
Nous l’avons déjà dit et répété : la presse sénégalaise n’a aucun souci d’exactitude, de précision, de concision… l’essentielle pour elle c’est de répéter ce qu’elle entend. Lorsqu’on parcourt un journal sénégalais on y retrouve tout (jugements de valeurs, opinion des journalistes et des tiers…) sauf des informations justes, vraies et complètes.
Nous n’avons pas une presse d’opinion mais pire, une presse de ragot pour ne pas dire de caniveaux.
Le ministre de la bonne gouvernance disait qu’il était un intégriste des faits, il doit avoir mal le matin quand il lit les journaux sénégalais, même si lui-même, Abdou Latif Coulibaly, a été - tout au long de sa carrière journalistique - beaucoup plus un justicier qu’un journaliste d’information. Il nous a toujours demandé de le croire sur parole.
En effet, ses articles et autres livres, pour reprendre François Soudan, ont été très souvent « fondés sur trop de citations anonymes et de « révélations » non sourcées et non documentées ». Ces disciples ne font pas mieux.
Et l’affaire Aidara Sylla est un cas d’école, qui illustre à merveille la médiocrité de la presse sénégalaise. Depuis huit jours, les médias parlent de cette affaire sans ne rien dire.
Le Lundi la presse nous présente M. Sylla comme un prête nom de Wade sans donner la moindre preuve, le mardi M. Sylla est un porteur de valise et le mercredi il est un blanchisseur….Ainsi va la presse sénégalaise.
Dans cette affaire, les faits importent peu aux médias sénégalais. Il faut d’abord les qualifier, les imputer à un coupable idéal avant de les connaître. Curieuse manière de faire du journalisme.
M. l’intégriste des faits, s’il était encore journaliste aurait certainement demandé à sa rédaction d’aller vérifier dans le droit pénal sénégalais en quoi le fait d’avoir sur soi un chèque de Mille milliards est un délit ?
M. l’intégriste des faits aurait également demandé à sa rédaction de vérifier le nom du tiré (la personne émettrice des chèques) et faire vérifier si son compte est suffisamment approvisionné ? Et si oui, comment cette personne a pu déposer ou faire déposer dans son compte autant d’argent sans justification, si on sait qu’ici au Sénégal on ne peut pas faire des dépôts sans justifier la provenance des fonds ? Des questions et des questions encore….
Mais la presse au lieu de se poser des questions a préféré trouver des réponses à d’autres questions qui n’ont absolument rien à voir avec les faits.
Le plus grave, dans un passé très récent, cette même presse qui s’étonne qu’un ancien président de la république puisse bénéficier des dons de ses amis milliardaires, nous a présenté un certain Arona DIA comme étant le milliardaire qui était le principal donateur du citoyen Macky Sall.
Pour la presse sénégalaise donc, du moins pour une bonne partie de celle-ci, Macky a le droit d’avoir des amis milliardaires et Wade non.
Mais jusqu’ici rien de grave. On le savait déjà, la presse qualifie les faits de délictuels en fonction des personnes mises en cause.
Seulement, imaginez-vous le Soleil, du temps de Wade, dire à propos d’une enquête judiciaire : « L’avis des autorités au sommet de l’Etat est requis pour une conduite à tenir ». Sans aucun doute, Alioune Ndiaye, ancien chroniqueur et éditorialiste à l’Observateur nous aurait servi un éditorial très salé sur le Président Wade et la justice sénégalaise.
Et pourtant, cette phrase nous l’avons extraite du journal l’observateur de ce jour, mercredi 09 janvier 2013. En effet, l’OBS nous dit que dans l’affaire Aidara Sylla, la justice « attend l’avis du palais pour une internationalisation des enquêtes ».
Cette maladresse du journal de Youssou Ndour, qui veut que coûte que coûte gérer la communication du gouvernement dans cette affaire, met mal à l’aise tous les républicains de ce pays.
Voila que le journal d’un ministre de la république nous dit que la justice attend les ordres de l’exécutif. C’est bien cela, ce qu’on appelle une justice aux ordres.
