
« L’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. », ainsi s’exprimait, Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007 à Dakar et au sein de ce grand monument du savoir qu’est l’Université de Dakar, qu’il n’avait pas jugé nécessaire d’appeler par son vrai nom Cheikh Anta Diop. En rappel au grand penseur, connu et reconnu de par ses travaux de recherche sur l’homme noir, sur l’Afrique, berceau de l’humanité et mère des civilisations. Monsieur Sarkozy avait eu le toupet de venir nous insulter, sur notre propre terre. Pendant près de cinquante minutes, le chef d’Etat Français d’alors, avec le discours rédigé par son conseiller Henri Guaino, nous avait imposés, à nous Africains, Sénégalais, des insultes, dont on se serait passé. Mais le comble, n’est pas tout à fait l’endroit où il a prononcé le discours ou encore l’arrogance et l’assurance avec lesquelles, il s’exprimait, mais c’est plutôt, le fait que de grands hommes étaient présents et l’eussent laissé, discourir sans le corriger ou simplement l’interrompre.
Reconnaître les faute, les conséquences ou encore l’apport de la colonisation, l’Afrique n’en a plus besoin. Ce que veulent notre continent et ses enfants, c’est plutôt, qu’on nous laisse évoluer, nous gérer politiquement, économiquement et ne plus commettre, nos idées de départ : laisser entrer et sortir, « l’homme blanc » à sa guise dans nos terres et sans pour autant, nous vouer du respect ». Il faut, nous dirons-nous, oublier, de relire son texte ou ne pas le comprendre, pour oser « penser à voix haute » que la colonisation, n’est en rien, responsable des génocides, des guerres sanglantes que connaisse l’Afrique. Nicolas Sarkozy ainsi que son auditoire de l’époque, avaient certainement négligé, que si les colons ne s’étaient pas « partagé l’Afrique », on n’aurait pas eu un pays comme la Gambie à l’intérieur du Sénégal. Nous n’aurions certainement pas, été victimes, non plus, de disparités ethniques comme c’est le cas en Afrique, précisément au Rwanda, où nous avons vu plus d’un millions de Tutsi tués1. S’il n’y avait pas eu la traite négrière, les noirs d’Amérique et des îles ne seraient pas déplacés, pour être aujourd’hui, à la recherche de leurs ancêtres. Et économiquement, je laisse le soin aux professionnels du domaine de revenir sur le prix que nous payons encore.
Aujourd’hui, cinq années après ce discours injurieux, le Sénégal va, une nouvelle fois recevoir un autre Président de la République française, Monsieur François Hollande. Qu’il soit le bienvenu au pays de la Téranga ! Avec un nouvel homme, un nouveau régime, on aura sans doute, un discours nouveau. Mais Monsieur le Président, l’Afrique a, aujourd’hui, besoin de plus que des mots. Les jeunes formés ici, en Afrique ou dans les universités occidentales, veulent un changement de politiques, de nouvelles actions. Nous souhaitons que vos déplacements aient plus d’impacts, sur le plan coopératif, économique.
Malheureusement, de nos jours la pauvre Afrique mère est vue, à tous les niveaux comme une élève, celle qui doit recevoir les leçons des autres, celle qui doit se taire et écouter, celle qui ne peut pas apporter son savoir aux autres. Et donc, celui qui a en face de lui, ses supérieurs.
Monsieur le Président, donnez à votre visite, à votre discours, un ton d’échange. L’Afrique a beaucoup à apprendre mais surtout, elle a beaucoup à partager. Depuis plus de cinquante années, nous ne vivons et ne subissons que le traitement infligé au dernier de la classe, il est temps qu’on se parle d’égal à égal. Que nos différences, soient juste des différences et non des inégalités. Monsieur François Hollande, la Gauche dont vous êtes issue, fait sans nul doute que vous soyez plus apprécié que votre prédécesseur, par les étrangers, les noirs de France. Nous ne vous demandons pas de faire mieux que lui, ce que nous voulons et vous réclamons à vous ainsi qu’à nos chefs d’Etat d’Afrique, c’est une autre forme de partenariat, des politiques étrangères dignes.
Nous sommes plus qu’optimistes concernant votre discours, au sein de notre chambre basse. Toutefois, nous vous demandons plus que des mots. L’Afrique n’entend plus dépendre de l’Aide au Développement, des miettes jetées à la pauvre Afrique. Nous filles et fils d’Afrique nous souhaitons partager, intellectuellement, politiquement, historiquement, économiquement, etc. Mais surtout collaborer dignement devrait pouvoir, nous aider davantage et accompagner l’Occident à se défaire de ses crises financières qui nous touchent également.
Le retour des Occidentaux en Afrique, sous une autre forme, pourrait être le remède face aux crises qui ralentissent l’Europe et l’Occident en Général. Alors profitez de votre visite, pour regarder notre chère mère, comme une paire : qui ne souhaite que recevoir du bien, donner du bien et partager ce même bien.
