![Cheikh Bethio et Macky Sall, deux formes d'Etat, un choix Cheikh Bethio et Macky Sall, deux formes d'Etat, un choix](https://www.dakaractu.com/photo/art/default/4843595-7241044.jpg?v=1351081648)
Le Président Macky Sall est simplement entrain de nous proposer de nous désolidariser avec notre propre histoire, dans sa vaine tentative de vider notre patrimoine socioreligieux caractérisée surtout par l'arrestation et la détention arbitraire de Cheikh Bethio. Au moment où les pays du monde entier tentent de renouer avec le souffle spirituel, tant les formes actuelles de l’État sont en crise, l’État u Sénégal certainement pilote par des formes ténébreuses tente de museler un de ses plus éminents fils, tant ses réalisation sur le plan de l'éducation temporelle et spirituelle de la jeunesse sont prodigieuses. L’un des plus grands spécialistes au monde de la critique des formes de l’État, le théoricien politique français Pierre Rosanvallon en est même arrivé au constat que la crise de l’État actuel est produit par l’absence de lieux intermédiaires de production de solidarités. Pour cet auteur reconnu, il faut « réencastrer la solidarité dans la société » et « rendre plus épaisse, multiplier les lieux intermédiaires de composition sociale en réinsérant les individus dans des réseaux de solidarité directs » « Pierre Rosanvallon, la crise de l’État providence, essais, 1992, p.119).
C’est justement ce que les formes actuelles de l’Etat occidental peinent à obtenir que Serigne Saliou a subtilement produit dans la constitution de ses daara, lieux de solidarité fonctionnelle, sous la direction de Serigne bethio, on Cheikh consacré. Non, ce Guide ne peut pas être qualifié d’« ordinaire ». Les événements de résistance à l'injustice d’État perpétrée sur le Cheikh, avec des fuites du dossier de l'instruction suite à la conférence de presse hasardeuse de Monsieur Ndoye, et pour atteindre le comble de la démagogie la mise en œuvre illégal de son transfèrement nocturne sans même que ni le juge d'instruction, ni le procureur ne soient au courant, ont créés un sentiment de colère populaire pour tous ce qui sont épris par le souffle de la justice. La brutalité et l'arrogance de l'appareil d’État dans le dossier de Cheikh Bethio cachent, au delà d'un dossier classique d'un détenu de droit commun l'opposition entre la forme d’État de Macky Sall caractérisée par la mise en œuvre d'une laïcité avilissante (dépénalisation progressive de l'homosexualité, relégation au rang de simple citoyens de nos guides religieux principaux verrous de stabilisation sociale et celle proposée par Cheikh Bethio marquée par l'insufflation de l'énergie spirituelle dans les institutions étatiques. La mise en évidence de cette problématique révèle l'inexistence d'un État construit par les sénégalais et pour les sénégalais. Un question demeure dès lors : Jusqu'où aller pour chercher les matériaux nécessaires à la construction d'un État, dans lequel chaque sénégalais reconnaîtrait son modèle, son histoire, et son potentiel effectif de réalisation spatialo-temporel ? Un tel État devrait nécessairement être différent de cet imbroglio étatique, dont les dirigeants en costume cravate semblent ressembler à des pantins placés à ce niveau par je ne sais quelque puissance occulte, pour mettre en place les conditions de développement de leurs intérêts au détriment des peuples sénégalais. Ce processus de construction ne notre État doit commencer par l'acceptation d'une période de consensus national, partagée par les sénégalais afin de dépoussiérer les matériaux de la construction de cet État. Une confrontation de l'histoire des nations montre clairement que tous les État forts ont été construit à un moment ou l’intelligence populaire est à son apothéose (cas de la révolution française suite à l’avènement de grands hommes suscités par le peuple au siècle des lumières, par exemple). La solution pour les peuples du Sénégal (le ciment pour dire au mode singulier le peuple n'existe pas encore) n’est-elle pas enfouie dans le concept que nous sommes entrain de développer et que nous appelons Période Historique Active (PHA), soit à partir de 1800. Ce choix non aléatoire peut permettre à l’homo sénégalensis de pouvoir s’appuyer sur une période historique que nos guides et savants ont prudemment consignée par l’écriture. Cette démarche rétrospective est nécessaire afin de puiser les valeurs fondamentales actives dont tout peuple à besoin pour son « grand bond en avant ». Car comme dit le proverbe mandarin « l'écriture la plus pâle vaut mieux que la parole la plus forte ». Cette proposition est juste un recentrage de la vision de notre éminent Cheikh Anta Diop qui stipulait que « le développement africain ne peut passer que par la rénovation de son passé historique et par la réhabilitation de ses langues nationales ».
