En février 2007, Le réveil des populations dakaroises fut brutal avec la démolition de la tribune du stade ASSANE Diouf. Très rapidement la surprise céda à la stupeur et à la stupéfaction. Le plan muri de longue date et sous tendu par une stratégie d’abandon du stade avec le prétexte tout trouvé de sa non utilisation avait atteint sa phase ultime. Les spéculateurs qui avaient conçu ce funeste projet avaient sans doute en souvenir le terrain du Champ de course arraché aux sportifs de la Médina. Le manque de réaction des dirigeants du Dial Diop, club utilisateur du terrain avaient sans doute convaincu les concepteurs du projet que le stade Assane Diouf pouvait connaître le même sort. Pour dissimuler leur forfait, les affairistes anonymes usèrent d’un subtil maquillage juridico-politique. Ainsi le 06 mai 2004 un bail de 24113 m² fut accordé par l’Etat du Sénégal à la société « ACCI.SA ». Ce n’est que le27 octobre 2004, que le Conseil municipal de la ville de Dakar délibère dans un article unique, autorisant le maire à entamer la procédure de cession à l’Etat sénégalais du stade Assane Diouf, d’une superficie de 14274m² en échange du stade Iba Mar Diop, de sa réserve foncière (22000m²) et de ses dépendances. Cette délibération sera approuvée par l’arrêté préfectoral n° 250 /P/D/DK du 13 novembre 2004 et cela malgré les vives protestations des populations dakaroises une fois encore dépossédée d’un symbole de leur mémoire collective. L’obscur plan ourdi par des politiciens affairistes qui avaient volontairement laissé le stade dans un état de délabrement avancé, avant de le présenter comme l’antre des voyous était arrivé à terme. Hormis l’aspect sportif dominé par la privation de la jeunesse d’une infrastructure sportive, bien public au profit de spéculateurs à la recherche de substantiels profits, le scandale du stade Assane Diouf pose un problème d’éthique républicaine et de probité morale. Que des hommes à qui des citoyens ont confié la gestion de biens publics n’aient en vue que leur propre enrichissement témoigne du degré de dégénérescence morale de certains de nos responsables politiques mais aussi de la dégradation de vertus cardinales socles fondamentales de nos sociétés Cette perte de valeurs se mesure au baromètre des contrevérités qui ont constitué la trame de cette affaire. Non gênés de déposséder la jeunesse dakaroise de l’unique infrastructure fonctionnelle dans le Plateau, nos spéculateurs versent dans le ridicule en proposant en échange du stade Assane Diouf de construire pour les jeunes de la Médina et du Plateau un stade omnisport à ... Ouakam et un terrain d’entrainement pour le Khandalou de Rebeuss (dans la cour de récréation de l’école de Rebeus) avec projecteurs, gazon synthétique, vestiaires. Replacé dans le contexte des nombreux scandales fonciers qui ont secoué le Sénégal dans les « années 2000 », l’affaire du stade Assane Diouf, sous couvert d’une légalité douteuse, masque mal l’opération éhontée de spéculation foncière autour d’une infrastructure sportive, propriété de la commune de Dakar. Notre combat est resté citoyen parce qu’il est celui des populations de tous âges et de toutes conditions sociales qui refusent que des projets fumeux, aux montages juridico-financiers tout aussi nébuleux, privent la jeunesse d’un espace de sports et de loisirs. Ce combat est citoyen aussi parce qu’il s’oppose aux pratiques d’accaparement et de bradage du patrimoine foncier en cours dans notre ville sur fond de spoliation et de spéculation depuis 2000 avec l’arrivée au pouvoir du régime libéral Il s’inscrit aussi dans le retour à une saine gestion des biens publics au profit exclusif des citoyens Le non respect de la décision, prise en Conseil des Ministres le 26 mars 200 par l’ancien président de la République, devant son Premier ministre de l’époque et l’ensemble de ses ministres, de redonner au stade Assane Diouf sa vocation initiale sonne comme une hérésie à l’ère de la bonne gouvernance. Pour réconcilier les Sénégalais avec l’éthique de gestion et crédibiliser à nouveau l’Etat, le Collectif pour la sauvegarde et la réhabilitation du stade Assane Diouf exhorte le Président Macky SALL à respecter l’engagement pris le jeudi 21 mars 2012 à Reubeus devant le peuple sénégalais de restituer après son élection le Stade Assane DIOUF à la jeunesse. Dés son élection, le Collectif dans une correspondance datée du 30 mai 2012, avait témoigné au nouveau Chef d’Etat toute sa gratitude et affirmait son engagement à ses cotés pour relever le défi de la reconstruction de l’infrastructure. Il est du devoir de l’Etat sénégalais de procéder à l’audit de l’affaire du stade DIOUF que la rumeur publique assimile de plus en plus à une opération de blanchiment d’argent... Afin que les nuages soient dissipés, la lanterne de tous les Sénégalais éclairée, les responsabilités situées, le Collectif invite le Forum civil, les Organisations des droits de l’homme, le mouvement sportif, à un débat national sur la nébuleuse affaire du stade Assane DIOUF. Ce sera un test grandeur nature pour le gouvernement de Macky SALL dans sa volonté de changer les choses au profit des populations et de bannir à jamais l’impunité dans ce pays. En attendant, le collectif réaffirme sa détermination à mener le combat de la sauvegarde et de la réhabilitation jusqu’au bout pour barrer la route aux affairistes mus que par leurs seuls intérêts mercantiles. Le Collectif
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