De grâce, ce 12 octobre, ne venez pas à Dakar nous dire que vous comprenez les souffrances de l’Afrique, les difficultés auxquelles, elle fait face.
De grâce, ne venez pas nous dire que vous compatissez avec les Maliens, les Bissau-guinéens etc. ! Ne menacez pas ! L’heure n’est plus aux menaces. Les Africains devraient pouvoir se prendre en charge, pour au moins, donner, un peu plus de raisons d’être, aux différents organismes continentaux présents sur notre continent.
Ndeye Astou NDIAYE
Sciences Po Bordeaux
Reconnaître les faute, les conséquences ou encore l’apport de la colonisation, l’Afrique n’en a plus besoin. Ce que veulent notre continent et ses enfants, c’est plutôt, qu’on nous laisse évoluer, nous gérer politiquement, économiquement et ne plus commettre, nos idées de départ : laisser entrer et sortir, « l’homme blanc » à sa guise dans nos terres et sans pour autant, nous vouer du respect ». Il faut, nous dirons-nous, oublier, de relire son texte ou ne pas le comprendre, pour oser « penser à voix haute » que la colonisation, n’est en rien, responsable des génocides, des guerres sanglantes que connaisse l’Afrique. Nicolas Sarkozy ainsi que son auditoire de l’époque, avaient certainement négligé, que si les colons ne s’étaient pas « partagé l’Afrique », on n’aurait pas eu un pays comme la Gambie à l’intérieur du Sénégal. Nous n’aurions certainement pas, été victimes, non plus, de disparités ethniques comme c’est le cas en Afrique, précisément au Rwanda, où nous avons vu plus d’un millions de Tutsi tués1. S’il n’y avait pas eu la traite négrière, les noirs d’Amérique et des îles ne seraient pas déplacés, pour être aujourd’hui, à la recherche de leurs ancêtres. Et économiquement, je laisse le soin aux professionnels du domaine de revenir sur le prix que nous payons encore.
Aujourd’hui, cinq années après ce discours injurieux, le Sénégal va, une nouvelle fois recevoir un autre Président de la République française, Monsieur François Hollande. Qu’il soit le bienvenu au pays de la Téranga ! Avec un nouvel homme, un nouveau régime, on aura sans doute, un discours nouveau. Mais Monsieur le Président, l’Afrique a, aujourd’hui, besoin de plus que des mots. Les jeunes formés ici, en Afrique ou dans les universités occidentales, veulent un changement de politiques, de nouvelles actions. Nous souhaitons que vos déplacements aient plus d’impacts, sur le plan coopératif, économique.
Malheureusement, de nos jours la pauvre Afrique mère est vue, à tous les niveaux comme une élève, celle qui doit recevoir les leçons des autres, celle qui doit se taire et écouter, celle qui ne peut pas apporter son savoir aux autres. Et donc, celui qui a en face de lui, ses supérieurs.
Monsieur le Président, donnez à votre visite, à votre discours, un ton d’échange. L’Afrique a beaucoup à apprendre mais surtout, elle a beaucoup à partager. Depuis plus de cinquante années, nous ne vivons et ne subissons que le traitement infligé au dernier de la classe, il est temps qu’on se parle d’égal à égal. Que nos différences, soient juste des différences et non des inégalités. Monsieur François Hollande, la Gauche dont vous êtes issue, fait sans nul doute que vous soyez plus apprécié que votre prédécesseur, par les étrangers, les noirs de France. Nous ne vous demandons pas de faire mieux que lui, ce que nous voulons et vous réclamons à vous ainsi qu’à nos chefs d’Etat d’Afrique, c’est une autre forme de partenariat, des politiques étrangères dignes.
Nous sommes plus qu’optimistes concernant votre discours, au sein de notre chambre basse. Toutefois, nous vous demandons plus que des mots. L’Afrique n’entend plus dépendre de l’Aide au Développement, des miettes jetées à la pauvre Afrique. Nous filles et fils d’Afrique nous souhaitons partager, intellectuellement, politiquement, historiquement, économiquement, etc. Mais surtout collaborer dignement devrait pouvoir, nous aider davantage et accompagner l’Occident à se défaire de ses crises financières qui nous touchent également.
Le retour des Occidentaux en Afrique, sous une autre forme, pourrait être le remède face aux crises qui ralentissent l’Europe et l’Occident en Général. Alors profitez de votre visite, pour regarder notre chère mère, comme une paire : qui ne souhaite que recevoir du bien, donner du bien et partager ce même bien.
De grâce, ce 12 octobre, ne venez pas à Dakar nous dire que vous comprenez les souffrances de l’Afrique, les difficultés auxquelles, elle fait face.
De grâce, ne venez pas nous dire que vous compatissez avec les Maliens, les Bissau-guinéens etc. ! Ne menacez pas ! L’heure n’est plus aux menaces. Les Africains devraient pouvoir se prendre en charge, pour au moins, donner, un peu plus de raisons d’être, aux différents organismes continentaux présents sur notre continent.
Ndeye Astou NDIAYE
Sciences Po Bordeaux
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