L’Obs a le droit de défendre l’image du gouvernement mais il n’a pas le droit de ternir celle de la justice.
Disons le très net, le dossier de Aidara Sylla est maintenant entre les mains de la justice. Elle n’est plus entre les mains du parquet, de l’exécutif. Nous n’osons pas croire que, dans le cadre de cette enquête, le juge d’instruction - qui n’a pas encore posé un quelconque acte de procédure, à part la mise sous mandat de déposé de la personne incriminée - ait à recevoir des ordres l’exécutif.
Il est vrai que toute personne - qui a un minimum de connaissances du code de procédure pénale - ne peut accorder aucun crédit aux dires de ce torchon, mais quand même, trop c’est trop.
Comment peut-on dire qu’un juge d’instruction qui n’a pas encore ouvert un dossier encore moins désigné un officier de police judiciaire (il peut bien de demander à la DIC de continuer les enquêtes, comme il peut demander à d’autres officiers de le faire), peut-il informer l’exécutif et attendre de lui des ordres ? Soyons quand même sérieux !
Oubien l’Observateur voudrait-il nous faire croire que le parquet n’a pas transmit tout le dossier au juge d’instruction ? Le parquet aurait-il transmit une partie du dossier et attend les ordres de l’exécutif pour d’autres enquêtes préliminaires ?
En voulant coût que coûte défendre le gouvernement, la presse sénégalaise est entrain de donner de notre cher pays l’image d’une république bananière. Arrêtez le massacre SVP messieurs les journalistes.
Le Sénégal est certainement le seul pays au monde où d’après la presse c’est l’exécutif qui mène les enquêtes judiciaires, ou le parquet mène des enquêtes préliminaires à durée indéterminée, où le procureur devient le magistrat instructeur qui mène l’instruction à la place des juges d’instruction.
Nous n’avons pas besoin de préciser que toutes ces énormités notées dans la presse sont quotidiennement relevées par les diplomates et envoyées à leur pays.
Notre pays ne mérite pas cette image d’une république bananière.
Nous sommes une république !
Sadikh DIOP
Administrateur de l’Observatoire de l’information et des Médias
Limedia.org info@limedia.org
Nous n’avons pas une presse d’opinion mais pire, une presse de ragot pour ne pas dire de caniveaux.
Le ministre de la bonne gouvernance disait qu’il était un intégriste des faits, il doit avoir mal le matin quand il lit les journaux sénégalais, même si lui-même, Abdou Latif Coulibaly, a été - tout au long de sa carrière journalistique - beaucoup plus un justicier qu’un journaliste d’information. Il nous a toujours demandé de le croire sur parole.
En effet, ses articles et autres livres, pour reprendre François Soudan, ont été très souvent « fondés sur trop de citations anonymes et de « révélations » non sourcées et non documentées ». Ces disciples ne font pas mieux.
Et l’affaire Aidara Sylla est un cas d’école, qui illustre à merveille la médiocrité de la presse sénégalaise. Depuis huit jours, les médias parlent de cette affaire sans ne rien dire.
Le Lundi la presse nous présente M. Sylla comme un prête nom de Wade sans donner la moindre preuve, le mardi M. Sylla est un porteur de valise et le mercredi il est un blanchisseur….Ainsi va la presse sénégalaise.
Dans cette affaire, les faits importent peu aux médias sénégalais. Il faut d’abord les qualifier, les imputer à un coupable idéal avant de les connaître. Curieuse manière de faire du journalisme.
M. l’intégriste des faits, s’il était encore journaliste aurait certainement demandé à sa rédaction d’aller vérifier dans le droit pénal sénégalais en quoi le fait d’avoir sur soi un chèque de Mille milliards est un délit ?
M. l’intégriste des faits aurait également demandé à sa rédaction de vérifier le nom du tiré (la personne émettrice des chèques) et faire vérifier si son compte est suffisamment approvisionné ? Et si oui, comment cette personne a pu déposer ou faire déposer dans son compte autant d’argent sans justification, si on sait qu’ici au Sénégal on ne peut pas faire des dépôts sans justifier la provenance des fonds ? Des questions et des questions encore….
