Au contraire, Bes Du Niak doit demeurer dans la Coalition Benno Book Yaakar !!!


Au contraire, Bes Du Niak doit demeurer dans la Coalition Benno Book Yaakar !!!
Assalamou Aleikoum Cher Dame, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt ta contribution, sur l'avenir de Bes Du Niak, au sein de la coalition Benno Book Yaakar. Et il est tout à fait heureux, de te voir poser le débat, sur cette question précise. Tous les militants se posent la question, sur la participation de Bes  Du Niak à l’intérieur de la coalition. L’occasion s’y prête, également, d’autant plus que, chaque citoyen sénégalais essaye de se projeter dans un schéma politique, qui lui permettrait de participer à l'édification de notre Sénégal. Au début des indépendances, d'aucuns pensaient que ce noble travail était l'apanage d'une certaine classe politique, qui bénéficiait à l’époque (il faut l'avouer), d'une excellente formation. Mais ces femmes et ces hommes de valeurs se sont métamorphosés, au fil du temps, en club de privilégiés et faisant de la chose politique une chasse gardée. C'est comme une sorte de conspiration des initiés. Les principaux acteurs de cette supercherie ne se prévalaient, en réalité, d’aucune légitimité. Mais ils ont su construire un arsenal de produits éloigneurs, composés de calomnie, de menace, d'insulte, de marginalisation, de stigmatisation...la liste est longue. En outre, ils se comportaient en prédateurs de la République et en toute impunité. Et ce qui est dommage, est le fait de constater que peu de Sénégalais sont réellement conscients que près de 87 % du budget de l’Etat provient des ressources fiscales ? Alors que Pathé Diagne nous prévenait déjà en 1984, je le cite : « tout pouvoir qui prétend développer le Sénégal à partir de moyens propres, devra bien mener une juste politique de rigueur, qui tourne le dos au laxisme électoraliste des consommations et dépenses superflues ». 
L'émergence des mouvements citoyens a été, à mon avis, un des facteurs déterminants pour remettre en question cette certitude préfabriquée, de nos dirigeants. L'acceptation massive des principaux leaders politiques de notre pays, du Manifeste Citoyen pour la Refondation Nationale "BES DU NIAK" en est une illustration parfaite. Et je me rappelle toujours cette magnifique phrase du Président Ousmane Tanor Dieng du Parti Socialiste qui disait, alors qu'il apposait sa signature sur la fiche d'adhésion: "C'est le souffle politique, qui manquait aux Assises Nationales". A l'approche du troisième anniversaire du lancement du manifeste (8 avril 2010-8 avril 2013), la réflexion d'un de mes aînés "Cheikh-Antiste" me revient, sans cesse, à l'esprit : «Le Sénégal a connu trois faux départs dans son histoire récente : l’Indépendance en 1960, la Transition en 1980, l’Alternance en 2000.» En complétant cette séquence avec l’avènement de « l’Espoir en 2012 », je me pose la question de savoir comment éviter un autre faux départ. Ou alors pour être plus précis : Qu’est ce que Bes Du Niak doit faire pour participer à la restauration d’une nouvelle confiance qui consiste à dire : Cette fois-ci c’est la bonne !
 
Cher Dame je te félicite, encore une fois pour le brillant papier que tu as produit. Même si certains journaux de la place ont essayé de le présenter avec des titres qui peuvent prêter à équivoque sur les objectifs réels de ton analyse. Je trouve, pour ma part, qu’elle repose sur deux axes essentielles : le « non-respect et…la non application par le président Macky Sall des conclusions des assises nationales mais aussi des errements criards de son régime actuel. » D’abord pour le premier aspect, je dois déjà, exiger de moi-même, de connaître ce qui devrait être respecté ou ce qui devrait être appliqué, à propos des conclusions des Assises. Et ce n’est pas du tout évident, que beaucoup de Sénégalais connaissent ce qui a été dit par les Assises sur l’Energie, sur l’Education, sur la Santé…sur les changements de paradigmes nécessaires qui devraient nous mener aux véritables ruptures refondatrices. Et à ce niveau, Bes Du Niak a un rôle prépondérant à jouer. C'est-à-dire réorganiser la restitution citoyenne autrement. C’est tout un programme. C’est possible. C’est à notre portée. Aussi le peuple des assises, a déjà exercé le pouvoir de la manière la plus légitime et la plus légale, puisque les communes et les communautés rurales les plus importantes de ce pays ont été raflées par le Benno Siggil Senegal. En 2009, cette coalition avait non seulement battu campagne sur le thème des assises, mais elle était, également constituée des composants, les plus essentiels des assises nationales. Avons-nous fait suffisamment le bilan de cette gestion, pour voir si oui ou non, le socle sur lequel était supposé se reposer ces nouveaux arrivants, était solide. Il faut se rappeler la tempête causée à l’époque, au sein du Parti Socialiste, par la déclaration de patrimoine du Maire de Dakar, devant un jury d’honneur. C’était pathétique de voir que ce sont les mêmes personnes qui appelaient les populations à adhérer aux chartes de bonnes gouvernances. Et à propos de cette charte, nous nous rappelons,  qu’elle a été élaborée, pour cacher les divergences de fond sur les préoccupations des uns et des autres sur les conclusions des assises nationales. Il s’est passé deux années entre la restitution de la charte en juin 2009 et la production du rapport des Assises Nationales. Et rien n’a été expliqué aux populations). Mais ce qui est encore plus grave, ce sont les résultats du peuple des Assises durant les dernières élections présidentielles. Les candidats Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Cheikh Bamba Dieye et Ibrahima Fall réunis n’ont récolté que 28.24% contre 26.58% pour le seul Président Macky Sall. Et la distance continue de se creuser entre le peuple des assises et le Groupe de Travail et de Suivi (GTS) des Assises, qui est l’organe exécutif du Comité National de Pilotage. Pour s’en rendre compte, il suffit de visiter le site officiel des Assises où l’on découvre un texte en Japonais, dont la traduction en Français du titre dit : « Pas cher salon d’épilation parfaitement introduire le Bali….. » Personne ne sait ce que cela veut dire. Aussi, en dehors de l’album photo, la seule information qui figure sur la page Facebook des Assises, est la note sur les termes de référence. « Wolof néna, mouss yégoul thi nameu ko khamoul ».  
 
