.
Il est donc utile, en parlant du « Pan africanisme », de procéder à un bref rappel historique de l’évolution de cette grande idée, pour ensuite évoquer les obstacles que ses adeptes ont dû rencontrer pour la matérialiser, avant de se pencher sur qu’elle  peut  devenir  au début de ce XXIe siècle.
                             I)      Bref rappel historique.
Le rappel historique du « Pan africanisme » révèle trois grandes étapes dans son évolution : sa naissance et  son développement avant la première guerre mondiale  (1914-1918), l’étape entre les deux guerres mondiales,  et la période post indépendance des Etats d’Afrique à partir de 1960.
  • a) Naissance et développement du Pan africanisme
Le concept « Pan africanisme » comme le mouvement qu’il a enfanté, reviennent au Dr William DUBOIS, aux Etats Unis, dont le but  était de faire comprendre aux noirs de ce pays, leur égale dignité, et leur égalité en droit avec les blancs,  qui sont consacrées par la Constitution Américaine, depuis la fin de la guerre de sécession.
Cette guerre avait opposé le Nord, en début d’industrialisation  et en quête de main d’œuvre  bon marché , « libre de toute chaine », au SUD agricole, dont le système de production reposait encore sur l’esclavagisme, que tolérait la première Constitution américaine issue de leur guerre d’Indépendance, en contradiction avec son crédo proclamant que «  les hommes naissent libres et égaux » qui est au fondement de leur «  Déclaration historique des Droits de l’Homme ».
Dr DUBOIS et ses compagnons ne pouvaient plus accepter, que plus d’un siècle après les amendements  portés à cette Constitution pour reconnaître l’égalité en droit des noirs et des blancs d’Amérique, les noirs ne pouvaient pas jouir de leurs droits civiques au même titre que les blancs.
Cette revendication des noirs  pour la jouissance des mêmes droits civiques que les blancs d’Amérique a été la première forme historique du «  Pan africanisme » qui a donné naissance aux USA  à une puissante organisation, l’ « Association  Nationale pour l’émancipation des peuples de couleur » ((NAACP).
Mais les succès encore timides  de cette lutte, face aux nombreux obstacles, de type réglementaire et culturel, dans de nombreux Etats, particulièrement dans le SUD, ont suscité le besoin, chez une frange de noirs Américains, de retour à la «  terre natale d’Afrique » pour réaliser leur aspiration à s’émanciper.
Ce besoin fut pris en charge par un Américain originaire de la Jamaïque du nom de MARCUS HARVEY, qui a donné naissance au  mouvement « PAN Négriste »,  ou « Harveyisme », comme une variante de l’aspiration des noirs d’Amérique  à plus d’émancipation par leur retour en Afrique.
C’est cela qui a donné le contenu hydride  à la recherche pour l’émancipation des noirs d’Amérique : la conquête des droits civiques sur place, et  le retour en Afrique pour construire des Etats libres et indépendants.
Ainsi, autant le « Pan Négrisme » de Harvey affaiblissait le rassemblement le plus largement possible des noirs d’Amérique pour la conquête de leurs droits civiques, autant il ouvrait des perspectives de connexion avec les luttes des peuples d’Afrique pour leur émancipation du joug colonial et pour leur unification au sein d’un Etat libre et indépendant.
  • b)  La période entre les deux guerres mondiales.
Cette période est marquée par  deux évènements : la connexion de la variante du Pan africanisme incarnée par le Dr DUBOIS à la diaspora noire en Europe, particulièrement en France et en Angleterre, et la naissance de la « Négritude ».
Alors que le Pan Africanisme liait l’émancipation des noirs d’Afrique à la conquête  de l’Indépendance de ces peuples au sein d’un Etat Fédéral, la Négritude limitait cette émancipation à l’affirmation de l’apport culturel spécifique des noirs à la civilisation de l’Universel.
C’est ainsi que le Pan africanisme fut  politiquement incarné en Afrique par Dr DUBOIS et le Ghanéen  Nkrumah  pour créer de grands rassemblements des peuples d’Afrique pour l’indépendance et l’Unité des peuples du Continent, en solidarité avec la lutte des noirs d’Amérique pour la conquête des droits civiques.
