Journée internationale pour l'élimination totale de l'arme nucléaire: Discours de Mankeur Ndiaye


Journée internationale pour l'élimination totale de l'arme nucléaire: Discours de Mankeur Ndiaye
INTERVENTION        DE SON EXCELLENCE         MONSIEUR MANKEUR NDIAYE      MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES       ET DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR DU SENEGAL -*-*-*-*-*-*-*-   A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE POUR L’ELIMINATION TOTALE DES ARMES NUCLEAIRES -*-*- EN MARGE DE LA 69ème SESSION DE L'ASSEMBLEE GENERALE   DES NATIONS UNIES   =*=*=*=*=*=*=*=                                 New York, le 26 Septembre 2014   Vérifier au prononcé     Monsieur le Président,   Je voudrais, tout d’abord, vous remercier ainsi que votre prédécesseur pour avoir répondu favorablement à l’initiative opportune du Mouvement des Non-alignés d’organiser cette journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires qui résulte de la mise en œuvre de la résolution 68/32 intitulée « Suivi de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le désarmement nucléaire du 26 septembre de 2013 ».   En effet, l'objectif de cette rencontre est de contribuer, à travers le monde, à la réalisation des objectifs de la Charte des Nations Unies ainsi qu'à la sensibilisation du public et des dirigeants de ce monde sur les avantages du désarmement nucléaire et d’attirer leur attention sur les conséquences économiques et sociales engendrées par la production d’armes nucléaires. C’est aussi l'occasion de promouvoir des actions nationales et internationales afin de parvenir à un monde pacifique et sûr dépourvu d’armes nucléaires. De même, le Sénégal accueille, avec beaucoup d’espoir, la proposition formulée par l’Assemblée générale, relative à la convocation en 2018, d’une Conférence internationale de Haut niveau des Nations Unies sur le Désarmement nucléaire. La mise en œuvre des recommandations qui découleront de nos discussions participerait, sans aucun doute, à la réalisation de cet objectif.   Aussi, nourrissons-nous l’espoir que notre rencontre d’aujourd’hui sera pleinement mise à profit pour non seulement passer en revue, encore une fois, les conséquences des politiques et stratégies d’armement des puissances détentrices de l'arme nucléaire mais aussi, pour mieux réfléchir sur son avenir au regard des énormes risques consécutifs à son utilisation.     Monsieur le Président,   Les souvenirs de Hiroshima et de Nagasaki continuent de nous rappeler les horreurs et autres hantises qui découlent de l’utilisation délibérée d'armes nucléaires.   Ainsi, la question du désarmement nucléaire figure toujours parmi les principales priorités du monde, et la première résolution, adoptée, le 24 janvier 1946, par l'Assemblée générale de l'ONU, visait déjà, à anéantir toutes les bombes atomiques.   Compte tenu des coûts importants qu'impliquent la fabrication des armes nucléaires et leur développement, de la part de certains détenteurs d'ogives nucléaires, une inquiétude sérieuse, quant à l'élargissement des programmes militaires atomiques, persiste.     C'est pourquoi mon pays est pour l'éradication totale des activités nucléaires, à vocation militaire et non pas leur réduction, seule assurance que le monde a contre la dévastation et la misère des effets de l'utilisation des armes nucléaires. Cela permettra d'assurer la survie de notre planète et l'avenir des générations à naître, de vivre non dans la peur de la détonation de bombes atomiques mais, dans un monde pacifique, sûr et prospère. D’où l’importance des deux premières conférences sur l’impact humanitaire des Armes nucléaires, tenues respectivement à Oslo en 2013 et à Nayarit en février 2014, ainsi que celle prévue à Vienne les 8 et 9 décembre prochain. En effet, ces rencontres, traduisent la volonté des Etats et autres acteurs de la société civile de trouver d’autres voies et moyens efficaces permettant d’éradiquer ces types d’armes qui constituent une menace constante pour l’humanité.     Aussi, nous sommes conscients des nombreux efforts déployés par certains États membres, les organisations non gouvernementales et autres groupes d’intérêt pour inciter les États dotés d'armes nucléaires à réduire leurs stocks d’ogives nucléaires. Toutefois, la destruction totale de ces stocks devrait être l’ultime objectif des Etats qui en sont détenteurs.   C’est pourquoi nous félicitons les États qui ont renoncé à l'acquisition et la production de l’arme nucléaire et appelons également ceux qui n’ont pas signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ainsi que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires à le faire.   Monsieur le Président,   La rencontre d’aujourd’hui pourrait donner un nouveau souffle à la négociation multilatérale si toutefois, un monde exempt d’armes nucléaires est l’objectif global que tous les Etats veulent atteindre. Pour y parvenir, la réaffirmation du rôle exclusif de la Conférence du Désarmement (CD) face à l’idée avancée par certains de recourir à d’autres cadres de négociations serait un grand pas de franchi car cette Conférence reste à notre avis, l’organe unique de négociation multilatérale en matière de désarmement.   En m'adressant à la Conférence du Désarmement en Juin dernier, à Genève, j'avais  relevé plusieurs raisons qui sous-tendent les blocages qu'elle connait mais aussi la faiblesse  de la volonté politique de progresser ou d’en tirer parti. Dans la même veine, nous appelons à la création de zones exemptes d’armes nucléaires notamment au Moyen Orient.           Monsieur le Président,   Nous faisons, aujourd'hui, face à différentes menaces nucléaires notamment :   § la possibilité de terrorisme nucléaire ;   § le danger de l’utilisation accidentelle, non autorisée ou délibérée de l’une des 23000 armes nucléaires réparties entre neuf pays ;   § et l’effondrement possible du réseau de traités et de mesures de contrôle.   Saisissons l’occasion qui nous est ainsi offerte pour agir et parvenir à l’unique objectif à même de garantir le maintien de la paix à travers le monde notamment l’élimination totale des armes nucléaires afin d’éviter tous risques de prolifération.   Je vous remercie de votre aimable attention.
Dimanche 28 Septembre 2014




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