
Je suis encouragé par les commentaires des internautes que mon article sur l’agression contre le Mali a suscités. La nature de la crise au Mali et ses enjeux géostratégiques ont été amplement analysés dans vos interventions, le plus souvent, de très haute facture. Cependant un aspect de cette crise semble encore échapper à certains intervenants , comme Hendrix, et « Lebu du reer".
En effet, pour Hendrix, le vrai problème c'est l'objectif du MUJAO d'islamiser toute l'Afrique Occidentale. Donc, il ne s'agirait plus de libération du Nord Mali, de restaurer son intégrité territoriale, ses institutions républicaines et la Démocratie, mais de lutter contre l'objectif d'islamiser toute l'Afrique Occidentale!
Ce faisant, de " guerre de libération nationale", l'on aura une "guerre de religion" qui devrait opposer « musulmans contre les non musulmans », comme BOKO HARAM tente, en vain, de le faire au Nigéria, ou, à la limite, entre "islam modéré" et "islam radical". C’est ce dernier que l'on retrouve au centre des débats politiques et des tragédies, du Maroc jusqu'au moyen orient , en passant par l'Egypte, la Tunisie, l'Iran, l'Afganistan et aujourd'hui, la Syrie. En un mot, dans l’espace du « Grand Orient », dont les contours sont encours de délimitation sous l’égide des Etats Unis.
Les USA sont ainsi parvenus, dans ces pays, à enterrer le "Nationalisme arabe, voir pan arable" qui a longtemps menacé son hégémonie dans cette partie du monde, pour lui substituer, aujourd’hui, une "guerre entre musulmans", divisés en "radicaux de type iranien", et "modérés de type turc".
Donc, à la place d'une "guerre entre l'OCCIDENT ET L'ISLAM", brandie depuis l’attaque contre les deux TOURS JUMELLES de World Trade Center le 11 Septembre 2001, l'on assiste à un véritable génocide entre musulmans, fortement soutenu et entretenu par les puissances occidentales, à la tête desquelles se trouvent les USA, qui ont créé ALQAIDA en Afganistan pour y chasser les Soviétiques, et le GIA, en Algérie, pour contrer le nationalisme pan africain développé dans ce pays.
Aujourd'hui, avec le financement du Qatar, principal allié des USA au moyen orient, « l'Islam radical » crée partout des troubles pour susciter un besoin d' « Islam modéré » à lui opposer, là où la résurgence du nationalisme peut porter atteinte aux intérêts stratégiques des Etats Unis. C'est exactement ce scénario qui se déroule au Nord Nigéria et au Nord du Mali.
Evitons donc de tomber dans ce piège, en faisant croire qu'au Mali, il s'agit de lutter contre l'Islam, ou du moins contre l' « Islam radical ».
La CEDEAO, avec le soutien des USA, est devenue une pièce maîtresse dans ce scénario, illustrée par leur coopération militaire grandissante.
Dans ces circonstances, le salut du Mali et de la sous- région, repose sur l'échec de ce scénario, échec qui passe nécessairement par la constitution d’un « front de libération du Nord Mali », par les pays de la ligne de front que sont le Mali, la Mauritanie, l'Algérie et le Niger, sous l'égide de l'Union Africaine, dont la Présidence de la Commission vient d'échoir à l'Afrique du Sud.
Un tel scénario repose aussi sur la formation d'un Gouvernement d'Union nationale sans exclusive, comme le propose le Premier Ministre de la transition, Monsieur DIARRA.
Dans cette perspective, ce Gouvernement devrait prendre sans tarder les mesures d’urgence suivantes :
Exiger de la CEDEAO la levée totale et immédiate de l’embargo qui asphyxie son peuple ;
Des initiatives hardies en direction des pays du front pour constituer un « Front de libération du Nord du Mali » sous l’égide de la Commission de l’Union Africaine ;
Entamer, avec le concours du Sénégal et du Nigéria, des négociations avec le Burkina, pour qu’il livre aux Autorités du Mali les chefs de guerre, y compris le Président auto proclamé de l’AZAWAD, qui y ont trouvé refuge, après avoir porté atteinte à l’intégrité de son territoire, et perpétué des massacres contre son peuple ;
Déposer, auprès de Conseil de Sécurité des Nations Unies, une plaine contre le Qatar, pour complicité active d’agression contre son peuple et d’atteinte à l’intégrité de son territoire par des groupes armés au Nord de son pays.
Dans cette nouvelle phase de la crise au Mali, les Panafricanistes sont interpelés pour mettre en œuvre une puissante campagne africaine et internationale de solidarité avec le peuple agressé du Mali, et avec son Gouvernement d’Union nationale sans exclusive.
