Les politiques publiques ainsi que la perception de celles-ci dans le quotidien des sénégalais sont ce qui reste quand tous les discours de campagne se taisent.
L’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall a rassuré. C’est souvent le cas au début de toute alternance, mais les vieilles habitudes ont vite rattrapé le nouveau locataire du Palais de la République : les marchés de gré à gré sont devenus monnaies courantes ainsi que les nominations de complaisance. Ce dernier point n’incite malheureusement pas à l’optimisme.
Lorsque la transparence aura été consolidée, la poursuite répressive des corrompus et de leurs complices auront aura démarré – notamment dans les affaires Sudatel, des fonds Taiwanais, les concessions minières, les fonds politiques, les chantiers de Thiès, les licences de pêche – , de même lorsqu’une véritable politique de lutte contre le gaspillage ( Conseil Économique et Social : une chambre destinée à fabriquer 120 prébendiers qui n’ont d’utilité que pour eux-mêmes) aura été mise en œuvre , et quand des solutions durables aux problèmes d’emploi, d’électricité, d’inondation, d’éducation, de santé, d’agriculture et à de la crise Casamançaise auront été apportées, le président pourrait alors bomber le torse pour avoir combattu et obtenu les résultats souhaités.
Pourquoi 50 ans après l’indépendance, nous en sommes encore à la recherche d’un modèle économique compatible avec nos réalités sociales et économiques ?
Une nécessité impérieuse de poser les prémices d’une bonne gouvernance s’impose dès à présent.
Il y a lieu de se demander pourquoi les réponses politiques et institutionnelles se sont avérées, jusqu’à présent, impuissantes dans l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais.
Face à l’incertitude du modèle économique qui nous est proposé depuis des années, qui consiste à jouer le jeu de la corruption à marche forcée de notre pays quoiqu’il en coûte aux Sénégalais, il ne faut pas que les hommes politiques s’étonnent de la souffrance et de la misère de l’immense majorité des Sénégalais.
L’ensemble des mesures de relance de l’économie est nettement insuffisant pour générer de la croissance à la hauteur des possibilités du pays. Le développement économique ne sera pas réalisable si la confiance n’est pas favorisée par une transparence à tous les niveaux dans un cadre juridique et politique sécurisé pour encourager les investisseurs.
En effet, la régression sociale que nous sommes en train de vivre est la plus grave que notre pays ait connu depuis les indépendances. Elle n’est pas le fruit d’une fatalité à laquelle il faut se soumettre, mais la conséquence directe de la politique qui a été choisie par les gouvernements successifs.
Ajoutée à cela, une insécurité énergétique rend l’économie sénégalaise vulnérable et met en danger la compétitivité de nos entreprises.
Le développement passe par la fluidité des moyens de communication entre les acteurs économiques, notamment dans la maîtrise des nouvelles techniques de l’information, Or, la fourniture irrégulière d’électricité freine l’économie du pays et fait perdre des points de croissance.
Une alternance sans alternative n’est souhaitable dans aucune démocratie. En revanche, il serait illusoire de faire croire qu’en un an, la profitabilité de l’économie serait au rendez-vous, après tant d’années de gabegies. L’opposition a intérêt à faire des critiques constructives si son objectif est réellement de diriger un jour le pays au bénéfice de ses populations. Car personne ne souhaite, en conscience, prendre le pouvoir dans un pays à la dérive. Au risque d’une victoire à la Pyrrhus !
La crainte des populations est que l’alternance ne soit qu’un simple changement d’équipe.
Des cérémonies d’allégeance à l’APR sont devenues la mode pour se soustraire des griffes de la justice. L’exemple de Tamba est révélateur de ce qui se passe à l’échelle du pays.
Certains d’entre eux brillent par leur manque d’ambition, une présomption forte de soupçon de corruption, à tort ou à raison, et une grande volatilité pèse sur leur engagement politique. Certains comités de soutien et d’organisations corporatistes ne sont pas en reste.
Ce sont souvent des organisations dans lesquelles ces comités de soutien qui se manifestent par les trafics d’influence de leur relation avec les détenteurs de pouvoirs politiques ou économiques utilisent différents moyens de pression pour arriver à leurs fins.
