Ce qu’ont dit les masques de Mahou aux Présidents Modibo et IBK
Au village de Mahou, une bourgade située dans le cercle de Koutiala, réputée pour ses masques sacrés, le Président Ibrahima Boubacar Keita, en campagne électorale lors de ces élections 2013, n’a pu retenir ses larmes, quand les populations l’ont accueilli avec les masques du village, en ajoutant que c’est la deuxième sortie desdits masques pour honorer un homme public de cette envergure. Le premier, selon les habitants, fut le président Modibo Keïta et Ibrahim Boubacar Keïta est le second. Ce dernier peut être assuré, il est déjà élu Président. Les masques de Mahou ne sortent pas pour saluer n’importe qui, lui a-t-on signifié. Mieux, au village de Kangaba, les siens lui ont affirmé qu’il est sur les traces de ses ancêtres, notamment Soundiata Keïta, et à ce titre, il a la mission historique de sauver le Mali avec la promesse ferme qu’il sera à Koulouba.
(re)Bâtir une Nation, (re)Construire un Etat
Pour le Président Modibo Keita, le défi à partir du 22 Septembre 1960 fut de bâtir une Nation, la Nation malienne, sur un double passif (les séquelles du colonialisme et les ficelles du néocolonialisme) et sur un espoir (la Fédération du Soudan), très tôt brisé par Charles de Gaule et Léopold Sédar Senghor. Pour le Président Ibrahima Boubacar Keita, le défi sera de (re)construire l’Etat malien. Sous le Mali de 1960 à 1968 sous le Président Modibo Keita, les enjeux nationaux et mondiaux étaient manœuvrés, nourris et entretenus par la guerre froide où l’opposition capitalisme/socialisme était à la fois, le régulateur des relations internationales et le moteur des dysfonctionnements et de la conflictualité sociopolitique à l’intérieur des États. Sous le Président Ibrahima Boubacar Keita, les enjeux sont multipolaires où la globalisation de l’économie et la mondialisation des capitaux, marquées par un morcellement et une totalité du monde, exige une double présence (ici et là bas) et une compétition-coopération de tous les instants. Le tout dans un reclassement géostratégique international sans précédent pour l’Afrique, devenue la nouvelle destination et direction de l’économie mondialisée.
Au temps du Président Modibo Keita, les enjeux nationaux et géostratégiques pour le Mali étaient politiques et culturelles. Au temps du Président Ibrahima Boubacar Keita, les enjeux nationaux et géostratégiques pour le ‘’Mali d’abord’’ sont économiques et des enjeux de gouvernance publique.
Même dans le contexte de guerre froide, la conflictualité idéologique n’avait pas empêché au Président Modibo Keita, de mettre le Mali sous la voie d’une économie socialisante. Dans ce contexte d’économie ouverte, le Président Ibrahima Boubacar Keita a plus que jamais des atouts en main, de par les importantes dotations factorielles (ressources minières, tourisme, eau) que regorge le Mali.
Ibrahima Boubacar Keita, continuateur de l’œuvre de Modibo Keita
Le défi du Président Modibo Keita de bâtir la Nation malienne fut un défi éminemment Politique qu’il a eu à faire face en s’appuyant sur l’Economie (socialisante) pour tisser et nourrir des liens entre les Maliennes et Maliennes, pour l’inscrire sur la voie du progrès économique et social. Le défi du Président Ibrahima Boubacar Keita sera un défi éminemment Economique qu’il va falloir construire et gagner sur des ressorts et bases éminemment Politiques (Gouvernance publique), pour restaurer l'autorité de l'Etat, réaliser l'Etat de droit et relever et réconcilier un pays meurtri et divisé par 18 mois de crise politico-militaire. Entre les Présidents Modibo Keita et Ibrahima Boubacar Keita, c’est comme si l’héritage s’inscrit dans une dialectique des sens contraires. Si le Président Modibo Keita avait déclenché sa ‘’révolution active’’ pour neutraliser ‘’les ennemis de l’intérieur’’ qui avaient saboté son projet économique (Franc malien en 1962, économie socialiste) et politique (Progressiste et Panafricaniste), le Président Ibrahima Boubacar Keita pourrait déclencher quant à lui, une véritable ‘’révolution pacifique’’ pour réconcilier la partie Nord du Mali à sa partie Sud, qui à y regarder de plus près, s’était déjà rebellée dans les années 60, en réclamant d'abord l’indépendance avant de la transiger en une autonomie (la région Azawad. Une rébellion qui fut durement réprimée par le Président Modibo Keita. Monsieur le Président Ibrahima Boubacar Keita, le Mali risque de tomber dans un profond piège (Touaregisation de la crise) en déroulant une politique de régime spécial (Ministère chargé du Développement du Nord) pour le Nord Mali (Kidal, Tombouctou, Gao) qui à y regarder de plus près, n’est pas seulement habité par des Touaregs, mais aussi par des Songhaïs, par des Peuls, par des Bozos, par des Barbiches. Sur ce sujet Monsieur le Président IBK, demandez conseil au Président Abdoulaye Wade du Sénégal, il vous dira combien il a regretté et a été déçu et souffert des résultats de son programme ‘’Spécial Casamance’’.
