Née des exigences de la révolution industrielle européenne de 1830, le droit au travail est depuis la fin de la deuxième guerre mondiale de 1945 à nos jours, la priorité des gouvernements et des états pour faire face à la pauvreté et à la précarité.
Un grand pas en avant a été réalisé par cette définition : « toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage » article 23 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.
Aujourd’hui plus qu’hier l’heure est à la mobilisation des peuples, des états et des nations pour défendre et valoriser ce droit à l’emploi.
Cette Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 trouve résonnance dans l’universalité du droit au travail, permettant outre mesure une référence divine, écho de tous les temps : « tu travailleras à la sueur de ton front » (Genèse chapitre 3:19)
De même la Constitution française de 1948 affirme que « chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi », droit qui est repris dans la Constitution de 1958 qui fonde les bases de Vème république.
Les problèmes dont sont victimes nos populations sont une des conséquences de l’inadéquation des politiques instaurées par nos états où ces derniers ont de la peine à créer un équilibre entre capital et travail.
En Afrique compte tenu de l’instabilité de la plupart des états, des calamités naturelles, de la désertification ou de la mal gouvernance liée à la corruption, au népotisme avéré et au clientélisme, les gouvernements n’arrivent pas à mettre sur pied des politiques efficaces d’emploi et ce nonobstant les richesses naturelles incommensurables à ciel ouvert dont bénéficient certains pays du contient.
En plus de cela s’ajoutent des raisons exogènes liées aux politiques d’ajustement structurel exigées par le Fonds Monétaire International FMI dans la plupart des pays du sud notamment africains et qui ont véritablement causé des problèmes sociaux énormes créant ainsi beaucoup plus de torts que de bonnes actions pour nos populations.
Au Sénégal par exemple « moins d’Etat mieux d’Etat » slogan politique des années 80 à 90 d’Abdou Diouf ancien président de la république n’a été qu’un leurre plus qu’une vérité. Et durant des décennies, des états se sont focalisés sur une formule impitoyable de dégression du personnel dans les entreprises alors que nos jeunes entreprises publiques et privées avaient beaucoup plus besoin de recrutement de salariés pour lancer la consommation et créer la croissance. Ce n’est pas une répétition de rappeler qu’aucune croissance positive n’a vu le jour dans une économie nationale respectable sans une mobilisation des ressources humaines qualifiées voire des recrutements massifs pour les entreprises publiques et privées. Au cours de l’histoire économique des pays développés membres pour la plupart de l’OCDE (France, Allemagne de l’ouest, Etats Unis d’Amérique et Canada), les 30 glorieuses (1945 -1973) ont prouvé cet aspect et actuellement la Chine fait trembler le monde non pas seulement parce qu’elle a un commerce envahissant défiant toutes les formes et les règles de la concurrence loyale mais elle a surtout su mobiliser ses ressources humaines qualifiées à l’international mais aussi elle a recruté en grand nombre dans ses administrations publiques et privées et dans ses grandes fabriques de Shanghai, Zhuzhou, Pékin, Canton, Shenzhen etc.
Toute association, tout regroupement sont des intermédiaires nécessaires pour fonder une démocratie digne. Tel est le droit inscrit et non toujours vécu : toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats pour la défense de ses intérêts.
C’est le combat mené par les hommes de toute condition, de toute race et de toute conception religieuse depuis la Révolution Industrielle.
La doctrine sociale de l’église a aussi des références importantes dans ce domaine qui a touché à l’aspect social de la société étant donné que la famille en est la cellule de base: la rémunération du travail est juste si en plus du salaire, le travailleur peut bénéficier de diverses prestations sociales qui ont pour but la vie et la santé des travailleurs et leur famille.
L’union des hommes pour défendre des droits qui leur reviennent, née des exigences du travail demeure un élément créateur d’ordre social et de solidarité, élément dont on ne saurait faire abstraction.
