
Nous affirmions, il y a de cela quelques semaines, qu’au-delà des déclarations d’intention, les premiers actes posés ne poussaient pas à l’optimisme. Nous espérions toutefois que le silence bruissant de parole de la majorité des Sénégalais qui avaient porté la coalition Macky 2012 au pouvoir avait été entendu. Pas du tout semble nous dire l’actualité immédiate focalisée sur une sombre et basse histoire de véhicules.
Que le dernier ministre de l’Intérieur de notre République sous le magistère du Président Abdoulaye WADE, accompagné d’autres personnalités ayant tous occupées des fonctions au sommet de l’Etat, réclament à Diamniadio ce qui serait dû à leur formation politique, le PDS, quoi de plus naturel. Leur parti politique est maintenant dans l’opposition et doit se préparer pour les élections législatives du 1er juillet prochain. Il y va, -on le comprend bien- de la survie, à court terme, de leur parti et de leur carrière politique. Il y va surtout de la préservation de la démocratie dont un des fondements est un pouvoir qui gouverne et une opposition qui s’oppose, tous deux unis dans le respect des lois, règlements et valeurs de la République.
Mais que ceux qui sont actuellement garants du respect de la Constitution du 22 janvier 2001 et de tous les autres textes subséquents, dont le droit inaliénable de propriété, refusent de donner une suite positive et sans tintamarre à une telle demande sous prétexte « d’enquête en cours, pour en déterminer les propriétaires, alors que des cartes grises, en bonne et due forme mentionnant le nom du propriétaire auraient été présentées, ou pour déterminer l’origine des fonds qui ont servi à leurs acquisition », est quand même ahurissant. La seule qualité du propriétaire présumé, qui a été pendant douze ans, Président de la République de Sénégal, aurait dû obliger les tenants actuels du pouvoir à gérer ce dossier, s’il est avéré, avec plus de tacts, de réserves, et de responsabilité. Cette seule qualité aurait dû empêcher que cette affaire soit, comme cela, « déposé » sur la place publique. C’est à se demander si le Chef de l’Etat a pris l’exacte mesure des causes qui ont entraîné son élection et, surtout, des raisons pour lesquelles il a été élu.
Le Président Macky Sall a été élu parce que soutenu par une majorité de partis d’opposition qui ont eu la finesse, dans un environnement de marasme économique mondiale, de battre campagne uniquement sur les erreurs du PDS et de mettre l’accent sur le départ du Président Abdoulaye Wade que les errements de « ses enfants », non suivis de sanctions, avaient fini de décrédibiliser aux yeux d’une large partie de l’opinion. Et il a surtout été élu pour remettre la République et le respect de l’Etat de droit au centre de notre vie sociale, avec comme corolaire la prise en charge de la demande sociale dans tous ses aspects.
Le respect de l’Etat de droit suppose que l’Etat, lui-même sujet de droit, chargé de veiller au respect des droits de chacun, respecte le droit qui s’applique à lui et à tous. C’est le début et le socle de toute exigence de respect du droit, que l’Etat est en droit de réclamer et d’imposer à tout citoyen. Sur ce point précis, et sur d’autres points sur lesquels nous reviendrons, l’impression est donnée que les actes posés concernant les véhicules réclamés par le PDS procèdent de l’amateurisme d’Etat ou, plus grave, d’une violation flagrante des droits du « citoyen » ou du PDS. Et cette violation semble être commise sous la double lecture opportuniste des enjeux politiques à court terme, qui postulerait, qu’ayant perdu la présidentielle, ce parti n’aurait plus le soutien des populations et que, par conséquent, l’Etat pourrait violer allègrement la loi à son égard sans aucun risque de sanctions d’une part, et la nécessité pour les tenants actuels du pouvoir d’avoir une majorité à l’Assemblée Nationale à l’issue des élections législatives du 1er juillet 2012 au mépris de l’Etat de droit.
Si tel est le cas, l’APR et ses alliés risquent de se réveiller, en sursaut, avec une gueule de bois. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, s’il est avéré que la majorité présidentielle actuel veut tout faire, absolument tout, pour empêcher l’opposition de s’opposer comme le PDS en avait été accusé, elle rejoindra les rangs de l’opposition plus vite qu’elle ne croit parce que se trompant lourdement de priorités.
