Ecole élémentaire Ndiarka Diagne de Fith Mith : Un havre de paix pour les enfants victimes de handicap


Ecole élémentaire Ndiarka Diagne de Fith Mith : Un havre de paix pour les enfants victimes de handicap
Ecole élémentaire Ndiarka Diagne de Fith Mith : Un havre de paix pour les enfants victimes de handicap

Pour atteindre l’éducation pour tous d’ici 2015, la prise en charge des enfants victimes de handicap est indispensable. La communauté éducative s’est mobilisée, hier, autour de cette problématique, à l’occasion du lancement du guide pratique de l’éducation inclusive à Guédiawaye. Focus sur une école pilote, devenue havre de paix pour les enfants porteurs de handicap.

Il porte fièrement ses dix ans. Mais à cet âge, il ne fréquente pas la même classe que ses camarades du même âge. Cette année Mouhamadou Bara Diène devait être en classe de CM1. Déficient mental, cet enfant habitant le quartier de Darou Saloum mitoyen à l’école Ndiarka Diagne de Fith Mith à Guédiawaye vient d’être inscrit au Cours d’initiation. Cela en faveur des actions menées par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) dans le cadre de son programme éducation inclusive de qualité dans la banlieue. La COSYDEP est allée sensibiliser les parents d’élèves de Fith Mith pour qu’ils inscrivent leurs enfants victimes de handicap à l’école.

A l’école élémentaire Ndiarka Diagne, une vingtaine d’enfants déficients mentaux comme Mouhamadou Bara Diène, handicapés visuels, moteurs ou ayant des troubles y sont pris en charge cette année au grand soulagement des parents. Certains de ces enfants porteurs de handicap, donc à besoins éducatifs spéciaux, sont aujourd’hui bien intégrés à Ndiarka Diagne.

C’est le cas de Doudou, âgé de 14 ans. ‘‘Dans ma classe, j’avais des problèmes au début. Certains se moquaient de moi. Ils disaient des choses vilaines du genre : ‘Que fait un handicapé dans notre classe ?’ Cela se passait à la sortie des classes. Mais maintenant, ils viennent me demander pardon. Et moi, je suis toujours prêt à leur pardonner’’, explique-t-il.

Avant d’accueillir ces enfants porteurs de handicap, il a fallu de lourds investissements à la COSYDEP appuyée par l’ONG Save the children et la communauté de Madrid. Ces efforts ont aidé à transformer l’environnement scolaire de Ndiarka Diagne et des quatre autres écoles d’expérimentation de l’éducation inclusive. Ainsi, des rampes d’accès pour les enfants porteurs de handicap ont été érigées. Les toilettes sont aménagées à leur convenance. Les salles de classe ont été modifiées et équipées. Et, les maîtres ont été formés à la prise en charge des Enfants à besoins éducatifs spéciaux (Ebes).

Venu présider le lancement du ‘guide pratique de l’enseignant en éducation inclusive’, le ministre de l’Enseignement élémentaire, saluera cette initiative de la COSYDEP. ‘‘C’est un investissement sans prix qui permet à des enfants victimes de handicap d’aller à l’école au lieu de mendier devant les feux rouges’’, dit-il. Le ministre promet d’accompagner la COSYDEP, notamment pour la généralisation de l’éducation inclusive. Dans ce sens, Kalidou Diallo annonce l’ouverture prochaine de cinq écoles dédiées à l’éducation inclusive sur le modèle de Ndiarka Diagne, sur financement de partenaires suisses. ‘‘Au Sénégal, nous avons quelques écoles qui prennent en charge les enfants handicapés visuels ou moteurs ou déficients mentaux. Nous avons commencé par la banlieue et nous allons progressivement généraliser cela au niveau de tout le pays’’, soutient-il.

Tout en reconnaissant que ‘‘la généralisation de l’éducation inclusive est de la responsabilité de l’Etat’’, le coordonnateur national de la COSYDEP, Cheikh Mbow, se dit optimiste. ‘‘Nous pouvons être confiants parce que, c’est le ministre de l’Education qui a préfacé ce guide. Il a un niveau d’implication qui nous permet d’espérer. Cet accompagnement institutionnel nous permet de dire que nous allons aller vers la mise à l’échelle’’, souligne-t-il.

De fait, avec l’expérience de l’école Ndiarka Diagne, la COSYDEP vient de montrer qu’il est possible de lutter contre la marginalisation et l’exclusion des enfants porteurs de handicap grâce à la formation des enseignants et à la transformation de l’environnement scolaire.

Mamadou SARR, Walf quotidien
Jeudi 27 Octobre 2011
cosydep, de Mamadou SARR, Walf Quotidien




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