Il va s’en dire dans notre contexte mondial actuel que le droit au travail s’impose comme un impératif à tous les états et les gouvernements devant agir avec conscience contre le chômage, plaie organique de l’humanité et véritable calamité sociale. L’heure n’est plus à la démagogie des campagnes électoralistes mais une fois arrivé au pouvoir il est à la fois impératif et urgent pour le nouveau chef d’état et son gouvernement de mettre en œuvre des systèmes économiques efficaces qui seront capables de prendre en charge cette demande criante d’emploi pour nos populations notamment pour les jeunes, hommes et femmes diplômés dont le nombre ahurissant, sortis des universités, des écoles et des instituts menace de plus en plus la paix sociale de nos pays.
Il est vrai que cette question pour le droit au travail a toujours été au cœur des débats politiques et économiques mais en ce moment elle est véritablement source de pogromes et de révolutions pour les nations. L’actualité la plus éloquente qui appuie cette thèse réside dans les événements de Sidi Bouzid en Tunisie qui ont donné naissance à un vaste mouvement de contestations dans le monde arabe plus particulièrement en Tunisie, en Egypte et en Lybie. Appelé Printemps du Jasmin ou printemps arabe, ce mouvement social populaire a causé des bouleversements majeurs et a vu s’écrouler sous ses bottes beaucoup de régimes et états de la région dont les influences «contagieuses» sont en train de métastaser d’autres pays émergents traditionnellement stables comme le Brésil, la Turquie etc.
Ailleurs sur le continent des mouvements comme «Y en a Marre» au Sénégal ou encore le 20 février du Maroc sont une référence dans ce combat pour le droit au travail et doivent être écoutés avec la plus grande religiosité par les pouvoirs publics de ces pays respectifs étant donné que dans le fond ces organisations de laissés pour compte et jeunes diplômés chômeurs ne sont pas intrinsèquement des mouvements politiques, mais ne sont que l’expression intelligente et engagée des nouvelles classes estudiantines surdiplômés sans emploi et qui profitent de ce mauvais parfum du jasmin pour réclamer au grand jour et parfois dans la violence la plus inattendue le droit au travail. Ils sont les nouveaux visages de la politique contestataire et pour eux la gestion de nos états et de nos cités ne doit pas uniquement se résumer au bon fonctionnement des institutions étatiques mais elle doit indubitablement commencer par une bonne et efficace politique d’emploi des jeunes.
La paix sociale ne sera donc effective que lorsque les problématiques de l’emploi et du droit au travail seront sérieusement prises en compte par les pouvoirs publics. Quelle que soit la physionomie du régime en place, fort ou faible, démocratiquement élu ou dictatorial, qu’il soit en occident, en orient ou dans les pays du sud, l’étendard du droit au travail servira désormais de prétexte pour les jeunes pour contester le système et manifester leur mécontentement voire en découdre avec l’ordre établi. A titre d’exemple, les places de Tahrir en Egypte et de Taksim en Turquie ont été envahies la première fois par les jeunes fondamentalement pour le droit au travail et le droit à la liberté.
Des abus demeurent inacceptables dans le cadre du droit au travail face au respect dû à l’enfant. En effet, les critères établis par la législation du travail interdisent aux enfants âgés de moins de 15 ans le droit au travail. Pour les travaux légers -quelques heures uniquement et occasionnellement- la limite est fixée de 13 à15 ans. Pour autant que ceux-ci ne portent pas préjudice à leur santé ou sécurité, ou à leur assiduité scolaire ou à leur participation à des programmes d’orientation ou de formation professionnelle (12 à 14 pour les pays en voie de développement).
Enfin pour les travaux dangereux susceptibles de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité des adolescents, la limite est repoussée à 18 ans et 16 ans sous certaines conditions. Cf. Organisation International du Travail O.I.T.
Toute violation allant dans ce sens doit faire l’objet d’une dénonciation à qui de droit. En toute urgence l’enfant doit être protégé par la famille, l’Etat et les nations. En toute conscience, la communauté internationale doit veiller à l’application de ce droit cf. Charte des droits de l’enfant dans le cadre de la sauvegarde de son être sacré.
