« Aucun bonheur n'est possible dans l'ignorance, la certitude seule fait la vie calme. » Emile ZOLA
LOKASSE ou loquace, c’est le duo de stratèges entourant le Président Macky de très près. Il s’agit de MM. El Hadji Hamidou KASSE et Moubarak LO. Tous deux Ministres Conseillers Spéciaux du Président, même si le second se targue encore comme à son habitude, d’un pompeux attribut de Vice-directeur de Cabinet du Président.
Le problème est : au moment où les Sénégalais se demandent « où va le Président ? » pour répondre à leurs préoccupations, LOKASSE est pris en flagrant délire de contradiction. D’abord, LO Connaît-tout nous produit une stratégie avec trois temps : (i) temps des urgences sociales, (ii) temps de la bonne gouvernance et (iii) temps des reformes. Ensuite, le très éloquent KASSE nous informe que la seule stratégie du Président qui vaille se retrouve dans trois leviers fondamentaux : (i) le NOP (le nouvel ordre des priorités) ou les préoccupations fixes des Sénégalais (la santé, l’eau potable, les infrastructures routières à l’intérieur du pays, l’éducation, l’emploi et l’alimentation saine), (ii) la primauté de la patrie sur le parti, et (iii) la gouvernance sobre, vertueuse et efficace.
Même si les thèmes de la demande sociale et de la bonne gouvernance se retrouvent dans le discours de LOKASSE, il faut dire quand même, à un tel niveau de responsabilité et de proximité présidentielle, ces deux piliers du système Macky, avec presse interposée, déroutent les spécialistes en diagnostic stratégique et la plupart des observateurs avertis. In fine, cela dénote certainement d’une cacophonie dans l’entourage ou le voisinage proche du Président.
Un ajustement stratégique et même conceptuel est nécessaire, ou un coup de balai et, ceci avant même le discours de politique générale du Premier Ministre (PM) qui devra s’appuyer sur la vision du Président et annoncer les priorités programmatiques devant le Parlement. Le PM va-t-il s’appuyer sur les litanies de LO ou les incantations de KASSE face à ce mélange assourdissant de sons dissonants? That is the question !
D’abord LO nous apprend que les Sénégalais ont montré à travers « les études d’opinions effectuées par le cabinet Emergence (son cabinet paraît-il), leur première préoccupation lors du vote présidentiel était de choisir celui ou celle qui leur paraissait le plus apte à accroître leur pouvoir d’achat, à leur créer des opportunités d’emplois, d’éducation, de santé, d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, au logement et à l’électricité, de sécurité ainsi que d’amélioration de la gouvernance publique. » D’où selon lui, l’origine des trois temps de la présidence de Macky.
D’autre part, KASSE nous apprend aussi, que la source de la stratégie qu’il propose « est le vécu quotidien des Sénégalais des villes et des campagnes, jeunes, femmes, personnes du troisième âge, ouvriers, paysans, intellectuels, cadres des secteurs privé et public, opérateurs économiques, investisseurs étrangers et partenaires au développement, sans emploi, émigrés, entre autres. » Il ajoute : « le Président Sall a cumulé, entre 2009 et 2011, plus de soixante mille kilomètres au plus profond du pays et noué un contact permanent avec la diaspora… Il a rencontré environ trois millions de personnes directement à travers assemblées villageoises et de quartier, petites réunions, meetings, visites de proximité, audiences personnalisées. »
Cette cacophonie nous informe entre autres, qu’il y a un problème de capitalisation des acquis et du diagnostic au niveau de l’entourage proche présidentiel chargé d’élaborer les stratégies. Or sans une bonne stratégie basée sur une vision cohérente, les Sénégalais sont en droit de se demander ; « Où va le Président Macky ? ».