Plus grave est le risque de contrôler la distribution des postes en mettant l’homme qu’il ne faut pas à la place qu’il faut, du seul fait de l’appartenance partisane à (Benno Bokk Yakaar).
La loi doit clarifier l’existence réelle des partis politiques (dernier en date parti And Jerigne Sénégal) et des comités de soutien aux hommes politiques. Ces derniers n’ont pas vocation à exercer le pouvoir, mais plutôt à en profiter.
Pourquoi certains hommes politiques changent d’étiquette en fonction du parti au pouvoir ?
C’est soit pour entretenir leurs prébendes soit pour en bénéficier.
Tamba a toujours été oubliée par tous les pouvoirs PS, PDS alors pourquoi pas l’APR. Il est temps que la frustration contenue des Tambacoundois soit mobilisatrice pour le devenir de notre région, Macky Sall ne vient pas en Messie mais en conquérant comme ce fut le cas de ses prédécesseurs.
Quand Macky Sall conduisait et déterminait la politique du pays en tant que premier ministre, qu’a-t-il fait au niveau de l’égalité des territoires ? Autrement dit qu’a-t-il fait en tant qu’ancien ministre de l’intérieur pour que Tamba rattrape son retard?
Alors il ne fera rien de plus que les autres, une fois la messe sera dite il repartira comme il est arrivé.
Il est important que Macky Sall sache avant de venir à Tamba que nous ne souhaitons plus un ministre de la pêche qui pèche. Des centaines de milliers de dignes fils installés à Tamba sont capables de participer à la reconstruction de notre ville et de notre pays.
En 2017 Le président Macky Sall reviendra nous dire ceci : « mon programme a été bâti pour sept ans. Or pour faire suite à mon engagement politique de réduire mon mandat en cours de sept à cinq ans ne m’a pas permis de venir à bout de mon engagement. Ayez encore confiance jusqu’en 2022, je m’y tiendrai sans oublier la bourse annuelle de sécurité familiale de 100 000 francs et 500 000 emplois durant son mandat. » Même s’il est vrai que la réduction de la durée du mandat n’est pas encore gagnée du fait des risques de manipulation de l’opinion pour maintenir la durée du président à sept ans.
Ce n’est pas un hasard si les hommes politiques entrent dans l’engrenage de la surenchère des promesses de campagne, et mettent en place des stratégies pour apparaître aux yeux des Sénégalais comme des candidats crédibles, ayant un sens élevé et désintéressé de l’état.
Mais en analysant de près comme de loin, je suis arrivé une autre conclusion.
Les déclarations ne suffisent pas à elles seules à traquer les biens mal acquis. Le consensus qui entoure la traque des biens mal acquis risque de se heurter à l’incapacité du pouvoir à la mettre en œuvre conformément à la procédure, car il pense plus à la communication qu’à rendre les dossiers irréprochables. Cette propension à la communication gouvernementale sur un dossier judiciaire pose un souci d’interférence politico-judiciaire
La fraude est consubstantielle de la richesse des délinquants financiers au Sénégal pour ceux qui sont supposés servir l’Etat
Selon le pouvoir, la fixation sur Karim Wade et compagnie est une exigence populaire, « ces grands hommes » oublient que nous sommes dans une démocratie représentative et non une démocratie populaire. Ils oublient que le droit au travail, le droit à l’éducation, à la santé, le droit de s’éclairer et le droit à la transparence est plus qu’une exigence pour la majorité des Sénégalais.
Le débat sur l’existence légale de La CREI nécessite une prise de position : je demeure convaincu qu’il existe une forte présomption d’entrave à la constitution, pour autant Karim Wade comme les autres délinquants financiers en liberté doivent relever d’une justice équitable et «légale». Or La CREI institue une présomption de culpabilité en lieu et place d’une présomption d’innocence, du fait de l’inversion de la charge de la preuve devant cette juridiction d’exception. En droit il appartient à l’accusation d’apporter la preuve de ses allégations
Si les faits reprochés à Karim Wade, Ousmane N’gom, Omar Sarr et leurs complices ont été commis dans l’exercice de leurs fonctions ministérielles, seule la Haute Cour de Justice a « la compétence de la compétence » en la matière.