Pour des exemples concrets de protection de l’enfance nous nous empressons de citer quelques bonnes actions de l’Unicef dans les pays suivants :
En Inde, l’UNICEF et ses partenaires se sont employés à faire reculer le travail des enfants en réduisant l’endettement des familles grâce à la formation de groupes d’entraide et à l’accroissement du taux de scolarisation. Des compétences pratiques ont été dispensées aux adolescentes et à des enfants qui travaillaient à Andhra Pradesh et Maharashtra. La diffusion de ces initiatives et d’autres expériences couronnées de succès a conduit à une mobilisation plus efficace des États partenaires et des organisations non gouvernementales et à la hausse des allocations budgétaires gouvernementales et du soutien des donateurs.
Au Maroc, l’UNICEF et ses partenaires s’emploient à réduire le nombre d’enfants qui travaillent dans le secteur de l’artisanat à Fez. Au début de l’année scolaire 2005, plus de 600 enfants de moins de 12 ans ont ainsi pu cesser de travailler, 80 % d’entre eux étant des filles employées à tisser des tapis.
Au Sénégal, un accord d’annulation de la dette signé en 2005 par les Gouvernements italien et sénégalais permettra d’allouer des fonds aux stratégies de réduction de la pauvreté, visant en particulier à éliminer le travail des enfants. Une partie de ces fonds permettra au Gouvernement sénégalais de contribuer à un projet bénéficiant du soutien de l’UNICEF et visant à éliminer le travail des enfants. Cet accord est en partie dû aux efforts de mobilisation menés par l’UNICEF en vue d’intégrer la protection de l’enfant aux documents nationaux stratégiques pour la réduction de la pauvreté.
Des efforts ont été certes menés dans le cadre de la protection de l’enfance par certains états et organisations non gouvernementales mais nous appelons solennellement ici certains gouvernements à avoir le courage politique pour éradiquer à jamais certaines pratiques qui font honte à l’humanité tout entière. C’est le cas notamment de la mendicité des enfants élèves d’écoles coraniques au Sénégal, du trafic des enfants au Bénin, au Togo etc qui finalement seront employés, exploités et pressurés dans les plantations de cacao en Côte d’ivoire. C’est enfin le cas pour ne citer que ceux là, des petites bonnes thaïlandaises ou des Philippines qui sans enfance s’occupent d’autres enfants alors qu’elles devraient normalement être protégées de ce droit absurde au travail des enfants et devraient être scolarisées par leurs états pour enfin servir demain dignement leurs pays.
L’une des grandes innovations de nos sociétés modernes est sans doute la création du droit au travail dans la déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnu par tous et pour tous.
Un paradoxe est cependant à déplorer : la puissance financière, la taille des ressources naturelles et la précarité de l’emploi.
Il est vrai qu’il existe des disparités énormes en matière de politique d’emploi entre les états compte tenu des différences de moyens financiers et de visions politiques mais force est de constater que les pays qui ont un taux de chômage relativement bas sont souvent beaucoup moins exposés aux tensions sociales que les pays à fort taux de chômage. Le cas des pays de la Scandinavie ou encore de l’Islande doit servir d’exemple à bon nombre de nos états en matière de politique d’emploi.
La lutte contre le chômage doit désormais être le seul argument valable des pouvoirs publics pour faire face aux contestations grandissantes de la rue notamment celles de la jeunesse qui n’attend que des actions concrètes c'est-à-dire l’emploi.
L’homme concret sans emploi, a-t-il encore un mot à dire dans cette noble déclaration universelle ?
L’économie est elle toujours au service de l’être humain ?
Aujourd’hui le pouvoir de la rue dirigée par une jeunesse assoiffée sera-t-il un service à une parole crédible ?
Cependant une chose est claire, le pragmatisme doit inspirer quotidiennement les nouveaux dirigeants de nos sociétés modernes de l’ère du net pour anticiper , contenir , réguler et trouver des solutions immédiates face à ces nouvelles formes de contestations des générations facebook , tweeter qui ne pardonnent aucune faille .
Pour ces jeunes l’urgence s’impose aux gouvernements de trouver à partir d’un curseur ou d’un simple clic des solutions rapides, efficaces et durables aux problèmes liés à l’emploi car sans droit au travail, la démocratie et la liberté sont de vains mots.