Cette aspiration politique trouvait sa justification culturelle et économique dans les travaux du Pr Sénégalais Cheikh Anta  Dop.
C’est ce Pan africanisme qui a donné naissance en 1945 au « Rassemblement Démocratique Africain » (RDA) dans les colonies françaises d’Afrique, alors qu’un tel rassemblement n’eut pas lieu dans les colonies Britanniques d’Afrique, malgré l’émergence, à côté de DUBOIS et de Nkrumah,  de fortes personnalités politiques qui y incarnaient cet idéal, comme  Jomo Kenyatta du Kenyaet Julius Nyerere de Tanzanie.
Par contre, les tenants de la « Négritude »,  incarnée par le Sénégalais, Léopold Sedar Senghor, et le Mauricien, Aimé Césaire, étaient opposés à l’Indépendance, et militaient pour une « Union avec la France », pour Senghor, ou le maintien des colonies comme partie intégrante de la France sous forme de « Départements d’Outre Mer », pour Césaire.
Ainsi, à la solidarité  Pan africaniste entre les noirs d’Afrique, des Caraïbes  et d’Amérique, pour l’indépendance des peuples colonisés et la conquête des Droits civiques aux USA, la « Négritude » opposait une solidarité entre les noirs d’Afrique et de la Diaspora pour la défense de l’apport culturel des noirs à la civilisation universelle.
Cette division du mouvement pour l’émancipation des noirs d’Afrique et de la Diaspora, empêchait l’avènement d’un vaste mouvement mondial des noirs pour matérialiser les objectifs du Pan africanisme.
La « Négritude » a donc prit, historiquement,  le relais du « Harveyisme », dans l’évolution des luttes des noirs pour leur émancipation.
Cette division historique fut accentuée en Afrique, sous domination Française, par l’éclatement du RDA dans les années 50, comme conséquence de la « Loi Cadre » de 1956  que le Gouvernement colonial Français avait adoptée pour accorder l’autonomie interne à chaque territoire colonisé,  à la place de l’autonomie interne dans le cadre des   Fédérations de l’Afrique Occidentale Française (AOF) et de l’Afrique Equatoriale Française (AEF)  qui constituaient la Colonie Française en Afrique.
A ce recul historique de l’organisation des peuples d’Afrique pour leur émancipation, avaient réagi les Marxistes Léninistes  issus des Colonies françaises d’Afrique, pour créer en 1957, le « Parti Africain de l’Indépendance » (PAI), sous la direction du Sénégalais Majmouth Diopavec des sections de territoire ; et la création de « l’Union Générale des Travailleurs  d’Afrique Noire » (UGTAN), sous la direction du Guinéen, Ahmed Sécou Touré, dans le cadre des territoires de l’AOF.
Dans ce contexte, la démarcation du Pr Cheikh Anta Diop, pour construire,  dans cette lutte pour l’indépendance et l’Unité des peuples d’Afrique, une alternative politique pour mieux refléter sa conception de l’émancipation des peuples d’Afrique, n’a pu dépasser les frontières étroites du territoire du Sénégal, malgré ses nombreux adeptes en milieu universitaire en Afrique et dans les Caraïbes.
Cette dispersion des forces acquises à l’émancipation des noirs incarnée par le Pan africanisme, a permis aux tenants de la « Négritude » à refuser l’indépendance que proposait la France lors du référendum  de Septembre 1958, en appelant à voter massivement pour « l’Union avec la France » dans tous le territoires d’Afrique française, à l’exception notoire de la Guinée, sous la direction de Sécou Touré, qui accédait, à cette occasion, à l’indépendance nationale de ce  territoire.
La Guinée sous Sécou Touré  rejoignait ainsi le Ghana sous Nkrumah, pour incarner l’aspiration des peuples d’Afrique à l’émancipation sous le drapeau du Pan africanisme.
Mais, chassée d’Indochine par le mouvement de libération nationale sous la direction de Ho Chi Min, et confrontée à la lutte armée du peuple Algérien pour l’indépendance contre son statut de « Département Français d’Outre Mer », la France dût se résoudre, dans ses territoires d’Afrique noire, à transmettre  en 1960, le pouvoir  à ceux qui ne voulaient pas l’Indépendance, et qui, deux ans au paravent,  avaient mobilisé leurs peuples pour la refuser.
