SRAS : les leçons apprises


SRAS : les leçons apprises

Le premier cas de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) a été signal à la mi-décembre 2002 à Foshan, dans la province du Guangdong en Chine. A l’époque, l’Organisation mondiale de la santé considérait le SRAS comme la première maladie transmissible de grande ampleur à apparaître au 21ème siècle. L’origine, les symptômes, les effets et le traitement de la maladie étaient très mal compris. Rapidement, le SRAS s’est propagé à plusieurs zones densément peuplées de Chine continentale, de HongKong, de Hanoï au Vietnam, de Singapour et de la ville de Toronto au Canada.
Au départ, la Chine pouvait sembler mal préparée pour maîtriser les risques de santé publique que représentait le SRAS. Le virus se transmettait d’une personne à l’autre, essentiellement par voie respiratoire, quand quelqu’un toussait ou éternuait. Les écoles, magasins, restaurants et autres lieux publics ont donc été fermés pour éviter la contagion.
Il est possible de tirer des leçons de la manière dont la Chine a lutté contre l’épidémie de SRAS et de les appliquer à l’épidémie d’Ebola en Afrique. Quand le SRAS est apparu en Chine, le ministère de la santé a immédiatement fait de la lutte contre la maladie une priorité. Rapidement, le gouvernement a mis en place un réseau centralisé d’intervention d’urgence coordonné par les autorités municipales de Pékin. Ce système unifié a permis d’amé-liorer considérablement l’efficacité de la collecte de données et la communication entre hôpitaux. Les autorités provincials devaient aussi s’assurer de l’exactitude des informations fournies et de la mise en œuvre rapide des mesures de dépistage, d’isolement, de recherches des contacts et de surveillance.
Certains hôpitaux sont devenus des établissements référents, chargés du traitement exclusif des malades du SRAS. D’autres disposaient de cellules d’isolement pour les patients soupçonnés d’être atteints du syndrome. Lorsqu’un cas de SRAS était détecté, une procédure de mise en quarantaine et de recherche des contacts était immédiatement lancée. Les hôpitaux avaient pour consigne d’admettre tous les patients atteints du SRAS. Des scientifiques chinois, épidémiologistes et cliniciens de renom ont été recrutés pour étudier et traiter la maladie et concevoir des outils de sensibilisation du grand public.
La population elle-même disposait d’un accès illimité aux informations relatives au SRAS, une mesure qui a permis de limiter la vague de panique. Le SRAS est une maladie à déclaration obligatoire, ce qui obligeait les provinces à rendre compte régulièrement, « sans délai, dissimulation ou omission » des nouveaux cas et décès liés à la maladie.
Les autorités sanitaires fournissaient régulièrement des informations précises sur l’évolution de la maladie lors de conferences de presse télévisées. Le gouvernement, les experts médicaux et les médias ont ainsi mis leurs efforts en commun pour sensibiliser la population aux symptômes du SRAS, aux méthodes de prévention de la maladie et aux procédures d’alerte. Et la Chine a fini par gagner la bataille contre le SRAS.


Afrique Renouveau


 
Lundi 26 Janvier 2015




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