Les pannes successives de l’usine de la Sde de Keur Momar Sarr ont privé la capitale nationale d’eau pendant deux semaines. Cette situation inédite, insoutenable, inspire des compatriotes dont certains se laissent aller allègrement à des supputations, à des amalgames et à des conjectures des plus invraisemblables. C’est, notamment, le cas de cette responsable libérale de Rufisque, que des télévisions ont rivalisé d’ardeur à inviter une semaine durant. De l’avis de cet ancien Ministre des Sénégalais de l’Extérieur, nous serions ingrats. Nous regretterions tous son ancien mentor, mais nous gardons de lui rendre l’hommage qu’il mérite. Ce qui ne serait d’ailleurs pas étranger à la situation difficile que nous vivons. Et notre responsable libérale de comparer les 27 années de prison de Nelson Mandela, aux 27 autres d’opposition de Me Abdoulaye Wade. Elle nous invite ensuite à nous comporter comme le peuple sud-africain, qui a rendu un vibrant hommage à son héros, à sa sortie de prison comme lors de son départ du pouvoir. « Askan wi dafa wara sargal Abdoulaye Wade », n’a-t-elle cessé de marteler sur les plateaux des trois télévisions qui l’ont successivement invitée.
Cette dame est quand même d’une audace sans borne ! Oser seulement regarder les Sénégalaises et les Sénégalais les yeux dans les yeux, et comparer le parcours de Nelson Mandela à celui de Njomboor ! Pousser cette audace jusqu’à nous demander avec insistance de rendre hommage à « wax waxeet » ! Nous reprocher même de ne nous être pas acquittés de ce « devoir » ! Quand même !
Ce Me Abdoulaye Wade qu’elle nous vend n’est peut-être pas le même dont nous avons suivi pas à pas le tortueux parcours de 27 ans d’opposition, et la nauséabonde gouvernance de douze longues années ! Il n’est certainement pas le même qui nous a publiquement menti, en nous affirmant les yeux dans les yeux, que la rénovation de la « Pointe de Sangomaar » qu’il réceptionnait alors, n’a pas coûté un seul franc au contribuable sénégalais, et que l’opération a été totalement financée par « des amis qui préfèrent garder l’anonymat » ! Il reconnaîtra plus tard, pressé par un journaliste de l’hebdomadaire « Jeune Afrique L’Intelligent » (n° 2225 du 31 août au 6 septembre 2003), que la rénovation a seulement coûté 17 milliards de francs Cfa, « contrairement aux allégations de Abdou Latif Coulibaly, apparemment fâché avec la vérité ».
La dame de Rufisque a vraiment du toupet, en prenant la très grave responsabilité de comparer un tel homme à Nelson Mandela. Cet individu qui, avec la complicité de son sulfureux conseiller français Pierre Aïm, a détourné sans état d’âme, 15 millions de dollars de Taïwan, initialement destinés à la réalisation de projets sociaux au Sénégal ! Ce même individu responsable du monstrueux montage financier de la construction du monument dit de la Renaissance africaine, au profit de son acolyte Mbackiou Faye ! Ce même individu qui nous a laissé une ardoise de 79 milliards de francs Cfa, coût de l’organisation du fameux Fesman ! Soixante-dix neuf milliards de francs Cfa, qui auraient pu servir à construire plusieurs dizaines de forages, de centres de santé, de collèges, de lycées, de brigades de gendarmerie, de commissariats de police, etc !
Ce président avide de milliards qui, en trois mois (janvier, février, mars 2012), s’est emparé de la dotation annuelle de huit (8) milliards de fonds spéciaux ! Huit mille (8000) millions de francs Cfa en trois mois ! Il est vrai que son successeur, à peine installé, a pris un décret d’avance pour s’octroyer le même montant, pour neuf mois !
Ce seul forfait devrait valoir à l’ancien président prédateur les pires déboires avec la Justice. L’ancien président Sarkozy vient d’être mis en examen, pour « abus de faiblesse » dans l’affaire dite Liliane Bettencourt, l’héritière de l’empire L’oréal. Il pourrait bien être traduit devant le Tribunal correctionnel.
