Dans le numéro 11 du magazine mensuel «JAMRA» du mois de novembre 1987 (toujours disponible aux Archives nationales), un large dossier y était consacré, sous la plume de votre serviteur. Nous y mettions en vedette le plaidoyer d’un spécialiste américain, en obstétrique et gynécologie, de renommée mondiale, le docteur Bernard N. Nathanson, ancien avorteur repenti. Pour étayer sa reconversion : un film, «Le Cri Silencieux», qu’il réalisa lui-même, en 1984 et dans lequel il dévoile la face cachée du déroulement d'une Ivg sur un fœtus humain de sexe féminin, âgé de 12 semaines.
Le diagnostique prénatal venait de connaitre une innovation de taille, avec l’avènement d’une nouvelle technique d’imagerie employant les ultrasons, l’échographie, qui permettait de visualiser en temps réel, sur un écran d’ordinateur, les différents stades de développement de l’embryon. Ce document audiovisuel d’une demi-heure révéla pour la première fois au grand public le comportement du fœtus lors d’une intervention abortive. Filmé en temps réel, dans une clinique spécialisée en l’avortement, et commenté par le docteur Nathanson lui-même, ce film bouleversa profondément certaines idées reçues, et eu un impact psychologique considérable sur beaucoup de praticiens, au point d’avoir incité nombre d’entre-eux à renoncer définitivement à pratiquer cette interruption brutale et violente de la vie fœtale qu’est l’avortement. A commencé, avant la lettre, par le docteur Nathanson lui-même - fondateur, en 1969, de la Ligue nationale pour le droit à l’avortement -, qui aura dirigé l’une des plus grandes cliniques d’avortement du monde occidental. Durant sa trentaine d’années de carrière, il aura capitalisé pas moins de 75.000 avortements à son actif !
Son œuvre de clarification, grâce la magie de l’audiovisuel, provoqua une évolution éthique notable chez nombre de ses confrères gynécologues. Mais, comme il fallait s’y attendre, pour avoir révélé au grand public, à travers «Le Cri silencieux», la face cachée d’un avortement, le docteur Nathanson essuya de virulentes critiques provenant de certains milieux médicaux. Mais ses véritables détracteurs évoluaient surtout dans les sphères cliniciennes qui tiraient de grands profits de l’industrie florissante de l’avortement, dont les chiffres d’affaire tournaient, à l’époque (en raison de 400 dollars par opération pour environ 2 millions d’avortement annuels, aux Usa) autour de 300 milliards de francs cfa par année! Ce qui plaçait la pratique de l’avortement parmi les 500 industries les plus riches au monde.
Dans un commentaire pathétique, mais scientifiquement élaboré, le docteur Nathanson y démontre grâce à la technique de l’échographie qui permettait pour la première fois d’observer du point de vie de la «victime» le déroulement en temps réel de l’avortement, comment le futur bébé, qui était jusqu’ici sereinement en gestation dans le ventre de sa mère, est brutalement démembré, désarticulé, déchiqueté et happé par les impitoyables instruments d’acier de l’avorteur. En l’occurrence, «ce fœtus de 12 semaines, dont le cerveau émet des ondes depuis six semaines déjà, dont le cœur bat depuis huit semaines, à environ 140 battements par minute, et dont toutes les autres fonctions vitales sont absolument identiques aux nôtres est manifestement un être vivant entièrement formé, et membre, comme nous, de la communauté humaine, possédant toutes les caractéristiques qui nous sont propres», martèle le gynécologue-avorteur repenti. Avant d’estimer que «le fœtus doit être considéré comme (leur) second patient. (Leur) serment et les préceptes médicaux traditionnels (leur) interdisant de détruire (leurs) patients et (leur) commandant de préserver la vie». En effet, le Serment d'Hippocrate, principe de base de la déontologie médicale, prêté par tout médecin, interdit l'avortement ("je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif").
Dans ce court-métrage, on distingue nettement, grâce au balayage par ultrason du fœtus de 12 semaines, les différents membres de ce bout d’homme : son corps recroquevillé sur lui-même, ses jambes, ses mains, son visage candide. Il bouge de temps en temps, change tantôt de position, se déplace paisiblement dans l’utérus, tout en gardant la même orientation. A un moment, on l’aperçoit, son pouce dirigé vers sa bouche, tout en continuant à se mouvoir sereinement dans le havre tranquille de son sanctuaire utérin.
Les minutes de «l’exécution» du fœtus
Et l’avorteur débute son intervention en plaçant un premier instrument, appelé speculum, dans le vagin, afin que l’écartement de celui-ci permette un meilleur accès à la cavité utérine. Il se saisit ensuite d’un deuxième instrument métallique, le tenaculum, qu’il passe à travers le speculum pour le maintenir fermement sur le col de l’utérus. C’est alors qu’un troisième instrument, la sonde, entre en jeu. L’avorteur l’y introduit pour déterminer la largeur et, par la même occasion, la profondeur de l’utérus. Il se saisit ensuite d’un jeu d’appareil de dilatation, des instruments métalliques recourbés, pour ouvrir le col de l’utérus, afin d’y introduire les instruments d’avortement proprement dit, notamment un appareillage de succion. Il l’introduit dans le col dilaté, dans le but de percer l’amnios, cette enveloppe qui entoure et protège l’enfant, permettant ainsi, d’aspirer la totalité du liquide amniotique. Cet embout de succion, relié à un appareil externe, entre ensuite directement en contact avec l’enfant.