En vertu de la hiérarchie des normes, une loi ne peut être contraire à la constitution dans un Etat de droit. Par ailleurs une Constitution ne s’adapte pas non plus à la loi.
La constitution dans article101, alinéa 2 dispose «Le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice. La procédure définie ci-dessus leur est applicable, ainsi qu’à leurs complices, dans le cas de complot contre la sûreté de l’Etat. Dans les cas prévus au présent alinéa, la Haute Cour est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines, telles qu’elles résultent des lois pénales en vigueur au moment où les faits ont été commis».
Si l’Etat est un justiciable, sa soumission au droit ne doit souffrir d’aucune exception dans une démocratie digne de ce nom.
L’Etat du Sénégal vient de rejoindre l’Etat d’Israël face au non-respect des décisions des juridictions Internationales.
La justice doit être déconnectée des rancœurs du pouvoir politique qui est censé assurer l’Etat de droit dans toute sa rigueur et dans la sérénité. Au-delà de la suspicion légitime qui entoure toute cette procédure, le fait que Madame le garde des sceaux soit divorcée d’un des mis en cause et du camouflé de la Cour de justice de la CEDEAO devrait l’amener à prendre de la hauteur.
Il est également nécessaire de corriger « l’oubli » des fonds politiques par le nouveau pouvoir.
Les fonds politiques n’ont pas pour objectif d’enrichir ceux qui les détiennent. Le cas échéant, ils doivent être poursuivis pour abus de biens sociaux.
Il y a une certaine théâtralisation des procédures en cours qui risque d’affecter malheureusement la sincérité d’une justice sereine. Tout cela nous renvoie à la question suivante.
Sont-ils animés par un esprit revanchard, une volonté de mettre en place une politique de rupture des pratiques constatées au moment où ils étaient en coresponsabilité, ou simplement par une inconsistance d’un programme de gouvernement ?
Abdourahmane KEITA
Auteur du livre : Le marché politique sénégalais : un capharnaüm
L’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall a rassuré. C’est souvent le cas au début de toute alternance, mais les vieilles habitudes ont vite rattrapé le nouveau locataire du Palais de la République : les marchés de gré à gré sont devenus monnaies courantes ainsi que les nominations de complaisance. Ce dernier point n’incite malheureusement pas à l’optimisme.
Lorsque la transparence aura été consolidée, la poursuite répressive des corrompus et de leurs complices auront aura démarré – notamment dans les affaires Sudatel, des fonds Taiwanais, les concessions minières, les fonds politiques, les chantiers de Thiès, les licences de pêche – , de même lorsqu’une véritable politique de lutte contre le gaspillage ( Conseil Économique et Social : une chambre destinée à fabriquer 120 prébendiers qui n’ont d’utilité que pour eux-mêmes) aura été mise en œuvre , et quand des solutions durables aux problèmes d’emploi, d’électricité, d’inondation, d’éducation, de santé, d’agriculture et à de la crise Casamançaise auront été apportées, le président pourrait alors bomber le torse pour avoir combattu et obtenu les résultats souhaités.
Pourquoi 50 ans après l’indépendance, nous en sommes encore à la recherche d’un modèle économique compatible avec nos réalités sociales et économiques ?
Une nécessité impérieuse de poser les prémices d’une bonne gouvernance s’impose dès à présent.
Il y a lieu de se demander pourquoi les réponses politiques et institutionnelles se sont avérées, jusqu’à présent, impuissantes dans l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais.
Face à l’incertitude du modèle économique qui nous est proposé depuis des années, qui consiste à jouer le jeu de la corruption à marche forcée de notre pays quoiqu’il en coûte aux Sénégalais, il ne faut pas que les hommes politiques s’étonnent de la souffrance et de la misère de l’immense majorité des Sénégalais.
L’ensemble des mesures de relance de l’économie est nettement insuffisant pour générer de la croissance à la hauteur des possibilités du pays. Le développement économique ne sera pas réalisable si la confiance n’est pas favorisée par une transparence à tous les niveaux dans un cadre juridique et politique sécurisé pour encourager les investisseurs.