La République est contenue dans le patrimoine génétique de nos valeurs. Pourquoi donc chercher à la construire par l’emprunt d’un modèle occidental qui ne correspond pas, ni à ce que nous sommes, ni à ce que nos parents ont fait de chacun d’entre nous. Notre nature primordiale pure ou Fitra ne correspond pas au moule républicain qui fait fi de nos représentations spirituelles.
Alexis de Tocqueville avait pourtant prévenu « que les démocraties, pour lutter contre leur tendance naturelle à favoriser l’individualisme, le matérialisme et le rationalisme, avaient besoin de l’énergie spirituelle » « A. Antoine, L’Impensé de la démocratie. Tocqueville, citoyenneté et religion, Paris Fayard, 2003 in Eric Geoffroy, L’Islam sera spirituel ou ne sera plus, seuil, 2009, p.8 ».
Notre peuple n’est pas en conflit avec Dieu et n’a donc pas besoin d’opérer une séparation de l’islam et de ses autres formes religieuses avec l’État. Le modèle laïc tel que conçu par la France n’est pas le notre. Le notre est confrérique et est vital pour notre paix sociale. A ce niveau de réflexion, l’enjeu est de devoir choisir entre un candidat qui propose un égalitarisme social dysfonctionnel, avec un nivellement vers le bas des positions sociales et institutionnelles et un candidat qui a compris que le peuple a besoin d’élever à un haut rang ses Grands Hommes. Plus explicitement, l’enjeu au delà de l'arrestation physique du Cheikh est pour cet imbroglio étatique est l'arrêt pur et simple de la menace de l’avènement inéluctable de cet forme d’État voulue et comprise par les sénégalais. Le choix que le peuple doit faire suite au rejet arbitraire de la demande de liberté provisoire adressée par les avocats du Cheikh au parquet de confier son sort soit à :
- Un Etat sclérosé avec des institutions sans âmes et sans cœur, distante de son peuple par le manque de lieux intermédiaires de sociabilité en ce qu’il asphyxie par le traitement égalitariste proposé par son Président les énergies qui ont permis à une communauté paysanne issue de la, profondeur des terroirs sénégalais de transcender ses conditions initiales défavorables pour partir à la conquête du monde par ses valeurs travail et paix. Un État moulé pour répondre aux aspirations impératrices des économies occidentales est simplement un modèle d’État consumériste. C’est cette forme d’État qui se lit entre les lignes de la forme d’État cancéreuse en phase terminale de Monsieur Macky Sall, et au bord de l'implosion sociale. Le seul intérêt des rôles ténébreux et malheureux joués par Monsieur Sall et son Ministre de la justice est qu’elle nous conforte dans notre position à savoir qu’il faut adapter notre État à nos contingences socioreligieuses, pour élever les « Pères Fondateurs » de la Nation Sénégalaise et les dépositaires authentiques de leurs legs spirituels à leur véritable dignité. Nous reviendrons dans une très prochaine réflexion sur l’élément moteur qui doit gouverner cette forme d’État : un système éducatif adapté.
- un État vivant qui met en valeur ses Grands Hommes. Ces Hommes qui ont transcendé la peur, l’amour des richesses et du pouvoir temporel, qui ont éduqué les consciences, ont suscité chez leurs concitoyens l’esprit d’entreprise, l’amour du travail, le respect de leur prochain et de l’autorité légalisatrice juste. Ces Grands hommes qui ont permis à leur peuple de se libérer de leurs chaînes mentales et de nourrir l’ambition de se hisser au toit du monde avec comme seul dessein de leur proposer l’amour à l'universel. Ce Très Grand Homme qui a fait que l’homo senegalensis porte en lui les germes de la culture universelle. L’illustre Cheikh Ahmadou Bamba qui rassurait notre époque en affirmant que « Chaque génération aura la certitude qu’elle est venue pour elle ». Ce Très Grand Homme de Notre peuple qu'aucune force ne pourra combattre et contraindre son projet pour son peuple, a posé les bases de cet État qui sera un jour notre. C’est les contours de l’État qu’il a édifié et qui faisait dire à ses détracteurs qu’il édifiait « un État dans l’État ». Aujourd’hui la question est de savoir quels ajustements doivent se faire pour que les formes d’État que nous avons toujours s’adaptent aux lignes directrices d’État que Serigne Touba nous a léguées, et qui font la prospérité et le rayonnement international de la ville pilote de Touba.