Moussa GOUDIABY
Journaliste indépendant et Cadre supérieur d’assurances
Rabat Maroc
Un grand pas en avant a été réalisé par cette définition : « toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage » article 23 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.
Aujourd’hui plus qu’hier l’heure est à la mobilisation des peuples, des états et des nations pour défendre et valoriser ce droit à l’emploi.
Cette Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 trouve résonnance dans l’universalité du droit au travail, permettant outre mesure une référence divine, écho de tous les temps : « tu travailleras à la sueur de ton front » (Genèse chapitre 3:19)
De même la Constitution française de 1948 affirme que « chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi », droit qui est repris dans la Constitution de 1958 qui fonde les bases de Vème république.
Les problèmes dont sont victimes nos populations sont une des conséquences de l’inadéquation des politiques instaurées par nos états où ces derniers ont de la peine à créer un équilibre entre capital et travail.
En Afrique compte tenu de l’instabilité de la plupart des états, des calamités naturelles, de la désertification ou de la mal gouvernance liée à la corruption, au népotisme avéré et au clientélisme, les gouvernements n’arrivent pas à mettre sur pied des politiques efficaces d’emploi et ce nonobstant les richesses naturelles incommensurables à ciel ouvert dont bénéficient certains pays du contient.
En plus de cela s’ajoutent des raisons exogènes liées aux politiques d’ajustement structurel exigées par le Fonds Monétaire International FMI dans la plupart des pays du sud notamment africains et qui ont véritablement causé des problèmes sociaux énormes créant ainsi beaucoup plus de torts que de bonnes actions pour nos populations.
Au Sénégal par exemple « moins d’Etat mieux d’Etat » slogan politique des années 80 à 90 d’Abdou Diouf ancien président de la république n’a été qu’un leurre plus qu’une vérité. Et durant des décennies, des états se sont focalisés sur une formule impitoyable de dégression du personnel dans les entreprises alors que nos jeunes entreprises publiques et privées avaient beaucoup plus besoin de recrutement de salariés pour lancer la consommation et créer la croissance. Ce n’est pas une répétition de rappeler qu’aucune croissance positive n’a vu le jour dans une économie nationale respectable sans une mobilisation des ressources humaines qualifiées voire des recrutements massifs pour les entreprises publiques et privées. Au cours de l’histoire économique des pays développés membres pour la plupart de l’OCDE (France, Allemagne de l’ouest, Etats Unis d’Amérique et Canada), les 30 glorieuses (1945 -1973) ont prouvé cet aspect et actuellement la Chine fait trembler le monde non pas seulement parce qu’elle a un commerce envahissant défiant toutes les formes et les règles de la concurrence loyale mais elle a surtout su mobiliser ses ressources humaines qualifiées à l’international mais aussi elle a recruté en grand nombre dans ses administrations publiques et privées et dans ses grandes fabriques de Shanghai, Zhuzhou, Pékin, Canton, Shenzhen etc.
Toute association, tout regroupement sont des intermédiaires nécessaires pour fonder une démocratie digne. Tel est le droit inscrit et non toujours vécu : toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats pour la défense de ses intérêts.
C’est le combat mené par les hommes de toute condition, de toute race et de toute conception religieuse depuis la Révolution Industrielle.
La doctrine sociale de l’église a aussi des références importantes dans ce domaine qui a touché à l’aspect social de la société étant donné que la famille en est la cellule de base: la rémunération du travail est juste si en plus du salaire, le travailleur peut bénéficier de diverses prestations sociales qui ont pour but la vie et la santé des travailleurs et leur famille.
L’union des hommes pour défendre des droits qui leur reviennent, née des exigences du travail demeure un élément créateur d’ordre social et de solidarité, élément dont on ne saurait faire abstraction.