On remarque qu’au fur et à mesure que l’embout de succion s’approche de l’enfant, celui-ci essaie de s’en écarter en bougeant de manière beaucoup plus violente et agitée. L’enfant se déplace alors spontanément dans un mouvement reflexe l’éloignant de l’instrument de l’avorteur. L’embout de succion n’a pas encore touché l’enfant, qui manifeste pourtant des signes de plus en plus forts d’agitation et de détresse. Et on le distingue nettement, sa bouche grande ouverte, dans un cri muet : un cri silencieux d’un enfant menacé de destruction imminente. Ses mouvements sont nettement accélérés et sont devenus désormais violents. L’enfant a senti qu’on cherche à l’agresser dans son sanctuaire. On le voit se déplacer vers le coté gauche de l’utérus, dans une tentative désespérée d’échapper aux instruments implacables que l’avorteur utilise pour mettre fin à sa vie. Les battements de son cœur subissent une accélération sensible, d’environ 200 battements à la minute. Vraisemblablement, il est sensible au danger mortel face auquel il se trouve. L’embout de succion, que l’avorteur promène latéralement dans l’espace utérin à la recherche du corps du futur bébé, est l’instrument meurtrier qui finira par mettre l’enfant en morceaux et le tuer.
En effet, la membrane amniotique ayant été perforée, et libérée de son liquide protecteur, le corps de l’enfant se trouve alors à la portée de l’avorteur. Lequel lui applique l’embout de succion, et le soumet à une puissant aspiration qui le met en pièces. Il est ensuite extrait, par lambeaux, par la pompe aspirante. La tête, de cet enfant de 12 semaines, étant trop grosse pour passer dans la curette de succion, l’avorteur, comme pour donner le coup de grâce devant faire place nette, introduit un dernier instrument métallique, le forceps, à travers le col de l’utérus déjà dilaté. Il saisit la tête de l’enfant - qui maintenant flotte librement dans l’utérus – entre les anneaux du forceps et, par une forte pression manuelle, la fait éclater. Son contenu, ainsi que les os du crane, sont retirés par morceau.
Le docteur Nathanson fera remarquer, avec un brin d’humour, que l’avorteur et l’anesthésiste, sans doute conscients de la gravité de leur acte, «choisissent de communiquer entre-eux dans un langage codé, destiné peut-être à les rendre insensibles à l’horrible réalité». En effet, ils appellent «numéro un» la tête de l’enfant, que l’avorteur essaie de trouver. Ainsi l’anesthésiste demande à l’avorteur : «Est-ce que le numéro un est sorti ?». «Oui, lui répond-t-il ; c’est terminé maintenant». Et il ne reste plus que quelques débris d’os et de petits lambeaux de tissus qui témoignent de l’existence passée d’un petit être humain, qui était bien vivant et sans défense.
«Le Cri Silencieux», gagnerait à être visualisé par toute femme, s’apprêtant à consentir à subir cette grave entorse à la vie et aux lois de la nature qu’est l’avortement. [Il y a une semaine, un journaliste du Magazine Sénégalais, La Gazette, qui préparait un dossier sur ce sujet, m’a joint au téléphone pour recueillir mon opinion sur le débat en cours. Sans hésitation, je lui fis part de ma réserve favorable pour les Ivg pratiquées pour juguler une grossesse consécutive à une agression sexuelle (viol, inceste). Mais je dus me raviser deux jours plus tard, après avoir, à nouveau, visionné «Le Cri Silencieux», que je n’avais pas regardé depuis sa première sortie].
La Nature, dans sa sagesse infinie, sait quand elle doit interrompre le cours normal d’une gestation (il est même légitime qu’elle soit accompagnée dans cet effort par une judicieuse intervention médicale, lorsque notamment la grossesse risque d’être préjudiciable à la santé de la mère). Mais, le plus souvent, comme si une immuable routine était inscrite dans le code génétique des mammifères, une réaction naturelle fait que l’appareil génital féminin rejette automatiquement le fœtus dés l’instant qu’un état morbide se profile. La Nature sait quand elle doit interrompre le cours normal d’une gestation. Et lorsqu’elle a à le faire, elle ne consulte personne, s’en référant à son intelligence et à son autosuffisance. Le cas de «fausse couche» qui illustre le plus cet état de fait est celui qui se produit lorsque survient le «facteur Rhésus», cette incompatibilité de la formule sanguine de la mère et du fœtus. Les biologistes observent alors, ébahis, l’ingéniosité de la Nature à l’œuvre : le sang maternel produit en abondance des anticorps qui s’acharnent sur l’embryon jusqu’à sa destruction totale !