En effet, la régression sociale que nous sommes en train de vivre est la plus grave que notre pays ait connu depuis les indépendances. Elle n’est pas le fruit d’une fatalité à laquelle il faut se soumettre, mais la conséquence directe de la politique qui a été choisie par les gouvernements successifs.
Ajoutée à cela, une insécurité énergétique rend l’économie sénégalaise vulnérable et met en danger la compétitivité de nos entreprises.
Le développement passe par la fluidité des moyens de communication entre les acteurs économiques, notamment dans la maîtrise des nouvelles techniques de l’information, Or, la fourniture irrégulière d’électricité freine l’économie du pays et fait perdre des points de croissance.
Une alternance sans alternative n’est souhaitable dans aucune démocratie. En revanche, il serait illusoire de faire croire qu’en un an, la profitabilité de l’économie serait au rendez-vous, après tant d’années de gabegies. L’opposition a intérêt à faire des critiques constructives si son objectif est réellement de diriger un jour le pays au bénéfice de ses populations. Car personne ne souhaite, en conscience, prendre le pouvoir dans un pays à la dérive. Au risque d’une victoire à la Pyrrhus !
La crainte des populations est que l’alternance ne soit qu’un simple changement d’équipe.
Des cérémonies d’allégeance à l’APR sont devenues la mode pour se soustraire des griffes de la justice. L’exemple de Tamba est révélateur de ce qui se passe à l’échelle du pays.
Certains d’entre eux brillent par leur manque d’ambition, une présomption forte de soupçon de corruption, à tort ou à raison, et une grande volatilité pèse sur leur engagement politique. Certains comités de soutien et d’organisations corporatistes ne sont pas en reste.
Ce sont souvent des organisations dans lesquelles ces comités de soutien qui se manifestent par les trafics d’influence de leur relation avec les détenteurs de pouvoirs politiques ou économiques utilisent différents moyens de pression pour arriver à leurs fins.
Plus grave est le risque de contrôler la distribution des postes en mettant l’homme qu’il ne faut pas à la place qu’il faut, du seul fait de l’appartenance partisane à (Benno Bokk Yakaar).
La loi doit clarifier l’existence réelle des partis politiques (dernier en date parti And Jerigne Sénégal) et des comités de soutien aux hommes politiques. Ces derniers n’ont pas vocation à exercer le pouvoir, mais plutôt à en profiter.
Pourquoi certains hommes politiques changent d’étiquette en fonction du parti au pouvoir ?
C’est soit pour entretenir leurs prébendes soit pour en bénéficier.
Tamba a toujours été oubliée par tous les pouvoirs PS, PDS alors pourquoi pas l’APR. Il est temps que la frustration contenue des Tambacoundois soit mobilisatrice pour le devenir de notre région, Macky Sall ne vient pas en Messie mais en conquérant comme ce fut le cas de ses prédécesseurs.
Quand Macky Sall conduisait et déterminait la politique du pays en tant que premier ministre, qu’a-t-il fait au niveau de l’égalité des territoires ? Autrement dit qu’a-t-il fait en tant qu’ancien ministre de l’intérieur pour que Tamba rattrape son retard?
Alors il ne fera rien de plus que les autres, une fois la messe sera dite il repartira comme il est arrivé.
Il est important que Macky Sall sache avant de venir à Tamba que nous ne souhaitons plus un ministre de la pêche qui pèche. Des centaines de milliers de dignes fils installés à Tamba sont capables de participer à la reconstruction de notre ville et de notre pays.
En 2017 Le président Macky Sall reviendra nous dire ceci : « mon programme a été bâti pour sept ans. Or pour faire suite à mon engagement politique de réduire mon mandat en cours de sept à cinq ans ne m’a pas permis de venir à bout de mon engagement. Ayez encore confiance jusqu’en 2022, je m’y tiendrai sans oublier la bourse annuelle de sécurité familiale de 100 000 francs et 500 000 emplois durant son mandat. » Même s’il est vrai que la réduction de la durée du mandat n’est pas encore gagnée du fait des risques de manipulation de l’opinion pour maintenir la durée du président à sept ans.