Il va s’en dire dans notre contexte mondial actuel que le droit au travail s’impose comme un impératif à tous les états et les gouvernements devant agir avec conscience contre le chômage, plaie organique de l’humanité et véritable calamité sociale. L’heure n’est plus à la démagogie des campagnes électoralistes mais une fois arrivé au pouvoir il est à la fois impératif et urgent pour le nouveau chef d’état et son gouvernement de mettre en œuvre des systèmes économiques efficaces qui seront capables de prendre en charge cette demande criante d’emploi pour nos populations notamment pour les jeunes, hommes et femmes diplômés dont le nombre ahurissant, sortis des universités, des écoles et des instituts menace de plus en plus la paix sociale de nos pays.
Il est vrai que cette question pour le droit au travail a toujours été au cœur des débats politiques et économiques mais en ce moment elle est véritablement source de pogromes et de révolutions pour les nations. L’actualité la plus éloquente qui appuie cette thèse réside dans les événements de Sidi Bouzid en Tunisie qui ont donné naissance à un vaste mouvement de contestations dans le monde arabe plus particulièrement en Tunisie, en Egypte et en Lybie. Appelé Printemps du Jasmin ou printemps arabe, ce mouvement social populaire a causé des bouleversements majeurs et a vu s’écrouler sous ses bottes beaucoup de régimes et états de la région dont les influences «contagieuses» sont en train de métastaser d’autres pays émergents traditionnellement stables comme le Brésil, la Turquie etc.
Ailleurs sur le continent des mouvements comme «Y en a Marre» au Sénégal ou encore le 20 février du Maroc sont une référence dans ce combat pour le droit au travail et doivent être écoutés avec la plus grande religiosité par les pouvoirs publics de ces pays respectifs étant donné que dans le fond ces organisations de laissés pour compte et jeunes diplômés chômeurs ne sont pas intrinsèquement des mouvements politiques, mais ne sont que l’expression intelligente et engagée des nouvelles classes estudiantines surdiplômés sans emploi et qui profitent de ce mauvais parfum du jasmin pour réclamer au grand jour et parfois dans la violence la plus inattendue le droit au travail. Ils sont les nouveaux visages de la politique contestataire et pour eux la gestion de nos états et de nos cités ne doit pas uniquement se résumer au bon fonctionnement des institutions étatiques mais elle doit indubitablement commencer par une bonne et efficace politique d’emploi des jeunes.
La paix sociale ne sera donc effective que lorsque les problématiques de l’emploi et du droit au travail seront sérieusement prises en compte par les pouvoirs publics. Quelle que soit la physionomie du régime en place, fort ou faible, démocratiquement élu ou dictatorial, qu’il soit en occident, en orient ou dans les pays du sud, l’étendard du droit au travail servira désormais de prétexte pour les jeunes pour contester le système et manifester leur mécontentement voire en découdre avec l’ordre établi. A titre d’exemple, les places de Tahrir en Egypte et de Taksim en Turquie ont été envahies la première fois par les jeunes fondamentalement pour le droit au travail et le droit à la liberté.
Des abus demeurent inacceptables dans le cadre du droit au travail face au respect dû à l’enfant. En effet, les critères établis par la législation du travail interdisent aux enfants âgés de moins de 15 ans le droit au travail. Pour les travaux légers -quelques heures uniquement et occasionnellement- la limite est fixée de 13 à15 ans. Pour autant que ceux-ci ne portent pas préjudice à leur santé ou sécurité, ou à leur assiduité scolaire ou à leur participation à des programmes d’orientation ou de formation professionnelle (12 à 14 pour les pays en voie de développement).
Enfin pour les travaux dangereux susceptibles de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité des adolescents, la limite est repoussée à 18 ans et 16 ans sous certaines conditions. Cf. Organisation International du Travail O.I.T.
Toute violation allant dans ce sens doit faire l’objet d’une dénonciation à qui de droit. En toute urgence l’enfant doit être protégé par la famille, l’Etat et les nations. En toute conscience, la communauté internationale doit veiller à l’application de ce droit cf. Charte des droits de l’enfant dans le cadre de la sauvegarde de son être sacré.
