Korité à deux vitesses : Il y a des choses plus dramatiques à dénoncer


Pour cette année 2017, nous n’avons pas connu le grand bonheur de l’année dernière lorsque les musulmans du monde entier fêtèrent ensemble la fin du jeûne du mois de Ramadan. Cette année, nous avons malheureusement vécu au niveau mondial une Korité à deux vitesses.  Une partie des musulmans a mis fin au jeûne le dimanche 25 juin et pour les autres (pas uniquement le Sénégal) c’était le lendemain lundi. Chaque partie a étalé les arguments qu’elle détient…  
C’est dans ce contexte que des imams ont voué aux gémonies la commission nationale de concertation sur le croissant lunaire et ont accusé le Sénégal d’être en marge de la société islamique. Quelle société islamique ? La « oummah » ? Elle n’existe pas. Une « oummah » sans confiance mutuelle, sans solidarité, sans fraternité n’en est pas une. Si la « oummah » islamique existait, les situations au Yémen et en Birmanie ne seraient guère possibles.
Au Yémen, des musulmans s’entretuent depuis deux ans. Les parties au conflit sont intégralement musulmanes. Actuellement, 17 millions de musulmans sont sous l’emprise de la faim au Yémen. Toutes les 10 minutes, un enfant yéménite de moins de 5 ans meurt par malnutrition et/ou absence de soins. Le choléra est en train de faire des ravages dans ce pays musulman : près de 1.000 cas sont aujourd’hui répertoriés. Au Yémen, pays musulman, une coalition musulmane sème quotidiennement, de manière inhumaine, ruine et désolation.
En Birmanie, une minorité musulmane est en train d’être méthodiquement exterminée. Il s’agit des Rohingyas dont les Nations-Unies disent qu’ils constituent actuellement la minorité la plus persécutée au monde. Les 1.300.000 Rohingyas risquent une épuration ethnique parce qu’ils sont musulmans. Tout simplement…
En attendant l’avènement d’une « oummah » capable d’empêcher des drames tels que ceux du Yémen et de la Birmanie, en attendant l’avènement d’une « oummah » qui fonctionne normalement c’est-à-dire sur la base de valeurs islamiques et non d’intérêts géostratégiques et de tendances confessionnelles, nous nous réjouissons particulièrement de l’engagement pris par les chefs religieux sénégalais pour que Korité et Tabaski soient dorénavant fêtées dans l’union.               
Abdou Aziz Ndiaye
Economiste
Spécialiste en management logistique et ingénierie des transports
Spécialiste en commerce et management des affaires internationales
Mercredi 28 Juin 2017




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