De la nécessité de dégager la voie pour éviter une nouvelle alternance manquée


De la nécessité de dégager la voie pour éviter une nouvelle alternance manquée
Notre compatriote Talla Sylla a, au cours d’une conférence de presse, lancé un appel au Comité de pilotage des assises nationales à plus d’exigence et de vigilance avec le candidat Macky Sall dans son engagement à respecter la Charte des Assises nationales. Il est regrettable de constater que cet appel patriotique n’a pas reçu toute l’attention qu’il méritait. Les adeptes des raccourcis, plutôt que de se pencher sereinement et sans passion sur le débat de fond soulevé par un acteur de premier de plan des Assises qui ont accouché de la Charte de gouvernance démocratique, préfèrent résumer tous les enjeux de l’heure au départ de Wade. Pourtant, notre histoire récente nous rappelle que la logique du « faisons partir Diouf, après on verra » a conduit au cauchemar vécu par le Peuple ces douze dernières années.
Que le débat soit clairement posé. Il ne s’agit point de ramer à contre- courant de la volonté de changement manifestée par la majorité du Peuple au premier tour dont les résultats ont le mérite de faire vaciller le projet dynastique du Président en espérant que ce projet s’éteindra définitivement au soir du 25 mars. Toutefois, la mobilisation pour le départ de Wade ne doit pas nous soustraire à notre obligation de vigilance et d’exigence pour que les maux que nous dénonçons aujourd’hui ne refassent surface une fois la triste parenthèse Wade fermée.
Ce devoir de vigilance et d’exigence s’impose d’autant plus que la constance n’est pas la vertu la mieux partagée par la classe politique sénégalaise. Celle- ci regorge de Républicains de circonstance dont la conception de la démocratie évolue en fonction de la direction du vent. On connait dans l’opposition actuelle des acteurs politiques qui sont prompts à reprocher à Wade de piétiner les lois alors qu’ils ont eux- mêmes eu à poser des actes aux antipodes de la légalité lorsqu’ils ont eu à exercer des responsabilités étatiques. La même inconstance est notée dans les rangs du pouvoir. La trajectoire politique de Macky Sall ne permet malheureusement pas de le sortir de ce lot d’acteurs politiques pas toujours constants dans leurs positions malgré son mérite d’être arrivé au second tour. Le tripatouillage des règles du jeu démocratique par Abdoulaye Wade n’a pas commencé au départ de Macky du système libéral. Les hautes fonctions qu’il a occupées pendant de longues années prouvent sa complicité avec son adversaire du second tour et engagent de ce fait sa responsabilité sur les multiples forfaitures ayant conduit les Sénégalais à éprouver le besoin d’un changement. On l’a vu menacer de mettre en place un gouvernement parallèle en cas de report de la Présidentielle de 2012 alors qu’il était le collaborateur le plus proche de Wade lorsque celui- ci faisait reporter à « son Assemblée » sous un prétexte fallacieux les législatives de 2006 en prolongeant contre l’éthique le mandat des députés d’au moins une année. Il n’a donc découvert le visage anti- républicain de Wade que lorsque son fauteuil de Président de l’Assemblée Nationale était menacé. Lorsqu’on a la malchance d’avoir une classe politique dominée par des individus aussi peu attachés à la fidélité aux principes ,il est d’une impérieuse nécessité pour les citoyens d’exiger de la part de ceux qui aspirent à les diriger non seulement des engagements clairs et précis mais surtout des garanties quant au respect de ces engagements. Il nous faut plus miser sur la solidité des Institutions plutôt que sur la sincérité des Hommes qui les animent.
Dans cette logique, ne connaissant pas de manière précise les réserves émises par Macky Sall au moment de la signature de la Charte des Assises, il me plait de l’inviter à faire connaitre publiquement sa position sur la disposition de la Charte de gouvernance démocratique qui indique que « le Président de la République ne peut être ni Chef de Parti politique ni membre d’une quelconque association durant l’exercice de ses fonctions ». En clair, est- il prêt à accepter, une fois élu, de quitter la direction de l’APR pour prendre la hauteur permettant de gouverner le pays en ayant en vue exclusivement l’intérêt supérieur de la Nation ?
L’application rigoureuse de cette disposition qui rend incompatible les charges de Président de la République et la fonction de Chef de Parti est un impératif prioritaire si on veut rompre d’avec l’esprit de clan qui anime le plus souvent nos Chefs d’Etat. Elle permet surtout d’établir une nécessaire ligne de démarcation entre les affaires de Parti qui relèvent du domaine privé et celles d’Etat qui sont par essence du domaine public. Les Sénégalais qui ont payé un lourd tribut dans le combat contre la gouvernance de Wade ne comptent pas faire du second tour un moyen de couronnement de carrières politiques mais plutôt une occasion historique d’ouvrir une nouvelle opportunité de ruptures fondatrices. Ils souhaitent des changements radicaux. Ils ne veulent plus assister au spectacle désobligeant d’un Chef d’Etat qui préside des réunions de Parti au Palais de la République ou qui y accueille des transhumants.
En définitive, le destin politique personnel de Macky Sall ou celui d’ABdoulaye Wade importe très peu dans le verdict que les électeurs seront amenés à rendre ce 25 mars une fois dans l’intimité de l’isoloir. La seule chose qui importe, c’est le changement, mais un vrai changement.
Serigne Assane Kane
Enseignant
Membre de la JDS (Jeunesse pour la démocratie et le Socialisme)
assanekane2012@yahoo.fr

Lundi 12 Mars 2012
Serigne Assane kane




1.Posté par ziz le 12/03/2012 12:25
la question qu'on doit se poser est pourquoi c'est Talla Sylla qui soit toujours le premier à bouder
la démocratie est une vie elle a besoin de temps pour s'implanter véritablement donc laissons la faire sa route et nous y gagnerons.
a Abdoulaye Wade aujourd'hui demain à macky peut etre aprés demain à Idy Khalifa ababacar sall aissata tall sall et autre
ALTERNONS L'ALTERNANCE AINSI LE SENEGAL AURA UNE NOUVELLE CHANCE

2.Posté par sokhna maimounatou mbacké fall le 13/03/2012 22:28
monsieur kane c'est moi maimouna votre article est formidable vous etes phénoménale
ALTERNONS LES ALTERNOCEURS



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