Ce n’est pas un hasard si les hommes politiques entrent dans l’engrenage de la surenchère des promesses de campagne, et mettent en place des stratégies pour apparaître aux yeux des Sénégalais comme des candidats crédibles, ayant un sens élevé et désintéressé de l’état.
Mais en analysant de près comme de loin, je suis arrivé une autre conclusion.
Les déclarations ne suffisent pas à elles seules à traquer les biens mal acquis. Le consensus qui entoure la traque des biens mal acquis risque de se heurter à l’incapacité du pouvoir à la mettre en œuvre conformément à la procédure, car il pense plus à la communication qu’à rendre les dossiers irréprochables. Cette propension à la communication gouvernementale sur un dossier judiciaire pose un souci d’interférence politico-judiciaire
La fraude est consubstantielle de la richesse des délinquants financiers au Sénégal pour ceux qui sont supposés servir l’Etat
Selon le pouvoir, la fixation sur Karim Wade et compagnie est une exigence populaire, « ces grands hommes » oublient que nous sommes dans une démocratie représentative et non une démocratie populaire. Ils oublient que le droit au travail, le droit à l’éducation, à la santé, le droit de s’éclairer et le droit à la transparence est plus qu’une exigence pour la majorité des Sénégalais.
Le débat sur l’existence légale de La CREI nécessite une prise de position : je demeure convaincu qu’il existe une forte présomption d’entrave à la constitution, pour autant Karim Wade comme les autres délinquants financiers en liberté doivent relever d’une justice équitable et «légale». Or La CREI institue une présomption de culpabilité en lieu et place d’une présomption d’innocence, du fait de l’inversion de la charge de la preuve devant cette juridiction d’exception. En droit il appartient à l’accusation d’apporter la preuve de ses allégations
Si les faits reprochés à Karim Wade, Ousmane N’gom, Omar Sarr et leurs complices ont été commis dans l’exercice de leurs fonctions ministérielles, seule la Haute Cour de Justice a « la compétence de la compétence » en la matière.
En vertu de la hiérarchie des normes, une loi ne peut être contraire à la constitution dans un Etat de droit. Par ailleurs une Constitution ne s’adapte pas non plus à la loi.
La constitution dans article101, alinéa 2 dispose «Le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice. La procédure définie ci-dessus leur est applicable, ainsi qu’à leurs complices, dans le cas de complot contre la sûreté de l’Etat. Dans les cas prévus au présent alinéa, la Haute Cour est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines, telles qu’elles résultent des lois pénales en vigueur au moment où les faits ont été commis».
Si l’Etat est un justiciable, sa soumission au droit ne doit souffrir d’aucune exception dans une démocratie digne de ce nom.
L’Etat du Sénégal vient de rejoindre l’Etat d’Israël face au non-respect des décisions des juridictions Internationales.
La justice doit être déconnectée des rancœurs du pouvoir politique qui est censé assurer l’Etat de droit dans toute sa rigueur et dans la sérénité. Au-delà de la suspicion légitime qui entoure toute cette procédure, le fait que Madame le garde des sceaux soit divorcée d’un des mis en cause et du camouflé de la Cour de justice de la CEDEAO devrait l’amener à prendre de la hauteur.
Il est également nécessaire de corriger « l’oubli » des fonds politiques par le nouveau pouvoir.
Les fonds politiques n’ont pas pour objectif d’enrichir ceux qui les détiennent. Le cas échéant, ils doivent être poursuivis pour abus de biens sociaux.
Il y a une certaine théâtralisation des procédures en cours qui risque d’affecter malheureusement la sincérité d’une justice sereine. Tout cela nous renvoie à la question suivante.
Sont-ils animés par un esprit revanchard, une volonté de mettre en place une politique de rupture des pratiques constatées au moment où ils étaient en coresponsabilité, ou simplement par une inconsistance d’un programme de gouvernement ?
Abdourahmane KEITA
Auteur du livre : Le marché politique sénégalais : un capharnaüm
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