Doyna Seuk, Manifeste pour la paix! (Cheikh Tidiane Diop)


Doyna Seuk, Manifeste pour la paix! (Cheikh Tidiane Diop)
Notre idéal démocratique et républicain est dans l’impasse. L’exigence citoyenne du moment devrait amener chaque patriote à se ressaisir pour retrouver toute la lucidité requise afin de sauvegarder la paix aujourd’hui malmenée. Les tiraillements de tous bords qui taraudent la vie politique nationale constituent autant de menaces à l’équilibre national. L’urgence en de pareilles circonstances est de rechercher les moyens utiles et nécessaires pour réconcilier la nation entière autour des défis majeurs qui interpellent notre devenir collectif. Depuis un certain temps, plus précisément depuis les événements du 23 juin qui ont secoué les fondements de notre stabilité républicaine, le pays ne cesse de fricoter avec des violences protéiformes. La situation politique nationale est en permanente ébullition, entraînant inexorablement notre patrie vers le chaos. L’échéance électorale de février 2012 focalise d’emblée les ardeurs des adversaires politiques qui font fi des valeurs essentielles qui ont fait du Sénégal un modèle de démocratie, de stabilité politique et de paix sociale en Afrique et dans le monde. Le contexte social délétère marque l’anesthésie totale de nos institutions aujourd’hui prises en otage par des intérêts partisans au détriment des intérêts supérieurs de la nation. Les tensions qui secouent la vie politique actuellement sont aux antipodes des règles élémentaires d’une démocratie apaisée. Le pouvoir dans une république normale ne s’arrache pas mais s’acquiert dans les règles de l’art politique qui exige un engagement responsable dans un cadre de concertation et d’accords utiles pour sauvegarder les acquis du peuple en matière de liberté, de droits, de justice, d’équité et de sécurité. Les « m’as-tu vu » ou « m’as-tu entendu », les « menaces oppressantes », le « chantage politique », les « guéguerres partisanes », les « mauvais augures », le « jeu de la peur et de la terreur », les « manipulations de l’opinion », le « mbel-mbel » ou « bavardages de Grand-Place », ne peuvent pas seuls régir les modes et règles de l’engagement démocratique au risque de précipiter la vie politique de notre nation dans le désordre, la cacophonie et la catastrophe. La crispation absolutiste des acteurs politiques autour de leurs uniques ambitions personnelles de conquête du pouvoir constituent une infraction aux règles démocratiques qui doivent être fondées sur des projets claires et des objectifs utiles à la NATION dans l’optique de la résolution des problèmes auxquels elle est confrontée.

Nous devons mobiliser tous les instruments juridiques et républicains dont nous jouissons et que nous jugeons pertinents pour éclairer les débats politiques, trancher les différends qui peuvent surgir ou se poser et arranger les manières dont la confrontation démocratique doit s’organiser dans l’« entente cordiale » et dans la confiance. Seul le respect du pacte républicain fondé sur la Loi fondamentale doit régir le combat politique qui doit être mené de façon civilisée et pacifique. Force est de constater que les problèmes liés à la violence politique sont récurrents dans l’histoire de notre jeune nation, témoignant du coup du degré d’immaturité de nos compatriotes engagés dans l’arène politique. Avons-nous oublié que la démocratie est un idéal toujours à parfaire ? Sommes-nous conscients des dangers qui guettent notre équilibre sociétal en nous livrant à des formes de surenchères politiciennes à l’opposé de l’« exigence démocratique » qui s’adosse sur les valeurs d’éthique, les règles du droit, le respect de la constitution, le consensus politique, l’équilibre institutionnel et la stabilité sociale ?

Notre nation fragilisée par la crise économique qu’elle traverse depuis plusieurs années maintenant ne peut faire les frais de désaccords qui causeraient des préjudices insoupçonnés et insupportables. Nos populations réclament du travail, des logements, de la santé, de la nourriture, de l’éducation, de l’électricité, de la sécurité et par-dessus tout demeurent attachées à la PAIX qui est plus qu’un viatique mais une culture ancrée dans des valeurs ancestrales de dialogue, de partage d’idées et de solidarité active.

