Comment relancer le secteur des engrais au Sénégal

Je suis ulcéré par la manière dont les ICS ont été bradées aux indiens, une solution doit être trouvée rapidement pour redonner à cette entreprise stratégique sa place d'antan dans notre tissu industriel.


Comment relancer le secteur des engrais au Sénégal
Depuis la crise des ICS (Industries Chimiques du Sénégal) et sa recapitalisation par les indiens du Groupe IFFCO, les campagnes agricoles de l’Etat sur le volet des engrais connaissent des difficultés récurrentes de mises à disposition de ces intrants en quantités, qualités et dans les délais requis, et ceci a été confirmé par un récent rapport de l’USAID sur les engrais au Sénégal. Ce n’est pas que les intervenants actuels ne sont pas aptes à prendre le relais, mais simplement parce qu’il est difficile de remplacer du jour au lendemain un Groupe comme les ICS avec tout son savoir faire accumulé pendant des années tant sur le process de production que sur le négoce international des engrais. Les ICS fabriquaient les engrais dont avait besoin notre agriculture sur son site de MBAO, et c’est SENCHIM qui s’occupait du volet commercialisation et distribution à travers un réseau qui maillait le territoire national. L’expérience aidant, les ICS anticipaient la fabrication des engrais puisque les besoins étaient connus, donc, bien avant les premières pluies les différentes formules d’engrais étaient déjà sur les lieux de production agricoles indiqués par la Direction de l’agriculture. Cette entreprise faisait notre fierté à tous, on pouvait s’en enorgueillir, car, non seulement elle pouvait satisfaire son marché intérieur mais elle avait aussi la possibilité d’exporter vers les pays limitrophes, sans compter les retombées économiques sur les petites entreprises qui gravitaient autour de ses multiples activités. Ayant fait une partie de mon parcours professionnel dans ce Groupe, j’estime avoir le devoir moral de poser le débat pour que des solutions soient trouvées afin que les ICS redeviennent ce qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être : le fleuron de notre économie. En 2000, malgré des difficultés conjoncturelles, les ICS étaient debout et opéraient normalement sur les différents marchés (acide, engrais, phosphates, pesticides…). En prenant les rênes de cette entreprise, Djibril NGOM, contrairement à ce qui a été dit après, a contribué grandement à la redynamisation de cette entreprise, tant sur le plan organisationnel (fusion de SENCHIM et SENCHIM AG et localisation dans un site unique celui du Km 13), que managérial avec la mise en avant de compétences pointues (recrutement d’un trésorier pour le suivi du risque de change consécutif aux opérations de l’entreprise sur le marché mondial). Et, pour la vérité historique, il faut dire que c’est Djibril NGOM qui a décidé de maintenir en vie la filiale SENCHIM, alors que recommandations avaient été faites de la supprimer. L’histoire lui a donné raison, car une filiale économiquement viable est un atout pour la maison mère, car en pleine crise, il est arrivé que les salaires des ICS soient payés par SENCHIM. Avec le départ de Mr NGOM en 2004, il est remplacé par Ousmane NDIAYE, qui a aussi joué un rôle important dans la restructuration et l’ébauche de solutions de sorties de crise. A cette époque, les ICS avaient commencé à être asphyxiées par un certain Jérôme GODART, par le biais notamment du blocage des comptes de la société suite à la signature de contrats scandaleux. Malgré tout, et c’est pour moi l’occasion de rendre un vibrant hommage à Ousmane NDIAYE pour son patriotisme. Ayant collaboré avec lui, j’ai découvert un homme qui a réussi sans beaucoup de bruits, et malgré la situation désastreuse de la société à trouver auprès d’une banque anglaise de premier rang une ligne de crédit à hauteur de 40 milliards de FCFA au moins, représentant le montant de la recapitalisation de la société, et ceci après d’âpres et longues négociations. Malheureusement, tous ses efforts seront anéantis par la volonté criminelle de certaines hautes autorités de ce pays de privilégier la piste indienne. Elle est