Il est temps de mettre fin à cette conspiration du silence et de dire toute la vérité aux femmes, sur la nature réelle de l’avortement. Mais aussi d’informer l’opinion sur les enjeux de ce qui, la déliquescence des mœurs aidant, est devenue une industrie florissante, dont on une Omerta coupable passe sous silence les dessous sulfureux. Comme avait eu à le fustiger vaillamment le Comité national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, en France. Cet organe consultatif, regroupant des scientifiques, des juristes et des religieux, avait vigoureusement dénoncé, en 1986, un monstrueux trafic de fœtus humain dans l’Hexagone. Un réseau de trafiquants qui collectaient des fœtus, issus d’avortements, avec la complicité de chefs de clinique véreux, pour ensuite les monnayer à prix d’or à travers l’Europe, auprès de fabricants de produits cosmétiques, et surtout de mystérieuses stations thermales. Ces sites reçoivent de par le monde les visites de richissimes qui viennent régulièrement s’y refaire une nouvelle santé (ou une beauté !), par le biais de «cures de revitalisation». D’après les promoteurs de cette thérapie de jouvence, le placenta, le liquide amniotique et surtout les cellules du fœtus fraichement cueillis et reconditionnés en laboratoire auraient des vertus rajeunissantes sur l’organisme.
Ainsi, cette industrie florissante de l’avortement n’en aura pas moins généré cet autre filon qui n’en rapporte pas moins gros, qu’est le recyclage de fœtus humains, destinés à des stations de thalassothérapie. Opérant sous la couverture de «maison de repos», elles font indûment fortune en Europe. Une forme moderne d’anthropophagie qui fit tellement scandale qu’il inspira, en 1973, un thriller franco-italien, «Traitement de choc», du cinéaste Alain Jessua, mettant en scène d’intrigantes célébrités de la bourgeoisie française, dans une onéreuse station de cure.
Verdict: innocent - Sentence: la mort !
Les victimes de l’acte abortif ne sont pas seulement constituées de ces angéliques créatures en gestations dans le ventre de leurs mamans. Mais comprend également toutes ces femmes qui, pour des raisons diverses, choisissent de se soumettre à cette opération, tout en étant confinées dans une ignorance déplorable de la véritable nature de l’avortement, notamment son caractère traumatisant. Combien d’entre-elles auront été victimes d’infections ou auront assisté impuissantes à la perforation voire à la destruction de leur organe de reproduction? Combien sont devenues stériles, consécutivement à un acte abortif dont elles n’étaient pas bien informées des possibles dommages collatéraux? Ceux qui font présentement sous nos cieux la promotion de «l’avortement médicalisé» devrait également, par d’équité, informer leurs cibles du terrible syndrome «post-abortif», relevé par plusieurs études attestant que «l’impression de soulagement», dont font état certaines femmes ayant avorté, est souvent suivie de troubles insidieux de l’équilibre psychique, se manifestant sous forme de perte de l’estime de soi, de sentiment de culpabilité, de trouble de l’appétit, d’anxiété, d’insomnies… si les nuits de l’avortée ne sont pas tout bonnement peuplées de cauchemars de bébés appelant au secours ! Il a été même noté des cas extrêmes de dépressions nerveuses assorties de tendances suicidaires ! Et ces symptômes ont la fâcheuse propension à s’amplifier chaque fois que la femme fait face à un événement, une circonstance de nature à évoquer plus ou moins directement son expérience abortive, comme la vue d’une femme enceinte, d’une clinique, ou l’audition de cris d’enfants, etc. Même quand une femme était fortement consentante, après s’être convaincue de la «nécessité» de se faire avorter, plusieurs études (notamment celles des docteurs I.Kent, R.Greenwood, J.Loeken et W.Nicholls de l’Université de Colombie Britannique, du docteur Daniel Klopfenstein, chef de service de gynécologie au Centre hospitalier de Calais, de docteur Vincent Rue, directeur de l'Institute of Post Abortion Recovery, à Portsmouth dans le New Hampshire, etc.) attestent à suffisance que la femme ayant volontairement mis un terme à la gestation de son future enfant est psychologiquement affaiblie, moralement blessée par cet acte, même si les séquelles de cette expérience traumatisante n’apparaissent pas immédiatement. Comme en témoigne cet avorteur sénégalais repenti, A.D. qui, dans le Magazine «Jamra» évoqué plus haut, révèle qu’à la fin d’un curetage, il a été «à la fois bouleversé et rempli de honte» en entendant sa patiente lui dire : «Je sais que d’une certaine manière vous m’avez soulagée, mais mon instinct maternel m’empêche de vous remercier pour ce que vous m’avez fait».
Notre pays doit se réjouir de n’avoir jamais connu de répressions sévères de la pratique abortive, comme en France, où il n’y a guère longtemps l’avortement y était considérée comme un crime passible de la peine de mort. A cet égard, la sanction pénale la plus célèbre fut la peine capitale infligée à l’avorteuse professionnelle, Marie-Louise Giraud, surnommée «la faiseuse d'anges», guillotinée par le régime de Vichy le 30 juillet 1943. Il a fallut l’avènement de la «Loi Simone Veil» (du nom de la ministre de la Santé du Président Giscard d’Estaing), adoptée en 1975, pour que l’avortement fut dépénalisé et encadré, en étant désormais autorisée, sur prescription médicale, dans la limite des 12 premières semaines de grossesse.