  • c) La période post Indépendance
La manière dont les peuples d’Afrique ont accédé à l’indépendance a crée une situation nouvelle, caractérisée  par l’avènement de deux camps politiques qui s’affrontaient dans la construction de l’Unité Africaine dans l’objectif de  créer de meilleures conditions politiques et économiques pour l’émancipation des peuples d’Afrique, non plus seulement d’Afrique noire.
En effet, les pays indépendants d’Afrique sont constitués de peuples noirs et de peuples arabo berbères, ce qui donnait au pan africanisme un contenu non exclusivement nègre.
Ces deux groupes furent :
- le groupe pan africaniste de Rabat, capitale du Maroc, qui  proposait l’Unité Fédérale des Etats d’Afrique devenus indépendants,
- le groupe de Monrovia, capitale de Sierra  Léone, qui militait pour  une approche  par «  cercles concentriques », fondée sur la base d’une  part, de l’intégration des économies des « Etats de la zone Franc », sous le contrôle politique et économique de la France, et celle, d’autre part,  des économies des ex colonies Britanniques dans le cadre du   « Common Wealth » sous l’égide de l’Angleterre. .
Mais le fondement véritable de cette divergence d’approche reposait sur l’attitude à adopter vis-à-vis des pays anciennement colonisateurs.
Cette divergence de fonds se retrouvait  dans les différents qui opposaient Nkrumah,  Nyerere, et Sécou Touré, d’une part, à Senghor et ses alliés, d’autre part.
C’est dans ce contexte, que le 25 Mai 1964, un compromis fut trouvé entre les deux groupes, pour créer « l’Organisation de l’Unité Africaine », (OUA), sur la base du respect de l’intangibilité des frontières issues du colonialisme, de la coopération entre les Etats, de la non ingérence dans les affaires intérieures des Etats, et la solidarité avec « l’Alliance Nationale Africaine » (ANC), contre l’ « apartheid » en Afrique du SUD, et avec  les luttes de libération nationale dans les colonies portugaises ,  et en Afrique Australe.
Ce compromis a fortement contribué à l’indépendance des peuples sous domination coloniale portugaise, en Afrique Australe, et à la fin de l’ « apartheid » en Afrique du SUD, par l’aide politique et économique mobilisée par l’OUA à cet effet.
Le rêve du Pan Africanisme d’une Afrique débarrassée du joug colonial et de l’apartheid a été ainsi traduit en réalité.
Cette victoire politique de l’OUA a été facilitée par l’aide militaire et économique des pays  Socialistes, particulièrement de l’Union Soviétique, de Cuba et de la Chine, aux  mouvements de libération nationale et à l’ANC.
Cependant, l’OUA n’est pas parvenu à créer les conditions d’intégration économique des Etats d’Afrique ainsi libérés, même à travers une approche d’intégration sous régionale, particulièrement, dans la période de l’effondrement du camp socialiste d’Europe de l’Est.
En effet, l’existence et le renforcement de la « Zone franc » et du «  Common Wealth » ont été, entre autres,  les obstacles majeurs à la réalisation de l’Unité Africaine  pour matérialiser les aspirations des peuples d’Afrique à l’émancipation économique et culturelle.
                           II)  Les obstacles
D’autres circonstances ont aggravé ces obstacles majeurs pour vider  le Pan africanisme de son contenu émancipateur.
 Il faut citer sans être exhaustif :
  • Au plan politique, c’est, essentiellement, le soutien des USA  au Portugal
colonial en lutte dans ses colonies contre les mouvements de libération nationale, et les régimes coloniaux  « d’apartheid » en Afrique Australe et en Afrique du SUD ;  cela a affaibli les liens historiques entre le mouvement d’émancipation des noirs d’Amérique et celui des peuples d’Afrique.
  • Au plan économique, ce sont les programmes d’ajustement structurel , dans les 80 et 90, qui ont permis la confiscation de la souveraineté économique et alimentaire des Etats d’Afrique à travers les politiques de libéralisation et de privatisation, pour les intégrer davantage dans le marché capitaliste mondial ; cela a eu comme conséquence, une polarisation accrue des pays du Maghreb africain par les économies européennes du pourtour méditerranéen, au détriment d’une politique d’intégration avec le reste de l’Afrique.
