Moustapha Niasse au « perchoir » : L’Assemblée de l’impossible rupture ! (Mohamed Joseph-Henri Sarre)


Moustapha Niasse au « perchoir » : L’Assemblée de l’impossible rupture !  (Mohamed Joseph-Henri Sarre)
73 ans ! C’est l’âge canonique du nouveau Président de l’Assemblée nationale du Sénégal … Un âge de sénateur ! L’âge idéal pour accompagner, à train d’enfer, les réformes institutionnelles, économiques et sociales promises par le nouveau régime et attendues, avec impatience, par un peuple assommé par la chaleur torride du mois de Ramadan, le retour des coupures d’électricité et la cherté des denrées de première nécessité !

73 ans et près de 50 ans de présence aux avant-postes de la politique sénégalaise… Jeune Conseiller au Cabinet du président Léopold Sédar SENGHOR, Ministre des affaires Etrangères d’Abdou DIOUF et éphémère Premier Ministre du premier gouvernement de l’Alternance des espérances déçues d’Abdoulaye WADE. Moustapha NIASSE aura tout connu des ors de la République ! Et des servitudes de l’Opposition…

Il fait partie de l’Histoire politique du Sénégal. Il pourra, difficilement, en incarner l’avenir !

Moustapha NIASSE préside, depuis hier, l’«Assemblée de l’impossible rupture»!

D’abord, parce qu’il est pris au piège de la loi scélérate de la jurisprudence « Macky » ! Cette loi, votée par la précédente Législature, qui a fait passer-pour déloger Macky du Perchoir- le mandat du Président de l’Assemblée Nationale de cinq à un an renouvelable. Une loi, « épée de Damoclès », qui garde Moustapha NIASSE à la merci d’une majorité parlementaire qui n’est pas la sienne mais celle du Président de la République. L’an prochain, à la même période, il devra demander quitus à la plupart des députés du parti présidentiel pour poursuivre son mandat ! Il lui faudra, alors, passer sous les fourches caudines de ses « alliés » d’aujourd’hui ou voir ressurgir la candidature de Moustapha Cissé LO à la présidence de l’Assemblée Nationale… Funeste perspective pour la stabilité de nos institutions !

Ensuite, parce que le premier acte de gestion, donc de communication, posé par la « Nouvelle Assemblée », n’est pas pour rassurer l’opinion publique sénégalaise ! Fâcheux fac-similé des errements d’un passé récent ; l’acquisition de 150 véhicules « 4x4 » au prix unitaire de 45 millions de CFA pour des députés dont les mandants manquent de tout ! Les hôpitaux restent surchargés de toute la misère crasse du monde. La faim, selon les organismes internationaux, continuera, encore longtemps, à donner d’affreuses crampes d’estomac à bien des Sénégalais de l’ «Hinterland» ! L’Ecole, après être passée très près de l’«année blanche», fait le désastreux bilan d’une année scolaire au quantum horaire insuffisant ! Et nos Elus d’entamer l’An I de la « Bamboula Nationale » !

Enfin, Moustapha NIASSE est à la tête de l’«Assemblée de l’impossible rupture » parce que son opposition parlementaire sera la plus sclérosée de l’Histoire politique du Sénégal ! Sevrés de débats d’idées, dans un Parti Démocratique Sénégalais où ils ne se voyaient que comme des « variables » insignifiantes de l’omnisciente « Constante » Wade, les membres du groupe parlementaire libéral auront fort à faire, au quotidien, dans le débat démocratique ! Submergés par le nombre, ils ne pourront compter, pour se faire entendre, que sur la qualité de leurs interventions et la crédibilité de leur posture de «défenseurs du peuple» !

Nous avons un a priori positif sur la qualité du discours : ils ont, tous, une grande expérience gouvernementale ! Soyons un peu plus sceptiques quant à leur crédibilité de «défenseur des intérêts des sénégalais» ! Beaucoup d’entre eux possèdent un parc automobile et des biens immobiliers valant plusieurs milliards… Certains sont même cités dans les dossiers d’enrichissement illicite. Il n’y en a pas un sur qui ne pèse la suspicion de n’avoir cherché un mandat de député que pour bénéficier de l’«immunité parlementaire» ! Gageons que l’obligation de faire «profil bas» les astreindra, durant cinq ans, à ne guère provoquer l’ire du pouvoir apériste !