Du Nord au Sud et non le Nord et le Sud
Monsieur le Président, ne tombez pas dans le piège stratégico-politique qui voudrait faire de la crise au Nord Mali, une crise de la question Touareg. Monsieur le Président, la crise au Nord n’est pas identitaire (même si on la présente ainsi) mais nationale. Ses racines ne sont pas politiques mais économiques. Monsieur le Président de la République, est ce que la création de deux Agences Autonomes de Développement (pour le Nord et pour le Sud) en charge de faire de ces deux régions, des Pôles de croissance et de compétitivité sur la base des dotations factorielles pour chaque région, n’aurait pas permis de donner une réponse économique à une question politique, plutôt que d’ériger un Ministère de plein exercice pour le seul Nord Mali? En érigeant un Ministère dédié rien que pour le Nord Mali, Monsieur le Président, cette option politique risque de cristalliser des passions, de raviver des tensions, d’aiguiser des appétits et d’alimenter des surenchères, dans le long terme. Dans un contexte où tous travaillent autour du concept ‘’le Mali un et indivisible’’, ‘’l’intégrité territoriale et l’Unité nationale’’. Car, Ségou, Kayes, Mopti, ne sont pas mieux lotis que Gao, Tombouctou et Kidal, en termes d’infrastructures structurantes et de développement intégré. D’où l’intérêt de voir la question de la crise politico-militaire, sous toute sa transversalité (nationale plus que régionale).
Panifricaniste et socialiste
Militant panafricaniste, Modibo Keita fut une figure de proue de l'Afrique des années 60. Depuis son retour au bercail dans les années 90, le Président Ibrahima Boubacar Keita est devenu un dinosaure de la vie politique malienne et a été de tous les combats démocratiques depuis la conférence de la Baule en 1989. Père de l’indépendance du Mali, le Président Modibo Keita a imprégné de façon indélébile, les mentalités collectives de ses compatriotes maliens et africains. Le Président Ibrahima Boubacar Keita, depuis les années 2000, cristallise autour de sa personne, l’espoir, l’alternative, le progrès et le changement de tout un Peuple, après avoir démontré à travers ses multiples charges publique d’homme d’Etat (ancien ministre des Affaires étrangères, ancien Premier ministre, ancien Président de l’Assemblée nationale malienne), qu’on entre en Politique pour servir l’Etat, sévir et être au service de ses concitoyennes et concitoyens, mais non pour se servir de l’Etat ni pour s'asservir. Quand naquit Modibo Keita le 4 Juin 1915 dans le quartier de Coura à Bamako, il ne naît pas dans un pays, le Mali, mais dans un territoire qui regroupait quatre Etats: le Sénégal, le Mali (appelé Soudan à l'époque), la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et le Niger. Cela a sans aucun doute une influence sur le Président Modibo Keïta qui sera un panafricaniste convaincu et militant, et a œuvré toute sa vie durant, pour l’Unité africaine (Fédération du Mali avec le Sénégal d’abord et ensuite Union des États de l'Afrique de l'Ouest avec la Guinée de Sékou Touré et le Ghana de Kwame Nkrumah). Son combat n’aura pas été vain, au regard de la prestation de serment du Président Ibrahima Boubacar Keita qui a vu le Mali réunir en même temps, sur le même lieu et sous le même rapport, une bonne palette de hauts dirigeants africains (16 Chefs d’Etat et 1 Roi). Le rêve du Président Modibo Keita, panafricaniste et socialiste, le Président Ibrahima Boubacar Keita, membre de l’international socialiste, l’aura réalisé: l’unité des cœurs et des esprits à défaut de la fédération des Etats. Et sa tournée africaine effectuée bien avant sa prise officielle de fonction, renseigne pour beaucoup, de la fibre panafricaine qui anime le Président Ibrahima Boubacar Keita.