Les faits, paroles et gestes politiques que nous enregistrons aujourd’hui et qui entachent la bonne marche de notre démocratie sont indignes de notre nation considérée par le reste de l’Afrique et du monde pour la qualité de ses ressources humaines, son sens de l’hospitalité et son ouverture d’esprit. Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins et nous ne pouvons pas nous permettre de faire le choix du chaos mais celui de la lucidité requise pour redresser la situation économique, politique et sociale désastreuse dans laquelle s’est embourbé notre pays. La violence politique doit avoir un terme dans le Sénégal à reconstruire et laisser la place au sens de la responsabilité et aux accords nécessaires pour bâtir un nouveau pays avec l’apport de tous sans exception ni aucun parti-pris. La personnalisation du débat politique, les querelles idéologiques, les différences de visions sont caractéristiques d’un contexte de stress démocratique mais ne doivent pas dissiper la prise de conscience opérée par les populations pour exiger d’autres façons de faire et d’être politique plus conformes à nos attentes et à nos valeurs de respect et de considération de l’intérêt collectif. Notre jeunesse livrée aux invectives partisanes, aux surenchères verbales et tentée par l’usage de la violence doit également prendre conscience que le Sénégal de demain lui appartient et qu’elle lui revient le devoir de se dégager des logiques d’instrumentation pour mieux cerner les enjeux de l’heure et ainsi préparer la relève que certains appellent « alternance générationnelle ».

La politique est aujourd’hui partout dans un Sénégal exsangue et les solutions qu’elle est censée prodiguer nulle part. Il est plus que temps de rendre à la politique ses lettres de noblesse. Les ambitions des uns et des autres ne dédouanent personne face aux urgences sociales brûlantes qui attendent d’être traitées au profit des populations qui « en ont marre » de ces multiples souffrances pernicieuses qui structurent leur vécu au quotidien. Quel projet de société pour demain ? Il n’apparaît clairement dans aucune offre politique valable de la part des prétendants à la succession au pouvoir libéral qui mobilise toutes ses forces et toute son énergie pour la réélection de son leader dont la candidature controversée cristallise toutes les attentions et catalyse toutes les tensions au détriment des solutions à concevoir pour résoudre les innombrables problèmes que connaît notre pays. Arrêtons de jouer à nous faire peur et réactivons les valeurs d’honneur, de probité intellectuelle, de droiture et de fraternité. La menace pesante du chaos dont on sait qu’il est suspendu à la décision du Conseil constitutionnel doit-elle enchaîner la république et annihiler toute réflexion et tout penchant pour un consensus autour de la paix sociale et de la stabilité politique ?

Le fonctionnement normal de notre appareil étatique ne doit être suspendu à la volonté d’aucun clan. La marche démocratique doit suivre son cours normal et le jeu doit s’ouvrir le plus largement possible aux différentes forces vives de la nation qui ont pour ambitions de veiller à la bonne résolution de nos problèmes et fournir des alternatives crédibles de manière objective et impartiale. Tel est le vœu suprême du peuple qui préfère la victoire de la paix à celle de l’obscurantisme destructeur et porteur d’incertitudes. Les démons du chaos ne doivent pas triompher et ternir les plus belles pages de notre histoire qui ont valu à notre pays d’être couronné comme un modèle de démocratie et un exemple à suivre par ses voisins africains. NON, le Sénégal ne saurait se transformer en une « république bananière ». Le Droit dira oui ou non dans un avenir proche si notre actuel président peut briguer un troisième mandat. La décision que tout le monde attend ne doit souffrir d’aucune entrave qui serait de nature à saboter le processus démocratique encore chancelant au risque de jeter l’opprobre sur les principaux responsables de quelque désastre que ce soit. Il revient à l’équipe dirigeante le devoir de relancer le fonctionnement de nos institutions républicaines pour restaurer la confiance nécessaire et permettre à son/ses opposition (s) d’exercer leurs pleins droits garantis par notre Loi fondamentale et permettre ainsi aux citoyens de discerner en toute conscience et en toute liberté sur les choix à porter sur tel ou tel projet et élire tel ou tel candidat entouré d’une équipe compétente qui inspire confiance.