Notre pays, le Sénégal, réputé fortement ancré dans la croyance religieuse, notamment musulmane, qui regroupe l’écrasante majorité de la population, 95%, à l’instar de n’importe quel autre pays démocratique, est doté d’institutions législatives se référant à nos substrats socio-culturels pour élaborer les lois devant régir la vie communautaire. Et il se trouve que le point de vue le plus partagé par nombre de Oulémas (docteurs en loi islamique), dont le célèbre Imâm Abou Hâmid Al Ghazâli, est que l'avortement est banni par l’Islam dés le moment où la fécondation est consacrée dans la matrice maternelle. Car «la règle de base en Islam, par rapport à l'avortement, c'est l'interdiction», souligne d’emblée le grand Ouléma sunnite égyptien, président de l'Union Internationale des Savants Musulmans, Cheikh Qaradâwi, qui ajoute que «néanmoins, cette interdiction peut être plus ou moins sévère, en fonction des circonstances et du moment où a lieu l'interruption de la grossesse» ("Fatâwa Mou'âsirah", volume 2, page 547).
Toujours est-il que de nombreuses écoles Malikites considèrent que c’est à partir du 40e jour de sa conception que l’enfant est considéré en Islam comme un être humain à part entière, dans la mesure où c’est le moment où l’Ange insuffle l’âme (Ruh) dans l’ovule fécondé de la mère. Et un Hadith authentique du Prophète Mouhamed (rapporté par l'Imâm Mouslim) précise que c’est après 42 nuits de grossesse (6 semaines) que l'embryon reçoit la visite d'un ange, chargé d’opérer le «taswîr» (modelage) de l'embryon, pour la formation des organes sensoriels.
Le Coran, qui présente chronologiquement les étapes par lesquelles passe l’ovule fécondé, avant d’être considéré comme un être humain – ce qui est aujourd’hui confirmé par la science de l’embryologie -, tout en considérant comme illégitime un avortement pratiqué dans la fourchette des 40 jours (alors que la grossesse ne mettait nullement en péril la vie de la mère) décrète qu’au-delà de cette étape l’avortement est carrément considéré comme un meurtre, appelant une réponse judiciaire. Il reste entendu qu’en vertu du principe de base en Islam, qui veut que lorsqu'on se voit obligé de choisir entre deux maux il soit admis d’opter pour le moindre des deux, la mort de la mère est-elle considérée comme une perte beaucoup plus grande pour la société que celle du fœtus.
Par conséquent, l’Etat sénégalais, à travers sa loi relative à la santé de la reproduction et à son Code pénal, semble souscrire à ce postulat, que paraît également épouser le Code de déontologie de nos médecins, qui n’autorise l’avortement que lorsque la vie de la mère est à ce point menacée qu’elle ne pourrait être sauvée que par un «avortement médicalisé» - qui prend alors tout son sens, contrairement à celui que tente de lui donner ces organisations sénégalaises pétitionnaires, risquant ainsi d’ouvrir la boite de Pandore.
«La destruction d’un être vivant, rappelle le docteur Nathanson, ne saurait constituer une solution à un problème principalement social. En être réduit à un tel acte de violence est la preuve que nos valeurs scientifiques et surtout morales sont menacées. Je pense qu’il est de notre devoir de consacrer, sans plus attendre, tous nos efforts, inlassablement, à la mise en œuvre d’une solution meilleure, plus humaine, juste et plus charitable, qui tiendrait compte du droit de chacun, pour préserver la vie. En commençant par mettre un terme au massacre de toutes ces vies, à travers l’avortement».
Le défunt écrivain et ethnologue malien, membre du Conseil exécutif de l’Unesco, Amadou Hampâté Bâ (1901-1991), grand messager de la sagesse africaine, synthétisa la fonction sociale fondamentale de la Femme par ces mots : "La femme est le laboratoire de Dieu". De la conception à l’accouchement et jusqu’à l’accession de la progéniture à la puberté la mission de la femme est primordiale, pour favoriser et achever cette œuvre merveilleuse de la Nature qu’est l’être humain. La femme a le privilège et la responsabilité physique, biologique et morale d’avoir été investie par le Divin du rôle, combien exaltant, de réceptacle et de dépositaire et de la puissance créatrice de Dieu. C’est par son canal que la Nature Toute-puissante insuffle la vie. Elle est donc loin d’être "le sexe faible", auquel voudraient la confiner des machistes en mal d’inspiration.
Conservatrice et génératrice de vie, elle a le l’avantage d’être le canal à travers lequel la Nature exprime et répand ses bénédictions. «Le ventre de la Femme est la première école de la vie» (Oumoul madrassatou), enseigne le Prophète Seydina Mouhamed, psl. Comme l’opportunité nous en fut offerte en son temps, laissons donc y séjourner sereinement ces merveilleuses créatures, qui n’ont pas demandé à exister, et dont Seul le Tout-Puissant est réellement au fait de la mission sacrée qui leur est dévolue Ici-bas.