Ibrahima Boubacar Keita, l’héritier de Soundiata
Djibril Tamsir Niane nous explique dans son livre ‘’Soundjata où l’épopée mandingue’’, que quand Soumaoro Kanté, roi du Sosso, attaqua le royaume du Manding et que le roi Dankaran Toumani (frère consanguin à Soundiata), craignant pour sa vie, finit par fuir vers Kissidougou (en actuelle Guinée), le roi du Sosso Soumaoro Kanté massacra onze des fils de Naré Maghann Konaté (défunt roi du Manding, père de Danakaran et de Soundiata), sauf Soundiata, qui entre temps s’est exilé. Pour recouvrer leur royaume, les maîtres de la parole racontent que les habitants du Manding allèrent chercher Soundiata dans son exil et lui demandèrent de prendre son héritage, soit «Kien» (héritage) et «Ta» (prendre), qui est devenu «Kienta» (prends ton héritage) et par la suite «Keïta». Ce que fit Soudiata, qui allait rassembler les armées de différents petits royaumes en lutte contre le Sosso et réussit à vaincre l’armée de Soumaoro Kanté en 1235 à la bataille de Kirina, qui finit par disparaitre dans une montagne à Koulikoro.
L’écrasante victoire du Président Ibrahima Keita (77,61%) à la dernière élection présidentielle malienne, est-elle un signe du «Kienta» fait par le Mali à l’homme que l’on surnomme ’Kankelitigui" (l'homme qui n'a qu'une parole en langue bambara)? Le Mali peut tanguer mais ne chavira jamais. Parce que le ‘’Mali d’abord’’, est éternel.
Mohamadou SY ‘’Siré’’ /siresy@gmail.com
CEO ‘’Epsilone Consulting’’, stratégie & management
Casablanca, Maroc
Au village de Mahou, une bourgade située dans le cercle de Koutiala, réputée pour ses masques sacrés, le Président Ibrahima Boubacar Keita, en campagne électorale lors de ces élections 2013, n’a pu retenir ses larmes, quand les populations l’ont accueilli avec les masques du village, en ajoutant que c’est la deuxième sortie desdits masques pour honorer un homme public de cette envergure. Le premier, selon les habitants, fut le président Modibo Keïta et Ibrahim Boubacar Keïta est le second. Ce dernier peut être assuré, il est déjà élu Président. Les masques de Mahou ne sortent pas pour saluer n’importe qui, lui a-t-on signifié. Mieux, au village de Kangaba, les siens lui ont affirmé qu’il est sur les traces de ses ancêtres, notamment Soundiata Keïta, et à ce titre, il a la mission historique de sauver le Mali avec la promesse ferme qu’il sera à Koulouba.
(re)Bâtir une Nation, (re)Construire un Etat
Pour le Président Modibo Keita, le défi à partir du 22 Septembre 1960 fut de bâtir une Nation, la Nation malienne, sur un double passif (les séquelles du colonialisme et les ficelles du néocolonialisme) et sur un espoir (la Fédération du Soudan), très tôt brisé par Charles de Gaule et Léopold Sédar Senghor. Pour le Président Ibrahima Boubacar Keita, le défi sera de (re)construire l’Etat malien. Sous le Mali de 1960 à 1968 sous le Président Modibo Keita, les enjeux nationaux et mondiaux étaient manœuvrés, nourris et entretenus par la guerre froide où l’opposition capitalisme/socialisme était à la fois, le régulateur des relations internationales et le moteur des dysfonctionnements et de la conflictualité sociopolitique à l’intérieur des États. Sous le Président Ibrahima Boubacar Keita, les enjeux sont multipolaires où la globalisation de l’économie et la mondialisation des capitaux, marquées par un morcellement et une totalité du monde, exige une double présence (ici et là bas) et une compétition-coopération de tous les instants. Le tout dans un reclassement géostratégique international sans précédent pour l’Afrique, devenue la nouvelle destination et direction de l’économie mondialisée.
