Il était une fois, ‘’AFRIQUE D’ABORD’’

Il était une fois, ‘’AFRIQUE D’ABORD’’

A l’occasion de la célébration du
cinquantenaire de la création de l’OUA (Organisation de l’Unité
Africaine) devenue l’U A(Union Africaine), le 25 mai 1963, nous
voudrions nous remémorer et rendre hommage à un panafricaniste
convaincu, oublié de nos jours. Il s’agit de notre compatriote
Masserigne Abdou Diène dit Boroom Kay. Un adage de chez-nous dit
éloquemment : ‘’Ku dee nu fattela’’(le mort, on l’oublie vite). Nous
avons pu vérifier cela, malheureusement , avec désappointement, au
moment où nous avons voulu retrouver les traces de notre ami Diène
(sa famille, ses documents etc.). Ce n’est qu’après avoir frappé à 10
portes dont celles des Archives nationales et de l’IFAN en vaiin, que
nous sommes tombés sur 2 octogénaires qui ont gardé leur mémoire : MM
Diop et Thiaw, domiciliés respectivement, à la Sicap Amitié 3 et à la
Médina qui nous ont gratifiés de leur témoignages.
Nous ne connaissons pas l’homme profondément,
mais nous savons qu’il était foncièrement attaché à son Afrique, au
point de créer avec sa maigres pension d’ancien militaire, l’un des
premiers journaux indépendants qui portait le titre ‘’AFRIQUE
D’ABORD’’. C’était vers les années 1970/1980.
Nous revoyons le personnage très sympathique,
à la démarche altière, nonchalante, le bonnet bien vicié, des numéros
de son journal à la main arpentant les rues de Dakar. Journal
(ronéotypé) dont il était l’homme orchestre. En en ce sens, qu’il
était le rédacteur en chef, le fabricant de A à Z et le distributeur.
Prompt à soutenir une discussion politique et autre avec une prochaine
rencontre, Il était de tous les meetings politiques ou d’organisations
syndicales. Il ne ratait aucune pour occasion pour fustiger le
néocolonialisme et railler, ‘’le toubamisme avilissant’’ de certains
de nos compatriotes. Autrement dit les francophiles assimilés, appelés
‘’ciip, ciip’’ et non les francophones. Tant ils s’évertuaient à
singer le parler parisien, différent même de celui des autres régions
de l’hexagone.
Mal-en-point, à la fin de sa vie, il fut agressé
par un malfrat qui lui a pris son argent. Malheureusement il succomba
de ce drame, vers les années 80, en laissant derrière lui un fils qui
vit, semble-t-il, actuellement en Mauritanie.
En ce moment, si cruciale, notre ami Diène ne
serait pas si heureux que ça, s’il était toujours parmi nous, eu égard
à la vision Idyllique qu’il avait pour l’Afrique. C'est-à-dire, un
Continent libre, indépendant, souverain et prospère. Tout le contraire
de la situation actuelle que nous vivons. Car 53 ans après les
indépendances, les vœux de Kuwame Nkrumah, Modibo Keita, Mamadou Dia,
Patrice Lumumba, Cheikh Anta Diop, Tidiane Baidy Ly etc ne sont pas
toujours exaucés. Plus grave, d’aucuns n’hésitent pas de parler de
‘’recolonisation’’. Face à une certaine intelligentsia félonne,
politicienne qui ne joue son rôle qu’on attendait d’elle. Tant elle
est déboussolée, la plupart de ses composantes, par la recherche de
planques auprès de ‘’station, d’Institutions parlementaires et
administratives politiciennes, pourvoyeuses de per diem, de primes et
autres indemnités qui exhalent le parfum de la corruption.
Qui ose soutenir le contraire de cette recolonisation
ambiante ? Vu les perspectives sombres qui se dessinent à travers
l’arrogance de l’ancienne puissance colonisatrice, la France ?
Rappelons qu’elle n’a pas hésité à attaquer, propos calomnieux à l
»ppui, la Côte d’Ivoire, la Lybie ( des pays libres et indépendants),
avant de la maquiller au Mali ,sous des dehors d’une ‘’Solidarité
Humanitaire’’ trahit par ce diktat sur la date impérative de
l’élection présidentielle, que vient de dénoncer vigoureusement la
pasionaria Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture ?.
Diène Boroom Kay, nous pensons que malgré ce tableau
apparemment, sombre, des Africains et africaines à, à la hauteur, à
l’image d’Aminata, ne manqueront pas à relever le défi pour que vous
puissiez dormir en paix.
Dakar, le 24 mai 2013
Ababacar Fall-Barros
Ex-membre dirigeant de And Jëf/Pads