L’opposition politique qui brille aujourd’hui par son absence d’unité ne peut plus continuer à camoufler ses manquements intrinsèques derrière l’unique revendication de « l’irrecevabilité de la candidature » de notre actuel président à la future élection présidentielle. Elle lui revient la responsabilité de trancher sa difficulté à se trouver un candidat de consensus pour un large rassemblement de toutes les forces acquises aux objectifs pour un Sénégal débarrassé du « libéralisme wadiste », de présenter au peuple des objectifs politiques clairs et réalistes contenus dans un projet d’avenir capable de permettre à notre pays de sortir de l’ornière. La « grande transformation » que nous attendons de tous nos vœux ne peut provenir que des appareils politiques constitués autour de l’alliance qui fonde BENNO SIGGIL SENEGAL dont le projet sociétal doit s’articuler autour des principaux axes contenus dans les conclusions des ASSISES NATIONALES qui prônent la refondation nationale et le retour de l’éthique dans la gouvernance. La logique des assises nationales veut que BENNO ALTERNATIVE 2012 tout comme BENNO TAXAWAL SENEGAL ainsi que les candidatures indépendantes déclarées qui se réclament de la « charte de bonne gouvernance » unissent leurs forces pour la réalisation de l’objectif commun : libérer le Sénégal des griffes du libéralisme pour « restaurer l’espoir », relancer la machine du développement et retisser les liens de la solidarité, gage d’un bien-être social durable. En dehors de cette perspective, le « TASSARO » n’aura pour effets que de favoriser le camp libéral dont l’ambition affichée est le renforcement du projet de pérennisation de son règne qui nous fait courir le risque de prolonger les souffrances de notre peuple qui en a assez. Onze années, ça suffit. Nous disons DOYNA SEUK. L’heure est à la conjugaison des forces de l’opposition contre le camp libéral en constituant la meilleure équipe qui soit pour gagner les prochaines élections présidentielle et législative, remettre le pays au travail et relever les principaux défis qui entravent notre élan vers le progrès et la modernité.

La tenue des élections à venir doit bénéficier d’un cadre juridique irréprochable. Dans cette perspective, la société civile doit jouer pleinement son rôle de garant de la transparence des élections. En effet, des élections libres, sincères et transparentes constituent le fondement de la légitimité de la représentation démocratique et par conséquent le mouvement DOYNA SEUK insiste sur l’importance de l’observation des futures élections présidentielle et législative. Dans ce sens, nous appelons à ce que la loi définisse les conditions et les modalités de l’observation indépendante et neutre des élections en conformité avec les normes internationalement reconnues. C’est ce sur quoi doit se pencher le nouveau Ministre en charge des élections qui doit soumettre urgemment un projet dont l’objectif essentiel devra être de définir les conditions et les modalités de l’observation indépendante et neutre des élections.

Ce projet doit être soumis à l’approbation de tous les acteurs politiques engagés dans la bataille et qui peuvent l’enrichir par des propositions pertinentes. Ce projet pourrait s’articuler autour de quatre axes majeurs : les dispositions générales, les conditions d’accréditation des observateurs, la mise en place d’une commission spéciale d’accréditation des observateurs des élections et enfin les droits et les devoirs des observateurs. Ainsi ce projet pourra permettre de déterminer toute action qui vise à suivre sur le terrain le déroulement des opérations électorales, de faire une évaluation des conditions de leur déroulement et le degré du respect ou non des principes constitutionnels et des textes législatifs et réglementaires des élections. Et ce, en rédigeant des rapports à ce sujet contenant des observations de leurs auteurs, et le cas échéant, des recommandations adressées aux autorités concernées. Le projet devra également préciser les entités pouvant mener ces observations. Il s’agit, ainsi de préciser les institutions habilitées, les organisations de la société civile connues pour leur dynamisme dans la promotion des principes de la démocratie et des droits de l’homme ainsi que les partenaires étrangers. S’agissant des conditions requises, les observateurs devront naturellement être neutres et donc n’être pas candidats aux élections ou être liés à des partis ou candidats engagés dans les joutes. Le projet devra exiger que les observateurs nationaux soient inscrits sur les listes électorales générales. La commission instituée veillera à l’étude de toutes les demandes d’accréditation qui lui seront adressées sur lesquelles elle statuera en toute indépendance. L’une des principales tâches de cette commission sera d’élaborer la « charte des principes directeurs » que doivent respecter les observateurs désignés pour garantir la sincérité du vote et la transparence des résultats. L’édification d’un tel projet doit être urgemment diligentée sous la houlette du gouvernement actuel en concertation avec toutes les parties prenantes.