Mame Mactar Guèye,
vice-président de l’Organisation
islamique Jamra
Le diagnostique prénatal venait de connaitre une innovation de taille, avec l’avènement d’une nouvelle technique d’imagerie employant les ultrasons, l’échographie, qui permettait de visualiser en temps réel, sur un écran d’ordinateur, les différents stades de développement de l’embryon. Ce document audiovisuel d’une demi-heure révéla pour la première fois au grand public le comportement du fœtus lors d’une intervention abortive. Filmé en temps réel, dans une clinique spécialisée en l’avortement, et commenté par le docteur Nathanson lui-même, ce film bouleversa profondément certaines idées reçues, et eu un impact psychologique considérable sur beaucoup de praticiens, au point d’avoir incité nombre d’entre-eux à renoncer définitivement à pratiquer cette interruption brutale et violente de la vie fœtale qu’est l’avortement. A commencé, avant la lettre, par le docteur Nathanson lui-même - fondateur, en 1969, de la Ligue nationale pour le droit à l’avortement -, qui aura dirigé l’une des plus grandes cliniques d’avortement du monde occidental. Durant sa trentaine d’années de carrière, il aura capitalisé pas moins de 75.000 avortements à son actif !
Son œuvre de clarification, grâce la magie de l’audiovisuel, provoqua une évolution éthique notable chez nombre de ses confrères gynécologues. Mais, comme il fallait s’y attendre, pour avoir révélé au grand public, à travers «Le Cri silencieux», la face cachée d’un avortement, le docteur Nathanson essuya de virulentes critiques provenant de certains milieux médicaux. Mais ses véritables détracteurs évoluaient surtout dans les sphères cliniciennes qui tiraient de grands profits de l’industrie florissante de l’avortement, dont les chiffres d’affaire tournaient, à l’époque (en raison de 400 dollars par opération pour environ 2 millions d’avortement annuels, aux Usa) autour de 300 milliards de francs cfa par année! Ce qui plaçait la pratique de l’avortement parmi les 500 industries les plus riches au monde.
Dans un commentaire pathétique, mais scientifiquement élaboré, le docteur Nathanson y démontre grâce à la technique de l’échographie qui permettait pour la première fois d’observer du point de vie de la «victime» le déroulement en temps réel de l’avortement, comment le futur bébé, qui était jusqu’ici sereinement en gestation dans le ventre de sa mère, est brutalement démembré, désarticulé, déchiqueté et happé par les impitoyables instruments d’acier de l’avorteur. En l’occurrence, «ce fœtus de 12 semaines, dont le cerveau émet des ondes depuis six semaines déjà, dont le cœur bat depuis huit semaines, à environ 140 battements par minute, et dont toutes les autres fonctions vitales sont absolument identiques aux nôtres est manifestement un être vivant entièrement formé, et membre, comme nous, de la communauté humaine, possédant toutes les caractéristiques qui nous sont propres», martèle le gynécologue-avorteur repenti. Avant d’estimer que «le fœtus doit être considéré comme (leur) second patient. (Leur) serment et les préceptes médicaux traditionnels (leur) interdisant de détruire (leurs) patients et (leur) commandant de préserver la vie». En effet, le Serment d'Hippocrate, principe de base de la déontologie médicale, prêté par tout médecin, interdit l'avortement ("je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif").
Dans ce court-métrage, on distingue nettement, grâce au balayage par ultrason du fœtus de 12 semaines, les différents membres de ce bout d’homme : son corps recroquevillé sur lui-même, ses jambes, ses mains, son visage candide. Il bouge de temps en temps, change tantôt de position, se déplace paisiblement dans l’utérus, tout en gardant la même orientation. A un moment, on l’aperçoit, son pouce dirigé vers sa bouche, tout en continuant à se mouvoir sereinement dans le havre tranquille de son sanctuaire utérin.
Les minutes de «l’exécution» du fœtus
Et l’avorteur débute son intervention en plaçant un premier instrument, appelé speculum, dans le vagin, afin que l’écartement de celui-ci permette un meilleur accès à la cavité utérine. Il se saisit ensuite d’un deuxième instrument métallique, le tenaculum, qu’il passe à travers le speculum pour le maintenir fermement sur le col de l’utérus. C’est alors qu’un troisième instrument, la sonde, entre en jeu. L’avorteur l’y introduit pour déterminer la largeur et, par la même occasion, la profondeur de l’utérus. Il se saisit ensuite d’un jeu d’appareil de dilatation, des instruments métalliques recourbés, pour ouvrir le col de l’utérus, afin d’y introduire les instruments d’avortement proprement dit, notamment un appareillage de succion. Il l’introduit dans le col dilaté, dans le but de percer l’amnios, cette enveloppe qui entoure et protège l’enfant, permettant ainsi, d’aspirer la totalité du liquide amniotique. Cet embout de succion, relié à un appareil externe, entre ensuite directement en contact avec l’enfant.