Pour des exemples concrets de protection de l’enfance nous nous empressons de citer quelques bonnes actions de l’Unicef dans les pays suivants :
En Inde, l’UNICEF et ses partenaires se sont employés à faire reculer le travail des enfants en réduisant l’endettement des familles grâce à la formation de groupes d’entraide et à l’accroissement du taux de scolarisation. Des compétences pratiques ont été dispensées aux adolescentes et à des enfants qui travaillaient à Andhra Pradesh et Maharashtra. La diffusion de ces initiatives et d’autres expériences couronnées de succès a conduit à une mobilisation plus efficace des États partenaires et des organisations non gouvernementales et à la hausse des allocations budgétaires gouvernementales et du soutien des donateurs.
Au Maroc, l’UNICEF et ses partenaires s’emploient à réduire le nombre d’enfants qui travaillent dans le secteur de l’artisanat à Fez. Au début de l’année scolaire 2005, plus de 600 enfants de moins de 12 ans ont ainsi pu cesser de travailler, 80 % d’entre eux étant des filles employées à tisser des tapis.
Au Sénégal, un accord d’annulation de la dette signé en 2005 par les Gouvernements italien et sénégalais permettra d’allouer des fonds aux stratégies de réduction de la pauvreté, visant en particulier à éliminer le travail des enfants. Une partie de ces fonds permettra au Gouvernement sénégalais de contribuer à un projet bénéficiant du soutien de l’UNICEF et visant à éliminer le travail des enfants. Cet accord est en partie dû aux efforts de mobilisation menés par l’UNICEF en vue d’intégrer la protection de l’enfant aux documents nationaux stratégiques pour la réduction de la pauvreté.
Des efforts ont été certes menés dans le cadre de la protection de l’enfance par certains états et organisations non gouvernementales mais nous appelons solennellement ici certains gouvernements à avoir le courage politique pour éradiquer à jamais certaines pratiques qui font honte à l’humanité tout entière. C’est le cas notamment de la mendicité des enfants élèves d’écoles coraniques au Sénégal, du trafic des enfants au Bénin, au Togo etc qui finalement seront employés, exploités et pressurés dans les plantations de cacao en Côte d’ivoire. C’est enfin le cas pour ne citer que ceux là, des petites bonnes thaïlandaises ou des Philippines qui sans enfance s’occupent d’autres enfants alors qu’elles devraient normalement être protégées de ce droit absurde au travail des enfants et devraient être scolarisées par leurs états pour enfin servir demain dignement leurs pays.
L’une des grandes innovations de nos sociétés modernes est sans doute la création du droit au travail dans la déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnu par tous et pour tous.
Un paradoxe est cependant à déplorer : la puissance financière, la taille des ressources naturelles et la précarité de l’emploi.
Il est vrai qu’il existe des disparités énormes en matière de politique d’emploi entre les états compte tenu des différences de moyens financiers et de visions politiques mais force est de constater que les pays qui ont un taux de chômage relativement bas sont souvent beaucoup moins exposés aux tensions sociales que les pays à fort taux de chômage. Le cas des pays de la Scandinavie ou encore de l’Islande doit servir d’exemple à bon nombre de nos états en matière de politique d’emploi.
La lutte contre le chômage doit désormais être le seul argument valable des pouvoirs publics pour faire face aux contestations grandissantes de la rue notamment celles de la jeunesse qui n’attend que des actions concrètes c'est-à-dire l’emploi.
L’homme concret sans emploi, a-t-il encore un mot à dire dans cette noble déclaration universelle ?
L’économie est elle toujours au service de l’être humain ?
Aujourd’hui le pouvoir de la rue dirigée par une jeunesse assoiffée sera-t-il un service à une parole crédible ?
Cependant une chose est claire, le pragmatisme doit inspirer quotidiennement les nouveaux dirigeants de nos sociétés modernes de l’ère du net pour anticiper , contenir , réguler et trouver des solutions immédiates face à ces nouvelles formes de contestations des générations facebook , tweeter qui ne pardonnent aucune faille .
Pour ces jeunes l’urgence s’impose aux gouvernements de trouver à partir d’un curseur ou d’un simple clic des solutions rapides, efficaces et durables aux problèmes liés à l’emploi car sans droit au travail, la démocratie et la liberté sont de vains mots.
Moussa GOUDIABY
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