Mais la presse au lieu de se poser des questions a préféré trouver des réponses à d’autres questions qui n’ont absolument rien à voir avec les faits.
Le plus grave, dans un passé très récent, cette même presse qui s’étonne qu’un ancien président de la république puisse bénéficier des dons de ses amis milliardaires, nous a présenté un certain Arona DIA comme étant le milliardaire qui était le principal donateur du citoyen Macky Sall.
Pour la presse sénégalaise donc, du moins pour une bonne partie de celle-ci, Macky a le droit d’avoir des amis milliardaires et Wade non.
Mais jusqu’ici rien de grave. On le savait déjà, la presse qualifie les faits de délictuels en fonction des personnes mises en cause.
Seulement, imaginez-vous le Soleil, du temps de Wade, dire à propos d’une enquête judiciaire : « L’avis des autorités au sommet de l’Etat est requis pour une conduite à tenir ». Sans aucun doute, Alioune Ndiaye, ancien chroniqueur et éditorialiste à l’Observateur nous aurait servi un éditorial très salé sur le Président Wade et la justice sénégalaise.
Et pourtant, cette phrase nous l’avons extraite du journal l’observateur de ce jour, mercredi 09 janvier 2013. En effet, l’OBS nous dit que dans l’affaire Aidara Sylla, la justice « attend l’avis du palais pour une internationalisation des enquêtes ».
Cette maladresse du journal de Youssou Ndour, qui veut que coûte que coûte gérer la communication du gouvernement dans cette affaire, met mal à l’aise tous les républicains de ce pays.
Voila que le journal d’un ministre de la république nous dit que la justice attend les ordres de l’exécutif. C’est bien cela, ce qu’on appelle une justice aux ordres.
L’Obs a le droit de défendre l’image du gouvernement mais il n’a pas le droit de ternir celle de la justice.
Disons le très net, le dossier de Aidara Sylla est maintenant entre les mains de la justice. Elle n’est plus entre les mains du parquet, de l’exécutif. Nous n’osons pas croire que, dans le cadre de cette enquête, le juge d’instruction - qui n’a pas encore posé un quelconque acte de procédure, à part la mise sous mandat de déposé de la personne incriminée - ait à recevoir des ordres l’exécutif.
Il est vrai que toute personne - qui a un minimum de connaissances du code de procédure pénale - ne peut accorder aucun crédit aux dires de ce torchon, mais quand même, trop c’est trop.
Comment peut-on dire qu’un juge d’instruction qui n’a pas encore ouvert un dossier encore moins désigné un officier de police judiciaire (il peut bien de demander à la DIC de continuer les enquêtes, comme il peut demander à d’autres officiers de le faire), peut-il informer l’exécutif et attendre de lui des ordres ? Soyons quand même sérieux !
Oubien l’Observateur voudrait-il nous faire croire que le parquet n’a pas transmit tout le dossier au juge d’instruction ? Le parquet aurait-il transmit une partie du dossier et attend les ordres de l’exécutif pour d’autres enquêtes préliminaires ?
En voulant coût que coûte défendre le gouvernement, la presse sénégalaise est entrain de donner de notre cher pays l’image d’une république bananière. Arrêtez le massacre SVP messieurs les journalistes.
Le Sénégal est certainement le seul pays au monde où d’après la presse c’est l’exécutif qui mène les enquêtes judiciaires, ou le parquet mène des enquêtes préliminaires à durée indéterminée, où le procureur devient le magistrat instructeur qui mène l’instruction à la place des juges d’instruction.
Nous n’avons pas besoin de préciser que toutes ces énormités notées dans la presse sont quotidiennement relevées par les diplomates et envoyées à leur pays.
Notre pays ne mérite pas cette image d’une république bananière.
Nous sommes une république !
Sadikh DIOP
Administrateur de l’Observatoire de l’information et des Médias
Limedia.org info@limedia.org
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