NE TOUCHEZ PAS A NOS "DAARAS"


NE TOUCHEZ PAS A NOS "DAARAS"
Neuf (09) enfants ont péri lors d’un incendie survenu dans la nuit du dimanche 03 mars 2013 dans une école coranique située dans le quartier de la Médina, à Dakar. Nous en sommes tous profondément affectés et présentons nos sincères condoléances aux familles éplorées. Innalillahi Wa Inna Ilayhi Rajiiun ! Qu’Allah Le Tout Miséricordieux, Le Très- Miséricordieux accorde aux parents des jeunes disparus la force nécessaire pour pouvoir en supporter la douleur et leur compense cette perte par le Paradis où ils vivraient éternellement en compagnie de leurs chers petits. Car jamais plus le feu ne touchera ces enfants-martyrs qui nous ont quittés en si bas-âge ; le Paradis ayant été assuré à tout croyant qui meurt accidentellement dans un incendie !

Certes, c’est une tragédie pour la Ummah du vénéré Prophète Muhammad (SAW) et la Nation tout entière. Certes aussi, il faut situer les responsabilités et sévir, le cas échéant, à l’encontre des coupables tout en ne perdant pas de vue cependant, que l’«urbanisation anarchique de la ville de Dakar » n’est pas une cause étrangère dans l’incendie de la Médina. Mais il faut également, somme toute, savoir raison garder. Car à vrai dire, il y a maintes choses reprouvées par l’Islam qui se déroulent au Sénégal et qui, de ce fait, mériteraient plus que la moins prestigieuse des « Daaras », d’être vouées à la « fermeture » et à « l’interdiction » !

En effet, pour les vrais « croyants en paroles et en actes », le plus petit parmi les Enseignants de la Parole sacrée et incréée d’Allah (SWT), autrement dit le maître coranique qui enseigne à un enfant ne serait-ce que la Sourate de l’Ouverture (Al-Fatiha) dont la seule lecture peut suffire pour qu’une prière (As-Salat dont l’accomplissement à son heure prescrite constitue la meilleure œuvre après la foi) soit valide, quels que soient ses défauts, limites et autres insuffisances, est bien meilleur que le plus grand des dispensateurs de mort, à savoir, les fabricants et/ou vendeurs d’alcool, de tabac, les propriétaires ou tenanciers de maisons closes, ainsi que les organisateurs de concours de « miss » de ceci ou de cela, les promoteurs de lutte avec frappe, etc.. Tant il est vrai que « l’aigle peut descendre aussi bas que la poule, mais jamais la poule ne volera aussi haut que l’aigle » ; le Prophète Muhammad (SAW) ayant par ailleurs enseigné que le meilleur parmi nous « est celui qui a appris le Coran et qui l’enseigne ».

Au lieu de s’en prendre à ces « Daaras qui ne répondraient pas aux normes », il faudrait plutôt procéder à une étude plus minutieuse de la question afin de lui trouver la solution la meilleure car plus conforme aux aspirations de l’écrasante majorité de la population sénégalaise. On ne le répétera jamais assez : dans un pays constitué de plus de 95% de Musulmans, l’Enseignement islamique, coranique en particulier, devrait être pris en charge par l’Etat et la société. Plutôt que de se dresser contre eux pour les combattre, il conviendrait de rassembler et organiser les maîtres coraniques dépourvus de moyens pour réfléchir avec eux sur les voies les meilleures pour les aider à exercer convenablement leur profession et, partant, venir à bout de la mendicité des enfants-talibés dans la rue.

Cela supposerait, nécessairement, l’octroi du statut de fonctionnaire ou d’agent de l’Etat aux maîtres coraniques ayant donné la preuve de leur sérieux et de leur aptitude à enseigner l’Islam et l’attribution au moins d’une assistance financière et/ou matérielle conséquente aux autres qui travaillent dans le secteur de façon à permettre à tous d’exercer, dans les meilleures conditions possibles, leurs activités socio-éducatives on ne peut plus importantes voire vitales pour plus de dix millions de Sénégalais qui, que ce soit pour le baptême, le mariage ou l’inhumation d’un proche, ont toujours besoin de l’incontournable Imam.

Encore que, bien organisés, les « Daaras » pourraient parfaitement se révéler de véritables foyers de formation de cadres de haut niveau dans tous les domaines et dont le pays a tant besoin pour sortir du sous-développement. C’est grâce aux enseignements coraniques et aux recommandations de l’Ultime Messager d’Allah Muhammad (SAW) aussi que des savants musulmans avaient pu, avec leurs découvertes fantastiques dans des domaines multiples et variés ( astronomie, algèbre, médecine, chirurgie, pharmacie, métallurgie, etc.), conférer au monde arabo-musulman son apogée, du VIIIème au XIVème siècle et, partant, hisser la Ummah au firmament des communautés scientifiques les plus avancées. Les Musulmans ne se sont laissé rejoindre et même distancer dans ces domaines que lorsqu’ils se sont écartés des ordres du Seigneur et des enseignements de l’Ultime Messager!

Encore une fois, les plus illustres des Sénégalais doivent cette vénération qui leur est vouée aux écoles coraniques qui les ont formés et qu’ils quittaient deux à trois fois par jour pour aller mendier et revenir la sébile pleinement ou partiellement remplie tantôt de céréales crues tantôt de différents mets! Ce, outre le fait que les talibés originaires de localités autres que celles où sont établis leurs lieux d’apprentissage du Saint Coran allaient cultiver tous les jours (saufs les jeudi et vendredi déclarés fériés à l’époque) le champ de leur maîtres coraniques respectifs ; les résidents permanents n’y allant quant à eux que les mercredi appelés aussi « Alarba Ceerno ».