Ibrahima Séne PIT/SENEGAL
INTERVIEW accordée à un groupe de presse Sénégalais
Le 29 juillet 2012
Ibrahima Sène du Pit : «Les Sénégalais s’insurgeront si la France et les Usa obligent le Sénégal à participer à une guerre au Mali»
Les Sénégalais n’accepteront pas que la France et les Usa fassent céder leur pays à travers une participation militaire au Mali. Selon Ibrahima Sène, membre de la coalition présidentielle et secrétaire chargé des questions économiques au parti de l’indépendance et du travail (Pit), le Sénégal a tout intérêt à demander à la Cedeao de lever l’embargo contre le Mali qui est le premier le premier pays de destination des exportations du Sénégal. Entretien…
Quelle analyse faites-vous de la visite de Fabius au Sénégal ?
Cette visite rentre dans le cadre normal des relations diplomatiques entre nos pays où on a vu des changements dans l’Exécutif. Que le président du Sénégal rende visite à son homologue de la France, que le ministre des affaires étrangères vienne au Sénégal parait normal. Mais, seulement, c’est le contexte dans lequel cette visite s’est produite qui laisse les gens un peu perplexes. Surtout que Laurent Fabius dit que les objectifs de sa visite, c’est de s’entretenir avec les autorités sénégalaises sur la situation au Mali.
Et vous en comprenez quoi ?
Ce que nous y comprenons, c’est que le Sénégal a déjà dégagé une position nette concernant la situation au Mali et les perspectives de solutions.
C’est lesquelles ?
Le Sénégal ne s’inscrit pas dans une dynamique d’envoi des troupes combattantes au Mali dans le cadre de la Cedeao. Il l’a dit et répété. Donc, si Laurent Fabius vient au Sénégal dans le but de faire changer le Sénégal de position, ce serait malheureux. Parce que les Sénégalais ne vont accepter que sous pression de la France, ou même des Etats-Unis le Sénégal cède. Ils doivent savoir que le dossier malien est vital pour le Sénégal ; non pas tant au niveau sécuritaire, mais particulièrement du point de vue économique. Le Mali est le premier pays de destination des exportations du Sénégal. Il y exporte entre 16 et 18%. La France est entre 5 à 6 % des exportations du Sénégal ; l’Ue, c’est entre 15 et 16%. Donc, ce qu’on exporte à l’Ue, c’est l’équivalent avec le Mali. Le Mali est un partenaire stratégique pour le Sénégal. Dès que la Cedeao a prévu de faire un embargo contre le Mali le 2 avril, et dès la fin de ce mois, on a senti la descente aux enfers des exportations du Sénégal. En mars, ce que le Sénégal exportait dans le cadre de l’Uemoa orienté au Mali était à 64%, fin avril 60%, fin mai, 52%. Et si l’embargo continue, le Sénégal va perdre sa destination principale d’exportations. Donc, il ne faut pas que cet embargo contre le Mali continue. Et Que la situation du Mali s’empire par l‘intervention militaire de pays qui ne sont pas les pays de front du Mali. Le Sénégal n’a pas de frontière avec le Mali au nord de ce pays, le Nigéria n’a aucune frontière avec le Mali. Donc, je ne vois pas pourquoi ces pays doivent être envoyés pour libérer le nord pendant que les pays du front que sont la Mauritanie, le Niger, l’Algérie sont exclus.
Que faudrait-il faire alors ?
Il faudrait à mon sens que les pays du front avec le Mali constituent un front de libération du nord. Mais venir persuader le Sénégal et le Nigéria pour envoyer là-bas des militaires, c’est encore contribuer à rendre la situation sécuritaire du Mali inextricable. Parce que tous ces pays de front n’accepteront jamais que le Sénégal et le Nigéria aillent au niveau de leurs frontières. Donc, on va créer de faux problèmes. Voilà pourquoi les Usa et la France auront beau développer des arguments, le Sénégal n’a aucun intérêt à participer dans cette dynamique militaire. Il a tout intérêt à dire à la Cedeao de lever l’embargo sur le Mali parce que ça l’étouffe. Et étouffe aussi le Mali pour avoir même les ressources de sa propre libération. Parce que même tout l’argent que les Maliens envoient à leurs parents via western union est bloqué ; c’est le même cas pour l’argent que le Mali a dans les banques de la Cedeao.
Fabius a aussi rendu visite à Y’en a marre. Vous y comprenez quoi ?