D’abord, le Sénégal n’est pas en terrain neutre en ce qui concerne la vision de développement. Le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRPII, 2006-2010), sans nous présenter une vision proprement dite nous informe quand même, qu’elle « s’appuie sur une philosophie, partagée par tous les sénégalais et sénégalaises, basée sur des valeurs séculaires qui (i) sacralisent le travail considéré comme la première forme de liberté et le moyen de réalisation personnelle pour s’affranchir de la pauvreté (ii) élèvent la solidarité au rang de paradigme de développement et (ii) considèrent enfin la paix et la sécurité humaine comme préalables à tout développement. »
Dans le Document de Stratégie de Croissance Accélérée, nous sommes informés qu’une politique volontariste est la solution, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) où le Sénégal s’est engagé à réduire de moitié l'extrême pauvreté d'ici 2015, « Cette politique a pour vocation de consolider les acquis et de créer au niveau des entreprises et de l'ensemble du tissu économique, les conditions préalables à la réalisation des gains de productivité nécessaires pour atteindre une croissance d'au moins 7% de 2007 à 2015. »
A défaut de mettre à jour ces documents, ou de produire une nouvelle déclaration politique de la Présidence de Macky qui pourrait faire office de vision et de stratégie, les Ministres Conseillers gagneraient à mieux harmoniser leurs sorties et déclarations. Ils sont à un niveau Politique et de Management tel que, toute confusion ou ignorance dans leurs déclarations pourrait produire des effets néfastes au niveau des populations et des partenaires au développement. Faire des déclarations par presse interposée est souhaitable dans un pays comme le Sénégal qui est un exemple de démocratie, mais parler de la même voix est primordial pour un nouveau régime.
Il est vrai que le nouveau régime a posé des actes très importants dans les domaines de la demande sociale et de la bonne gouvernance, et en attestent, toutes les mesures courageuses prises par le Chef de l’Etat depuis qu’il est arrivé pouvoir (avril 2012) et l’indépendance de la justice. La première impression est que le nouveau Président est respectueux de ses engagements envers les populations et du partenariat stratégique avec Bennoo Siggil Sénégal et Rewmi.
Même, s’il se défend d’inscrire sa présidence exclusivement dans le cadre de la Charte des Assises Nationales, il faut dire que la coalition Benno Bokk Yakaar n’a pas encore présenté à proprement parler aux Sénégalais de vision stratégique. Ainsi, nous attendons dans les préliminaires du discours du PM devant l’Assemblée le mois prochain (septembre) une orientation stratégique introductive pour asseoir ses priorités programmatiques.
Aussi, même si nous avons à peu près un certaine idée sur la crise économique, financière et énergétique qui secoue le pays, aucune situation de référence claire d’aucun secteur, n’est à jour en ce moment. Or, pour pouvoir mesurer les résultats de l’action présidentielle dans quelque années avec précision et en toute objectivité, une telle situation est plus que nécessaire. Nous attendons beaucoup de la déclaration du PM à moins que d’ici là, le Président ne fasse une précision sur sa vision pour un Sénégal émergent et sa stratégie pour son opérationnalisation.
LOKASSE ou loquace, c’est le duo de stratèges entourant le Président Macky de très près. Il s’agit de MM. El Hadji Hamidou KASSE et Moubarak LO. Tous deux Ministres Conseillers Spéciaux du Président, même si le second se targue encore comme à son habitude, d’un pompeux attribut de Vice-directeur de Cabinet du Président.
Le problème est : au moment où les Sénégalais se demandent « où va le Président ? » pour répondre à leurs préoccupations, LOKASSE est pris en flagrant délire de contradiction. D’abord, LO Connaît-tout nous produit une stratégie avec trois temps : (i) temps des urgences sociales, (ii) temps de la bonne gouvernance et (iii) temps des reformes. Ensuite, le très éloquent KASSE nous informe que la seule stratégie du Président qui vaille se retrouve dans trois leviers fondamentaux : (i) le NOP (le nouvel ordre des priorités) ou les préoccupations fixes des Sénégalais (la santé, l’eau potable, les infrastructures routières à l’intérieur du pays, l’éducation, l’emploi et l’alimentation saine), (ii) la primauté de la patrie sur le parti, et (iii) la gouvernance sobre, vertueuse et efficace.
Même si les thèmes de la demande sociale et de la bonne gouvernance se retrouvent dans le discours de LOKASSE, il faut dire quand même, à un tel niveau de responsabilité et de proximité présidentielle, ces deux piliers du système Macky, avec presse interposée, déroutent les spécialistes en diagnostic stratégique et la plupart des observateurs avertis. In fine, cela dénote certainement d’une cacophonie dans l’entourage ou le voisinage proche du Président.
Un ajustement stratégique et même conceptuel est nécessaire, ou un coup de balai et, ceci avant même le discours de politique générale du Premier Ministre (PM) qui devra s’appuyer sur la vision du Président et annoncer les priorités programmatiques devant le Parlement. Le PM va-t-il s’appuyer sur les litanies de LO ou les incantations de KASSE face à ce mélange assourdissant de sons dissonants? That is the question !
