Levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall : L'opposition parlementaire liste les vices de forme


En conférence de presse au moment où ces lignes sont écrites, des députés de l’opposition, vêtus de leurs écharpes aux couleurs de la nation, ont balancé des vertes et des pas mûres en direction de la commission ad hoc chargée de lever l’immunité parlementaire du maire de Dakar.
Si on en croit les porte-parole du jour, Modou Diagne Fada et Me Madické Niang, les droits du député Khalifa Sall ont été violés pour la première fois lors de la séance d‘installation de la 13e législature. Fada croit savoir que Khalifa Sall avait bel et place dans l’hémicycle en cette occurrence. Cela, dès lors que  le procureur de la République reconnait « l’effectivité de l’immunité depuis son élection ». « Les conséquences de droit n’ont jamais été tirées », se désolent les conférenciers. L’Assemblée nationale ne devrait pas se prononcer sur cette question sans exiger, au préalable, la libération du plus célèbre pensionnaire de la Prison de Reubeuss, conformément à la loi, ajoute-t-on.
Ils ont aussi fustigé le fait que le président de l’Assemblée nationale n’ait pas réservé de suite favorable à la requête de leur collègue Issa Sall du PUR demandant la création d’une commission ad hoc pour la suspension des poursuites contre Khalifa Sall. Moustapha Niasse, rappellent-t-ils, avait excipé, en guise de réponse, que cette requête avait déjà été relayée par la presse.
« Pour s’imprégner de la procédure normale, le président de la commission ad hoc devait écrire au ministre de la Justice et non directement à Khalifa Sall pour entendre celui-ci. Malheureusement, un soir, vers une heure du matin, j’ai lu sur la toile qu’ils (les membres de la commission) ont adressé une lettre à Khalifa Sall. Séance tenante, j’ai informé mon collègue Mamadou Diop Decroix pour lui dire c’est la presse qui m’a appris qu’ils ont convoqué Khalifa Sall. Ni Déthié Fall, ni Mamadou Diop Decroix, ni moi-même, n’avons été informés de cette convocation. C’est du « ma Tey ». Raison pour laquelle, tous tant que nous sommes, nous avons quitté cette commission », explique le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie.
« Ils sont passé par la commission des lois en lieu et place de la plénière pour mettre en place la commission ad hoc. La commission a été installée en 24h et non en 48 h. J’ai été fait vice-président. Et j’ai démissionné par la suite sachant que tout cela constituait une violation des droits de Khalifa Sall», déplore Me Madické Niang.
« Cette commission est incompétente dans la forme et dans le fonds », conclut Modou Diagne Fada. Ce dernier, in fine, dénonce « la cabale politico judiciaire dont  est victime Khalia Sall avec la complicité de la majorité parlementaire ».
Jeudi 23 Novembre 2017




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