Le mouvement Y’en a marre a acquis une notoriété internationale. Ça participe d’une dynamique d’influence que les Etats cherchent sur les forces vives de la nation au Sénégal. Il faudrait juste que les Sénégalais comprennent qu’il est faux de parler de la mort de l’impérialisme. Ce qui se passe au Mali, ce qui s’est passé en Libye montre bien que la France et les Usa ont des intérêts économiques à défendre dans nos pays. Ce n’est pas pour nos beaux yeux qu’ils nous font des largesses à travers la coopération.
Ah bon ?
Tous ceux qui ont analysé ce que l’aide publique au développement amène au Sénégal et même ailleurs, comparé au bénéfice et profit que rapatrient les pays étrangers, France, Usa du Sénégal, c’est sans commune mesure. Au Sénégal, il est calculé en moyenne que de 2000 à 2009, 500 milliards de Fcfa, en termes profits et dividendes, ont été rapatriés. Pendant que l’aide publique au développement n’a jamais dépassé 120 milliards. Mieux, nos expatriés qui envoient au Sénégal entre 400 et 500 milliards par an sont en train d’être expulsés par l’Europe. Donc, il ne faut pas que les gens se focalisent sur l’aide publique au développement qu’on donne, oubliant qu’elle crée pour ces pays-là les conditions d’extirper au maximum nos ressources par le biais du rapatriement des bénéfices et des profits. C’est pour le partage de cette aide que de hauts cadres, dans les Partis politiques, au sein de nos Etats et dans des ONG se sont inféodés aux grandes puissances impérialistes pour porter leurs visées de domination de notre continent qui sont fortement menacées par les pays émergent qui conteste leur hégémonie sur l’économie mondiale. C’est pour cette à partager que ces hauts cherchent à substituer les vocables « impérialisme et spoliation de nos richesses » par « partenaires techniques et financiers, et coopération pour la mise en valeur de nos richesses » !
Que faut-il faire face à cette «menace» ?
Il faut se rendre compte que dans nos pays, nous avons besoin de toutes nos potentialités humaines ; quelles que soient les divergences idéologiques et mêmes de convictions religieuses, nous avons tous besoin d’être ensemble, dans le cadre d’un large rassemblement, pour faire face aux visées pour maintenir et de perpétuer l domination de nos Etats par les Usa, la France et l’Ue. Les pays du Bric sont disposés à financer sans suivre les méthodes de ces derniers. Donc, nous ne sommes dans l’impasse.
xalimasn.com
Fait à Dakar le 30 juillet 2012
En effet, pour Hendrix, le vrai problème c'est l'objectif du MUJAO d'islamiser toute l'Afrique Occidentale. Donc, il ne s'agirait plus de libération du Nord Mali, de restaurer son intégrité territoriale, ses institutions républicaines et la Démocratie, mais de lutter contre l'objectif d'islamiser toute l'Afrique Occidentale!
Ce faisant, de " guerre de libération nationale", l'on aura une "guerre de religion" qui devrait opposer « musulmans contre les non musulmans », comme BOKO HARAM tente, en vain, de le faire au Nigéria, ou, à la limite, entre "islam modéré" et "islam radical". C’est ce dernier que l'on retrouve au centre des débats politiques et des tragédies, du Maroc jusqu'au moyen orient , en passant par l'Egypte, la Tunisie, l'Iran, l'Afganistan et aujourd'hui, la Syrie. En un mot, dans l’espace du « Grand Orient », dont les contours sont encours de délimitation sous l’égide des Etats Unis.
Les USA sont ainsi parvenus, dans ces pays, à enterrer le "Nationalisme arabe, voir pan arable" qui a longtemps menacé son hégémonie dans cette partie du monde, pour lui substituer, aujourd’hui, une "guerre entre musulmans", divisés en "radicaux de type iranien", et "modérés de type turc".
Donc, à la place d'une "guerre entre l'OCCIDENT ET L'ISLAM", brandie depuis l’attaque contre les deux TOURS JUMELLES de World Trade Center le 11 Septembre 2001, l'on assiste à un véritable génocide entre musulmans, fortement soutenu et entretenu par les puissances occidentales, à la tête desquelles se trouvent les USA, qui ont créé ALQAIDA en Afganistan pour y chasser les Soviétiques, et le GIA, en Algérie, pour contrer le nationalisme pan africain développé dans ce pays.
Aujourd'hui, avec le financement du Qatar, principal allié des USA au moyen orient, « l'Islam radical » crée partout des troubles pour susciter un besoin d' « Islam modéré » à lui opposer, là où la résurgence du nationalisme peut porter atteinte aux intérêts stratégiques des Etats Unis. C'est exactement ce scénario qui se déroule au Nord Nigéria et au Nord du Mali.
