RENCONTRE SERIGNE MBAYE THIAM/ SYNDICATS D’ENSEIGNANTS : Le dialogue de sourds persiste

Après quatre heures de discussions, les syndicats d’enseignants et le ministre de l’Education nationale n’ont pas trouvé un consensus sur la date de la rentrée scolaire. Les premiers campent sur leur position et le second juge la question non importante.


RENCONTRE SERIGNE MBAYE THIAM/ SYNDICATS D’ENSEIGNANTS : Le dialogue de sourds persiste

Le ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam a rencontré hier les syndicats et tous les acteurs du système pour faire le point sur trois questions déjà discutées : le suivi et la mise en œuvre du protocole d’accord de février 2014 sur l’avenir de l’école sénégalaise,  la gestion démocratique et enfin la question des permanents. Les discussions ont aussi porté sur le calendrier scolaire 2014-2015 qui pose un problème à certains syndicats d’enseignants. Mais, pour le ministre de l’Education, cette question n’est pas stratégique. ‘’Notre pays vient de sortir des assises de l’éducation, on a discuté de questions importantes pour le système éducatif. 

La question qui est stratégique, c’est de discuter sur la mise en œuvre des conclusions des assises de l’éducation. Les divergences sur la date de rentrée des enseignants n’est pas une question importante’’, a soutenu Serigne Mbaye Thiam selon qui précise : ’’la date est fixée par décret et ne peut être changée que par décret. Ce n’est pas une réunion qui peut changer la date. S’il y avait une loi qui était supérieure au décret, celle-ci aurait pu prévaloir. Mais on ne l’a pas’’. Et de poursuivre : ‘’Cette question ne va pas polluer l’élan formidable que nous avons eu avec les assises et compromettre le début de l’année. Ce qui est important sur la rentrée, c’est de dire qu’il y a 1 441 000 manuels qui seront mis à la disposition du système éducatif’’.

Mais du côté des syndicats d’enseignants, le discours est tout autre. Ainsi pour Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Grand cadre des syndicats, ses camarades ne sont pas disposés à rejoindre les classes le 29 septembre. Et pour cause : ‘’Ce n’est pas aux syndicats d’enseignants de citer une loi au ministre. S’il prend un décret, il doit l’avoir fait sur la base de textes réglementaires, légaux et ce n’est pas aux syndicats de lui signifier cela’’, a soutenu M. Dianté. Dans la foulée, ce dernier juge inopportun le fait de demander aux enseignants d’aller se présenter le 29 septembre dans les écoles. Surtout que, dit-il ‘’aucune disposition n’est prise pour leur permettre de cesser leurs vacances et rejoindre leur lieu de travail. Les élèves sont attendus le 8, on ne voit pas ce que les enseignants vont faire dix jours avant pour attendre les élèves’’, a fulminé M. Dianté. Lui emboîtant le pas, son collègue Dame Mbodj  de souligner que la jurisprudence a toujours été de commencer les enseignements le premier octobre.

Enseignants de retour de stage

 Autre point de désaccord entre le ministre de l’Education nationale et le Cadre des syndicats d’enseignants, la question de retour  des stages. Et sur ce sujet, Serigne Mbaye Thiam a précisé avoir tenu aux organisations syndicales un discours de vérité. Car à l’en croire dans le cadre de son développement personnel, un enseignant  qui a été recruté avec bac+2 a besoin qu’on l’envoie à la Fastef pour être mis en position de stage pour avoir le certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire (CAES). ‘’Quand cet enseignant quitte son école pour aller à la Fastef où il doit faire deux ans, le ministère le remplace.

Après sa formation, s’il y a un poste disponible dans son établissement d’origine, on le met, mais s’il n’y en a pas, on ne va pas mettre un enseignant en surnombre. C’est une perte de ressources pour la collectivité. On le met là où on a besoin de lui’’, a précisé Serigne Mbaye Thiam. Mais de l’avis du syndicaliste Dame Mbodj, l’enseignant qui quitte une région pour un stage a laissé sa famille dans la région. Donc après sa formation à la Fastef, il doit retourner dans sa zone. ‘’C’est ça qui a toujours été de mise dans ce ministère. Aujourd’hui, le ministre veut revenir sur ces acquis. Ce qui ne milite pas avec une position de stabilité’’, a déclaré M. Mbodj.


EnQuête 
Jeudi 18 Septembre 2014




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