L’Etat, à notre avis, doit se recadrer, et le nouveau Président de la République et son équipe doivent s’occuper des priorités des Sénégalais qui sont restés les mêmes depuis 1960, en posant leur pierre à l’édifice déjà visible, dans le sens du développement durable et dans le respect de la démocratie où, en bonne place, se trouvent les droits du citoyens et des partis politiques. L’Etat doit résoudre la problématique de la baisse effective des denrées de première nécessité (riz, huile, sucre, pain, etc), de la baisse significative du prix du gaz, de l’électricité, de l’égale chance du citoyen à l’accès à la scolarisation, à l’habitat, de l’accès à des soins de qualités, de la mise en œuvre d’un politique de croissance, et non d’austérité, permettant de créer des richesses et des emplois. C’est sur ces questions, et la liste est loin d’être exhaustive, qu’on attend le régime actuel. Toutes autres questions traitées, en dehors de celles énumérées, ne constituent qu’un épiphénomène passager, devant servir à distraire les Sénégalais ou à éluder très provisoirement les difficultés que seul l’exercice du pouvoir permet d’affronter, avec tout le risque d’impopularité qui peut en découler.
Dans ce sentier escarpé et difficile que le Président Macky SALL doit urgemment emprunter, nous lui rappelons ces sages paroles du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE : «Sache que le pouvoir que tu détiens actuellement en ce monde ne t’est parvenu qu’après avoir été soustrait des mains d’autres rois comme toi qui t’ont précédé. Et qu’un jour viendra où ce même pouvoir te sera repris des mains pour être cédé à d’autres rois qui te succèderont. Donc s’il arrive certains jours où la vie te semble favorable et t’assiste contre tes adversaires, sache qu’il en sera d’autres où elle favorisera tes adversaires. Et si quelquefois elle t’a fait rire, quelquefois aussi elle te fera pleurer. Que donc la joie qu’elle t’inspire ne t’abuse pas car ce monde est, par nature, fourbe et trompeur. Il arrive souvent qu’il se retourne brutalement contre toi pour te leurrer et te faire tomber dans son piège. Aussi, je te recommande de toujours persévérer à assister les plus faibles, les pauvres et les nécessiteux et de ne jamais tomber dans la tyrannie et l’injustice car « tout homme injuste le regrettera un jour » et « tout tyran assurera sa propre perte ».
Abdou Salam AW
awabdousalam@gmail.com
Que le dernier ministre de l’Intérieur de notre République sous le magistère du Président Abdoulaye WADE, accompagné d’autres personnalités ayant tous occupées des fonctions au sommet de l’Etat, réclament à Diamniadio ce qui serait dû à leur formation politique, le PDS, quoi de plus naturel. Leur parti politique est maintenant dans l’opposition et doit se préparer pour les élections législatives du 1er juillet prochain. Il y va, -on le comprend bien- de la survie, à court terme, de leur parti et de leur carrière politique. Il y va surtout de la préservation de la démocratie dont un des fondements est un pouvoir qui gouverne et une opposition qui s’oppose, tous deux unis dans le respect des lois, règlements et valeurs de la République.
Mais que ceux qui sont actuellement garants du respect de la Constitution du 22 janvier 2001 et de tous les autres textes subséquents, dont le droit inaliénable de propriété, refusent de donner une suite positive et sans tintamarre à une telle demande sous prétexte « d’enquête en cours, pour en déterminer les propriétaires, alors que des cartes grises, en bonne et due forme mentionnant le nom du propriétaire auraient été présentées, ou pour déterminer l’origine des fonds qui ont servi à leurs acquisition », est quand même ahurissant. La seule qualité du propriétaire présumé, qui a été pendant douze ans, Président de la République de Sénégal, aurait dû obliger les tenants actuels du pouvoir à gérer ce dossier, s’il est avéré, avec plus de tacts, de réserves, et de responsabilité. Cette seule qualité aurait dû empêcher que cette affaire soit, comme cela, « déposé » sur la place publique. C’est à se demander si le Chef de l’Etat a pris l’exacte mesure des causes qui ont entraîné son élection et, surtout, des raisons pour lesquelles il a été élu.
