Les fondations des premières Dames : Ces institutions qui ne survivent pas à leur fondatrice

Les fondations des premières dames Sénégalaises surgissent et disparaissent avec leur initiatrice. En effet, hormis Collette Senghor, épouse du premier Président du Sénégal, toutes les autres premières dames ont eu leur fondation, qui malheureusement, ne survivent pas longtemps à la chute de leur mari.


Les fondations des premières Dames : Ces institutions qui ne survivent pas à leur fondatrice
En dehors de Mme Collette Senghor,  épouse du président Léopold Sédar Senghor, toutes les premières dames avaient créé leur fondation. Souleymane Ndéné Ndiaye, ex Premier ministre sous Wade explique: «La première dame fait partie de l’architecture institutionnelle du palais. D’ailleurs vous verrez qu’elle occupe une place importante. Elle est dans le cabinet du Président de la république», déclare-t-il. Et de poursuivre : «C’est normal. Elle a des moyens tirés du budget de l’État, ainsi que les donations qui lui permettent de faire du social. Maintenant après le pouvoir, les généreux donateurs deviennent invisibles et la fondation devient néant».
 
En effet, la fondation «Servir le Sénégal» créée par l’actuelle Première Dame Marème Faye, a éclipsé celle de Viviane Wade, «Éducation santé». L’hôpital de Nénéfacha, créé par cette dernière a fermé ses portes pour cause de manque de financement.
 
Et que dire de la fondation «Élisabeth Diouf Solidarité Partage» ? Cette association initiée en juin 1992 et dont l’objectif était «la réalisation d’un vaste programme social en vue de venir en aide aux couches les plus vulnérables de la population Sénégalaise», n’a pu atteindre son but et pour cause, la perte des élections par son mari, le Président Abdou Diouf en 2000. Moustapha Cissé, Chef du personnel de la polyclinique Élisabeth Diouf, affirme : «Depuis le départ d’Abdou Diouf, il n’y a plus de financement. Marème Faye nous avait promis de faire un geste à notre égard, et ce, depuis le 1septembre 2013, mais jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu».
 
Selon Souleymane Ndéné Ndiaye, cette situation pouvait être évitée, car la Fondation Servir le Sénégal devait être la continuité « d’Éducation santé ». «Ce qui était intéressant, c’est de faire en sorte que  l’actif et le passif de la fondation de la première dame soient dévolus à la nouvelle fondation. Cela n’est jamais arrivé, parce qu’on ignore le passif et l’actif. Par conséquent, on doit arriver à l’héritage de l’actif et du passif de la première pour une continuité de la fondation »
 
Pour Babacar Gaye, porte-parole du Parti démocratique Sénégalais (Pds), ces fondations de premières dames offrent des opportunités à certaines personnes qui n’hésitent pas à s’en servir. Mais ce, jusqu’à la perte du pouvoir par le mari de la première dame : «Elles donnent l’occasion à des hommes de pouvoir, d’affaires et autres trafiquants de tous ordres de chercher refuge et protection; qui pour une promotion, qui pour des faveurs, qui pour une couverture après une malversation», dénonce-t-il. Et de poursuivre : «Ils sont d’ailleurs les donateurs statutaires de la fondation et reversent une partie des fruits de leurs magouilles. C’est pourquoi, en général ces fondations “Ad hoc” disparaissent après la perte du pouvoir et par voie de conséquence, la disparition des cercles d’influence et la mort des lobbys»

Sud Quotidien
Jeudi 24 Juillet 2014




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