criminelle à mon avis, puisque rien ne pouvait justifier économiquement parlant ce bradage, d’autant plus que notre pays avait l’opportunité de garder cette entreprise dans son portefeuille. C’est après, que l’on a compris que le dépeçage du Groupe ICS était dicté par des intérêts obscurs de captation du secteur des engrais à des fins privées. Ceci est d’autant plus vrai, que le sindiens d’IFFCO ne sont en réalité intéressés que par l’acide qu’ils exportent chez eux afin d’y produire des engrais avec en prime une création de valeur ajoutée au profit de leur pays. Pendant ce temps le site engrais de MBAO tournait au ralenti d’autant plus que sa capacité de production d’engrais était proportionnelle au quota d’acide que les indiens voulaient bien nous octroyer pour couvrir nos marchés. Entretemps, la société TSE de Cheikh AMAR a pris le relais dans la distribution des engrais de l’Etat. Personnellement, je l’ai rencontré une fois en ma qualité de conseiller technique au Ministère de l’agriculture, mais il m’a laissé une bonne impression, et surtout, et c’est important, il a su travailler exclusivement avec des professionnels du domaine. Comme Directeur Technique il a choisi Mamadou Aliou DIALLO, ingénieur agronome émérite, ancien directeur de l’agriculture, spécialiste en machinisme agricole, connu pour sa rigueur, sa compétence et sa probité. Pour ce qui à trait à la distribution des engrais du programme Etat, il avait confié ce travail délicat à la société SEDAB de Moulaye KANDE et Modou THIAM, dont l’expertise et le savoir faire ne sont plus à démontrer. Aujourd’hui, bien que TSE soit mise à la touche, la distribution des engrais connait toujours des ratées. Que faire ? A mon humble avis, il faut revenir sur la privatisation des ICS en revoyant drastiquement à la baisse le niveau de participation des indiens dans le capital, puisqu'ils contrôlent totalement l’entreprise. A défaut, il faut renégocier avec eux une augmentation des quantités d’acide nécessaires à une production plus importante d’engrais. C’est aberrant que certaines formules qui étaient conçues et fabriquées dans notre pays soient importées à des prix de plus en plus exorbitants, notamment le DAP qui est indispensable à la culture du riz. En réalité, en dehors de l’UREE qui était importée, les autres formules étaient disponibles à Dakar. Il urge aussi dans le même temps de régler la situation délicate de SENCHIM. En effet, avec l’arrivée des indiens, cette filiale a été délestée de ses activités traditionnelles (vente d’acide, d’engrais et de pesticides), alors que son expertise dans ce domaine est inestimable. L’usine de production de pesticides est presque à l’abandon et travaille sur des petites commandes. L’Etat doit rapidement établir un pont entre le site engrais de MBAO, SENCHIM et le secteur privé sénégalais pour une relance de la production des engrais minéraux à destination du marché local et export. Tant que ceci n’est pas fait, notre pays éprouvera toujours des difficultés au moment de la mise en place des intrants agricoles et particulièrement les engrais. Personnellement, j’ai toujours fustigé ce bradage, bien que les indiens aient pu aujourd’hui accroitre substantiellement le niveau de production d’acide. Les indiens sont des clients traditionnels des ICS, quelque soit le cas de figure, ils sont obligés d’acheter notre acide pour nourrir leur population croissante ceci étant une question vitale pour leur sécurité alimentaire. Notre pouvoir de négociation étant plus élevé que le leur, pourquoi donc leur vendre notre entreprise de cette manière ? Le Groupe OCP (Groupe marocain et leader mondial des engrais) a préféré créer des joint ventures avec les indiens plutôt que de leur céder son patrimoine. Je reste un fervent partisan de la coopération SUD-SUD, mais pas de cette façon. Autant, nous avons besoin de cette expertise pointue des indiens, autant il nous faut préserver notre patrimoine économique surtout que nos réserves de phosphates naturels s’épuisent. Il est temps de corriger les errements du régime passé en reprenant notre souveraineté sur l’actionnariat des ICS sans états d’âme.