On remarque qu’au fur et à mesure que l’embout de succion s’approche de l’enfant, celui-ci essaie de s’en écarter en bougeant de manière beaucoup plus violente et agitée. L’enfant se déplace alors spontanément dans un mouvement reflexe l’éloignant de l’instrument de l’avorteur. L’embout de succion n’a pas encore touché l’enfant, qui manifeste pourtant des signes de plus en plus forts d’agitation et de détresse. Et on le distingue nettement, sa bouche grande ouverte, dans un cri muet : un cri silencieux d’un enfant menacé de destruction imminente. Ses mouvements sont nettement accélérés et sont devenus désormais violents. L’enfant a senti qu’on cherche à l’agresser dans son sanctuaire. On le voit se déplacer vers le coté gauche de l’utérus, dans une tentative désespérée d’échapper aux instruments implacables que l’avorteur utilise pour mettre fin à sa vie. Les battements de son cœur subissent une accélération sensible, d’environ 200 battements à la minute. Vraisemblablement, il est sensible au danger mortel face auquel il se trouve. L’embout de succion, que l’avorteur promène latéralement dans l’espace utérin à la recherche du corps du futur bébé, est l’instrument meurtrier qui finira par mettre l’enfant en morceaux et le tuer.
En effet, la membrane amniotique ayant été perforée, et libérée de son liquide protecteur, le corps de l’enfant se trouve alors à la portée de l’avorteur. Lequel lui applique l’embout de succion, et le soumet à une puissant aspiration qui le met en pièces. Il est ensuite extrait, par lambeaux, par la pompe aspirante. La tête, de cet enfant de 12 semaines, étant trop grosse pour passer dans la curette de succion, l’avorteur, comme pour donner le coup de grâce devant faire place nette, introduit un dernier instrument métallique, le forceps, à travers le col de l’utérus déjà dilaté. Il saisit la tête de l’enfant - qui maintenant flotte librement dans l’utérus – entre les anneaux du forceps et, par une forte pression manuelle, la fait éclater. Son contenu, ainsi que les os du crane, sont retirés par morceau.
Le docteur Nathanson fera remarquer, avec un brin d’humour, que l’avorteur et l’anesthésiste, sans doute conscients de la gravité de leur acte, «choisissent de communiquer entre-eux dans un langage codé, destiné peut-être à les rendre insensibles à l’horrible réalité». En effet, ils appellent «numéro un» la tête de l’enfant, que l’avorteur essaie de trouver. Ainsi l’anesthésiste demande à l’avorteur : «Est-ce que le numéro un est sorti ?». «Oui, lui répond-t-il ; c’est terminé maintenant». Et il ne reste plus que quelques débris d’os et de petits lambeaux de tissus qui témoignent de l’existence passée d’un petit être humain, qui était bien vivant et sans défense.
«Le Cri Silencieux», gagnerait à être visualisé par toute femme, s’apprêtant à consentir à subir cette grave entorse à la vie et aux lois de la nature qu’est l’avortement. [Il y a une semaine, un journaliste du Magazine Sénégalais, La Gazette, qui préparait un dossier sur ce sujet, m’a joint au téléphone pour recueillir mon opinion sur le débat en cours. Sans hésitation, je lui fis part de ma réserve favorable pour les Ivg pratiquées pour juguler une grossesse consécutive à une agression sexuelle (viol, inceste). Mais je dus me raviser deux jours plus tard, après avoir, à nouveau, visionné «Le Cri Silencieux», que je n’avais pas regardé depuis sa première sortie].
La Nature, dans sa sagesse infinie, sait quand elle doit interrompre le cours normal d’une gestation (il est même légitime qu’elle soit accompagnée dans cet effort par une judicieuse intervention médicale, lorsque notamment la grossesse risque d’être préjudiciable à la santé de la mère). Mais, le plus souvent, comme si une immuable routine était inscrite dans le code génétique des mammifères, une réaction naturelle fait que l’appareil génital féminin rejette automatiquement le fœtus dés l’instant qu’un état morbide se profile. La Nature sait quand elle doit interrompre le cours normal d’une gestation. Et lorsqu’elle a à le faire, elle ne consulte personne, s’en référant à son intelligence et à son autosuffisance. Le cas de «fausse couche» qui illustre le plus cet état de fait est celui qui se produit lorsque survient le «facteur Rhésus», cette incompatibilité de la formule sanguine de la mère et du fœtus. Les biologistes observent alors, ébahis, l’ingéniosité de la Nature à l’œuvre : le sang maternel produit en abondance des anticorps qui s’acharnent sur l’embryon jusqu’à sa destruction totale !