Non, avec tout le respect que nous devons à Monsieur Sall en sa qualité de « citoyen président », nous nous permettons de rappeler qu’arbitrer n’est pas nécessairement égaliser de façon arithmétique des positions ou des traitements. Ce que vous appelez égalité ne l’est pas. Nous sommes d’accord que le Sénégal doit faire la place à tout le monde en ce qu’il est composé de multiples confréries, de deux grandes religions et d'une mosaïque ethnique, que nous respectons et respecteront toujours dans leurs choix et dans leurs convictions. Nous avons tous dans nos familles respectives des Mourides, des Tidianes, des Niassènes et pour certains des chrétiens. Ce qui veut dire qu’il faut que chacun puisse s’épanouir dans ce pays dans le respect des autres cultes, modes de vie et traditions. Ce que le Sénégal a brillamment réussi sans qu’il y ait nécessité d’une codification exacerbée, qui peut être source de repli identitaire. Nous le constatons dans d’autres pays. Toutefois ces différents groupes socioreligieux n’ont pas la même trajectoire ni le même apport à l’édification de la nation sénégalaise. Il en va de soi alors que l’arbitrage doit être fait avec pondération afin de tenir compte du rôle effectif que ces communautés humaines décloisonnées ont joué et continuent de jouer dans le Sénégal. C’est de ce traitement par proportionnalité qu’il faut parler si vous voulez proposer un traitement égalitaire. Et c’est en cela que l'égalitarisme d’État que vous proposé pêche en pertinence. Non, la ville de Touba ne peut pas être traité de la même manière que le autres villes religieuse du pays. Car, sa trajectoire historique, son rôle à l'échelle de l'international et ses perspectives en termes d'équilibrage du pays diffèrent de ses villes sœurs.
Macky Sall peine à percevoir la subtilité du lien fonctionnel qui existe entre Nation et État. Non, il ne faut pas nous parachuter un moule d’État prédéfini pour nous caser avec force dans ce cadre absolu. Vous risquerez au mieux de faire mal à votre peuple, en ce que des millions de personnes ne vont pas s’y reconnaître. Cela est la cause de la grogne sociale, dont le 22 octobre en constitue qu'une étape d'avertissement si vous n'inversez pas cette tendance, en revenant sur l'arbitraire de votre décision de maintien en détention du Cheikh. L'amour que les gens portent (et ceci au delà de la communauté des thiantacones) en sa personne, et qui est à l'origine de la mobilisation de tout l'appareil d’État montre, révèle sans le nommer que les sénégalais veulent faire le choix de cet État, fait en tenant compte des valeurs que nos structures familiales et socioreligieuses ont fini par installer sur notre mode de pensée et d'expression de notre système d'action. La finitude de l’État ne précède jamais la construction nationale. Il faudrait se familiariser en profondeur et avec sincérité avec les différentes communautés qui composent la Nation et d’adapter l’État qui doit les régir dans la communion et dans la paix, aux espaces de communication et de convergence spiritualo-temporels qu’elles entretiennent et partagent.
Alassane SENE Daara Touba Toulouse
C’est justement ce que les formes actuelles de l’Etat occidental peinent à obtenir que Serigne Saliou a subtilement produit dans la constitution de ses daara, lieux de solidarité fonctionnelle, sous la direction de Serigne bethio, on Cheikh consacré. Non, ce Guide ne peut pas être qualifié d’« ordinaire ». Les événements de résistance à l'injustice d’État perpétrée sur le Cheikh, avec des fuites du dossier de l'instruction suite à la conférence de presse hasardeuse de Monsieur Ndoye, et pour atteindre le comble de la démagogie la mise en œuvre illégal de son transfèrement nocturne sans même que ni le juge d'instruction, ni le procureur ne soient au courant, ont créés un sentiment de colère populaire pour tous ce qui sont épris par le souffle de la justice. La brutalité et l'arrogance de l'appareil d’État dans le dossier de Cheikh Bethio cachent, au delà d'un dossier classique d'un détenu de droit commun l'opposition entre la forme d’État de Macky Sall caractérisée par la mise en œuvre d'une laïcité avilissante (dépénalisation progressive de l'homosexualité, relégation au rang de simple citoyens de nos guides religieux principaux verrous de stabilisation sociale et celle proposée par Cheikh Bethio marquée par l'insufflation de l'énergie spirituelle dans les institutions étatiques. La mise en évidence de cette problématique révèle l'inexistence d'un État construit par les sénégalais et pour les sénégalais. Un question demeure dès lors : Jusqu'où aller pour chercher les matériaux nécessaires à la construction d'un État, dans lequel chaque sénégalais reconnaîtrait son modèle, son histoire, et son potentiel effectif de réalisation