On peut remplir des pages, encore des pages avec les graves forfaits qui ont jalonné l’infecte gouvernance du bailleur de fonds de Serigne Mbacké Ndiaye. Non, nous ne pouvons pas rendre hommage à cet homme-là. Le 25 mars 2012, nous lui avons rendu le seul « hommage » qu’il mérite, en le confinant à son maigre score du premier tour : 35 %. Il devrait d’ailleurs s’estimer heureux de humer encore l’air de la liberté. Le premier pensionnaire de Reubeus après le 25 mars 2012, ce devrait être incontestablement lui. J’avais l’habitude de faire remarquer dans mes contributions et dans mes livres, que « le moins grave des scandales qui ont jalonné son immonde gouvernance, est infiniment plus grave que l’affaire du Watergate, qui a coûté au président Richard Nixon, sa démission forcée en 1974 ».
Il est donc indécent de nous demander de rendre hommage à un tel homme. Il est surtout insoutenable de le comparer à Mandela, Prix Nobel de la Paix, le bâtisseur de la Nation arc-en-ciel, l’homme le plus respecté du monde. Abdoulaye Wade n’est pas Nelson Mandela, Nelson Mandela n’est pas Abdoulaye Wade. Ce dernier, que nous vendent au quotidien la dame de Rufisque et son frère le tonitruant Serigne Mbacké Ndiaye n’a, à part le fait d’être Africain, avocat et ancien président de la République, vraiment rien de commun avec Madiba. Da ñoo melne Yalla ak yaali. Pendant que le pilleur de nos maigres ressources nationales se morfond dans son anonymat total à Versailles, le monde entier suit avec inquiétude et sympathie l’évolution de la maladie de l’ancien célèbre prisonnier de Robben Island.
La responsable libérale de Rufisque et son prolixe frère Serigne Mbacké Ndiaye auront donc beau s’égosiller sur les différents plateaux des télévisions nationales, ils n’arriveront jamais à nous convaincre de rendre hommage à leur bienfaiteur. Au contraire, nous exigerons toujours qu’il nous rende compte, que la justice lui réserve le seul sort qu’il mérite : la prison.
Nous ne comprenons surtout pas l’information véhiculée par la presse et selon laquelle, le président Macky Sall se serait engagé à revaloriser notablement le statut de ses prédécesseurs. En sus de l’amélioration de leurs pensions et primes diverses, il aurait pris en charge les salaires d’une partie de leur personnel – Wade demanderait la prise en charge de ses 17 collaborateurs, dont sa fille chérie qui lui servirait d’assistante. Quand même ! Il y a de quoi s’inquiéter sérieusement si cette information était fondée. Prendre en charge le salaire de Syndiéli Wade, co-manageur, avec Abdoul Aziz Sow, du très budgétivore Fesman ! Ce serait vraiment nous manquer de respect. Nous attendons plutôt de celle-là, qu’elle rende compte de sa gestion catastrophique du Fesman.
Quant à son père, il nous a suffisamment délestés de milliards. Il est sûrement milliardaire, puisqu’il a fabriqué des milliardaires – c’est lui qui l’a avoué publiquement. Son fils, sa fille, son épouse sont certainement milliardaires. Nous ne devrions donc pas nous permettre de lui en rajouter. Nous avons tellement besoin de nos maigres ressources nationales !
Nous faisons montre de la même réserve vis-à-vis de l’engagement qui serait pris en faveur du président Diouf. Nous avons tout donné à cet homme qui devrait d’ailleurs nous renvoyer l’ascenseur, mais qui nous a royalement ignorés pendant notre traversée du désert wadien de douze très longues et pénibles années. Il peut vraiment, lui aussi, se passer de nos maigres petits francs. Ce monsieur est né sous une belle, une très belle étoile. Dans le livre que je lui ai consacré, « Abdou Diouf : 40 ans au cœur de l’État socialiste au Sénégal », 200 pages, L’Harmattan, Paris, avril 2009, j’écrivais notamment ceci (page 17) : « (…) Ce qu’on sait sûrement, c’est qu’Abdou Diouf est bien né sous une belle étoile. Les wolofs diraient que son épouse ne l’a jamais entendu lui donner l’ordre de fermer la porte au moment du coucher. Cela signifie que Diouf, son épouse et leurs enfants ont toujours vécu dans la plus grande sécurité, au point qu’ils n’avaient pas besoin de fermer la porte de leur chambre à aucun moment de la journée : ils étaient gardés jour et nuit. De mauvaises langues ajouteront que M. Diouf n’a jamais payé une facture d’eau, d’électricité ou de téléphone ; qu’il n’a jamais acheté un seul litre de carburant ou une bonbonne de gaz. Il a évolué, sans désemparer, au cœur de l’Etat sénégalais pendant quarante ans. »
Défait le 19 mars 2000, il sera élu, moins d’un an après, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il termine son troisième et dernier mandat de quatre ans. Waaw, du doy nak ?