Il est temps de mettre fin à cette conspiration du silence et de dire toute la vérité aux femmes, sur la nature réelle de l’avortement. Mais aussi d’informer l’opinion sur les enjeux de ce qui, la déliquescence des mœurs aidant, est devenue une industrie florissante, dont on une Omerta coupable passe sous silence les dessous sulfureux. Comme avait eu à le fustiger vaillamment le Comité national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, en France. Cet organe consultatif, regroupant des scientifiques, des juristes et des religieux, avait vigoureusement dénoncé, en 1986, un monstrueux trafic de fœtus humain dans l’Hexagone. Un réseau de trafiquants qui collectaient des fœtus, issus d’avortements, avec la complicité de chefs de clinique véreux, pour ensuite les monnayer à prix d’or à travers l’Europe, auprès de fabricants de produits cosmétiques, et surtout de mystérieuses stations thermales. Ces sites reçoivent de par le monde les visites de richissimes qui viennent régulièrement s’y refaire une nouvelle santé (ou une beauté !), par le biais de «cures de revitalisation». D’après les promoteurs de cette thérapie de jouvence, le placenta, le liquide amniotique et surtout les cellules du fœtus fraichement cueillis et reconditionnés en laboratoire auraient des vertus rajeunissantes sur l’organisme.
Ainsi, cette industrie florissante de l’avortement n’en aura pas moins généré cet autre filon qui n’en rapporte pas moins gros, qu’est le recyclage de fœtus humains, destinés à des stations de thalassothérapie. Opérant sous la couverture de «maison de repos», elles font indûment fortune en Europe. Une forme moderne d’anthropophagie qui fit tellement scandale qu’il inspira, en 1973, un thriller franco-italien, «Traitement de choc», du cinéaste Alain Jessua, mettant en scène d’intrigantes célébrités de la bourgeoisie française, dans une onéreuse station de cure.
Verdict: innocent - Sentence: la mort !
Les victimes de l’acte abortif ne sont pas seulement constituées de ces angéliques créatures en gestations dans le ventre de leurs mamans. Mais comprend également toutes ces femmes qui, pour des raisons diverses, choisissent de se soumettre à cette opération, tout en étant confinées dans une ignorance déplorable de la véritable nature de l’avortement, notamment son caractère traumatisant. Combien d’entre-elles auront été victimes d’infections ou auront assisté impuissantes à la perforation voire à la destruction de leur organe de reproduction? Combien sont devenues stériles, consécutivement à un acte abortif dont elles n’étaient pas bien informées des possibles dommages collatéraux? Ceux qui font présentement sous nos cieux la promotion de «l’avortement médicalisé» devrait également, par d’équité, informer leurs cibles du terrible syndrome «post-abortif», relevé par plusieurs études attestant que «l’impression de soulagement», dont font état certaines femmes ayant avorté, est souvent suivie de troubles insidieux de l’équilibre psychique, se manifestant sous forme de perte de l’estime de soi, de sentiment de culpabilité, de trouble de l’appétit, d’anxiété, d’insomnies… si les nuits de l’avortée ne sont pas tout bonnement peuplées de cauchemars de bébés appelant au secours ! Il a été même noté des cas extrêmes de dépressions nerveuses assorties de tendances suicidaires ! Et ces symptômes ont la fâcheuse propension à s’amplifier chaque fois que la femme fait face à un événement, une circonstance de nature à évoquer plus ou moins directement son expérience abortive, comme la vue d’une femme enceinte, d’une clinique, ou l’audition de cris d’enfants, etc. Même quand une femme était fortement consentante, après s’être convaincue de la «nécessité» de se faire avorter, plusieurs études (notamment celles des docteurs I.Kent, R.Greenwood, J.Loeken et W.Nicholls de l’Université de Colombie Britannique, du docteur Daniel Klopfenstein, chef de service de gynécologie au Centre hospitalier de Calais, de docteur Vincent Rue, directeur de l'Institute of Post Abortion Recovery, à Portsmouth dans le New Hampshire, etc.) attestent à suffisance que la femme ayant volontairement mis un terme à la gestation de son future enfant est psychologiquement affaiblie, moralement blessée par cet acte, même si les séquelles de cette expérience traumatisante n’apparaissent pas immédiatement. Comme en témoigne cet avorteur sénégalais repenti, A.D. qui, dans le Magazine «Jamra» évoqué plus haut, révèle qu’à la fin d’un curetage, il a été «à la fois bouleversé et rempli de honte» en entendant sa patiente lui dire : «Je sais que d’une certaine manière vous m’avez soulagée, mais mon instinct maternel m’empêche de vous remercier pour ce que vous m’avez fait».
Notre pays doit se réjouir de n’avoir jamais connu de répressions sévères de la pratique abortive, comme en France, où il n’y a guère longtemps l’avortement y était considérée comme un crime passible de la peine de mort. A cet égard, la sanction pénale la plus célèbre fut la peine capitale infligée à l’avorteuse professionnelle, Marie-Louise Giraud, surnommée «la faiseuse d'anges», guillotinée par le régime de Vichy le 30 juillet 1943. Il a fallut l’avènement de la «Loi Simone Veil» (du nom de la ministre de la Santé du Président Giscard d’Estaing), adoptée en 1975, pour que l’avortement fut dépénalisé et encadré, en étant désormais autorisée, sur prescription médicale, dans la limite des 12 premières semaines de grossesse.
