Macky Sall : une dérive autocratique ou en route vers une dictature molle


Depuis l'élection du Macky SALL à la présidence de la République, certains de nos concitoyens, constatent avec inquiétude une multiplication de faits graves. Ceux-ci vont de propos présidentiels blessants et à des mesures fortement attentatoires aux libertés individuelles.

Le président Macky est véritablement un cas sans précédent dans toute l’histoire politique du Sénégal. Pour lui, toute critique est une menace, un acte délictueux. Pour conserver le pouvoir, Il serait prêt à emprisonner l’ensemble de ses opposants. Il est de plus en plus évident qu’il pense que la détention où l'inéligibilité de ces adversaires  lui assurera sans anicroche sa réélection en 2019.

Une élection dans une démocratie sans la participation de l’opposition, cela sonnerait comme une boutade. Mais c’est ce à quoi on risque d’assister en fin juillet prochain. Le président Macky Sall tentait jusqu’à présent, par les coups de force répétitifs depuis l’ouverture de la phase de la préparation du processus électoral, de jouer sur les nerfs de ses opposants et les pousser au boycott du scrutin. Un plan qui a échoué, car ces derniers ont compris la manœuvre et réaffirmé leur engagement à y participer. Ce qui oblige le Président de la République, à rechercher d’autres stratégies et c'est ce qu’il semble trouver en se servant de la justice.

Le président Macky SALL veut à tout prix faire taire, marginaliser ou écraser presque tous ceux qui s’opposent à lui. Il recourt à toutes sortes d'arguties juridiques pour museler la liberté d'expression et "criminaliser" toute forme d'opposition. Les exemples sont légions. De Bara GAYE  à Toussaint MANGA, de Me Amadou SALL à Oumar SARR, de Samuel SARR à Aida DIONGUE, de Karim WADE à Bamba FALL, de Barthélémy DIAS à Khalifa SALL, personne n’échappe aux persécutions insidieuses du pouvoir.  La gouvernance de Macky  SALL, comme il fallait s'y attendre tente de manipuler et de contrôler  les médias, les journalistes afin de les empêcher d'informer et de rendre compte des faits qui agitent la société sénégalaise. 

La radiation de l'inspecteur principal des impôts et domaines Ousmane SONKO ainsi que les menaces à l'encontre du magistrat Ibrahima Hamidou DEME s'inscrivent dans cette même logique. La liste s'allonge avec en ligne de mire, Idrissa SECK, Abdoulaye BALDE, Abdoul MBAYE et le Président Pape DIOP. Tous ces potentiels adversaires sont dans son collimateur car le président est obnubilé par un second mandat déjà hypothétique. Il cherche donc à les éliminer de l'échiquier politique ou à les neutraliser avec des accusations et procès. Ces méthodes sont comparables à celles utilisées par certains régimes autocratiques et totalitaires.

Il est triste et révoltant de se rendre compte des ingérences flagrantes du pouvoir exécutif dans le domaine judiciaire. La subordination du parquet au ministère de la justice nuit au traitement des affaires qui concernent le monde politique et, d'une manière générale, à l'impartialité de la justice. 

S’il n’y a donc plus de justice au Sénégal, et que celle sur qui comptait le peuple Sénégalais est devenue la chicotte aux mains de Macky SALL pour réprimer ses opposants. Comment le justiciable peut-il être encouragé à y recourir lorsque cela est nécessaire ?

Le président n’arrive même pas à s’élever un temps soit peu pour comprendre que l’époque des dictatures est à jamais révolue. Nous vivons une ère de libertés plurielles que rien ne saurait usurper ou remettre en cause. Les peuples se sont définitivement émancipés ; plus aucune poche de dictature ne prospère dans le monde ; et, ce n’est pas le peuple sénégalais qui va le cautionner !

Qu'il sache également que le Président Pape Diop poursuivra toujours son combat politique auprès du peuple sénégalais. Et rien ne l'arrêtera et ne le déviera de cette option. Ces partisans et tous les démocrates seront à ses côtés pour défendre les intérêts du Sénégal et l'idéal républicain. L'opposition ne sera jamais réduite à sa simple expression tant que les libertés fondamentales seront piétinées et nos autres acquis démocratiques confisqués.

La seule question qui vaille, aujourd’hui, est la suivante : les convocations à la DIC, les interpellations ou arrestations arbitraires des opposants peuvent-elles le maintenir longtemps à la tête du pays, et si oui, pourront-elles se justifier dans le cadre d’une démocratie ou d’une dictature molle ?

Ibrahima THIAM
Coordonnateur Fédération BOKK Gis Gis France
Mardi 28 Février 2017




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