spatialo-temporel ? Un tel État devrait nécessairement être différent de cet imbroglio étatique, dont les dirigeants en costume cravate semblent ressembler à des pantins placés à ce niveau par je ne sais quelque puissance occulte, pour mettre en place les conditions de développement de leurs intérêts au détriment des peuples sénégalais. Ce processus de construction ne notre État doit commencer par l'acceptation d'une période de consensus national, partagée par les sénégalais afin de dépoussiérer les matériaux de la construction de cet État. Une confrontation de l'histoire des nations montre clairement que tous les État forts ont été construit à un moment ou l’intelligence populaire est à son apothéose (cas de la révolution française suite à l’avènement de grands hommes suscités par le peuple au siècle des lumières, par exemple). La solution pour les peuples du Sénégal (le ciment pour dire au mode singulier le peuple n'existe pas encore) n’est-elle pas enfouie dans le concept que nous sommes entrain de développer et que nous appelons Période Historique Active (PHA), soit à partir de 1800. Ce choix non aléatoire peut permettre à l’homo sénégalensis de pouvoir s’appuyer sur une période historique que nos guides et savants ont prudemment consignée par l’écriture. Cette démarche rétrospective est nécessaire afin de puiser les valeurs fondamentales actives dont tout peuple à besoin pour son « grand bond en avant ». Car comme dit le proverbe mandarin « l'écriture la plus pâle vaut mieux que la parole la plus forte ». Cette proposition est juste un recentrage de la vision de notre éminent Cheikh Anta Diop qui stipulait que « le développement africain ne peut passer que par la rénovation de son passé historique et par la réhabilitation de ses langues nationales ».
La République est contenue dans le patrimoine génétique de nos valeurs. Pourquoi donc chercher à la construire par l’emprunt d’un modèle occidental qui ne correspond pas, ni à ce que nous sommes, ni à ce que nos parents ont fait de chacun d’entre nous. Notre nature primordiale pure ou Fitra ne correspond pas au moule républicain qui fait fi de nos représentations spirituelles.
Alexis de Tocqueville avait pourtant prévenu « que les démocraties, pour lutter contre leur tendance naturelle à favoriser l’individualisme, le matérialisme et le rationalisme, avaient besoin de l’énergie spirituelle » « A. Antoine, L’Impensé de la démocratie. Tocqueville, citoyenneté et religion, Paris Fayard, 2003 in Eric Geoffroy, L’Islam sera spirituel ou ne sera plus, seuil, 2009, p.8 ».
Notre peuple n’est pas en conflit avec Dieu et n’a donc pas besoin d’opérer une séparation de l’islam et de ses autres formes religieuses avec l’État. Le modèle laïc tel que conçu par la France n’est pas le notre. Le notre est confrérique et est vital pour notre paix sociale. A ce niveau de réflexion, l’enjeu est de devoir choisir entre un candidat qui propose un égalitarisme social dysfonctionnel, avec un nivellement vers le bas des positions sociales et institutionnelles et un candidat qui a compris que le peuple a besoin d’élever à un haut rang ses Grands Hommes. Plus explicitement, l’enjeu au delà de l'arrestation physique du Cheikh est pour cet imbroglio étatique est l'arrêt pur et simple de la menace de l’avènement inéluctable de cet forme d’État voulue et comprise par les sénégalais. Le choix que le peuple doit faire suite au rejet arbitraire de la demande de liberté provisoire adressée par les avocats du Cheikh au parquet de confier son sort soit à :
- Un Etat sclérosé avec des institutions sans âmes et sans cœur, distante de son peuple par le manque de lieux intermédiaires de sociabilité en ce qu’il asphyxie par le traitement égalitariste proposé par son Président les énergies qui ont permis à une communauté paysanne issue de la, profondeur des terroirs sénégalais de transcender ses conditions initiales défavorables pour partir à la conquête du monde par ses valeurs travail et paix. Un État moulé pour répondre aux aspirations impératrices des économies occidentales est simplement un modèle d’État consumériste. C’est cette forme d’État qui se lit entre les lignes de la forme d’État cancéreuse en phase terminale de Monsieur Macky Sall, et au bord de l'implosion sociale. Le seul intérêt des rôles ténébreux et malheureux joués par Monsieur Sall et son Ministre de la justice est qu’elle nous conforte dans notre position à savoir qu’il faut adapter notre État à nos contingences socioreligieuses, pour élever les « Pères Fondateurs » de la Nation Sénégalaise et les dépositaires authentiques de leurs legs spirituels à leur véritable dignité. Nous reviendrons dans une très prochaine réflexion sur l’élément moteur qui doit gouverner cette forme d’État : un système éducatif adapté.
