Le 08 Mars, journée des maux et des mots


Le 08 Mars, journée des maux et des mots
La journée internationale des droits des femmes que nous célébrons le 8 mars de chaque année trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis. Ces femmes réclamaient l’égalité des droits, de meilleures conditions de travail et aussi le droit de vote. Les Nations unies l’ont officialisés en 1977 et ont invité tous les pays à la célébrer chaque année pour appeler à l’application des droits des femmes.
C’est une journée de manifestations à travers le monde mais aussi le moment de marquer une pause pour évaluer la situation des femmes dans la société.
Mais y’ à t’il une manière standard et commune à tous les continents de célébrer cette journée ? Ou bien chaque continent ou même chaque pays devrait-il la célébrer en fonction de la situation actuelle de ses femmes ?
Moi je dis que non, chaque nation, chaque société doit la célébrer à sa manière suivant les maux dont souffrent ses femmes et les traitements dont elles bénéficient. La seule constance reste que l’article 2 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme stipule que : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Ainsi, hommes, femmes et enfants nous devons être traités dans le respect et la dignité.

Ici au Sénégal nous devons célébrer pour rappeler à ceux qui semblent ignorer, les exploits de nos arrières grands-mères à l’image des braves femmes de Nder faces aux Trarzas, ou d’Aline Sitoé Diatta qui fut l’héroïne de la résistance casamançaise et bien d’autres femmes de fers qui se sont toujours battus pour que leurs descendants que nous sommes, puissent hériter de leur bravoure.
Mais aussi nous devons surtout célébrer pour protester contre les maux dont nous souffrons tellement sans avoir les mots qu’il faut pour penser nos blessures. La déclaration universelle des droits de l’homme dit encore que : « La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État ». La femme est le socle de cette société et pourtant ses maux figurent toujours sur les rubriques faits divers des journaux.
En parlant ainsi, je fais allusions à certaines femm
Celles qui sont victimes de sévices conjugales sans oser lever la voix. Elles sont victimes de violences physiques et verbales mais ne disent rien au nom d’une certaine tradition qui leur exige de se taire et de se plier à la volonté du mari qui a tous les droits et qui n’hésitent pas pas d’en user à sa guise.
Je fais aussi allusion aux femmes qui ont été violées au sein même de leur famille mais qui se taisent au nom de la sacralité de la famille. Elles vivent dans leur douleur mais n’osent pas s’exprimer de peur d’être stigmatisée ou d’être accusée de mauvaise volonté de briser la famille. Elle se terre et se confond dans la souffrance.
Je fais encore allusion aux femmes handicapées qui sont toujours mises à parts alors qu’elles sont parties intégrantes de la société. L’intégrité physique de certaines handicapées est menacée pour des fins mystiques et purement insensées. Leur handicap ne doit nullement leur priver de leurs droits.
Et je fais encore allusion à celles qui se réveillent à quatre heures du matin, bravent l’obscurité en risquant leur vie pour travailler et avoir de quoi nourrir leurs familles pendant que leurs chers époux, ayant démissionné de leur rôle dans la famille, se contentent d’organiser leurs tours entre leurs quatre bonnes dames. Celles qui sont obligées de travailler dur pour que leurs enfants mangent à leur faim, pour qu’ils aillent à l’école et pour qu’ils ne finissent pas dans la rue. Elles sont victimes de la déformation du mot parité par les hommes paresseux.
Je fais enfin allusion à toutes les femmes, qu’elles soient des villes, des campagnes, qu’elles travaillent dans les bureaux, dans les fabriques ou dans les marchés et qui travaillent pour honorer leurs époux et les soutenir face à la cherté actuelle de la vie. Elles le font au nom de la PARITE.


Vendredi 9 Mars 2012
Aminata Ndiaye




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