  • Au plan culturel, ce sont la persistance de la division de l’Afrique en Francophone, Anglophone et Arabophone, et l’émergence, dans la période,  d’un Pan arabisme militant incarné par la Lybie.
Cette situation reflétait l’ère du règne sans partage des grandes puissances capitalistes sur l’économie mondiale, après l’effondrement du « bloc de l’Est » en 1991.
Cependant, il  n’a pas été possible d’enterrer l’idéal pan africaniste depuis l’accès au pouvoir de l’ANC en Afrique du SUD, et la transformation de l’OUA en « Union Africaine »(UA), avec le recentrage de la Lybie vers l’Afrique Subsaharienne, après l’échec de son Pan arabisme militant.
L’UA, construite à l’image de l’Union Européenne, s’est dotée d’une Commission exécutive et d’un Programme économique et social, le NEPAD, avec l’objectif déclaré de parachever, en s’appuyant sur cinq grandes organisations sous régionales, et la Diaspora considérée comme une sixième région,  l’unité politique, économique et culturelle des peuples d’Afrique pour réaliser les objectifs du Pan africanisme historique.
Mais l’UA, n’ayant pas  remis  en cause les obstacles politiques, économiques et culturels contemporains ci-dessus identifiés,  a, au contraire, accentué ces travers de l’OUA, et s’est même montrée  incapable de préserver les acquis politiques de l’OUA.
En effet, le principe sacro saint de « l’intangibilité ses frontières issues du colonialisme » de l’OUA, repris par l’UA, a été remis en cause au Soudan, avec son approbation, sous  la pression des Etats Unis et de la NAACP, qui ont exploité les dérives anti laïques du Gouvernement Soudanais qui a instauré un Etat islamique et érigé la «  Charia » en loi d’Etat, pour faire reconnaître la partition de cet Etat en deux Etats souverains sur des critères religieux , entre un Nord musulman et un SUD chrétien.
Même son propre principe de « ne reconnaître aucun gouvernement non issu d’élections libres et transparentes » a été remis en cause en Tunisie et en Egypte, alors qu’elle a  fait les « gros bras » lors de la crise politique à Madagascar et  dans celle qui est en cours en Côte d’Ivoire. !
Cette « prétention démocratique »  de la part de chefs d’Etat majoritairement autocratiques et despotiques, soumis aux Etats impérialistes, ne pouvait prospérer autrement que comme un « faire valoir démocratique » dont les puissances impérialistes avait besoin pour convaincre leurs peuples sur le  bon fondé de leur coopération et de leur aide à ces Etats.
Pis encore, avec la crise Libyenne, la France, l’Angleterre et les USA,  ont montré à l’UA,  le peu de considération qu’ils ont envers elle, en privilégiant l’avis de la «  Ligue  arabe », sur les siens,  pour décider de sanctions politique et économique, contre la Libye, et même, pour décider de bombarder cet Etat souverain  afin d’ « aider les insurgés » contre  le Président  légitime de ce pays, qui venait à peine d’exercer les fonctions de «  Président de l’UA ».
Ces grandes puissances impérialistes n’ont même pas hésité à interdire l’accès au territoire Libyen à une délégation officielle de l’UA, qui avait décidé d’exercer son droit, reconnu internationalement, de prendre en charge les conflits intérieurs dans ses Etats membres, pour y ramener la paix et la stabilité et faire  respecter  l’intégrité de leur territoire.
Les Etats impérialistes peuvent soutenir et même pousser l’UA à intervenir en Côte d’Ivoire pour imposer l’homme de Choix de la France et des Etats Unis, mais pas en Libye, pour y rétablir la paix intérieure et préserver la souveraineté et  l’intégrité territoriale de ce pays !
Pis encore, l’UA est restée sans voix devant le vote, par l’Afrique du SUD et le Nigéria, de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour autoriser l’agression militaire des forces impérialistes contre  la Lybie, sous prétexte, de protéger les civils, mais, en réalité, pour renverser  le pouvoir de Khadafi en Lybie par  des « insurgés » ,dont elles reconnaissent les dirigeants comme les « seuls représentants légitimes de leur peuple » !