Notre pays, le Sénégal, réputé fortement ancré dans la croyance religieuse, notamment musulmane, qui regroupe l’écrasante majorité de la population, 95%, à l’instar de n’importe quel autre pays démocratique, est doté d’institutions législatives se référant à nos substrats socio-culturels pour élaborer les lois devant régir la vie communautaire. Et il se trouve que le point de vue le plus partagé par nombre de Oulémas (docteurs en loi islamique), dont le célèbre Imâm Abou Hâmid Al Ghazâli, est que l'avortement est banni par l’Islam dés le moment où la fécondation est consacrée dans la matrice maternelle. Car «la règle de base en Islam, par rapport à l'avortement, c'est l'interdiction», souligne d’emblée le grand Ouléma sunnite égyptien, président de l'Union Internationale des Savants Musulmans, Cheikh Qaradâwi, qui ajoute que «néanmoins, cette interdiction peut être plus ou moins sévère, en fonction des circonstances et du moment où a lieu l'interruption de la grossesse» ("Fatâwa Mou'âsirah", volume 2, page 547).
Toujours est-il que de nombreuses écoles Malikites considèrent que c’est à partir du 40e jour de sa conception que l’enfant est considéré en Islam comme un être humain à part entière, dans la mesure où c’est le moment où l’Ange insuffle l’âme (Ruh) dans l’ovule fécondé de la mère. Et un Hadith authentique du Prophète Mouhamed (rapporté par l'Imâm Mouslim) précise que c’est après 42 nuits de grossesse (6 semaines) que l'embryon reçoit la visite d'un ange, chargé d’opérer le «taswîr» (modelage) de l'embryon, pour la formation des organes sensoriels.
Le Coran, qui présente chronologiquement les étapes par lesquelles passe l’ovule fécondé, avant d’être considéré comme un être humain – ce qui est aujourd’hui confirmé par la science de l’embryologie -, tout en considérant comme illégitime un avortement pratiqué dans la fourchette des 40 jours (alors que la grossesse ne mettait nullement en péril la vie de la mère) décrète qu’au-delà de cette étape l’avortement est carrément considéré comme un meurtre, appelant une réponse judiciaire. Il reste entendu qu’en vertu du principe de base en Islam, qui veut que lorsqu'on se voit obligé de choisir entre deux maux il soit admis d’opter pour le moindre des deux, la mort de la mère est-elle considérée comme une perte beaucoup plus grande pour la société que celle du fœtus.
Par conséquent, l’Etat sénégalais, à travers sa loi relative à la santé de la reproduction et à son Code pénal, semble souscrire à ce postulat, que paraît également épouser le Code de déontologie de nos médecins, qui n’autorise l’avortement que lorsque la vie de la mère est à ce point menacée qu’elle ne pourrait être sauvée que par un «avortement médicalisé» - qui prend alors tout son sens, contrairement à celui que tente de lui donner ces organisations sénégalaises pétitionnaires, risquant ainsi d’ouvrir la boite de Pandore.
«La destruction d’un être vivant, rappelle le docteur Nathanson, ne saurait constituer une solution à un problème principalement social. En être réduit à un tel acte de violence est la preuve que nos valeurs scientifiques et surtout morales sont menacées. Je pense qu’il est de notre devoir de consacrer, sans plus attendre, tous nos efforts, inlassablement, à la mise en œuvre d’une solution meilleure, plus humaine, juste et plus charitable, qui tiendrait compte du droit de chacun, pour préserver la vie. En commençant par mettre un terme au massacre de toutes ces vies, à travers l’avortement».
Le défunt écrivain et ethnologue malien, membre du Conseil exécutif de l’Unesco, Amadou Hampâté Bâ (1901-1991), grand messager de la sagesse africaine, synthétisa la fonction sociale fondamentale de la Femme par ces mots : "La femme est le laboratoire de Dieu". De la conception à l’accouchement et jusqu’à l’accession de la progéniture à la puberté la mission de la femme est primordiale, pour favoriser et achever cette œuvre merveilleuse de la Nature qu’est l’être humain. La femme a le privilège et la responsabilité physique, biologique et morale d’avoir été investie par le Divin du rôle, combien exaltant, de réceptacle et de dépositaire et de la puissance créatrice de Dieu. C’est par son canal que la Nature Toute-puissante insuffle la vie. Elle est donc loin d’être "le sexe faible", auquel voudraient la confiner des machistes en mal d’inspiration.
Conservatrice et génératrice de vie, elle a le l’avantage d’être le canal à travers lequel la Nature exprime et répand ses bénédictions. «Le ventre de la Femme est la première école de la vie» (Oumoul madrassatou), enseigne le Prophète Seydina Mouhamed, psl. Comme l’opportunité nous en fut offerte en son temps, laissons donc y séjourner sereinement ces merveilleuses créatures, qui n’ont pas demandé à exister, et dont Seul le Tout-Puissant est réellement au fait de la mission sacrée qui leur est dévolue Ici-bas.
Mame Mactar Guèye,
vice-président de l’Organisation
islamique Jamra
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