- un État vivant qui met en valeur ses Grands Hommes. Ces Hommes qui ont transcendé la peur, l’amour des richesses et du pouvoir temporel, qui ont éduqué les consciences, ont suscité chez leurs concitoyens l’esprit d’entreprise, l’amour du travail, le respect de leur prochain et de l’autorité légalisatrice juste. Ces Grands hommes qui ont permis à leur peuple de se libérer de leurs chaînes mentales et de nourrir l’ambition de se hisser au toit du monde avec comme seul dessein de leur proposer l’amour à l'universel. Ce Très Grand Homme qui a fait que l’homo senegalensis porte en lui les germes de la culture universelle. L’illustre Cheikh Ahmadou Bamba qui rassurait notre époque en affirmant que « Chaque génération aura la certitude qu’elle est venue pour elle ». Ce Très Grand Homme de Notre peuple qu'aucune force ne pourra combattre et contraindre son projet pour son peuple, a posé les bases de cet État qui sera un jour notre. C’est les contours de l’État qu’il a édifié et qui faisait dire à ses détracteurs qu’il édifiait « un État dans l’État ». Aujourd’hui la question est de savoir quels ajustements doivent se faire pour que les formes d’État que nous avons toujours s’adaptent aux lignes directrices d’État que Serigne Touba nous a léguées, et qui font la prospérité et le rayonnement international de la ville pilote de Touba.
Non, avec tout le respect que nous devons à Monsieur Sall en sa qualité de « citoyen président », nous nous permettons de rappeler qu’arbitrer n’est pas nécessairement égaliser de façon arithmétique des positions ou des traitements. Ce que vous appelez égalité ne l’est pas. Nous sommes d’accord que le Sénégal doit faire la place à tout le monde en ce qu’il est composé de multiples confréries, de deux grandes religions et d'une mosaïque ethnique, que nous respectons et respecteront toujours dans leurs choix et dans leurs convictions. Nous avons tous dans nos familles respectives des Mourides, des Tidianes, des Niassènes et pour certains des chrétiens. Ce qui veut dire qu’il faut que chacun puisse s’épanouir dans ce pays dans le respect des autres cultes, modes de vie et traditions. Ce que le Sénégal a brillamment réussi sans qu’il y ait nécessité d’une codification exacerbée, qui peut être source de repli identitaire. Nous le constatons dans d’autres pays. Toutefois ces différents groupes socioreligieux n’ont pas la même trajectoire ni le même apport à l’édification de la nation sénégalaise. Il en va de soi alors que l’arbitrage doit être fait avec pondération afin de tenir compte du rôle effectif que ces communautés humaines décloisonnées ont joué et continuent de jouer dans le Sénégal. C’est de ce traitement par proportionnalité qu’il faut parler si vous voulez proposer un traitement égalitaire. Et c’est en cela que l'égalitarisme d’État que vous proposé pêche en pertinence. Non, la ville de Touba ne peut pas être traité de la même manière que le autres villes religieuse du pays. Car, sa trajectoire historique, son rôle à l'échelle de l'international et ses perspectives en termes d'équilibrage du pays diffèrent de ses villes sœurs.
Macky Sall peine à percevoir la subtilité du lien fonctionnel qui existe entre Nation et État. Non, il ne faut pas nous parachuter un moule d’État prédéfini pour nous caser avec force dans ce cadre absolu. Vous risquerez au mieux de faire mal à votre peuple, en ce que des millions de personnes ne vont pas s’y reconnaître. Cela est la cause de la grogne sociale, dont le 22 octobre en constitue qu'une étape d'avertissement si vous n'inversez pas cette tendance, en revenant sur l'arbitraire de votre décision de maintien en détention du Cheikh. L'amour que les gens portent (et ceci au delà de la communauté des thiantacones) en sa personne, et qui est à l'origine de la mobilisation de tout l'appareil d’État montre, révèle sans le nommer que les sénégalais veulent faire le choix de cet État, fait en tenant compte des valeurs que nos structures familiales et socioreligieuses ont fini par installer sur notre mode de pensée et d'expression de notre système d'action. La finitude de l’État ne précède jamais la construction nationale. Il faudrait se familiariser en profondeur et avec sincérité avec les différentes communautés qui composent la Nation et d’adapter l’État qui doit les régir dans la communion et dans la paix, aux espaces de communication et de convergence spiritualo-temporels qu’elles entretiennent et partagent.
Alassane SENE Daara Touba Toulouse
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