Les conditions démocratiques de la tenue des prochaines élections doivent être le cheval de bataille de l’opposition en lieu et place de la contestation crispée autour de l’irrecevabilité de la candidature du leader du camp libéral. Nous éviterons ainsi une confrontation inutile et dangereuse pour la stabilité politique, la paix et la cohésion sociales. L’Afrique et le monde entier nous observent et ce sera par la manière dont nous résoudrons l’épineuse question de la troisième candidature ou non de notre actuel président démocratiquement choisi à deux reprises en 2000 et en 2007, organiserons des élections transparentes et démocratiques, surpasserons les cataclysmes du moment que nous pourrons continuer à nous targuer d’être un peuple sérieux, grand et majeur. Plus que jamais la balle est dans le camp des responsables politiques, des leaders d’opinion et des organisations de la société civile qui doivent conjuguer leurs efforts, se concerter pour sauvegarder l’équilibre nécessaire à la poursuite de notre ambition collective qui est celle d’ériger le Sénégal au rang des nations prospères et pacifiques.


WARANG, le 17 octobre 2011

Pour le Mouvement DOYNA SEUK

Le Coordonnateur national

Cheikh Tidiane DIOP

doynaseuk@gmail.com
Lundi 17 Octobre 2011




1.Posté par Diallo Alioune le 17/10/2011 23:05
DOYNA SEUK
DEMMM REKKKK
KEDOUGOU AMMMM AY GANNNNNE

2.Posté par LY le 20/10/2011 14:25
Khaddaffi mort!
Si l'information, jusqu'ici au conditionnel, se confirmait, Khadaffi serait tombé comme un digne combattant les armes à la main, résistant jusqu'au bout!
Que l'on n'oublie alors jamais, quel que soit ce qu'on peut lui reprocher, qu'il aura combattu de manière continue et fort courageuse l'impérialisme occidental. Mouammar Khaddaffi a été au cœur de tous les combats pour l'émancipation de l'Afrique et de tous les peuples opprimés.
Pendant que toutes les richesses des pays musulmans et arabes sont orientées à booster les économies occidentales, Khaddaffi a quant à lui toujours investi en Afrique. Nul n’a investi et financé plus que lui en Afrique sub-saharienne (Banques, infrastructures, fonds culturels). Il s'est opposé depuis près de 42 ans aux intérêts égoïstes et racistes des impérialistes et de leurs soutiens. La preuve la plus notable a été son soutien indéfectible à l'ANC au temps où tous ses ennemis d'aujourd'hui soutenaient le régime abominable, génocidaire, honni et maudit de l'apartheid.
Il est mort comme un héros, comme avait péri Patrice Lumumba et Thomas Sankara, sous les balles scélérates et lâches des puissances terroristes.
Ils ne cesseront de décapiter la résistance africaine tant que nous ne cesserons d’avaler naïvement leur sale propagande, avec la complicité de plaisantins « locaux » généralement composés de politiciens arrivistes et de quelques ONG affairistes qui ne défendent que les causes de leurs bailleurs.
L’Afrique est encore orpheline d’un grand résistant ! Et son histoire de continuer à s’écrire avec la plume assassine de ses bourreaux.
Paix à son âme ! Il serait mort alors d’une belle mort, celle des martyrs !



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