Enlèvement de Binetou N’diaye : Une dette de son père à l’origine du rapt

Kidnappée durant un bon moment avant d’être retrouvée à Ziguinchor puis restituée à ses parents, Binetou N’diaye, âgée de quatre ans, a révélé avoir été bien traitée par son kidnappeur qui lui, a réussi à s’échapper. Il aurait même quitté le territoire sénégalais. Mais il n’est pas pour autant encore sorti de l’auberge, les policiers ne le lâchent pas...
Ces mêmes enquêteurs ont levé un coin du voile sur le mobile du “crime”. En vérité, le “bourreau” de Fatou Binetou N'diaye décrit comme un “Grand voyou” , est une connaissance du père de cette dernière. Il s’avère qu’il a pris la fille en otage pour se faire justice.
Candidat à l’émigration clandestine, il a été mis en rapport avec Khadim N'diaye, charge à ce dernier de lui permettre de réaliser son rêve. Pour ce, le gus sue sang et eau pour rassembler la somme que lui réclame le démarcheur qui se trouve être le pater de Fatou Fall N'diaye. Cependant, s’il a rempli sa part du contrat, ce n’est pas le cas pour Khadim Ndiaye. Non seulement le voyage tombe à l’eau, mais rentrer dans ses fonds devient un parcours du combattant. En désespoir de cause, il décide alors de toucher la corde sensible. C’est ainsi qu’il enlève la fille le 19 juin dernier.
L’enquête menée par la Dic permettra de libérer la fille quarante cinq (45) jours après, c’est-à-dire avant-hier. Mais la coopération de la famille du kidnappeur aura été déterminante. En clair, le ravisseur a été “vendu” par ses parents. Mais avant que les policiers ne débarquent, il a mis les voiles.

Fatou Fall Ndiaye : “Je n’étais pas maltraitée”
D’après les confidences faites à ses proches, Fatou Fall N'diaye était traitée comme une princesse par les parents de son ravisseur. Celui-ci n’était pas tout le temps présent, mais il tenait à ce qu’elle soit mise dans de bonnes conditions. “Je n’étais pas mal traitée, au contraire, l’on me donnait beaucoup de choses à manger, on m’achetait souvent des bonbons, du pain, du chocolat et il y a beaucoup de fruits, notamment des mangues et des oranges. Vraiment là-bas, c’est un endroit où il fait bon vivre”, aurait témoigné la fille qui renchérit que “la Casamance est meilleure qu’ici (Rufisque)”.
Elle a donné également les  raisons pour lesquelles elle a obtempéré quand son ravisseur lui a demandé de le suivre. “D’ailleurs, celui qui m’a enlevée, je le connais. C’est pourquoi lorsqu’il m’a demandé de le suivre pour qu’il m’achète un goûter, je l’ai suivi. Même si au départ j’avais refusé car je lui avais dit que j’allais à l’école”, argue la fille dans les colonnes de L’Observateur.