Ne devrait-on pas éloigner tous les ‘’Doudou Mambaye’’(1), de toutes les cités religieuses ?

Le 118ème grand Magal : Ne devrait-on pas éloigner tous les ‘’Doudou Mambaye’’(1), de toutes les citées religieuses ?
Il ne suffit pas d’aimer Bamba, il faut l’imiter. (Daw Coow, Direct Info)

Le 118ème grand Magal de Touba, ponctué par la tenue du colloque scientifique, vient de prendre fin.
Ce colloque, avait semble-t-il (la presse n’en a pas beaucoup parlé) pour objectif, d’engager les uns et les autres à préserver l’œuvre du Cheikh Amadou Bamba, de toute altération. Il faut dire que sur ce plan, les politiciens affairistes, les ‘’DOUDOU Mambaye’’(1) des temps modernes, drapés du manteau de talibé font tout pour l’altérer. Si on peut relever des insuffisances au niveau de ce colloque, c’est peut-être de n’avoir pas suffisamment relevé cela. Car, de nos jours, les agissements de nos politiciens ligués aux lobbies affairistes de tout bord, constituent des facteurs de déstabilisation de notre société. Tant leurs comportements politiciens dépassent les bornes. Les cités religieuses sont envahies, submergées par les politiciens qui poussent le bouchon jusqu’à vouloir se mettre à la place du Khalife. Tout le monde se souvient de ce ministre de l’Intérieur avant l’alternance 2012, qui, lors d’un GamouI à Tivaouane a voulu faire dans ’’ l’exégèse’’. Mais mal lui a pris. Car lorsqu’il a ‘’trébuché’’ au cours de son speech, le Khalife lui a rabattu le caquet
Récemment, n’eut été la pondération des disciples de Touba, deux politiciens se réclamant de Bamba, allaient mettre de l’huile au feu, de par leurs déclarations démagogiques.
En effet, au sortir de son audition à la Gendarmerie de Colobane, pour les besoins de l’enquête sur l’enrichissement illicite, l’ancien ministre des affaires étrangères de Wade, Me Madické Niang, pour ne pas le nommer, perché sur son véhicule, a tonné bruyamment pour prononcer le nom du Cheikh Bamba. Dès le lendemain la réplique de Mansour Faye, dont la structure est rattachée à la Présidence de la République, n’a pas tardée. Il a indiqué dans les écrits du Cheikh, on ne trouve, nulle part, où il encourage le vol .Cette polémique politicienne avait-elle sa place dans une affaire pendante devant la justice ? Car, chacun d’eux, voulait montrer qu’il était plus talibé que l’autre. Donc en adoptant cette attitude, ils ont fait en quelque sorte, du ‘’Doudou Mambaye’’ qui cherchait à nuire le Cheikh, à Mayombé.
Il nous semble que le colloque n’a pas insisté sur ce danger que fait courir les politiciens aux communautés religieuses d’une manière générale, en mettant en mal leur stabilité et par ricochet celle des sénégalais. Notre compatriote Abdou Khadre Lo, il ya quelques jours, a montré que certains politiciens, se ruent à Touba, rien que pour y trouver un paratonnerre, en perspective d’une protection. Ou à l’approche d’élections afin d’y obtenir un ‘’Ndiguel’’ (consigne de vote). On peut en déduire que c’est pourquoi les ’’ investissements’’ qu’ils y effectuent auprès de marabouts douteux, de façon ostentatoirement médiatisés (lot de passeports diplomatiques, financement en tout genre), ne sont pas dénués d’arrières pensés politiques. Pour faire plus talibé, certains chefs de parti construisent même une villa secondaire à Touba.
Donc, les gardiens du temple, tous les citoyens qui ont à cœur la stabilité de notre pays devraient tout faire pour rappeler à l’ordre ces politiciens affairistes, s’ils ne les mettent pas hors d’état de nuire. Cheikh Bamba lui-même, nous dit-on, l’a déjà fait en direction de tout le monde : disciples comme proches parents, en ses termes : ‘’Am na noo xamni dina leen sëlbu, am na noo xamni dina leen yëlbu’’ (Pour certains, je les maudirai. Pour d’autres je les laisserai tomber).
Certainement, en ce qui concerne le second groupe, sont visés ceux qui se réclament de lui par ruse et pour arnaquer ses vrais fidèles. A cet effet, on ne peut manquer de penser à ce chef de parti, chef d’orchestre, se disant en même temps marabout.
Compte tenu de tout ceci, il importe que les politiciens restent à leur place et arrêtent leurs ‘’ conférences de presse politiques’’, la distribution des passeports diplomatiques aux jeunes marabouts, et autres financements, ostentatoirement médiatisés, à partir des domiciles des chefs religieux. Personne ne les a sollicités. Nous avons eu à souligner que de par son comportement, Serigne Saliou respectait le principe de la laïcité, plus que les politiciens. Donc qu’ils arrêtent de politiser leurs rapports avec les religieux.
Nous l’avons déjà souligné(2), il y a des intellectuels, des dignitaires religieux et autres jeunes marabouts honnêtes qui s’opposent, par un comportement disciplinaire, aux pratiques de ces politiciens affairistes. Mais ils sont marginalisés par l’activisme débordant de ces derniers, au point que le Khalife leur est presque inaccessible. Nous pouvons en témoigner car entretenant depuis 1957, de bons rapports avec un certain nombre de notables descendants du Cheikh Bamba.

Dakar, le 07 janvier 2013
Ababacar Fall-Barros
Ancien Secrétaire de la Coopérative de Dara Kosso.
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(1) Doudou Mambaye, était un fonctionnaire sénégalais, un collaborateur zélé du colon officiant au Gabon, où il a tout fait pour rendre la vie difficile à Bamba, lorsque ce dernier y était pendant sa déportation. ( Ref, Jisaawa sakoor , bande audio de Serigne Moussa Gueye de Saint-Louis et le livre : ‘’Serin Muusaa Ka, Melokaani Roytéef’’, par Sana Kamara, Truman State Université d’Illinois (Usa). Edit. Papyrus Afrique, Dakar, juillet 2008).
Au regard de sa dimension historique, linguistique et littéraire, nous recommandons aux wolofophones cette œuvre (Jasaawu Sàkkoor) de ce grand poète qu’est Serigne Muusa Ka. Quand à celle relative à la dimension ésotérique, nous n’y aventurons pas. Cependant, lorsque le Cheikh dit : ‘’Bayyi fenn moo gënn jang alxuraan’’(Cesser de mentir est plus bénéfique que de se mettre à réciter le coran. ‘’Bayyi moy, moo gënn dekke jeglu.’’(Cesser de commettre des fautes est plus rentable que demander toujours pardons), nous comprenons.
(2) in. Le populaire n°3347 du 30 sept. 2011