Evitons donc de tomber dans ce piège, en faisant croire qu'au Mali, il s'agit de lutter contre l'Islam, ou du moins contre l' « Islam radical ».
La CEDEAO, avec le soutien des USA, est devenue une pièce maîtresse dans ce scénario, illustrée par leur coopération militaire grandissante.
Dans ces circonstances, le salut du Mali et de la sous- région, repose sur l'échec de ce scénario, échec qui passe nécessairement par la constitution d’un « front de libération du Nord Mali », par les pays de la ligne de front que sont le Mali, la Mauritanie, l'Algérie et le Niger, sous l'égide de l'Union Africaine, dont la Présidence de la Commission vient d'échoir à l'Afrique du Sud.
Un tel scénario repose aussi sur la formation d'un Gouvernement d'Union nationale sans exclusive, comme le propose le Premier Ministre de la transition, Monsieur DIARRA.
Dans cette perspective, ce Gouvernement devrait prendre sans tarder les mesures d’urgence suivantes :
Exiger de la CEDEAO la levée totale et immédiate de l’embargo qui asphyxie son peuple ;
Des initiatives hardies en direction des pays du front pour constituer un « Front de libération du Nord du Mali » sous l’égide de la Commission de l’Union Africaine ;
Entamer, avec le concours du Sénégal et du Nigéria, des négociations avec le Burkina, pour qu’il livre aux Autorités du Mali les chefs de guerre, y compris le Président auto proclamé de l’AZAWAD, qui y ont trouvé refuge, après avoir porté atteinte à l’intégrité de son territoire, et perpétué des massacres contre son peuple ;
Déposer, auprès de Conseil de Sécurité des Nations Unies, une plaine contre le Qatar, pour complicité active d’agression contre son peuple et d’atteinte à l’intégrité de son territoire par des groupes armés au Nord de son pays.
Dans cette nouvelle phase de la crise au Mali, les Panafricanistes sont interpelés pour mettre en œuvre une puissante campagne africaine et internationale de solidarité avec le peuple agressé du Mali, et avec son Gouvernement d’Union nationale sans exclusive.
Ibrahima Séne PIT/SENEGAL
INTERVIEW accordée à un groupe de presse Sénégalais
Le 29 juillet 2012
Ibrahima Sène du Pit : «Les Sénégalais s’insurgeront si la France et les Usa obligent le Sénégal à participer à une guerre au Mali»
Les Sénégalais n’accepteront pas que la France et les Usa fassent céder leur pays à travers une participation militaire au Mali. Selon Ibrahima Sène, membre de la coalition présidentielle et secrétaire chargé des questions économiques au parti de l’indépendance et du travail (Pit), le Sénégal a tout intérêt à demander à la Cedeao de lever l’embargo contre le Mali qui est le premier le premier pays de destination des exportations du Sénégal. Entretien…
Quelle analyse faites-vous de la visite de Fabius au Sénégal ?
Cette visite rentre dans le cadre normal des relations diplomatiques entre nos pays où on a vu des changements dans l’Exécutif. Que le président du Sénégal rende visite à son homologue de la France, que le ministre des affaires étrangères vienne au Sénégal parait normal. Mais, seulement, c’est le contexte dans lequel cette visite s’est produite qui laisse les gens un peu perplexes. Surtout que Laurent Fabius dit que les objectifs de sa visite, c’est de s’entretenir avec les autorités sénégalaises sur la situation au Mali.
Et vous en comprenez quoi ?
Ce que nous y comprenons, c’est que le Sénégal a déjà dégagé une position nette concernant la situation au Mali et les perspectives de solutions.
C’est lesquelles ?