Mais les temps ont changé depuis ; l’eau du ciel n’étant plus régulière et, souvent aussi, Allah (SWT) le Maître des cieux, de la terre, des océans décidant souverainement de rendre la terre moins généreuse, les maîtres coraniques qui, à l’instar de leurs talibés et les géniteurs de ces derniers, vivaient de l’agriculture, émigrent vers les centres urbains pour tenter d’y survivre, avec leurs jeunes disciples, parfois même dans des conditions d’extrême indigence. C’est donc pour dire que la présence massive de maîtres coraniques avec leurs talibés dans les zones urbaines pourrait aussi, quant au fond, être considérée comme un phénomène alimenté par l’exode rural.

Tous les parents aspirent, avec juste raison, à ce que l’éducation islamique de leurs enfants, se déroule dans les meilleures conditions possibles ! A l’instar des enfants de leurs coreligionnaires plus favorisés socialement. Hélas! Ils n’en ont pas les moyens ! L’on peut parier que ce sont les enfants de Musulmans des campagnes (exceptés peut-être ceux dont on dit qu’ils viennent de pays limitrophes) qui migrent vers les centres urbains avec leurs maîtres coraniques (eux-mêmes souvent logés financièrement et matériellement à la même enseigne que ceux qui leur confient leurs progénitures respectives).

Quelle part de ces 40% du budget national qui seraient alloués à l’éducation et dont on nous rebat les oreilles durant toutes ces dernières années est-elle consacrée à l’Enseignement coranique? Au reste, des solutions existent, indépendamment même de ces fameux crédits qui auraient été alloués annuellement à l’éducation amputée de son volet islamique: les sommes d’argent faramineuses dépensées au cours de ces dernières années dans un football qui ne nous a jamais rien rapporté, qui ne nous est d’aucune utilité ici-bas et qui le sera beaucoup moins encore dans l’au-delà, ou ces milliards dépensés dans la construction de Monuments, de Maisons de ceci ou de cela, de Musées et consorts, ou encore une partie seulement des milliards des fonds politiques auraient, assurément, permis de venir à bout de ce phénomène qu’il conviendrait par ailleurs d’intégrer parmi les priorités à satisfaire lors des Conseils ministériels décentralisés.

Rien que les 7 milliards de francs CFA qui auraient été dépensés tout dernièrement pour la construction d’un immeuble pour abriter la Direction générale des Douanes sénégalaises, auraient pu régler la lancinante question de la mendicité des enfants-talibés dans la rue. Pour sûr que nos vaillants soldats de l’économie ne trouveraient rien à y redire. Peut-être même qu’une ponction de 1 000 C FA par trimestre sur la solde de chaque salarié musulman sénégalais aurait été suffisante pour satisfaire les besoins essentiels des quelques maîtres coraniques dont les disciples mendient dans la rue. Il y a fort à parier que les Musulmans sénégalais y souscriraient volontiers. Aussi, urge t-il de convoquer les Etats généraux de l’Enseignement islamique au Sénégal. Car la répression policière et/ou par voie réglementaire ne serait pas la solution. Il faut plutôt instaurer un système qui puisse permettre la construction de « Daaras » fonctionnels dans les localités d’émigration des maîtres coraniques que l’on incrimine et mettre également en place des unités de production pour les y fixer, eux et leurs talibés.

Il ne faut pas s’y méprendre: en dépit de l’adversité, les maîtres coraniques ne renonceront jamais à leur devoir de formateurs et d’éducateurs envers leurs disciples. Tout comme la mendicité des élèves coraniques ne sera pas enrayée tant que l’Enseignement islamique n’aura pas été pris en charge par l’Etat et la société, ce, jusqu'à l’extinction des cieux et de la terre ! Dans un Etat régi par la Loi islamique, les élèves coraniques n’auraient point besoin de mendier, car leurs besoins matériels et ceux de leurs maîtres seraient satisfaits par l’argent provenant de la « Zakat » ou aumône légale. Il a été rapporté que durant les Califats d’Omar ibn Al-Khattab et de son arrière petit-fils Omar ibn Abdel Aziz (qu’Allah les agrée), les besoins matériels des Musulmans étaient entièrement satisfaits au point qu’il était devenu impossible de trouver un nécessiteux à qui remettre sa « Zakat » ! Mais comme même les Musulmans sénégalais ne veulent pas entendre parler d’un Etat islamique, eh bien grand bien leur fasse!

Mamadou Ciré
Email : jamallah2012@yahoo.fr


Lundi 11 Mars 2013
Mamadou Ciré




1.Posté par Orion le 11/03/2013 07:57
Ce que vous faites, c'est remettre en question la laïcité de ce pays, ni plus ni moins. Vous voulez une république islamique? Dites-le clairement.

2.Posté par LASSI le 15/03/2013 19:06
Ces enfants morts dans cet incendie causé par l'inconscience et la bêtise des hommes n'avaient nullement besoin qu'on leur de paradis et d'autres promesses post mortem . Ils avaient droit à une vie décente ; l'amour et la protection de leurs parents ;ils en ont été privés par des adultes irresponsables . Combien de morts , de victimes de pédophiles ; d'accidents , de marginaux vous faut-il encore créer pour vous enfoncer dans la tète définitivement que la mendicité des enfants n'est plus ni moins q'une exploitation sournoise d'enfants désarmés? Est-il décent de se réfugier derrière des arguties pour donner une teinte humaine à cet esclavage des temps modernes?



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