Le 23 Juin 2011, «une révolution citoyenne» pour le respect de notre Constitution (Babacar Ndiaye)

Dans l’histoire d’une nation, il existe des dates qui marquent un tournant décisif dans son évolution. Le 23 Juin 2011 fait parti de ces dates glorieuses qui figurent au « panthéon » de la victoire de la démocratie sur la forfaiture. Héraclite disait « le peuple doit combattre pour ses lois comme il combat pour un rempart ».


Le 23 Juin 2011, «une révolution citoyenne» pour le respect de notre Constitution (Babacar Ndiaye)
"Allez dire au roi que nous somme ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes". Mirabeau

Dans l’histoire d’une nation, il existe des dates qui marquent un tournant décisif dans son évolution. Le 23 Juin 2011 fait parti de ces dates glorieuses qui figurent au « panthéon » de la victoire de la démocratie sur la forfaiture. Héraclite disait « le peuple doit combattre pour ses lois comme il combat pour un rempart ». Ce jour mémorable, le peuple sénégalais s’est dressé comme un seul homme pour empêcher une ultime violation de sa constitution aux conséquences désastreuses pour sa démocratie. Le Président Wade dans sa volonté farouche de se maintenir au pouvoir a demandé à « ses députés » d’adopter son projet de réforme constitutionnelle d’ un “ticket présidentiel” -comprenant un Président et un Vice-président susceptibles d’être élu au premier tour avec seulement 25% des suffrages exprimés. Ce 23 Juin, il a fallu le courage et la détermination de milliers de sénégalais amassés devant les grilles de l’Assemblée Nationale pour faire avorter ce calcul politique.

La société civile et notamment le mouvement « Y’en à marre » ont été le « fer de lance » dans ce combat en relayant au second plan une classe politique toujours prompte à se réunir mais impuissante face aux agissements de Wade. Le « 23 Juin » est d’abord et avant tout la victoire du « citoyen sénégalais » face à ce qui allait être une régression démocratique. Le 19 Mars 2000 fut finalement une grande désillusion et une date comme le 23 Juin 2011 cristallise une nouvelle conscience citoyenne. Le peuple sénégalais réputé d’ordinaire « pacifique » n’entendait pas accueillir cette violation de sa constitution les bras béants. Cette mobilisation citoyenne a fait plier le Président Wade qui a dû renoncer à son projet « fantaisiste » avec pour lame de fond la transmission du pouvoir au « prince ». Le « 23 Juin » à ouvert la voie à une série de manifestations qui a jalonné la période pré-électorale et la campagne présidentielle de 2012. Le constat aujourd’hui est indéniable, ce jour de juin 2011 a crée les conditions d’un 25 Mars 2012 avec la victoire éclatante de Macky Sall à l’élection présidentielle.

Il ne fait nul doute que sans « le 23 Juin », nous aurions assisté immanquablement à la victoire d’Abdoulaye Wade dès le premier tour avec 34%. Finalement son stratagème « savamment » planifié a été déjoué ce jour mémorable.

Dès lors quel enseignement faut-il tirer des événements du 23 Juin ? Désormais plus aucun Président ne pourra avoir un rapport « ludique » avec la Constitution sénégalaise en la modifiant au gré de ses envies ou pour des logiques politiques. Aucun Président ne pourra résister à la vindicte populaire s’il se détourne de la mission républicaine que le peuple sénégalais lui a confiée lors d’une élection. Aucun Président ne pourra échapper au verdict des urnes en cas de manquement sur la parole donnée.

« Une révolution citoyenne » a bien eu lieu le 23 Juin 2011 et sans effusion de sang au Sénégal. Nous ne devons jamais oublier cette date qui désormais figure en bonne place dans l’histoire politique de la nation. Les générations futures méritent que le déroulement de cette illustre journée leur soit conté.

Babacar NDIAYE
Expert/ Consultant Indépendant
Blog : http://babacarndiaye1.wordpress.com/
Le 23 Juin 2012
Vendredi 22 Juin 2012
Babacar NDIAYE




1.Posté par Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP/Thies le 23/06/2012 09:39
RUPTURE où CHAOS : Le dernier avertissement sénégalais !


Qui sait si l’impérieuse nécessité de rupture n’est pas la dernière chance pour la démocratie sénégalaise ? Les assises nationales, en adoptant le régime parlementaire, concluait déjà sur un coup d’Etat institutionnel. Suivra le 23 Juin 2011, date à laquelle la révolte de la nouvelle citoyenneté mettra fin à la dévolution monarchique.

Certes le Président WADE est parti, mais l’hyper-présidentialisme demeure. Vive la république des copains et des coquins, illustrée par des nominations parfois fantaisistes. Vive l’instrumentalisation de la justice par des audits à la carte, avec comme corollaire l’impunité des nouveaux dirigeants coresponsables du bilan tant décrié du régime de l’alternance. Vive le pillage des deniers publics avec les fonds politiques qui continuent d’être dépensé sans déclaration et sans contrôle, ni du Parlement, ni même de la Cour des comptes. Vive la campagne déguisée avec un gouvernement qui multiplie les promesses, en centaines de milliards et sur plusieurs années, sans adopter la moindre loi de finance.

Bref. Sénégalaises, Sénégalais, nouvelle citoyenneté, rien n’a fondamentalement changé. Plus que les animateurs, c’est l’architecture institutionnelle elle-même qu’il faut révolutionner en brisant l’hyper-présidentialisme. Entre régime présidentiel et régime parlementaire, le débat n’est pas tranché ; pour sûr le Sénégal ne décollera jamais avec la concentration abusive de tous pouvoirs entre les mains d’un hyper-président, fût-il volontariste et/ou visionnaire. L’avenir nous édifiera.

Pour un soutien critique.
M. Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP / Thiès.
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Il suffit de rechercher : « momar idrissa ndiaye » avec le moteur de recherche interne de ces quatre (4) sites merveilleux.

2.Posté par Ibrahima SARR le 24/06/2012 00:01
Le 23 juin j'ai beaucoup réfléchi mais je n'ai pas pu comprendre la position du pouvoir d'alors. Tous les patriotes se sont sentis trahis. Cette date ne sera jamais oubliée. C'est que les politiciens se croient plus malins qu'ils ne le sont.



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