Cette Assemblée Nationale est celle de l’«impossible rupture» !

Rien de différent, ne nous a été donné à voir, de ce qui faisait dans la dernière Législature ! Les travées de l’auguste Assemblée envahies par les familles des nouveaux impétrants. Les applaudissements partisans au nouveau président agitant le mouchoir blanc de l’«Immaculée Componction». La répartition des strapontins selon les intérêts politiques du moment. Le long comptage, à la main, des votes par une cohorte d’huissiers sans élégance ni solennité. L’élection, au poste juteux et convoité de Questeur, du frère du principal argentier des périodes sombres de la dissidence du Président de la République...

Et, surtout, cette extraordinaire pagaille qui n’honore guère l’une des plus vieilles démocraties du Continent !

Rien qui n’annonce la «Nouvelle République» ; humble, juste et travailleuse qu’attendent les Sénégalais ! Rien sur l’historique séquence politique du 23 juin 2011 qui a eu pour théâtre le parvis de l’Assemblée Nationale ! Rien sur les morts héroïques des manifestations qui ont précédé la chute du régime libéral ! Rien, non plus, sur le rôle sacré des députés de ce qui devrait être la « Législature de la Renaissance » ! Aucune exhortation, aux élus de la Nouvelle Législature, à ériger, dans leurs circonscriptions, l’indispensable permanence permettant de formaliser l’«écoute incessante» essentielle à la prise en charge des besoins des populations ! Rien sur l’émergence de rapports nouveaux avec l’Exécutif qui fassent participer, encore plus, chacun de nos concitoyens, à travers son représentant à l’Assemblée Nationale, à la conduite des affaires de la Cité ! Rien sur la « moralisation de la vie politique », par un contrôle accru, par l’Assemblée Nationale, de l’action du Gouvernement et des budgets des Ministères et Directions nationales !

Rien qui présage de l’«Assemblée de rupture » qui devrait accompagner le Président Macky SALL sur le «Chemin de la Prospérité» [« Yoonou Yookouté »] ! Cette prospérité pour laquelle nous l’avons élu et qui nourrit notre espérance en des lendemains qui chantent l’émergence économique du « pays des Goorgoorlous »* !

Nous ne perdons pas espoir ! Il est trop tôt pour le faire…

Mais des rictus de désarroi commencent à marquer les visages décharnés de bien de nos compatriotes ! Ils le sentent plus qu’ils n’en ont la certitude : cette Assemblée est celle de l’impossible rupture…

Son nouveau président, Moustapha NIASSE, en est fort conscient !

Il en pleure à chaudes larmes !
Mardi 31 Juillet 2012
Mohamed Joseph-Henri Sarre




1.Posté par kolsen le 31/07/2012 16:38
Mais nous aurons pas de troubadour comme Doudou wade , ni de loi EZZAN , ni de députés qui ont voulu voter le 23 juin les 25% qui aller faire passer wade .
En clair la famille de voleur n'est plus là (Wade, karim Sindiély, Vivianne)

2.Posté par momo le 31/07/2012 17:31
Felicitations Mr Sarr. Merci de sonner l'alarme. je crains le pire avec ce nouveau régime.

Pauvre de nous. On a pas encore les dirigeants que l'on souhaite.

3.Posté par souleymane le 31/07/2012 17:53
C'est trop tôt de parler d'impossible rupture pour une assemblée qui vient à peine d'être élue.
Niass tous les sénégalais le savent est un vrai homme d'Etat qui à n'en pas douter serait impulser un dynamisme nouveau à cette auguste assemblée. Mais Mr Sarre vous oubliez que votre leader au moment de prendre le pouvoir avait le même âge que celui de niass aujourd'hui et vous avez fait des pieds et des mains pour le maintenir encore au pouvoir mais en vain. Laissons Niass et sa bande dérouler leur programme. C'est vrai que 1an semble peu mais ils vont y remédier en ramenant le mandat à 5ans. De grâce faisons des critiques positives et constructives c'est ce dont nous avons besoin pour redresser la barre.

