
DAKARACTU.COM Personne n’est plus à l’abri des radars de la Centif, qui pointent leurs rayons inquisiteurs sur tout mouvement suspect d’argent sur les comptes de personnes les plus anodines. C’est ainsi que le sieur Abdoulaye Niang, que personne ne connaît, est sous les feux de la Centif, pour avoir reçu une importante somme de manière tout à fait inopinée et inhabituelle sur son compte. Abdoulaye Niang est le frère de l’épouse du colonel Cissokho, l’aide de camp personnel du président Abdoulaye Wade. Un jour, cet homme, ordinaire à souhait qui menait une paisible existence de gorgorlou, reçoit sur son compte à la BHS, par virement, 65 millions de francs cfa, une somme qu’il n’a depuis qu’il y est client jamais déposée. Ce pactole, pour un client dont les relevés de comptes ne laissent jamais transpirer un tel train de vie, au contraire, alerte les fondés de pouvoir de la BHS, qui lui demandent d’en justifier l’origine. Abdoulaye Niang tergiverse, en perd son wolof et, devant la lourde insistance des banquiers, il appelle au secours le colonel Cissokho, qui lui-même affirme que c’est un don personnel qu’il a consenti à son beau-frère. Certainement pour le remercier d’avoir une si belle sœur, n’est-ce pas ? La BHS demande au colonel Cissokho les motivations d’un tel transfert. Devant l’absence de réponses convaincantes quant à l’origine de cet argent et aux motifs de la transaction, elle établit une déclaration de soupçons à l’intention de la Centif. Celle-ci, gourmande de toutes ces anomalies, ouvre un dossier, l’étudie avec méticulosité, et finit par qualifier ses données obtenues dans la rubrique « blanchiment d’argent ». La Centif rédige son rapport et saisit la justice. Il est avéré que ce dossier est arrivé au Parquet, mais il n’y a selon des sources proches de ce dossier aucun début d’enquête au sujet d’Abdoulaye Niang. Pourquoi ? Est-ce la qualité de beau-frère de l’aide de camp du président qui le préserve des curiosités éventuelles des magistrats ? D’où proviennent ces 65 millions que le colonel a fait virer sur le compte de son beau-frère ? Pourquoi toutes ces recommandations que la Centif envoie au parquet finissent-elles au fond des tiroirs des magistrats du Palais de Justice ? Pourquoi la Centif ne dépose-t-elle pas les armes, arguant du fait que son excellent travail ne rencontre aucun écho sur le plan judiciaire ? Ces questions nous taraudent l’esprit et demandent d’éclaircissantes réponses.
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