Je trouve qu’il est urgent que Bes Du Niak, puisse réconcilier les militants à la base, les populations d’une manière générale avec les Assises Nationales, en leur faisant approprier chaque page, chaque chapitre, chaque ligne, chaque mot de ses « Conclusions ». Souvenons nous que l’une des manifestations les plus importantes, sur les Assises, a été le Dîner Débat organisé le 19 mars 2011, par Bes Du Niak sur le Thème : « Les Assises Nationales, un désir d’émancipation ». Cette conférence animée par le Premier Ministre Mamadou Lamine Loum, a vu la participation de la quasi totalité de la classe politique sénégalaise, sous la Présidence du Professeur Amadou Makhtar Mbow. Et c’était un moment de restitution inoubliable.
 
Cher Dame, concernant le deuxième volet de ton analyse je ne serai pas aussi prolixe. Mais je peux dire qu’il faut être très nuancé, avant de qualifier d’errements tout ce qui a été fait depuis le 25 mars 2012. Un nouveau budget a été voté par la nouvelle législature en connaissance de cause, des préoccupations des populations. De nouveaux débats d’orientation budgétaire sont peut être prévus pour l’adoption du plan triennal 2013-2015. Si ce n’est déjà fait. Et une réflexion doit être menée, pour voir comment faire participer les populations à ces débats et rendre effectif ce credo de Bes Du Niak qui consiste à avoir une approche participative sur toutes les questions qui interpellent notre jeune Nation, au détriment de la démocratie représentative. Comme je l’ai dit plus haut : C’est tout un programme. C’est possible. C’est à notre portée. Sinon nous allons traduire en acte cette attente déraisonnable des Sénégalais de vouloir, à l’image de ce que Serigne Babacar SY (RTA) qualifiait de « Mbayoum Wolof » : « Soul pépe tok, niko nioral mba meu soulileu » (S’asseoir auprès des semences mises à l’instant sous terre en leur intimant l’ordre de germer, séance tenante, au risque d’être déterrées. Et si par malheur, nous nous focalisons sur la distribution des responsabilités au sein de l’appareil d’Etat, nous risquons de reproduire, ces tares qui ont plombées notre développement, depuis notre indépendance et qui se limite à perpétuer l’œuvre des « conspirateurs » cités au début de notre propos. 
 
 
 
Maintenant pour répondre à l’interpellation faite à Serigne Mansour SY Djamil, je pense qu’il faut demeurer dans la coalition et dérouler notre programme tel que nous l’ayons stipulé plus haut. Ce n’est pas gênant du tout. La présence de Bes Du Niak dans le landernau politique, est caractérisée par le fait qu’il a existé grâce à une légitimité qu’il s’est forgé aussi bien au niveau théorique, qu’au niveau opérationnel. C’est ce qui permet aux Honorables Députés issus de sa liste, de pouvoir s’exprimer en toute liberté sur les toutes les questions de l’heure. Mais Bes Du Niak peut également jouer un rôle de modérateur, dans le débat actuel, pour rapprocher les points de vue des uns et des autres autour de l’idéal de gérer ensemble les affaires de la cité. Bes Du Niak a énormément d’atouts, surtout, à l’approche des prochaines élections municipales. Nous devons être extrêmement vigilants et éviter de nous tromper de stratégie politique. Pour l’instant travaillons dans la sérénité, mais également dans le respect de nos alliés. Ce sera tout à notre honneur et si nous voulons, aussi, réaliser ces mots sublimes de notre slogan : « Le Sénégal, Demain, Un Autre Pays ».
 
Dakar, ce 19 février 2013
Cheikh Oumar SY Djamil
cofsy@hotmail.com
Jeudi 21 Février 2013




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