Abyssse de l'avocat du diable !


Abyssse de l'avocat du diable !
Que le "combat pour la vie" puisse servir de distraction, nous le savons depuis l’antique romain où, sous la devise "panem et circences", ("Le pain et les jeux distraient le peuple"), des gladiateurs combattaient entre eux, pour faire ainsi la joie de la plèbe et l'empêcher de s'appesantir sur sa propre impuissance. Aujourd’hui, c'est exactement le même principe qui sous-tend la promptitude du gouvernement à investir et à s’accaparer les pratiques ludo-sportives. Ce dernier en effet s’emploie grâce à la télévision publique et privée à faire vivre la plèbe sénégalaise de lutte, de football, de danse et de musique. Un tel marché politique est d’autant plus juteux qu’il récompense des patrons de presse et hommes d’affaires promoteurs sportifs et culturels peu scrupuleux et sans métier réel qui n’hésitent pas de surcroit à faire la politique politicienne. Ainsi les grands combats de lutte, les grandes affiches de football servent d’opium et d’éther pour droguer et anesthésier la conscience du peuple: on donne au citoyen superficiel la possibilité d'échapper au néant et au poids pesant de son existence précaire. Chez nous, il en est de même depuis le fameux slogan « le sénégal qui gagne » avec nos lions de football jusqu’à maintenant avec nos Tyson, Yékini, Balla Gaye II, Kharagne Lo… Cette situation, ô combien triste, abrutit notre société et alerte toute âme sensible. Ce qui nous amène à humer dans toute sa nudité la crise qui secoue notre « sunugal » depuis l’avènement de l’alternance, devenu plus tard l’ « alternoce ». Ainsi les fantômes du « diola » continuent de hanter nos sommeils et ne cesseront de le faire tant que nous n’aurions pas exorcisé notre République désacralisée dont le lustre d’antan est torpillé dans la rue publique. Par conséquent, nous voilà au tournant d’un virage qui nous impose une introspection sans complaisance en vue de libérer notre pays du joug des « vautours affamés » qui déchiquettent jusqu’à la moelle notre maigre économie qu’ils ont déjà réduit en carcasse. La dilapidation, le détournement, le crime, le vol, et j’en passe, sont devenus le jeu favori et quotidien de nos gouvernants qui, ayant vendu leurs âmes à Lucifer, ne se cachent même plus de leurs forfaitures. C’est pourquoi l’urgence n’est plus de spéculer sur la fin de règne du régime libéral, devenue inéluctable mais plutôt de réfléchir dans une dynamique prospective, honorant ainsi la forte pensée de l’un des grands hommes, que l’histoire de notre pays a connu, Gaston Berger. Aujourd’hui, le débat devrait être focalisé sur l’après-Wade et, pour février 2012, proposer clairement une sortie de crise, du gouffre dans lequel nous ont plongé Wade et ses thuriféraires corrompus! Le déclic du 23 Juin 2011 est certes éloquemment perceptible et le désaveu déshonorant de Me Wade et sa clique est plus que visible. Autrement dit, le discours tenu sur toutes les lèvres est « Y’en a marre » de ce bourbier sans fond qui assombrit le présent et hypothèque l’avenir. Seulement chez ce vieillard-vieillissant de la vieille garde, le fair play ne s’applique pas. Ayant tarit la force de ses arguments, la recette de l’argument de la force semble nous être imposée. L’état d’urgence ou l’état de siège qu’on a semblait imposer dans la capitale suite aux émeutes nous révèle le caractère dangereux de l’homme ... Cependant c’est ignorer l’homo senegalensis, plein d’abnégation, qui est capable de souffrir douloureusement sans piper mot, mais aussi dont le sursaut peut être brutal, efficace et efficient. Les titubations de nos hommes politiques sont perceptibles dans leur incapacité à s’unir autour d’un candidat, unique ou de l’unité. Aujourd’hui, deux pôles s’affichent dans l’arène politique, le parti au pouvoir essoufflé et mourant et la mouvance de l’opposition, en plein dans un élan de changement brisé malheureusement par les sous-entendus, l’hypocrisie, l’intérêt personnel et j’en passe. Sinon comment comprendre que le débat politique ne soit animé à longueur de journée que par les feuilletons tragi-comiques, sur fond de diversion, d’un vieillard sénile à la perdition sous le poids de l’âge ? Pourquoi, à six mois des échéances électorales, nos leaders ne peuvent se décider en acceptant de soustraire leur ego par l’effacement au profit de l’intérêt général, de l’intérêt du peuple « sunugalériens » ? Les gens semblent déboussolés, ne sachant plus à quel saint se vouer, tellement la théorie des discours vides a pris le dessus sur les débats de fond, sur les questions de société, sur un idéal social et économique convaincant, faisable et fiable. Un de nos hommes politique disait que les salaires sont montés par les escaliers pendant que les prix empruntent l’ascenseur. Ceci est d’autant plus vrai et perceptible à travers un niveau de vie cher et élevé, une exaspération du monde aérien au temps nuageux du chef de l’état, qui après avoir gouté aux délices du pouvoir a oublié la longue galère du temps de l’opposition et devient, toute scrupule bue, boulimique et en état d’ « incapacité clinique ». Mais lorsque la vérité est laissée sous le boisseau, le mensonge finit par prendre le dessus. La dynamique unitaire de Benno est entrain d’être sapée par des ennemis tapis dans l’ombre, car travaillant pour Wade. Pourquoi être dans cette mouvance unifiée et vouloir se singulariser? Soit on est dedans, soit on ne l’est pas. L’opposition doit annoncer clairement les couleurs en adoptant une candidature unique ou de l’unité ou adopter la candidature plurielle dans une perspective de soutenir au second tour le meilleur. Ce silence nous exaspère, l’heure de vérité a sonné. Unis nous vaincrons, divisé nous avancerons vers des profondeurs inconnues ! "Quand les nazis arrêtaient les communistes, je me suis tu, car, je n'étais pas communiste. Quand ils enfermaient les socialistes, je n'ai rien dit, car, je n'étais pas socialiste. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai pas protesté, car, je n'étais pas catholique. Quand ils sont venus me prendre, il n'y avait plus personne qui pouvait protester" Martin Niemoller. MHABIB maat-herou@hotmail.com
Jeudi 11 Août 2011
mamadou haby ly




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