Le Président Macky Sall a été élu parce que soutenu par une majorité de partis d’opposition qui ont eu la finesse, dans un environnement de marasme économique mondiale, de battre campagne uniquement sur les erreurs du PDS et de mettre l’accent sur le départ du Président Abdoulaye Wade que les errements de « ses enfants », non suivis de sanctions, avaient fini de décrédibiliser aux yeux d’une large partie de l’opinion. Et il a surtout été élu pour remettre la République et le respect de l’Etat de droit au centre de notre vie sociale, avec comme corolaire la prise en charge de la demande sociale dans tous ses aspects.
Le respect de l’Etat de droit suppose que l’Etat, lui-même sujet de droit, chargé de veiller au respect des droits de chacun, respecte le droit qui s’applique à lui et à tous. C’est le début et le socle de toute exigence de respect du droit, que l’Etat est en droit de réclamer et d’imposer à tout citoyen. Sur ce point précis, et sur d’autres points sur lesquels nous reviendrons, l’impression est donnée que les actes posés concernant les véhicules réclamés par le PDS procèdent de l’amateurisme d’Etat ou, plus grave, d’une violation flagrante des droits du « citoyen » ou du PDS. Et cette violation semble être commise sous la double lecture opportuniste des enjeux politiques à court terme, qui postulerait, qu’ayant perdu la présidentielle, ce parti n’aurait plus le soutien des populations et que, par conséquent, l’Etat pourrait violer allègrement la loi à son égard sans aucun risque de sanctions d’une part, et la nécessité pour les tenants actuels du pouvoir d’avoir une majorité à l’Assemblée Nationale à l’issue des élections législatives du 1er juillet 2012 au mépris de l’Etat de droit.
Si tel est le cas, l’APR et ses alliés risquent de se réveiller, en sursaut, avec une gueule de bois. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, s’il est avéré que la majorité présidentielle actuel veut tout faire, absolument tout, pour empêcher l’opposition de s’opposer comme le PDS en avait été accusé, elle rejoindra les rangs de l’opposition plus vite qu’elle ne croit parce que se trompant lourdement de priorités.
L’Etat, à notre avis, doit se recadrer, et le nouveau Président de la République et son équipe doivent s’occuper des priorités des Sénégalais qui sont restés les mêmes depuis 1960, en posant leur pierre à l’édifice déjà visible, dans le sens du développement durable et dans le respect de la démocratie où, en bonne place, se trouvent les droits du citoyens et des partis politiques. L’Etat doit résoudre la problématique de la baisse effective des denrées de première nécessité (riz, huile, sucre, pain, etc), de la baisse significative du prix du gaz, de l’électricité, de l’égale chance du citoyen à l’accès à la scolarisation, à l’habitat, de l’accès à des soins de qualités, de la mise en œuvre d’un politique de croissance, et non d’austérité, permettant de créer des richesses et des emplois. C’est sur ces questions, et la liste est loin d’être exhaustive, qu’on attend le régime actuel. Toutes autres questions traitées, en dehors de celles énumérées, ne constituent qu’un épiphénomène passager, devant servir à distraire les Sénégalais ou à éluder très provisoirement les difficultés que seul l’exercice du pouvoir permet d’affronter, avec tout le risque d’impopularité qui peut en découler.
Dans ce sentier escarpé et difficile que le Président Macky SALL doit urgemment emprunter, nous lui rappelons ces sages paroles du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE : «Sache que le pouvoir que tu détiens actuellement en ce monde ne t’est parvenu qu’après avoir été soustrait des mains d’autres rois comme toi qui t’ont précédé. Et qu’un jour viendra où ce même pouvoir te sera repris des mains pour être cédé à d’autres rois qui te succèderont. Donc s’il arrive certains jours où la vie te semble favorable et t’assiste contre tes adversaires, sache qu’il en sera d’autres où elle favorisera tes adversaires. Et si quelquefois elle t’a fait rire, quelquefois aussi elle te fera pleurer. Que donc la joie qu’elle t’inspire ne t’abuse pas car ce monde est, par nature, fourbe et trompeur. Il arrive souvent qu’il se retourne brutalement contre toi pour te leurrer et te faire tomber dans son piège. Aussi, je te recommande de toujours persévérer à assister les plus faibles, les pauvres et les nécessiteux et de ne jamais tomber dans la tyrannie et l’injustice car « tout homme injuste le regrettera un jour » et « tout tyran assurera sa propre perte ».
Abdou Salam AW
awabdousalam@gmail.com
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