D’abord LO nous apprend que les Sénégalais ont montré à travers « les études d’opinions effectuées par le cabinet Emergence (son cabinet paraît-il), leur première préoccupation lors du vote présidentiel était de choisir celui ou celle qui leur paraissait le plus apte à accroître leur pouvoir d’achat, à leur créer des opportunités d’emplois, d’éducation, de santé, d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, au logement et à l’électricité, de sécurité ainsi que d’amélioration de la gouvernance publique. » D’où selon lui, l’origine des trois temps de la présidence de Macky.
D’autre part, KASSE nous apprend aussi, que la source de la stratégie qu’il propose « est le vécu quotidien des Sénégalais des villes et des campagnes, jeunes, femmes, personnes du troisième âge, ouvriers, paysans, intellectuels, cadres des secteurs privé et public, opérateurs économiques, investisseurs étrangers et partenaires au développement, sans emploi, émigrés, entre autres. » Il ajoute : « le Président Sall a cumulé, entre 2009 et 2011, plus de soixante mille kilomètres au plus profond du pays et noué un contact permanent avec la diaspora… Il a rencontré environ trois millions de personnes directement à travers assemblées villageoises et de quartier, petites réunions, meetings, visites de proximité, audiences personnalisées. »
Cette cacophonie nous informe entre autres, qu’il y a un problème de capitalisation des acquis et du diagnostic au niveau de l’entourage proche présidentiel chargé d’élaborer les stratégies. Or sans une bonne stratégie basée sur une vision cohérente, les Sénégalais sont en droit de se demander ; « Où va le Président Macky ? ».
D’abord, le Sénégal n’est pas en terrain neutre en ce qui concerne la vision de développement. Le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRPII, 2006-2010), sans nous présenter une vision proprement dite nous informe quand même, qu’elle « s’appuie sur une philosophie, partagée par tous les sénégalais et sénégalaises, basée sur des valeurs séculaires qui (i) sacralisent le travail considéré comme la première forme de liberté et le moyen de réalisation personnelle pour s’affranchir de la pauvreté (ii) élèvent la solidarité au rang de paradigme de développement et (ii) considèrent enfin la paix et la sécurité humaine comme préalables à tout développement. »
Dans le Document de Stratégie de Croissance Accélérée, nous sommes informés qu’une politique volontariste est la solution, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) où le Sénégal s’est engagé à réduire de moitié l'extrême pauvreté d'ici 2015, « Cette politique a pour vocation de consolider les acquis et de créer au niveau des entreprises et de l'ensemble du tissu économique, les conditions préalables à la réalisation des gains de productivité nécessaires pour atteindre une croissance d'au moins 7% de 2007 à 2015. »
A défaut de mettre à jour ces documents, ou de produire une nouvelle déclaration politique de la Présidence de Macky qui pourrait faire office de vision et de stratégie, les Ministres Conseillers gagneraient à mieux harmoniser leurs sorties et déclarations. Ils sont à un niveau Politique et de Management tel que, toute confusion ou ignorance dans leurs déclarations pourrait produire des effets néfastes au niveau des populations et des partenaires au développement. Faire des déclarations par presse interposée est souhaitable dans un pays comme le Sénégal qui est un exemple de démocratie, mais parler de la même voix est primordial pour un nouveau régime.
Il est vrai que le nouveau régime a posé des actes très importants dans les domaines de la demande sociale et de la bonne gouvernance, et en attestent, toutes les mesures courageuses prises par le Chef de l’Etat depuis qu’il est arrivé pouvoir (avril 2012) et l’indépendance de la justice. La première impression est que le nouveau Président est respectueux de ses engagements envers les populations et du partenariat stratégique avec Bennoo Siggil Sénégal et Rewmi.
Même, s’il se défend d’inscrire sa présidence exclusivement dans le cadre de la Charte des Assises Nationales, il faut dire que la coalition Benno Bokk Yakaar n’a pas encore présenté à proprement parler aux Sénégalais de vision stratégique. Ainsi, nous attendons dans les préliminaires du discours du PM devant l’Assemblée le mois prochain (septembre) une orientation stratégique introductive pour asseoir ses priorités programmatiques.
Aussi, même si nous avons à peu près un certaine idée sur la crise économique, financière et énergétique qui secoue le pays, aucune situation de référence claire d’aucun secteur, n’est à jour en ce moment. Or, pour pouvoir mesurer les résultats de l’action présidentielle dans quelque années avec précision et en toute objectivité, une telle situation est plus que nécessaire. Nous attendons beaucoup de la déclaration du PM à moins que d’ici là, le Président ne fasse une précision sur sa vision pour un Sénégal émergent et sa stratégie pour son opérationnalisation.
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