Le Sénégal ne s’inscrit pas dans une dynamique d’envoi des troupes combattantes au Mali dans le cadre de la Cedeao. Il l’a dit et répété. Donc, si Laurent Fabius vient au Sénégal dans le but de faire changer le Sénégal de position, ce serait malheureux. Parce que les Sénégalais ne vont accepter que sous pression de la France, ou même des Etats-Unis le Sénégal cède. Ils doivent savoir que le dossier malien est vital pour le Sénégal ; non pas tant au niveau sécuritaire, mais particulièrement du point de vue économique. Le Mali est le premier pays de destination des exportations du Sénégal. Il y exporte entre 16 et 18%. La France est entre 5 à 6 % des exportations du Sénégal ; l’Ue, c’est entre 15 et 16%. Donc, ce qu’on exporte à l’Ue, c’est l’équivalent avec le Mali. Le Mali est un partenaire stratégique pour le Sénégal. Dès que la Cedeao a prévu de faire un embargo contre le Mali le 2 avril, et dès la fin de ce mois, on a senti la descente aux enfers des exportations du Sénégal. En mars, ce que le Sénégal exportait dans le cadre de l’Uemoa orienté au Mali était à 64%, fin avril 60%, fin mai, 52%. Et si l’embargo continue, le Sénégal va perdre sa destination principale d’exportations. Donc, il ne faut pas que cet embargo contre le Mali continue. Et Que la situation du Mali s’empire par l‘intervention militaire de pays qui ne sont pas les pays de front du Mali. Le Sénégal n’a pas de frontière avec le Mali au nord de ce pays, le Nigéria n’a aucune frontière avec le Mali. Donc, je ne vois pas pourquoi ces pays doivent être envoyés pour libérer le nord pendant que les pays du front que sont la Mauritanie, le Niger, l’Algérie sont exclus.
Que faudrait-il faire alors ?
Il faudrait à mon sens que les pays du front avec le Mali constituent un front de libération du nord. Mais venir persuader le Sénégal et le Nigéria pour envoyer là-bas des militaires, c’est encore contribuer à rendre la situation sécuritaire du Mali inextricable. Parce que tous ces pays de front n’accepteront jamais que le Sénégal et le Nigéria aillent au niveau de leurs frontières. Donc, on va créer de faux problèmes. Voilà pourquoi les Usa et la France auront beau développer des arguments, le Sénégal n’a aucun intérêt à participer dans cette dynamique militaire. Il a tout intérêt à dire à la Cedeao de lever l’embargo sur le Mali parce que ça l’étouffe. Et étouffe aussi le Mali pour avoir même les ressources de sa propre libération. Parce que même tout l’argent que les Maliens envoient à leurs parents via western union est bloqué ; c’est le même cas pour l’argent que le Mali a dans les banques de la Cedeao.
Fabius a aussi rendu visite à Y’en a marre. Vous y comprenez quoi ?
Le mouvement Y’en a marre a acquis une notoriété internationale. Ça participe d’une dynamique d’influence que les Etats cherchent sur les forces vives de la nation au Sénégal. Il faudrait juste que les Sénégalais comprennent qu’il est faux de parler de la mort de l’impérialisme. Ce qui se passe au Mali, ce qui s’est passé en Libye montre bien que la France et les Usa ont des intérêts économiques à défendre dans nos pays. Ce n’est pas pour nos beaux yeux qu’ils nous font des largesses à travers la coopération.
Ah bon ?
Tous ceux qui ont analysé ce que l’aide publique au développement amène au Sénégal et même ailleurs, comparé au bénéfice et profit que rapatrient les pays étrangers, France, Usa du Sénégal, c’est sans commune mesure. Au Sénégal, il est calculé en moyenne que de 2000 à 2009, 500 milliards de Fcfa, en termes profits et dividendes, ont été rapatriés. Pendant que l’aide publique au développement n’a jamais dépassé 120 milliards. Mieux, nos expatriés qui envoient au Sénégal entre 400 et 500 milliards par an sont en train d’être expulsés par l’Europe. Donc, il ne faut pas que les gens se focalisent sur l’aide publique au développement qu’on donne, oubliant qu’elle crée pour ces pays-là les conditions d’extirper au maximum nos ressources par le biais du rapatriement des bénéfices et des profits. C’est pour le partage de cette aide que de hauts cadres, dans les Partis politiques, au sein de nos Etats et dans des ONG se sont inféodés aux grandes puissances impérialistes pour porter leurs visées de domination de notre continent qui sont fortement menacées par les pays émergent qui conteste leur hégémonie sur l’économie mondiale. C’est pour cette à partager que ces hauts cherchent à substituer les vocables « impérialisme et spoliation de nos richesses » par « partenaires techniques et financiers, et coopération pour la mise en valeur de nos richesses » !
Que faut-il faire face à cette «menace» ?
Il faut se rendre compte que dans nos pays, nous avons besoin de toutes nos potentialités humaines ; quelles que soient les divergences idéologiques et mêmes de convictions religieuses, nous avons tous besoin d’être ensemble, dans le cadre d’un large rassemblement, pour faire face aux visées pour maintenir et de perpétuer l domination de nos Etats par les Usa, la France et l’Ue. Les pays du Bric sont disposés à financer sans suivre les méthodes de ces derniers. Donc, nous ne sommes dans l’impasse.
xalimasn.com
Fait à Dakar le 30 juillet 2012
Autres articles