4.Posté par Carences, Rupture et Ideaux. le 31/07/2012 19:23
Le journalisme cède de plus en le pas à une industrie de la propagande dont l'ignorance et la mauvaise foi entretiennent hélas la prospérité. Voici quelques exemples qui battent en brèche votre si "brillante" démonstration et établissent vos thèses comme autant de carences. Devant l'impossibilité de renvoyer à l'école tous les prétendants littérateurs s'initier à l'art fin de la dissertation, puissé-je souhaiter que la XII eme législature prenne conscience de ce que la médiocrité du débat doit à la crise de l'Education Nationale. 
Le Tigre Clemenceau ( né en 1841) rappelé en 1917 à l'âge de 76 ans pour remporter la 1ère GM
Churchill (1874) PM de 77 ans a 78 ans révolus après avoir remporté la 2e GM lors de son premier passage entre 66 ans et 71 ans ( 1940/1945)
Reagan(1911) Pdt de 70 a 78 ans vainqueur aussi de la 3 eme GM ( la Guerre Froide)
Mandela (1918) Pdt de 76 ans a 81 ans.
John McCain né en 1936 précédent challenger d'Obama et vétéran du viet-Nam.
Enfin l'highlander Abdoulaye Wade dont Dieu seul connait l'âge et dont ce site et son prioritaires ont été les préposés à la propagande pour un 3eme mandat consécutif. Mouhamed votre nom est en soi une vertu soyez-en digne. Élevons le débat au-delà des rancoeurs, au-delà des questions de personnes, et pensons le Sénégal, notre Sénégal,mieux, pratiquons le Sénégal, notre Sénégal, dans l'honneur et le respect de toutes ses diversités (religieuses, ethniques, politiques, philosophiques). C'est la seule rupture à la hauteur de nos ideaux.

5.Posté par khassoum le 31/07/2012 20:33
Bien dit, une très belle contribution, merci Mr sarr.

6.Posté par Alcatraz le 31/07/2012 21:45
Sûrement un wadiste aigri. Déjà ne pas voir ce léche cul d iba der et ce chien de doudou wade est une rupture énorme. Niasse est le plus méritant à ce poste. L expérience et l honnêteté pour calmer la fougue de barthélemy. Macky on est avec toi..

7.Posté par pierre le 01/08/2012 00:02
sans Moustapha Niasse ....Abdou Diouf et sa clique aurait ruiner ce pays ....sans Moustapha Niasse ..... wade et sa clique aurait installer une dictature et une chute aux enfers pour les senegalais .....sans Moustapha Niasse et son expérience de la gestion des pays en conflit , ce pays serait déja en guerre ....

NIASSE aurait pu faire valoir son droit a etre deuxieme au second tour derriere Macky vu que la constitution ne permettait pas a wade de se presenter pour un 3em mandat ....

n'importe qui aurait sauter sur l'occasion mais Niasse pour éviter des morts inutile et que le pays ne s'enfonce encore plus dans l'instabilité a préféré jouer la carte du respect de la constitution pour imprégner les senegalais dans le respect des régles démocratiques et leur montrer que c'est le peuple d'abord et soi meme ensuite et non soi meme et le peuple ensuite

voila la différence entre Niasse et les autres

ce que les gens oublie c'est que Macky a été choisi dans un context bien particulier dans une élection qui ressemblait a tout sauf a une élection .....vu que certains se battait a Dakar au risque de leur vie tandis que les autres battaient campagne .....

Niasse a besoin de Macky pour sa jeunesse et Macky a besoin de Niasse pour son expérience

gérer un pays sa ne s'apprend pas à l'école ou dans un gouvernement en 10 ans


pierrebahsa@live.fr



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