Inondations au Sénégal: où sont donc passés les sinistrés ? (Omar Ba)


Inondations au Sénégal: où sont donc passés les sinistrés ? (Omar Ba)
Dans la dernière semaine du mois d’août 2012 le monde entier avait...

... les yeux braqués sur le Sénégal. Des pluies diluviennes avaient alors surpris la population faisant plus d’une dizaine de morts et des dégâts matériels considérables. S’en était suivie une solidarité nationale ayant réuni des acteurs politiques, médiatiques et associatifs qui ont parlé d’une même voix pour dire ceci: «plus jamais ça !». Ce slogan était martelé en même temps qu’un torrent d’argent, de denrées alimentaires et de produits du quotidien affluaient vers les plateaux de télévision, le Ministère de l’Intérieur et les associations de quartier mobilisées.



Les responsables de la collecte faisaient preuve de tellement de transparence qu’ils allaient jusqu’à compter les billets de banque et les moindres pièces de monnaie reçus en direct dans les émissions spéciales organisées pour l’occasion.

Le président de la République, revenu d’un voyage en Afrique du Sud, s’exprimait en ces termes le 28 août: «j’ai décidé que l’Etat va consacrer des ressources substantielles à la recherche de solutions structurelles aux inondations récurrentes qui causent tant de malheurs, de douleurs et de souffrances aux populations.»

Pour juguler l’urgence, des abris provisoires avaient été construits dans le cadre du plan ORSEC mais à la rentrée scolaire intervenue le 07 octobre, des familles se trouvaient encore sous des tentes ou dans des salles de classes réquisitionnées.

Deux mois plus tard, plus aucune minute n’est consacrée dans les médias à l’épineuse question des sinistrés qui se comptent pourtant par dizaines de milliers. Si on peut comprendre le mutisme des médias, qui ont trouvé d’autres sujets d’actualité, le silence des autorités est plus que curieux. En effet, personne ne daigne rendre compte des actes qui ont été posés ou des choix stratégiques qui ont été faits. Au contraire, depuis que les projecteurs médiatiques se sont éteints sur leurs souffrances, les populations n’ont droit qu’à des déclarations d’intention aussi pompeuses qu’inconsistantes.

On pourrait expliquer ce silence par la présomption optimiste que tous les sinistrés ont été pris en charge mais force est de reconnaitre qu’il n’en est rien. Des habitants restent encore hors de leurs maisons sans aucune intention d’y retourner parce que dominées par les eaux.

Je ne veux pas croire que les démons du passé soient en train de reprendre du service dans ce pays après tant de fantasmes sur le «Nouveau Type de Sénégalais» (NTS). Le problème majeur du Sénégal reste, en effet, la question du suivi. Nous excellons dans les initiatives louables mais demeurons inertes dès qu’il s’agit d’évaluer, de tirer un bilan ou même de contrôler une action publique. D’ailleurs si nous en sommes à subir les drames liés aux inondations n’est-ce pas parce que nous avons été incapables, par le passé, de nous doter de vrais outils à la fois d’anticipation et d’évaluation des risques ? A ce rythme-là il ne faudra pas s’étonner qu’à la prochaine saison des pluies les mêmes populations se retrouvent dans une détresse similaire à celle qu’elles sont en train de vivre. J’espère vivement me tromper !

Lundi 29 Octobre 2012
Omar Ba avec Baolnews.com




1.Posté par Bounkhatab le 29/10/2012 11:15
LE CAS DES SINISTRES, N'EST QU'UN EXEMPLE PARMI D'AUTRES DE L'INERTIE DES SENEGALAIS.POUR PREUVE ENCORE ET ENCORE LA SALETE AMBIANTE ET ETERNELLE DES RUES ET DES MARCHES DE TOUTES LES VILLES DU PAYS.



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