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Le Sens de mon Vote pour le OUI (par Dr. Abdourahmane SARR)

Jeudi 17 Mars 2016 - 19:56

Suite à mes deux contributions sur l’éthique de responsabilité qui a pu justifier que le Président de la République ait suivi l’avis du Conseil Constitutionnel, plusieurs personnes m’ont interpellé sur mon vote à la question que je pense être celle qui est réellement posée aux Sénégalais: Acceptez-vous la poursuite de la mise en œuvre du PSE? A cette question, et à titre personnel, je voterai OUI au référendum du 20 mars.


Le Sens de mon Vote pour le OUI (par Dr. Abdourahmane SARR)
Nous avons déjà expliqué que la démission était la seule voie responsable pour respecter la parole donnée et ne pas ouvrir la porte à la déstabilisation de nos institutions en donnant la possibilité à un futur Président de faire allonger son mandat par référendum ou par l’assemblée nationale. Si le Président de la République avait l’intention de démissionner pour respecter la parole donnée, il aurait également eu la responsabilité de s’en remettre à la souveraineté du peuple car il ne lui revient pas de transmettre le pouvoir à une personnalité que les sénégalais n’ont pas élue. Il nous aurait alors posé la question suivante: Acceptez-vous que je démissionne pour limiter mon mandat à 5 ans et que la constitution soit révisée pour réduire la durée du mandat d’un futur Président. La réponse de l’écrasante majorité des sénégalais à cette question simple aurait été OUI, à moins que la marche du pays soit tellement bonne qu’ils ne voudraient la ralentir avec une présidentielle en 2017. Les Sénégalais auraient alors souverainement installé le Président de l’Assemblée Nationale comme Président de la République pour un temps. Ils pourraient ensuite réélire le Président Macky SALL s’ils pensent que le Plan Sénégal Emergent a de bonnes perspectives.

Le Président de la république a cependant décidé de poursuivre son mandat jusqu'à terme, ce qui revient à dire qu'il a décidé de ne ni transmettre le pouvoir à un intérimaire, ni de poser la question de la pertinence d’une démission aux sénégalais. Ceci, encore une fois, parce qu’il pense que le Plan Sénégal Emergent produira des résultats avant la fin du mandat de 7 ans. Il a donc donné sa réponse à la question éthique à laquelle il a été confronté.  Il nous a dit en substance: «subissez moi malgré vous, vous verrez les résultats de ma politique, et si vous n’êtes toujours pas contents vous pourrez voter contre moi aux législatives à venir et aux présidentielles de 2019».  Il nous faut donc prendre acte de l’application de cette éthique de responsabilité.

La véritable question qui nous est posée est donc bien celle-ci: Acceptez-vous ma décision de ne pas démissionner pour poursuivre le PSE?  Notre vote indépendant, sans état d’âme, et qui n’a pas non plus d’incidence autre que l’information donnée, la décision du Président étant déjà prise, est OUI.  

En effet, dans notre évaluation de la dernière déclaration de politique générale du Premier Ministre sur le paradigme du PSE (un état est condamné à choisir les secteurs à appuyer pour réaliser l’émergence), nous disions que: «le paradigme condamné à choisir est réalisable dans le cadre d’une vision sous-tendue par la décentralisation du pays en pôles autonomes proches de privés locaux à appuyer. Soutenir cette diversité des possibilités exprimées par le secteur privé national et local dans toutes ses composantes aurait des chances de nous mener vers l’émergence». Nous avons également soutenu «qu’une partie du destin du peuple peut être prise en charge par les gouvernants dans un tel paradigme, mais que le Sénégal avait besoin de se donner les moyens d’un paradigme complémentaire: Faire en sorte que les sénégalais puissent prendre leur propre destin en main, ce qui pour nous, devra passer nécessairement par la maîtrise de leur monnaie, de leur secteur financier, et à travers lui, de leur économie dans des pôles régionaux réellement autonomisés».

Les résultats économiques du Sénégal sont appréciables et ne méritent pas un NON catégorique à la véritable question qui nous est posée. Votez NON aux réformes proposées qui renforceront notre démocratie et qui de toutes les façons peuvent passer à l’assemblée nationale ou en ce qui concerne la durée du mandat à un référendum bis aux prochaines législatives serait un NON politique sans conséquence. Ce NON serait un NON de mécontentement contre la manipulation de l’électorat et un NON qui permettrait à la classe politique (pouvoir et opposition) de se peser mais nous ramènerait à des discussions moins économiques et plus sur nos institutions qui de notre point de vue sont déjà assez bonnes. Un NON ne pourra réellement s’exprimer qu’aux législatives de 2017 et aux Présidentielles de 2019 au vu du bilan du Président Macky SALL à ces dates comme lui-même en a décidé.

Vive la démocratie

Vive le Sénégal
 
Dr. Abdourahmane SARR
Président du MRLD
Moom Sa Bopp/Mënël Sa 



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