« Pour Jouer la même musique, on a pas besoin de changer d’orchestre »
Décembre 1981, Senghor le Président « démocratiquement » élu décide de quitter le pouvoir au profit de son dauphin Abdou Diouf en s’appuyant sur l’arnaque qu’a été l’article 35 de la constitution. L’histoire que personne ne raconte c’est que Senghor n’a quitté le pouvoir à cette date que sous la pression des barons : Jean Colin, Djibo Kâ et Moustapha Niasse.
De 1981 à 2012 Diouf dirigera le Sénégal de main de maitre avec un seul reel opposant : Me Abdoulaye Wade ; qu’il lui était loisible d’emprisonner ou d’élargir selon son bon vouloir. Vingt ans durant lesquelles Le Président Diouf a mené ce pays vers sa première dévaluation et vers les plans d’ajustements structurels sans parler des périls acridiens, de la famine dans le monde rural, des nébuleuses autours des gestions de l’Oncad, du compte K2 etc.… jusqu’au jour où il ignora que le café était vendu au détail, 25 Francs le sachet. Et ce fut la Fin ! Le Monsieur s’exila en France pour devenir aphone sur tous les problèmes du pays qui lui a tout donné, Tout ! Diouf préfère aujourd’hui s’occuper de la promotion de la langue du colonisateur qui nous a tout pris, Tout ! Le français.
Quand Abdou Diouf perdit le pouvoir, les mouches qui l’entouraient changèrent de vache, elles transhumèrent. De « Der la science », l’initiateur de « Abdoo niu doy » à Djibo « Peul bou rafet » , ils ont tous migré vers des prairies plus vertes. Avec ce geste ils avaient fini de montrer à la jeune génération que seuls comptent les intérêts de subsistance qu’il faut toujours préserver même s’il faille fouler du pied leur propre dignité et celle de leur famille respective, honteuse devant les réflexions audibles et le regard des autres.
En 2000, Abdoulaye Wade accéda au pouvoir dans une euphorie ineffable. On chanta et on dansa !
Wade donna des cours à la télévision nationale et fit rêver les plus sceptiques. Ses 12 ans tournèrent autour de grands chantiers et de grands travaux mais aussi autour de gigantesques scandales politico financiers.
Les souteneurs de 2000 sont écartés au profit des vrais militants du PDS et d’opportunistes transhumants. Les guerres de positionnement commencèrent et l’âge du Président fit perdre la raison à certain trop pressé de le remplacer. Idrissa Seck fut le premier à se signaler avec son « Born to be a President ». Le Monsieur est isolé après s’être servi à une source que personne ne peut auditer : les fonds politiques. Idy jura sur tous les toits que jusqu’à l’extinction du soleil personne ne peut prouver qu’il a puisé dans l’argent public. Il n’a jamais juré sur le coran qu’il n’a rien volé mais juste que personne ne pourra le prouver. Peut être oubliât-il qu’un jour ce soleil s’éteindra et qu’il sera en face de Celui qui était partout avec lui. Bref !
Autre clash, autre sortie : celle de Macky Sall. Son seul péché a été de transmettre la convocation de l’Assemblée au fils du Président pour lui permettre de s’expliquer sur les fonds engloutis par l’ANOCI. Rappelons que l’initiateur de cette convocation a été Mamadou Seck qui du reste n’a jamais voulu assumer et comble de l’absurde ou de la tortuosité c’est lui qui va remplacer Macky à la tête de l’hémicycle.
Wade continue ses chantiers mais en même temps prouve à tous que l’argent est le maitre de l’homo senegalensis. Il distribue les billets de banque à tout va, tous y passent : des marabouts, des journalistes, des lutteurs… mêmes ses détracteurs du jour rasent les murs du palais la nuit venue pour bénéficier des largesses du Maitre.
Arriva le jour où Wade poussa le bouchon trop loin : le 23 Juin 2012. Déjà la veille, le 22 Juin, ça sentait le roussi de partout. Il lui suffisait de faire reporter le vote et d’engager de réelles discutions au sein de son parti et en dehors pour mettre un terme à la contestation. Il choisit au contraire de foncer tête basse en oubliant qu’un Etat qui recule est appelé à disparaitre. En reculant un Etat montre ses points faibles et dévoile la manière de lui mettre la pression.
Wade perdit le pouvoir les 23 et 27 Juin avant que l’officialisation ne se fasse le 25 Mars 2012. Cependant force est de reconnaitre que beaucoup d’ingrédients étaient déjà là pour que Wade perde le pouvoir peu importe ses souteneurs. Le fait d’avoir mis son fils Karim au cœur de l’Etat a été l’une des plus grosses erreurs, la plus fatale au régime de Wade. Tous les observateurs se sont toujours demandés comment se fait il que ce Monsieur continue d’occuper toutes ces responsabilités alors que la majorité des sénégalais, à tort ou à raison, croit ferme au projet de dévolution monarchique.
Hormis ce fait les écarts des discours de Wade lors des manifestations ont fragilisé le régime sortant surtout quand ce dernier a comparé à une simple brise la mort de jeunes compatriotes sénégalais.
Au sein du groupe des souteneurs de Wade, son Directeur de Campagne a aussi été combattu et fragilisé alors que ce dernier avait commencé à faire un excellent travail en faisant des sorties très remarquées à l’intérieur du pays. Bref ! Nul ne peut arrêter l’océan avec ses bras.
Le Deuxième tour du scrutin opposa l’apprenti et le maitre, Macky Sall et Abdoulaye Wade. Monsieur Sall alla négocier avec tous les leaders engagés au premier tour même avec ceux qui n’étaient pas candidat. Ce fut le plus mauvais coup politique de sa part car Sall aurait gagné sans l’apport des autres et aujourd’hui il aurait eu les coudées franches pour gouverner sans devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. N’importe qui aurait gagné contre Wade au second tour ; N’importe qui !
Aujourd’hui on réécrit l’histoire du Sénégal avec les mêmes mots et les mêmes maux qu’en 2000 : relents de chasse aux sorcières, parfum de partage de gâteau, cacophonie dans la communication gouvernementale, une presse encensoir…
Que Macky n’oublie jamais que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Les Sénégalais ont changé d’orchestre pour entendre une autre musique. Le peuple a besoin
d’électricité en permanence surtout quand celle-ci coute trop chère
de semences et d’engrais de bonne qualité et en quantité suffisante
d’une éducation de qualité avec un quantum horaire suffisant
de la fin des inondations pour enfin dormir quand il pleut la nuit
d’emplois pour les jeunes
de la baisse du prix des denrées de première nécessité
de la baisse du prix du loyer
de la construction de pistes de productions suffisantes
de l’allègement des procédures dans l’administration
d’une santé publique de moindre coût
de la fin du népotisme
de l’allègement des effectifs dans les universités surtout à l’UCAD
du recul de l’insécurité surtout en milieu défavorisé
Souleymane LY
Julesly10@yahoo.fr
77 651 65 05
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