Je ne croirai donc pas, jusqu’à preuve du contraire, que le président Macky Sall ait pris l’engagement qu’on lui prête. Les présidents Diouf et Wade sont suffisamment nantis pour n’avoir pas besoin de nos maigres petits francs. Cela, le président Sall est bien placé pour le comprendre mieux que nous tous.
Dakar, le 3 octobre 2013
Mody Niang
Cette dame est quand même d’une audace sans borne ! Oser seulement regarder les Sénégalaises et les Sénégalais les yeux dans les yeux, et comparer le parcours de Nelson Mandela à celui de Njomboor ! Pousser cette audace jusqu’à nous demander avec insistance de rendre hommage à « wax waxeet » ! Nous reprocher même de ne nous être pas acquittés de ce « devoir » ! Quand même !
Ce Me Abdoulaye Wade qu’elle nous vend n’est peut-être pas le même dont nous avons suivi pas à pas le tortueux parcours de 27 ans d’opposition, et la nauséabonde gouvernance de douze longues années ! Il n’est certainement pas le même qui nous a publiquement menti, en nous affirmant les yeux dans les yeux, que la rénovation de la « Pointe de Sangomaar » qu’il réceptionnait alors, n’a pas coûté un seul franc au contribuable sénégalais, et que l’opération a été totalement financée par « des amis qui préfèrent garder l’anonymat » ! Il reconnaîtra plus tard, pressé par un journaliste de l’hebdomadaire « Jeune Afrique L’Intelligent » (n° 2225 du 31 août au 6 septembre 2003), que la rénovation a seulement coûté 17 milliards de francs Cfa, « contrairement aux allégations de Abdou Latif Coulibaly, apparemment fâché avec la vérité ».
La dame de Rufisque a vraiment du toupet, en prenant la très grave responsabilité de comparer un tel homme à Nelson Mandela. Cet individu qui, avec la complicité de son sulfureux conseiller français Pierre Aïm, a détourné sans état d’âme, 15 millions de dollars de Taïwan, initialement destinés à la réalisation de projets sociaux au Sénégal ! Ce même individu responsable du monstrueux montage financier de la construction du monument dit de la Renaissance africaine, au profit de son acolyte Mbackiou Faye ! Ce même individu qui nous a laissé une ardoise de 79 milliards de francs Cfa, coût de l’organisation du fameux Fesman ! Soixante-dix neuf milliards de francs Cfa, qui auraient pu servir à construire plusieurs dizaines de forages, de centres de santé, de collèges, de lycées, de brigades de gendarmerie, de commissariats de police, etc !
Ce président avide de milliards qui, en trois mois (janvier, février, mars 2012), s’est emparé de la dotation annuelle de huit (8) milliards de fonds spéciaux ! Huit mille (8000) millions de francs Cfa en trois mois ! Il est vrai que son successeur, à peine installé, a pris un décret d’avance pour s’octroyer le même montant, pour neuf mois !
Ce seul forfait devrait valoir à l’ancien président prédateur les pires déboires avec la Justice. L’ancien président Sarkozy vient d’être mis en examen, pour « abus de faiblesse » dans l’affaire dite Liliane Bettencourt, l’héritière de l’empire L’oréal. Il pourrait bien être traduit devant le Tribunal correctionnel.
On peut remplir des pages, encore des pages avec les graves forfaits qui ont jalonné l’infecte gouvernance du bailleur de fonds de Serigne Mbacké Ndiaye. Non, nous ne pouvons pas rendre hommage à cet homme-là. Le 25 mars 2012, nous lui avons rendu le seul « hommage » qu’il mérite, en le confinant à son maigre score du premier tour : 35 %. Il devrait d’ailleurs s’estimer heureux de humer encore l’air de la liberté. Le premier pensionnaire de Reubeus après le 25 mars 2012, ce devrait être incontestablement lui. J’avais l’habitude de faire remarquer dans mes contributions et dans mes livres, que « le moins grave des scandales qui ont jalonné son immonde gouvernance, est infiniment plus grave que l’affaire du Watergate, qui a coûté au président Richard Nixon, sa démission forcée en 1974 ».