Au temps du Président Modibo Keita, les enjeux nationaux et géostratégiques pour le Mali étaient politiques et culturelles. Au temps du Président Ibrahima Boubacar Keita, les enjeux nationaux et géostratégiques pour le ‘’Mali d’abord’’ sont économiques et des enjeux de gouvernance publique.
Même dans le contexte de guerre froide, la conflictualité idéologique n’avait pas empêché au Président Modibo Keita, de mettre le Mali sous la voie d’une économie socialisante. Dans ce contexte d’économie ouverte, le Président Ibrahima Boubacar Keita a plus que jamais des atouts en main, de par les importantes dotations factorielles (ressources minières, tourisme, eau) que regorge le Mali.
Ibrahima Boubacar Keita, continuateur de l’œuvre de Modibo Keita
Le défi du Président Modibo Keita de bâtir la Nation malienne fut un défi éminemment Politique qu’il a eu à faire face en s’appuyant sur l’Economie (socialisante) pour tisser et nourrir des liens entre les Maliennes et Maliennes, pour l’inscrire sur la voie du progrès économique et social. Le défi du Président Ibrahima Boubacar Keita sera un défi éminemment Economique qu’il va falloir construire et gagner sur des ressorts et bases éminemment Politiques (Gouvernance publique), pour restaurer l'autorité de l'Etat, réaliser l'Etat de droit et relever et réconcilier un pays meurtri et divisé par 18 mois de crise politico-militaire. Entre les Présidents Modibo Keita et Ibrahima Boubacar Keita, c’est comme si l’héritage s’inscrit dans une dialectique des sens contraires. Si le Président Modibo Keita avait déclenché sa ‘’révolution active’’ pour neutraliser ‘’les ennemis de l’intérieur’’ qui avaient saboté son projet économique (Franc malien en 1962, économie socialiste) et politique (Progressiste et Panafricaniste), le Président Ibrahima Boubacar Keita pourrait déclencher quant à lui, une véritable ‘’révolution pacifique’’ pour réconcilier la partie Nord du Mali à sa partie Sud, qui à y regarder de plus près, s’était déjà rebellée dans les années 60, en réclamant d'abord l’indépendance avant de la transiger en une autonomie (la région Azawad. Une rébellion qui fut durement réprimée par le Président Modibo Keita. Monsieur le Président Ibrahima Boubacar Keita, le Mali risque de tomber dans un profond piège (Touaregisation de la crise) en déroulant une politique de régime spécial (Ministère chargé du Développement du Nord) pour le Nord Mali (Kidal, Tombouctou, Gao) qui à y regarder de plus près, n’est pas seulement habité par des Touaregs, mais aussi par des Songhaïs, par des Peuls, par des Bozos, par des Barbiches. Sur ce sujet Monsieur le Président IBK, demandez conseil au Président Abdoulaye Wade du Sénégal, il vous dira combien il a regretté et a été déçu et souffert des résultats de son programme ‘’Spécial Casamance’’.
Du Nord au Sud et non le Nord et le Sud
Monsieur le Président, ne tombez pas dans le piège stratégico-politique qui voudrait faire de la crise au Nord Mali, une crise de la question Touareg. Monsieur le Président, la crise au Nord n’est pas identitaire (même si on la présente ainsi) mais nationale. Ses racines ne sont pas politiques mais économiques. Monsieur le Président de la République, est ce que la création de deux Agences Autonomes de Développement (pour le Nord et pour le Sud) en charge de faire de ces deux régions, des Pôles de croissance et de compétitivité sur la base des dotations factorielles pour chaque région, n’aurait pas permis de donner une réponse économique à une question politique, plutôt que d’ériger un Ministère de plein exercice pour le seul Nord Mali? En érigeant un Ministère dédié rien que pour le Nord Mali, Monsieur le Président, cette option politique risque de cristalliser des passions, de raviver des tensions, d’aiguiser des appétits et d’alimenter des surenchères, dans le long terme. Dans un contexte où tous travaillent autour du concept ‘’le Mali un et indivisible’’, ‘’l’intégrité territoriale et l’Unité nationale’’. Car, Ségou, Kayes, Mopti, ne sont pas mieux lotis que Gao, Tombouctou et Kidal, en termes d’infrastructures structurantes et de développement intégré. D’où l’intérêt de voir la question de la crise politico-militaire, sous toute sa transversalité (nationale plus que régionale).