Abdoulaye DIALLO, Agence des Aéroports du SENEGAL (ADS), militant de l’APR, vuvuzela79@yahoo.fr

Lundi 3 Septembre 2012
Abdoulaye DIALLO




1.Posté par POUSSO le 03/09/2012 18:41
Oui, mais les ics ne valent plus les pauvres 4O milliards de 2008. Par contre, suis d'accord kil faut reprendre cette entreprise. Avec la société indienne qui empoisonne sébikotane, on se rend compte que ces gens ne ne seront pas d'une grande utilité, ils viennent piller et partir;

2.Posté par REZ BA TASS le 03/09/2012 18:49
BEAUCOUP DE SENEGALAIS N'ONT PAS CONNU LES INDIENS, DE VRAIS RAPACES. ALLEZ DEMANDER AUX TRAVAILLEURS DES INDUSTRIES TEXTILES COMME LA SOTIBA, QUI FUT JADIS VENDUE A DES INDIENS. ILS ONT L'ART DE VIDER LES ENTREPRISES DE LEUR SUBSTANCE VITALE. INDIENS DOU MBOKK

3.Posté par Engrais le 03/09/2012 19:55
En tout cas l'usine de mbao meurt à petit feu, quant à senchim cette entreprise est à l'agonie depuis des années. Macky doit réagir sur ce dossier des ics et vite

4.Posté par yape le 03/09/2012 21:11
Cheikh amar de tse gérait bien les campagnes agricoles sous wade, donnons lui l'occasion de le gérer à nouveau

5.Posté par alpha le 04/09/2012 00:58
laisser la senchim mourrir de sa belle mort..elle empoisonne la vie des habitants de thiaroye sur mer.

6.Posté par bachir le 05/09/2012 15:54
votre argumentaire est dans son ensemble assez pertinent cependant vous devriez avoir la sincerité de dire que votre ousmane ndiaye a ete le socle sur le quel s'est appuyé le regime de wade pour noyer les ics.
En effet djibril ngom avait trés tot compris le jeu de karim wade et s'etait couragement opposé a goddart malheureusement votre ami s'est fait avoir comme un débutant avec un contrat piegé de offnord. le processus de liquidation pouvait dés lors commencer

7.Posté par bachir le 05/09/2012 15:54
votre argumentaire est dans son ensemble assez pertinent cependant vous devriez avoir la sincerité de dire que votre ousmane ndiaye a ete le socle sur le quel s'est appuyé le regime de wade pour noyer les ics.
En effet djibril ngom avait trés tot compris le jeu de karim wade et s'etait couragement opposé a goddart malheureusement votre ami s'est fait avoir comme un débutant avec un contrat piegé de offnord. le processus de liquidation pouvait dés lors commencer

8.Posté par diamane le 06/09/2012 00:10
Moi je dis que vous avez été loyal à vos Amis dans votre argumentaire, pour ne pas dire très gentil...
Mais vous savez pertinemment que ce Ousmane Ndiaye, un vieux retraité de Miferso et autre, ancien chef de Macky Sall, a été berné et dupé par le très jeune Gérome Godart ami de Karm Wade qui avait 28 ans, ce qui est très louche,... il mérite donc d'être entendu pour intelligence économique,
tout comme ton très PROCHE Ami Cheikh Amar qui était supposé être le grand Milliardaire de l'Alternance qui devait acheter et gérer l'usine d'Engrais de Mbao... qui finalement y a commandé un tout petit peu d'engrais... pour signaler que l'usine de Mbao ne pouvait pas tout faire alors que c'est pas vraie et tu le sais et tu l'as bien dit cette usine a toujours des prédispositions sur la commande Sénégal... Ton grand Ami Cheikh Amar doit être entendu pour sabotage et intelligence économique pour avoir commandé de l'engrais de l'Ukraine ou ailleurs au détriment de la préférence nationale... parce l'usine de Mbao en l'état, a des Capacités de Production annuelle de plus 360.000 Tonnes minimum d'engrais, selon les formules... Et vous n'avez pas cité les 15% de Wade père... POUR QUE RENAISSE LE SENEGAL, VIVE LA VERITE

9.Posté par AZ le 06/09/2012 12:38
Le plus important n'est pas de chercher des coupables mais de reprendre cette société. Alassane Diallo a joué un jeu trouble dans l'acquisition de cette société par les indiens. Tout le monde sait que les indiens sont des corrupteurs et qu'ils peuvent acheter certains individus qui tournent autour de macky pour continuer à piller la boite, ils ont même commencé et on peut citer des noms. Macky doit casser cette privatisation, d'autant plus que la famille wade a des intérêts dans l'actuel capital.



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