Il est donc indécent de nous demander de rendre hommage à un tel homme. Il est surtout insoutenable de le comparer à Mandela, Prix Nobel de la Paix, le bâtisseur de la Nation arc-en-ciel, l’homme le plus respecté du monde. Abdoulaye Wade n’est pas Nelson Mandela, Nelson Mandela n’est pas Abdoulaye Wade. Ce dernier, que nous vendent au quotidien la dame de Rufisque et son frère le tonitruant Serigne Mbacké Ndiaye n’a, à part le fait d’être Africain, avocat et ancien président de la République, vraiment rien de commun avec Madiba. Da ñoo melne Yalla ak yaali. Pendant que le pilleur de nos maigres ressources nationales se morfond dans son anonymat total à Versailles, le monde entier suit avec inquiétude et sympathie l’évolution de la maladie de l’ancien célèbre prisonnier de Robben Island.
La responsable libérale de Rufisque et son prolixe frère Serigne Mbacké Ndiaye auront donc beau s’égosiller sur les différents plateaux des télévisions nationales, ils n’arriveront jamais à nous convaincre de rendre hommage à leur bienfaiteur. Au contraire, nous exigerons toujours qu’il nous rende compte, que la justice lui réserve le seul sort qu’il mérite : la prison.
Nous ne comprenons surtout pas l’information véhiculée par la presse et selon laquelle, le président Macky Sall se serait engagé à revaloriser notablement le statut de ses prédécesseurs. En sus de l’amélioration de leurs pensions et primes diverses, il aurait pris en charge les salaires d’une partie de leur personnel – Wade demanderait la prise en charge de ses 17 collaborateurs, dont sa fille chérie qui lui servirait d’assistante. Quand même ! Il y a de quoi s’inquiéter sérieusement si cette information était fondée. Prendre en charge le salaire de Syndiéli Wade, co-manageur, avec Abdoul Aziz Sow, du très budgétivore Fesman ! Ce serait vraiment nous manquer de respect. Nous attendons plutôt de celle-là, qu’elle rende compte de sa gestion catastrophique du Fesman.
Quant à son père, il nous a suffisamment délestés de milliards. Il est sûrement milliardaire, puisqu’il a fabriqué des milliardaires – c’est lui qui l’a avoué publiquement. Son fils, sa fille, son épouse sont certainement milliardaires. Nous ne devrions donc pas nous permettre de lui en rajouter. Nous avons tellement besoin de nos maigres ressources nationales !
Nous faisons montre de la même réserve vis-à-vis de l’engagement qui serait pris en faveur du président Diouf. Nous avons tout donné à cet homme qui devrait d’ailleurs nous renvoyer l’ascenseur, mais qui nous a royalement ignorés pendant notre traversée du désert wadien de douze très longues et pénibles années. Il peut vraiment, lui aussi, se passer de nos maigres petits francs. Ce monsieur est né sous une belle, une très belle étoile. Dans le livre que je lui ai consacré, « Abdou Diouf : 40 ans au cœur de l’État socialiste au Sénégal », 200 pages, L’Harmattan, Paris, avril 2009, j’écrivais notamment ceci (page 17) : « (…) Ce qu’on sait sûrement, c’est qu’Abdou Diouf est bien né sous une belle étoile. Les wolofs diraient que son épouse ne l’a jamais entendu lui donner l’ordre de fermer la porte au moment du coucher. Cela signifie que Diouf, son épouse et leurs enfants ont toujours vécu dans la plus grande sécurité, au point qu’ils n’avaient pas besoin de fermer la porte de leur chambre à aucun moment de la journée : ils étaient gardés jour et nuit. De mauvaises langues ajouteront que M. Diouf n’a jamais payé une facture d’eau, d’électricité ou de téléphone ; qu’il n’a jamais acheté un seul litre de carburant ou une bonbonne de gaz. Il a évolué, sans désemparer, au cœur de l’Etat sénégalais pendant quarante ans. »
Défait le 19 mars 2000, il sera élu, moins d’un an après, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il termine son troisième et dernier mandat de quatre ans. Waaw, du doy nak ?
Je ne croirai donc pas, jusqu’à preuve du contraire, que le président Macky Sall ait pris l’engagement qu’on lui prête. Les présidents Diouf et Wade sont suffisamment nantis pour n’avoir pas besoin de nos maigres petits francs. Cela, le président Sall est bien placé pour le comprendre mieux que nous tous.
Dakar, le 3 octobre 2013
Mody Niang
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