Panifricaniste et socialiste
Militant panafricaniste, Modibo Keita fut une figure de proue de l'Afrique des années 60. Depuis son retour au bercail dans les années 90, le Président Ibrahima Boubacar Keita est devenu un dinosaure de la vie politique malienne et a été de tous les combats démocratiques depuis la conférence de la Baule en 1989. Père de l’indépendance du Mali, le Président Modibo Keita a imprégné de façon indélébile, les mentalités collectives de ses compatriotes maliens et africains. Le Président Ibrahima Boubacar Keita, depuis les années 2000, cristallise autour de sa personne, l’espoir, l’alternative, le progrès et le changement de tout un Peuple, après avoir démontré à travers ses multiples charges publique d’homme d’Etat (ancien ministre des Affaires étrangères, ancien Premier ministre, ancien Président de l’Assemblée nationale malienne), qu’on entre en Politique pour servir l’Etat, sévir et être au service de ses concitoyennes et concitoyens, mais non pour se servir de l’Etat ni pour s'asservir. Quand naquit Modibo Keita le 4 Juin 1915 dans le quartier de Coura à Bamako, il ne naît pas dans un pays, le Mali, mais dans un territoire qui regroupait quatre Etats: le Sénégal, le Mali (appelé Soudan à l'époque), la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et le Niger. Cela a sans aucun doute une influence sur le Président Modibo Keïta qui sera un panafricaniste convaincu et militant, et a œuvré toute sa vie durant, pour l’Unité africaine (Fédération du Mali avec le Sénégal d’abord et ensuite Union des États de l'Afrique de l'Ouest avec la Guinée de Sékou Touré et le Ghana de Kwame Nkrumah). Son combat n’aura pas été vain, au regard de la prestation de serment du Président Ibrahima Boubacar Keita qui a vu le Mali réunir en même temps, sur le même lieu et sous le même rapport, une bonne palette de hauts dirigeants africains (16 Chefs d’Etat et 1 Roi). Le rêve du Président Modibo Keita, panafricaniste et socialiste, le Président Ibrahima Boubacar Keita, membre de l’international socialiste, l’aura réalisé: l’unité des cœurs et des esprits à défaut de la fédération des Etats. Et sa tournée africaine effectuée bien avant sa prise officielle de fonction, renseigne pour beaucoup, de la fibre panafricaine qui anime le Président Ibrahima Boubacar Keita.
Ibrahima Boubacar Keita, l’héritier de Soundiata
Djibril Tamsir Niane nous explique dans son livre ‘’Soundjata où l’épopée mandingue’’, que quand Soumaoro Kanté, roi du Sosso, attaqua le royaume du Manding et que le roi Dankaran Toumani (frère consanguin à Soundiata), craignant pour sa vie, finit par fuir vers Kissidougou (en actuelle Guinée), le roi du Sosso Soumaoro Kanté massacra onze des fils de Naré Maghann Konaté (défunt roi du Manding, père de Danakaran et de Soundiata), sauf Soundiata, qui entre temps s’est exilé. Pour recouvrer leur royaume, les maîtres de la parole racontent que les habitants du Manding allèrent chercher Soundiata dans son exil et lui demandèrent de prendre son héritage, soit «Kien» (héritage) et «Ta» (prendre), qui est devenu «Kienta» (prends ton héritage) et par la suite «Keïta». Ce que fit Soudiata, qui allait rassembler les armées de différents petits royaumes en lutte contre le Sosso et réussit à vaincre l’armée de Soumaoro Kanté en 1235 à la bataille de Kirina, qui finit par disparaitre dans une montagne à Koulikoro.
L’écrasante victoire du Président Ibrahima Keita (77,61%) à la dernière élection présidentielle malienne, est-elle un signe du «Kienta» fait par le Mali à l’homme que l’on surnomme ’Kankelitigui" (l'homme qui n'a qu'une parole en langue bambara)? Le Mali peut tanguer mais ne chavira jamais. Parce que le ‘’Mali d’abord’’, est éternel.
Mohamadou SY ‘’Siré’’ /siresy@gmail.com
CEO ‘’Epsilone Consulting’’, stratégie & management
Casablanca, Maroc
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