Ainsi, par ce basculement de l’Afrique du SUD, l’UA a atteint ses limites politiques, économiques et sociales historiques, dans la réalisation de l‘objectif d’émancipation des peuples d’Afrique, tel que recherché par ceux qui ont incarné l’idéal du Pan Africanisme.
 Cependant,  en ce début du XXIe siècle, la crise énergétique, alimentaire, économique et financière de l’économe mondiale sous le joug des Etats du capitalisme monopoliste et financier, et leurs Firmes Transnationales, a jeté les bases objectives d’un renouveau  du Pan Africanisme.
                    III)  Quel Pan Africanisme pour le XXIe siècle ?
La crise actuelle du système capitaliste mondial a engendré trois types de contradictions en son sein.
Le premier type de contradiction, c’est d’abord celle qui oppose  le capital et le travail qui a été  exacerbée  par les solutions d’austérité des Gouvernements des grandes puissances capitalistes sous le diktat de la Bourse et des marchés sous le contrôle des Firmes Transnationales.
Les « plans de sauvetage » concoctés par ces Etats sur le dos des contribuables et au prix de licenciements massifs et d’agression contre les acquis des travailleurs en matière de sécurité sociale, ont fait renaître de puissants mouvements sociaux, pour rejeter la soumission de leurs Etats à la volonté de cette caste de capitalistes monopolistes qui régente la bourse.
C’est ensuite, le  deuxième type de  contradiction, c’est celle qui  oppose ces pays et ces entreprises  avec les pays et les entreprises des Etats émergents pour le contrôle du marché mondial.
A cet égard, il est à noter l’avènement d’une nouvelle organisation de pays émergents autour du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du SUD,  (BRICS),  avec leurs économies en forte croissance malgré la grave crise économique et financière dans laquelle les grandes puissances impérialistes sont empêtrées, et l‘importance de leurs réserves financières, ont fait apparaître une nouvelle force mondiale, capable d’infléchir le cours de l’histoire, au début de ce XXIème siècle.
Ainsi, depuis la disparition du camp socialiste d’Europe, c’est la première forme de remise en cause du monopole exclusif des grandes puissances occidentales sur l’économie et la finance dans un marché totalement mondialisé.
Ce nouveau bloc qui les concurrence dans leur «  chasse gardée » traditionnelle, poussent ces pays des  grandes puissances vers l’émergence d’une « Droite raciste et xénophobe »  pour contrer leurs mouvements sociaux qui ébranlent les fondements politique et économique  du capitalisme dans ses Etats, et vers la reprise des guerres impérialistes dans les pays en développement où elles subissent une concurrence accrue de la part des pays du BRICS.
L’ère de  «  tournant fasciste » dans les grandes puissances occidentales,  et de « nouvelles guerres coloniales » est ainsi ouverte.
Cela se traduit déjà par le renforcement de l’extrême droite, en Europe sous la bannière de la « lutte contre l’immigration et l’Islam » et «  la mise en cause du multiculturalisme »,  et aux USA, depuis l’avènement d’un Noir à la tête du pays, et par leurs recours sans fard à la force brutale pour préserver ou reconquérir les marchés des matières premières et les marchés nationaux des pays en développement.
D’où,  le  troisième type de contradiction du système de domination du capitalisme mondial, est la renaissance des mouvements patriotiques et anti impérialistes dans les pays en voie de développement.
C’est ainsi,  qu’après avoir théorisé «  l’infériorité de la race noire » pour justifier la «  Traite des nègres », puis la «  mission civilisatrice de l’occident » pour justifier le «  colonialisme », aujourd’hui, c’est le recours à un «  Droit Humanitaire d’ingérence », ou au «  de Droit d’ingérence démocratique », que ces puissances impérialistes se sont octroyés, pour justifier  leur agression contre la souveraineté des peuples pour maintenir leurs Etats sous leur domination.
Dans cette perspective, le soulèvement des peuples de Tunisie et d’Egypte contre les conséquences sociales des politiques de libéralisation de leurs économies, de privatisation de leurs entreprises nationales, et de pillage de leurs ressources par les Firmes Transnationales et la caste de Bureaucrates civils et militaires qu’elles ont imposée ou maintenue au pouvoir, est savamment exploité par les Etats impérialistes, qui tentent de les présenter à l’opinion mondiale, avec l’aide de leurs puissants médias, comme des « révoltes politiques exclusivement dirigées contre des Dictateurs locaux ».
Cette tentative de confiner ces soulèvements populaires contre les politiques de libéralisation économique, dans les limites étroites de réforme des institutions politiques pour plus de démocratie, devrait être contrée vigoureusement, pour qu’elle cesse de servir d’alibi, comme en Lybie et en Syrie, pour réveiller « leurs  cellules dormantes » à des fins de déstabilisation des Etats, pour motiver leur intervention militaire de reconquête de marchés qui ont échappé à leur contrôle ou  qui risquent  de l’être sous la menace des pays du BRICS.
De cette manière, ils comptent faire d’une pierre deux coups : étouffer dans ces pays, le mécontentement populaire contre le dictat des marchés boursiers au service des Firmes transnationales, et s’en servir comme prétexte pour déstabiliser des Etats insoumis, et reconquérir leurs ressources et leurs marchés.
L’ouverture de cette nouvelle ère de « conquête coloniale », exacerbe les contradictions entre les Etats des pays impérialistes et les peuples des pays en développement. Cela va  enfanter  l’émergence d’un «  nouveau patriotisme » dans ces pays pour reprendre la lutte de libération nationale.
La conjugaison de ces trois types de  contradiction  du système de domination capitaliste du monde, ouvre de réelles perspectives pour le «  renouveau » du Pan  Africanisme.
Dans ce contexte, les forces patriotiques, républicaines et démocratiques en Afrique et dans la diaspora, ont, avec la révolution informationnelle, de meilleures perspectives pour reconstruire un puissant mouvement pan africaniste. Elles ont identifié les obstacles à surmonter, et les  nouvelles opportunités d’alliance  qui s’offrent à elles, pour réaliser cet objectif. Elles ont la claire conscience, que les forces anti impérialistes des pays  du capitalisme monopoliste et financier, et les forces  progressistes des pays émergents, peuvent leur servir d’alliées sûres pour la réalisation de l’idéal de  « renouveau du  Pan Africanisme » dans le XXIe siècle.
    
Fait à Dakar le 24  Mai 2013            

Ibrahima Sene        
PIT/SENEGAL

                                                                                         
 
 
 
Samedi 25 Mai 2013




1.Posté par FAYE le 26/05/2013 23:18
M. Ibrahima Sene Une INEXACTITUDE dite au début de votre long texte sur le Panafricanisme m'a fait douter du reste et décourager de poursuivre ma lecture. C'est quand vous écrivez que:"Le concept « Pan africanisme » comme le mouvement qu’il a enfanté, reviennent au Dr William DUBOIS,...C'est une énorme contrevérité que le plus inculte panafricanste ne dira jamais. Mais puisque vous n'en êtes pas un, vous êtes excusé et devrez rectifier en disant que C'est plutôt à Henry Silvester WILLIAM de Trinidad que revient la paternité du concept de panafricanisme. Cordialement.http://www.facebook.com/AlliancePanafricaniste?ref=h; www.alliancepanafricaniste.org

2.Posté par FAYE le 26/05/2013 23:19
M. Ibrahima Sene Une INEXACTITUDE dite au début de votre long texte sur le Panafricanisme m'a fait douter du reste et décourager de poursuivre ma lecture. C'est quand vous écrivez que:"Le concept « Pan africanisme » comme le mouvement qu’il a enfanté, reviennent au Dr William DUBOIS,...C'est une énorme contrevérité que le plus inculte panafricanste ne dira jamais. Mais puisque vous n'en êtes pas un, vous êtes excusé et devrez rectifier en disant que C'est plutôt à Henry Silvester WILLIAM de Trinidad que revient la paternité du concept de panafricanisme. Cordialement.http://www.facebook.com/AlliancePanafricaniste?ref=h; www.alliancepanafricaniste.org

3.Posté par aicha le 31/05/2013 00:21
Monsieur sène tu ne fais que dire des contre vérités et zappant wade des panafricains alors que toute l'afrique sait que vous etes méchants pour détruire notre avenir



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